Nombre de décès / an en France de cancer du poumon : 30000

Dépistage du cancer du poumon
Scanner faible dose
Atouts majeurs de la technique
Avec le scanner thoracique à faible dose, le principal objectif est d’obtenir des images utilisables avec un niveau de rayonnement équivalent à celui d’une radiographie standard. La dose est ensuite réglée en fonction de l’âge et de la corpulence du sujet. L’examen affiche ainsi un taux de radiation de l’ordre de 1/10e à 1/20e du percentile 25 du niveau de référence (NRD). Fixée par l’ASCN (Autorité de sûreté nucléaire), cette valeur correspond à la dose moyenne utilisée dans les hôpitaux.
À son niveau le plus bas (120Kv/5mAs), le scanner thoracique à faible dose fournit des images satisfaisantes pour l’observation de nodules ou le suivi de problèmes tels qu’un épanchement pleural, un pneumothorax, une pneumonie, etc. Avec une dose légèrement majorée (120 Kv/20mAs), il peut servir d’examen de première intention pour la prise en charge de certaines maladies. L’examen a notamment fait ses preuves dans le diagnostic précoce du cancer bronchique dans le cadre du “National Lung cancer Screening Trial” (NLST). En 2011, cette campagne américaine a démontré l’efficacité du CT low dose dans le dépistage de ce type d’affection chez les patients à risque (fumeurs, seniors, etc.).

Bhamani A, Creamer A, Verghese P, Prendecki R, Horst C, Tisi S, Hall H, Khaw CR, Mullin M, McCabe J, Gyertson K, Bowyer V, Arancon D, Eng J, Bojang F, Levermore C, Hacker AM, Arthur-Darkwa E, Farrelly L, Patel A, Lock S, Shaw A, Banka R, Bhowmik A, Ekeowa U, Mangera Z, Valerio C, Ricketts WM, Mohammed A, O'Shaughnessy T, