Signé Dr Joelle Laffont, Médecin Vasculaire, Toulouse
“La difficulté attire l’homme de caractère, car c’est en l’étreignant qu’il se réalise lui-même.” Charles de Gaulle
“La France ne peut être la France sans la grandeur.” Charles de Gaulle
"Rappelez-vous que le nom de De Gaulle est associé en France à l'esprit de la Résistance : l'homme qui n'a jamais renoncé." Clément Attlee1
Le devoir mémoriel prend le pas sur l'actualité sanitaire ce jeudi 18 juin, avec les célébrations des 80 ans de l'Appel du 18 juin qui seront restreintes sauf pour le président qui se sera promené au Mont Valérien et à Londres (sans quarantaine mais avec dépistage avant surement, de toute façon il est immunisé). Et « De Gaulle devint la voix et le souffle de la France libre … ». Mémorable appel à la résistance d’un grand homme au propre (1,96) comme au figuré : Charles de Gaulle (22 11 1890 – 09 11 1970) meneur d’hommes, décideur à l’ego surement énorme mais avec une vision pour une nation, amené dans des circonstances exceptionnelles à faire avec ce qu’il avait à disposition. A situation exceptionnelle, personnalité exceptionnelle : dans la difficulté les caractères se révèlent, bien ou mal.
D’aucuns l’ont brocardé, une statue de lui a été récemment « relookée » en jaune, à quand un déboulonnage d’une autre de ses statues. D’autres s’en réclament à cor et à cri pour essayer de paraître plus grands mais sans en atteindre la valeur. On a le droit de ne pas l’aimer de ne pas accepter ses choix, on a le devoir de le respecter sinon où serions-nous ?
Puisque nous sommes en guerre nous a-t-on calmé à grands renforts de trompettes médiatiques en mars dernier, qu’aurait-il fait le général s’il avait été aux affaires maintenant ? Un appel vibrant – gaullien dirai-je- au peuple balayant toutes les inimitiés, petites rancunes et autres rancœurs, ou grandes haines ? Un appel à l’Europe, au monde pour plus et nos pas moins de coopération face à la pandémie mais aussi dans les autres luttes, pour ne pas mettre à mal l’esprit de Paix de 1945.
Le vendredi 08 mai dernier, le devoir mémoriel avait été déjà mis à mal. Les cérémonies de commémoration des 75 ans de la fin de la seconde guerre mondiale se sont vues confinées réduites restreintes sans grande pompe, moins grandiloquentes. Est-ce que cela a changé le cours de l’Histoire ? Oui Berlin a célébré pour la première fois l’événement, déclaré jour férié (Oups !) ; ce devait être grandiose après une toute première fois en 1995 çà ne l’a pas été. A la place il y a eu dépôts de gerbes (Allemagne) (France petite cérémonie restreinte, sur une place de l’Etoile quasiment vide et dépôt de gerbes devant la statue du Général de Gaulle et la tombe du Soldat Inconnu) (Etas Unis où D. Trump a bien dû prendre le temps de déposer une gerbe devant le mémorial de la Seconde Guerre mondiale à Washington ; discours (Allemagne) (Russie) (Angleterre par sa majesté à l’heure H 20 h GMT sur BBC One à, soit « l’heure exacte où son père le roi George VI s’était exprimé à la radio en 1945 »,).
Et il en sera de même du mardi 14 juillet prochain. Une Fête Nationale sans défilé militaire mais avec une cérémonie « très privée » (sic) dans le respect des règles de distanciation sociale, qui se déroulera sur la place de la Concorde avec 2000 participants et environ 2500 invités pressentis ! A priori cérémonie interdite au public mais peut-être pas si les conditions sanitaires évoluent et que tout est permis : mince j’avais compris que c’était déjà le cas depuis dimanche. Pas clair tout ça. Enfin le défilé aérien est maintenu (si le ciel est clément) et bien sûr après contrôle des pilotes et autres passagers. Et surtout un hommage aux Soignants mais rien de précis : chouette après la médaille, ce ne seront pas les Champs Elysées mais quand même la place de la Concorde. Faut-il y voir malice alors que le Ségur de la Santé est en cours ?
Et qu’en sera-t-il du devoir mémoriel à l’égard de celles et ceux qui nous ont quitté pendant cette pandémie ? Quel que soit leur âge, ils nous ont quitté emportés par cette déferlante virale menée par un individu de moins d’un micron aux capacités destructrices inédites.
Ils nous ont quitté sans l’avoir décidé parce qu’ils étaient moins solides. Ils nous ont quitté sans l’avoir décidé parce qu’ils n’ont pas eu accès aux soins. Ils nous ont été enlevés parce qu’il n’y avait pas suffisamment de matériels de soins adaptés disponibles et que nos confrères se sont vus obligés (larmes au cœur) de choisir qui allait bénéficier des soins idoines : ceci ne devrait pas exister dans une société qui se targue de respecter l’être humain, c’est tellement faux. Ils nous ont quitté parce qu’ils ne voulaient pas aller plus loin perdus loin des leurs malgré l’attention portée par les personnels les entourant d’une bienveillante efficacité. Ils nous ont quitté terrorisés à l’idée de passer ce cap seuls. Ils nous ont quitté parce qu’ils avaient choisi de rester à leur poste, exposés mal protégés, au service des autres. Ils nous ont quitté et nous n’avons pas pu les accompagner : comment allons- nous accepter dans les semaines à avenir la dure réalité de cet impossible deuil qui a été volé à celles et ceux qui restent ?
Vous nous manquez cruellement, mais nous n’oublierons jamais !
#1MASQUEPOURTOUS , pour tous !