Effet Cocktail

Effet Cocktail

"J'ai la maladie de Parkinson. Je peux préparer un cocktail en cinq secondes" Michael J Fox

"Enfin, comme je te le disais, la crevette c'est le fruit de la mer. On la fait au barbecue, bouillie, grillée, rôtie, sautée. T'as la crevette kebab, la crevette créole, le gombo de crevettes ; à la planche, à la vapeur, en sauce ; tu fais l'avocat crevettes, la crevette citron, la crevette à l'ail, la crevette au poivre ; soupe de crevettes, ragoût de crevettes, la salade de crevettes, cocktail de crevettes, le hamburger de crevettes, le sandwich crevettes. Ah... C'est à peu près tout" Forrest Gump - Bubba

Aujourd'hui lorsque l'on prescrit un ou des médicaments nous ne sommes pas sûrs de leur prise surtout pour un traitement au long cours. De plus les patients de leur côté consomment des médicaments en vente libre (pharmacie et Internet) et en plus la consommation de compléments alimentaires est de plus en plus fréquente (chiffre d'affaires en 2015:1 milliard d'Euros en France). Des substances chimiques sans danger pour l’homme lorsqu’elles sont prises séparément peuvent devenir nocives une fois mélangées....attention danger !
 
Rappel sur les compléments alimentaires : ATTENTION DANGER. L’Académie de pharmacie en 2019 alerte sur les dangers de produits à base de plantes laxatives. Leur utilisation devrait être réservée à un usage pharmaceutique. Des allergies, ou des lésions hépatiques existent. Des interactions avec des médicaments pris pour des pathologies graves. Des contre-indications mal connues. Des erreurs d’identification, ou la présence de contaminants dangereux.Les compléments alimentaires à base de plantes ont beau être vus comme des produits «naturels», ils sont loin d’être sans danger. Depuis 2010, l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) dispose d’un «dispositif de nutrivigilance sur les nouveaux aliments, les aliments enrichis, les compléments alimentaires et les denrées destinées à une alimentation particulière». Plus de 2600 effets indésirables ont été notifiés jusqu’à fin 2016, note l’Académie de pharmacie, avec chaque année 37 à 52% des cas jugés «graves».(https://sante.lefigaro.fr/article/certains-complements-alimentaires-sont-dangereux-et-devraient-etre-interdits/ La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a relevé un taux très élevé de non-conformité (80%) sur l’emploi des allégations dans la vente de compléments alimentaires en ligne. Ils ont même retrouvé jusqu’à 194 allégations de santé non autorisées sur un seul site internet.(https://quoidansmonassiette.fr/quels-sont-les-dangers-des-complements-alimentaires-et-risques-pour-la-sante/). N'oublions pas le levure rouge de riz qui fait des ravages chez les patients cardiovasculaires symptomatiquues, très dangereux quand elle est substituée aux statines...et c'est fréquent.

Enfin le nomadisme médical, ou des consultations sollicitées auprès de différents spécialistes sans concertations sont à prendre en considération et existent toujours.

Tant que le Dossier Médical Partagé  n’existe pas vraiment, l’effet cocktail restera toujours un problème. L'effet COCKTAIL c'est le mixe entre l'ordonnance ou les ordonnances prescrites, les choix du patient des médicaments qu'il va prendre et enfin l'automédication. Le pire c'est de rajouter la prescription familiale, "prend ce médicament que mon médecin m'a conseillé" rajoute la mère ou la cousine……

L’effet COCKTAIL est un fait, c’est une réalité et il est urgent de s'en préoccuper. Comment ? L'éducation thérapeutique est certainement la meilleure solution avec la responsabilisation du médecin, du patient et de la famille. C'est ainsi que toute ordonnance doit être  EXPLIQUÉE et non  
IMPOSÉE de manière laconique, le dialogue de la prescription doit être renforcé. Le pharmacien qui délivre les médicaments doit aussi jouer son rôle comme tous les paramédicaux qui sont en lien direct avec les patients.

cochcochL’effet COCKTAIL a des effets dangereux, il faut en être conscient et donc y penser. Imaginez cet effet lorsque vous prescrivez un traitement anticoagulant......Cet effet appartient à la vraie vie, il n'est pris en compte par aucune étude, aucune statistique, aucune méta analyse mais pourtant il existe et il faut l'appréhender, l'anticiper au cas par cas et le condamner vigoureusement.

Cet effet est l’origine d’effets indésirables potentiellement graves, effets qui apparaissent toujours à distance des essais thérapeutiques, car le contrôle des patients limite le cocktail….en principe.


Cet effet touche toutes les formes galéniques : poudre, comprimé, dragée, injectable, aucune n’est épargné et même s’il on peut penser qu’en prescrivant des injectables réalisés par une infirmière le médecin est tranquille, et bien non, personne ne sait ce que le patient va prendre par ailleurs.

Parmi les composants explosifs de ce cocktail, citons le Millepertuis sous toutes ses formes, présent dans de nombreux produits que l’on trouve en vente libre. « Récemment encore, plusieurs articles scientifiques publiés dans la presse internationale ont rapporté des cas d'interactions médicamenteuses entre le millepertuis et des médicaments à faible marge thérapeutique notamment la digoxine , la théophylline , les anti-vitamines K, la ciclosporine , mais aussi des contraceptifs oraux et même avec les anticoagulants oraux ((AOD)  . Ces interactions conduisent à la diminution des concentrations plasmatiques et de l'effet thérapeutique de ces médicaments.Où se cache le Millepertuis :  Le millepertuis est commercialisé, en 2009, en France sous les noms (peu évocateurs) de Mildac° ou Prosoft°....
A l'inverse, une interruption brutale de la prise de millepertuis peut entraîner une augmentation des concentrations plasmatiques de ces médicaments (référence ANSM) ». Le Millepertuis n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Les antis inflammatoires en vente libre font des ravages et pas toujours bon ménage avec l’ordonnance que vous avez prescrite mais le patient ne vous dira pas qu’il en prend régulièrement etc.

