« Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse », un vieux proverbe (XIIIème siècle)
Le Président nous a dit solennellement que c’était la guerre. C’est un peu vrai et comme dans toute guerre, il y a des soldats et des officiers au feu (plus ou moins bien équipés), des chefs qui prennent de bonnes décisions (et parfois des mauvaises mais on peut comprendre), des chefs qui prennent souvent de mauvaises décisions ou des décisions de gloriole coûteuses (mais qui ne seront pas pour autant sanctionnés), des infirmiers et des médecins militaires au feu et en 1er arrière, des équipes « au repos » en attendant la prochaine charge, ceux qui assurent l’intendance, ceux qui assurent la maintenance …, des planqués (il y en a aussi chez nous), des qui profitent de la situation, des collabos (ici ceux qui n’ont que faire des mesures de précaution), … , des résistants plus ou moins structurés, et la masse des braves gens discrets qui peuvent avoir des comportements admirables, … et puis il y aura des résistants de dernière minute, des qui sortiront du bois en disant « si on m’avait écouté », …
Mais il y a une différence importante, les guerres dont on parle dans l’histoire sont le fait de la volonté de certains hommes pour des raisons de pouvoir, de territoire, de finance, de politique … ici l’ennemi est tout autre, c’est un virus qui est en train de faire plier les états et les puissances. Si ce virus n’affectait que les petits, les puissants ne s’en soucieraient pas ou peu. Ici c’est un ennemi « invisible » qui frappe comme à l’aveugle n’importe qui et menace l’économie toute puissante, met la mondialisation à l’arrêt et la remet en cause sur bien des points clefs ! Philosophiquement ça commence à devenir intéressant, mais en tirera-t-on les leçons ???
Depuis des années certains, que l’on qualifierait maintenant de lanceurs d’alerte mais que l’on qualifiait volontiers d’emmerdeurs, disent « c’est pas possible de continuer comme ça, on va dans le mur ! », et bien on y est !! c’est une remise en cause radicale qui doit s’opérer. Bien sûr dans la panique tout le monde est prêt à faire son acte de contrition et à rectifier le tir. Mais quand il faudra faire repartir le business que restera-t-il des bonnes intentions ?
Finalement, le premier constat est celui du pire et du meilleur. Dans le pire on a vu les conséquences de la politique menée depuis des années en matière de Santé, on a vu une bureaucratie capable de tout bloquer, on a appris que des éléments clefs de nos ressources avaient été délégués à l’étranger (beaucoup plus qu’on ne l’imaginait), on a vu des répressions stupides (quand par ailleurs on tolère des comportements à risque), on a vu des fautes de communication difficilement tolérables (sauf à s’en foutre). Dans le meilleur on a vu des soignants à tous les échelons réagir avec dévouement en appliquant le meilleur du système demerde français (aidés de quelques administratifs, il faut le reconnaitre), on a vu des chefs d’entreprise faire face dans la tourmente, on a vu aussi (ne les oublions pas) des obscurs-et-sansgrades assurer le quotidien avec abnégation dans tous les domaines.
Pourtant la nature nous donne une leçon magistrale. Il y a eu les premiers jours où certains ont cru entendre le vent nous dire « ouvre les yeux connard !, tu piges ? » et puis assez rapidement la Nature a commencé à reprendre ses droits, le ciel est devenu plus lumineux plus serein, les animaux sortent des bois, la neige est plus blanche ,… en dressant un message clair !
Au total, il y a certes de quoi râler mais il y a aussi de quoi espérer même si le défi qu’il nous reste à relever pour le court, le moyen et le long terme est énorme. La Vème et la IXème de Beethoven n’ont jamais été autant d’actualité. Je vais peut-être attendre un peu avant de me retirer dans un alpage ….
Et n'oubliez pas : #1MASQUEPOURTOUS