"Toujours les dieux nous avertissent de leur colère par des signes certains"
Sénèque ; Œdipe - env. 60 ap. J.-C.
COVID-19 (rappel décret de Loi) : interdiction de déplacement de toute personne hors de son domicile sauf motif précis : et notamment, quand les consultations et soins ne peuvent être assurés à distance et ne peuvent être différés ,consultations et soins des patients atteints d'une affection de longue durée.
Voici officiellement (conférence du 19/04/2020) l'état de la situation de l'activité médicale en Médecine libérale , situation grave.
Elle est la conséquence non prévue du confinement. Anticiper est la base d'une politique, une fois de plus aucune anticipation. Les chiffres sont à la fois alarmants et démonstratifs.Les patients atteints d'affections chroniques sont de tout âge avec une prépondérance de seniors.Les ALD constituent un enjeu croissant sur le plan humain, sanitaire et financier : près de 11 millions de personnes sont atteintes en France aujourd'hui d'une de ces affections, le nombre de patients progresse de plus de 5 % par an depuis 10 ans.Ces patients justifient d'un suivi régulier assuré d'abord par le médecin traitant puis par le ou les spécialistes de l'affection ou des affections concernées si nécessaire. Le cumul d'affection est de plus en plus fréquent. D'un côté il y a donc les "chroniques" et de l'autre les "urgences". Que ce soit en libéral et ou à l'hôpital la prise en charge ne doit pas être interrompue. Il ne faut donc pas déserter les cabinets , les cliniques et les hôpitaux et interrompre ce suivi. Pour les urgences , pas de discussion on doit les prendre, merci aussi à SOS Médecins. Que va t il se passer si le suivi ne se fait pas, on ira en sortie de crise vers une aggravation de ces patients voire des décès indus. Suivre les patients chroniques c'est un enjeu de santé publique .
La situation actuelle dans nos cabinets est préoccupante à double titre : les soins de suivi et la pérénnité des cabinets (ne nous voilons pas la face). Il est donc nécessaire et même urgent de revoir les dossiers des patients "chroniques" et de rappeler ceux qui posent le plus de problémes . En travaillant ainsi , vendredi dernier j'ai eu 6 urgences vasculaires et 4 suivis, j'ai du faire hospitaliser en urgence 2 des suivis. Pourquoi ? L'un: "j'ai arrêté le traitement, plus de médicaments" (depuis le début du confinement !) , l'autre artéritique "je ne marche plus et j'ai repris le tabac, car je déprime."
Les patients n'ont pas compris les points suivants :
- Ils peuvent appeler leur médecin qui orientera le patient : télémédecine et/ou consultation, voire visite
- Ils peuvent aller à la pharmacie même si l'ordonnance n'a pas été renouvelée, le pharmacien lui remettra les médicaments
- Ils pensent qu'ils n'ont pas le droit de se déplacer vers leur médecin ni vers le spécialiste
- Au téléphone, par télémédecine ils minimisent leur état de santé, in vivo on s'aperçoit tout de suite qu'il y a un problème.
- Le CONFINEMENT fait l'actualité tous les jours, si on ajoute la peur d'être contaminé , on assiste à un repliement sur soi complet.
- Autres exemples : le dépistage des cancers a diminué, le non suivi des psychotiques et autres est dangereux, les vaccins chez les enfants ne sont plus réalisés notamment les rappels, les grossesses sont suivies mais pas toutes, rappel téléphonique quelque fois nécessaire.
- Dernier point et non des moindres, l'ORGANISATION : il faut dans les cabinets une organisation adaptée au niveau de l'attente (distanciation) , la protection du médecin et du patient, si on a de la chance donc pourvu en masques, il faut équiper les patients etc. Nous devons nous protéger et protéger les patients, je ne pense pas que les autorités aient imaginé tout cela 1 seconde.C'est vrai qu'avec 18 masques /semaine on ne peut travailler sereinement. Quant aux sur blouses et autres : RAS à l'horizon, la débrouille , c'est made in France, mais ça c'est une autre histoire, on a l'habitude ! Le système D, avec comme D...... !!!!!!!
Le mot de la fin :
Et #1MASQUEPOURTOUS ! c'est maintenant, médecins et patients