Un avis autorisé : C’est une découverte majeure, la première démonstration concrète de l’effet “cocktail” potentiellement ravageur de substances chimiques individuellement inoffensives. L’étude, publiée ce jeudi 3 septembre dans la revue scientifique britannique Nature Communications (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26333997/), met la communauté scientifique montpelliéraine à l’honneur, l’Inserm, le CNRS, et plus particulièrement l’équipe de William Bourguet, spécialisée dans les perturbateurs endocriniens, au centre de biochimie structurale (CBS). "Nous avons sélectionné 40 molécules présentes dans les pesticides, les médicaments, les polluants environnementaux, et nous avons testé leur interaction. Sur 780 combinaisons possibles, l’une d’elles montre un effet toxique démultiplié", explique William Bourguet. Autrement dit : "Au lieu de 1+1 = 2, on avait 1+1 = 50." Les molécules testées sont l’éthinylestradiol, œstrogène des pilules contraceptives, et le trans-nonachlor, composant d’un pesticide interdit depuis plus de vingt ans, "mais toujours présent dans l’environnement, on en trouve notamment dans les analyses de lait maternel", précise William Bourguet. (https://www.midilibre.fr/2015/09/04/l-effet-cocktail-demontre,1208891.php).

Leffet cocktail va au delà du mélande des médicament . "Les humains sont exposés de manière chronique à de multiples substances exogènes, notamment des polluants environnementaux, des médicaments et des composants alimentaires. On soupçonne que bon nombre de ces composés ont un impact sur la santé humaine et leur combinaison dans des mélanges complexes pourrait exacerber leurs effets nocifs. Ici, nous démontrons qu'un œstrogène pharmaceutique et un pesticide organochloré persistant, tous deux présentant une faible efficacité lorsqu'ils sont étudiés séparément, se lient en coopération au récepteur de prégnane X, conduisant à une activation synergique. L'analyse biophysique montre que chaque ligand améliore l'affinité de liaison de l'autre, de sorte que le mélange binaire induit une réponse biologique substantielle à des doses auxquelles chaque produit chimique individuellement est inactif. Les structures cristallines à haute résolution révèlent la base structurelle de la coopérativité observée.

Soyons lucide et très humble lorsque l’on prescrit, tout est possible en aval, l’exercice quotidien nous le rappelle régulièrement, surtout quand tout cela se termine par un événement indésirable trop souvent attribué à un médicament alors que c’est le cocktail qui est en cause et donc le patient qui l’a fabriqué, ou alors le médecin qui prescrit mais sans avoir toutes les données. De plus rappeleons qu'à 1 an la compliance à une médicament est de 50% !!!!!.

En période de pandémie il existe une augmentation de consommation d'extraits de  plantes , d'huiles essentielles et de compléments alimentaires sous prétexte que ça préviendrait de la Covid-19 : faux et archi-faux mais c'est la réalité d'aujourd'hui.


« L'importance d'une ordonnance médicale se mesure à sa longueur ainsi qu'au nombre quantitatif des médicaments prescrits et est plus ou moins suivie à la lettre selon que l'écriture du médecin qui l'a rédigée est plus ou moins lisible. » Pierre Dac

ANNEXE 

Les compléments alimentaires à éviter

De nombreux compléments alimentaires sont rappelés aux Etats-Unis : https://nccih.nih.gov/news/alerts

La France/ANSES (merci de cliquer sur les liens ci-dessous si vous voulez avoir des informations supplémentaires pour chacune des substances) met en garde les populations à risque (enfants, ados, femmes enceintes, allaitantes, personnes avec traitements médicamenteux) et également des fois lors d’une activité physique contre plusieurs compléments alimentaires à base de :

  • Berbérine (extrait de Berberis) : des effets pharmacologiques avérés se produisent à partir de 400 mg/j (dose médicamenteuse). L’ANSES suspecte des effets hépatiques possibles à des doses inférieures. Un surdosage peut mener à des modifications du rythme cardiaque, des effets hypoglycémiants, hypolipidémiants, des troubles gastrointestinaux. La valeur toxicologique de référence temporaire appelée VTi est de 0,1 mg/j pour un adulte de 60kg (référence très souvent dépassée – VTi=1,7 μg/kg p.c./j = 102 μg/jour = 0,1 mg/j). Cette dose est un seuil en-dessous duquel le risque pour la santé est limité.
  • La spiruline est obtenue à partir de cyanobactéries. L’ANSES met en garde contre la présence de cyanotoxine, d’impuretés en métaux lourds. La vitamine B12 de la spiruline est sous forme d’analogue inactif. Cela peut également conduire à un excès possible de bêta-carotène. La DJT Dose journalière tolérable est à 0,04 µg/kg poids corporel/j
  • La p-synéphrine présente dans l’écorce d’orange amère : la dose recommandée est <20 mg/j
  • Glucosamine et/ou de la chondroïtine sulfate (molécules naturellement présentes dans les tissus conjonctifs et cartilagineux) : l’institut allemand d’évaluation des risques BfR signale qu’à des doses de 390-790 mg/jour, ce complément peut amplifier les effets anticoagulants des médicaments.
  • Mélatonine (hormone sécrétée naturellement pendant la nuit dont une des fonctions de favoriser l’endormissement) : “l’Agence s’interroge sur la place de la mélatonine sur le marché sous forme de complément alimentaire à des doses comparables à celles du médicament”
https://quoidansmonassiette.fr/quels-sont-les-dangers-des-complements-alimentaires-et-risques-pour-la-sante/

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