COVID-19 : un nouveau concept de validation des traitements inefficaces

COVID-19 : un nouveau concept de validation des traitements inefficaces

" Lorsqu'une question soulève des opinions violemment contradictoires, on peut assurer qu'elle appartient au domaine de la croyance et non à celui de la connaissance". Voltaire

"Croyance : milieu entre l'opinion et le savoir." Emmanuel Kant 

Un article récent passionnant de nos confères  espagnols publié dans "Social Science and Médecine" étudie un nouveau paradigme de la médecine. Le point de départ est le suivant : les maladies qui disparaissent spontanément comme les viroses par exemple, augmentent la surestimation de l'efficacité des traitements inefficaces prescrits dans ce contexte et ce quelque soit le médicament. Les maladies virales par exemple peuvent disparaître spontanément sans traitement ni intervention. Du point de vue du patient, cela signifie qu'il constate une amélioration des symptômes avec une probabilité croissante au fil du temps. Des études suggèrent que l'observation de ce modèle pourrait favoriser des croyances illusoires sur l'efficacité, même si le traitement est complètement inefficace.  Par conséquent, certaines maladies comme les viroses pourraient donner aux pseudothérapies la possibilité d'apparaître comme efficaces et de faire du prescripteur un sauveur .Le COVID-19 va peut être disparaître comme il est apparu , c'est à dire spontanément. Or on sait maintenant que pour le COVID-19, on note 85% de guérisons spontanées sans traitement spécifique notamment chez les sujets de moins de 60 ans et encore plus chez les plus jeunes. Si on prescrit chez ces patients dont on sait que l'évolution de l'affection  spontanée sera positive, mais le patient l'ignorant, le traitement prescrit sera considéré par le patient comme efficace. C'est l'effet placebo revisité qui je vous le rappelle sont des produits n’ayant aucun effet thérapeutique intrinsèque mais qui peuvent améliorer l’état de santé d’un malade.C'est la porte ouverte aux pseudo croyances thérapeutiques quand il s'agit non pas d'un placebo mais d 'un "vrai médicament" mais non validé dans l'affection que l'on veut traiter. Si le patient utilise de lui même un traitement conseillé par un médecin ou un non médecin et qu'il guérit, car cette guérison était attendue, il va croire en ce traitement inefficace. Prenons par exemple et c'est ce qui a été fait dans l'étude citée,je prescris pour une banale grippe à un adulte  du méthotrexate pendant 3 j et le patient guéri, de son point de vue cela valide le méthotrexate dans le traitement de cette grippe banale. De plus, l' étude espagnole présente des implications pour la pratique médicale. À la lumière des résultats  les maladies à guérison spontanée peuvent  induire des croyances d'efficacité avec des pseudothérapies totalement inefficaces pour l'affection ciblée. De plus, avec des facteurs supplémentaires en jeu dans la vie réelle (par exemple, les effets placebo qui produisent de légères contingences positives), le risque de surestimation de l'efficacité serait encore plus élevé. Par conséquent, il serait souhaitable que les médecins et les praticiens supervisent les patients souffrant d'affections généralement bénignes, afin qu'ils puissent éviter toute croyance erronée qui pourrait conduire à des actions dangereuses à l'avenir, comme le remplacement d'un traitement valide par une pseudothérapie dans le cas où une maladie plus  grave apparaît. Réfléchissez maintenant aux différents traitements prescrits pour la COVID-19 "bénin" sans aucun signe de gravité, et vous comprendrez aisément que l'on peut épiloguer à l'infini sur des traitements qualifiés de miraculeux......

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