Asundexian et FA : ECHEC !


"On tire souvent plus de leçons d’une erreur que d’un résultat d’expérience concluant, et l’échec est la source des plus grandes découvertes ! " Stuart Firestein 

 

" Publier les résultats négatifs, c’est permettre aux chercheurs de travailler avec les deux yeux ouverts " Rémi Thomasson

"Tout publier permet d’av
oir une vision globale de ce qui existe sur une molécule" Rémi Thomasson


Les grandes revues scientifiques «commencent à prendre conscience de l’intérêt des résultats négatifs», estime Rémi Thomasson. Notamment parce qu’elles se rendent compte que dans la course à la publication qui conditionne l’obtention de subventions de recherche, «de plus en plus de chercheurs s’orientent vers la triche, et modifient un peu leurs résultats pour qu’ils ne soient pas négatifs».


Piccini JP, Patel MR, Steffel J, Ferdinand K, Van Gelder IC, Russo AM, Ma CS, Goodman SG, Oldgren J, Hammett C, Lopes RD, Akao M, De Caterina R, Kirchhof P, Gorog DA, Hemels M, Rienstra M, Jones WS, Harrington J, Lip GYH, Ellis SJ, Rockhold FW, Neumann C, Alexander JH, Viethen T, Hung J, Coppolecchia R, Mundl H, Caso V; OCEANIC-AF Steering Committee and Investigators. Asundexian versus Apixaban in Patients with Atrial Fibrillation.

Comparaison de l'asundexian et de l'apixaban chez les patients atteints de fibrillation auriculaire

N Engl J Med. 2025 Jan 2;392(1):23-32. doi: 10.1056/NEJMoa2407105. Epub 2024 Sep 1. PMID: 39225267.
https://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMoa2407105?url_ver=Z39.88-2003&rfr_id=ori:rid:crossref.org&rfr_dat=cr_pub%20%200pubmed


Arrière-plan

 
La prévention des accidents vasculaires cérébraux par des anticoagulants oraux à action directe chez les patients atteints de fibrillation auriculaire comporte un risque de saignement et limite leur utilisation. L'asundexian, un inhibiteur du facteur XI activé (XIa), est un anticoagulant oral qui peut prévenir les accidents vasculaires cérébraux avec moins de saignements.


Méthodes

Dans un essai international de phase 3 en double aveugle, nous avons réparti de manière aléatoire, selon un rapport 1:1, des patients à haut risque atteints de fibrillation auriculaire pour recevoir de l'asundexian à une dose de 50 mg une fois par jour ou de l'apixaban à dose standard.

L'objectif principal d'efficacité était de déterminer si l'asundexian est au moins non inférieur à l'apixaban pour la prévention de l'accident vasculaire cérébral ou de l'embolie systémique. L'objectif principal de sécurité était de déterminer si l'asundexian est supérieur à l'apixaban en ce qui concerne les événements hémorragiques majeurs.



AS2

Résultats

Au total, 14 810 patients assignés au hasard ont été inclus dans la population en intention de traiter. L'âge moyen (± ET) des patients était de 73,9 ± 7,7 ans, 35,2 % étaient des femmes, 18,6 % souffraient d'insuffisance rénale chronique, 18,2 % avaient déjà subi un accident vasculaire cérébral ou un accident ischémique transitoire, 16,8 % avaient reçu des anticoagulants oraux pendant 6 semaines maximum et le score moyen CHA 2 DS 2 -VASc (de 0 à 9, les scores les plus élevés indiquant un risque plus élevé d'accident vasculaire cérébral) était de 4,3 ± 1,3. L'essai a été arrêté prématurément sur recommandation du comité indépendant de surveillance des données. Un accident vasculaire cérébral ou une embolie systémique est survenu chez 98 patients (1,3 %) assignés au groupe asundexian et chez 26 patients (0,4 %) assignés au groupe apixaban (rapport de risque, 3,79 ; intervalle de confiance [IC] à 95 %, 2,46 à 5,83). Une hémorragie majeure est survenue chez 17 patients (0,2 %) ayant reçu asundexian et chez 53 patients (0,7 %) ayant reçu apixaban (rapport de risque, 0,32 ; IC à 95 %, 0,18 à 0,55). L'incidence de tout événement indésirable semblait similaire dans les deux groupes.

AS3
AS4AS5

Conclusions

Parmi les patients atteints de fibrillation auriculaire à risque d'accident vasculaire cérébral, le traitement par asundexian à une dose de 50 mg une fois par jour a été associé à une incidence plus élevée d'accident vasculaire cérébral ou d'embolie systémique que le traitement par apixaban au cours de la période précédant l'arrêt prématuré de l'essai. Il y a eu moins d'événements hémorragiques majeurs avec asundexian qu'avec apixaban pendant cette période.

(Financé par Bayer ; numéro OCEANIC-AF ClinicalTrials.gov, NCT05643573 ; numéro EudraCT, 2022-000758-28 .)

Financement BAYER avec une molécule comparative , l'Apixaban de BMS  et non le Rivaroxaban de Bayer !!!!!!!! 

RAPPEL

BABAY


'Asundexian, l'anticoagulant qui devait remplir les caisses de Bayer fait chuter le cours en Bourse

Le groupe allemand de chimie-pharmacie perdait plus de 20% en Bourse ce lundi matin à la Bourse de Francfort. Les investisseurs ont été déçus de l'interruption des essais cliniques sur son médicament anticoagulant Asundexian annoncée par Bayer, en raison de sa faible efficacité. Il s'agit de la deuxième mauvaise nouvelle coup sur coup pour Bayer, en quelques jours seulement.

Déjà en mauvaise posture, Bayer accuse le coup. Le groupe allemand de chimie-pharmacie perdait plus de 17% à la Bourse de Francfort vers 12h, heure de Paris, ce lundi. Il est notamment sanctionné par les marchés financiers après avoir annoncé interrompre les essais cliniques sur son médicament anticoagulant Asundexian, en raison de sa faible efficacité.

https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/chimie-pharmacie/l-asundexian-l-anticoagulant-qui-devait-remplir-les-caisses-de-bayer-fait-chuter-le-cours-en-bourse-983669.html 

 https://medvasc.info/archives-blog/asundexian-out?highlight=WyJhc3VuZGV4aWFuIl0=

Données complémentaires

OS7
Document  Pr MA Sevestre Pietri , Vasco 2024

OS8Très prometteur

Document Pr MA Sevestre Pietri , Vasco 2024

anti xi
Commentaire

Les AntiX interviennent dans la THROMBOSE mais non sur l'HEMOSTASE  ++++
Le popint fort des AntiXI

L'hémostase représente une réponse physiologique visant à prévenir les saignements, le terme thrombose fait généralement référence à la formation pathologique d'un thrombus (caillot)
 .

L'échec d'une étude bien conduite est toujours très instructive. Malheureusement les études qui ne fonctionnent pas sont rarement connues et publiées . Or elles nous apprendraient  beaucoup. La science privilège les études qui "marche" d'autant plus lorsqu'elles sont sponsorisées par l'industrie pharmaceutique. Une étude qui est en échec entraîne une chute des actions à la bourse , ça fait très mauvaise impression. Les études de laboratoire redoutent toujours une telle issue ce n'est malaus les cas des PHRC.  Ne jamais oublier qu'un nouveau médicament issue de l'industrie  c'est pour faire de l'argent ....et en plus  soigner les patients, business is business! 

Le monde des articles scientifiques, la plupart du temps "à péage" est un monde quelquefois mais heureusement rarement , un monde "sans foi ni loi"

Expliquer pourquoi un essai a été un échec est plus instructif qu'un article où tout va bien et même très très bien !  Une étude sans bénéfice sur l'homme mais uniquement sur la souris, ça ne suffit pas, logique. Le bénéfice représente la quête de la science , ce qui reste rassurant.

Bravo aux autrices et auteurs d'être allés jusqu'au bout ! 

A LIRE

En sciences, l’échec vaut de l’or



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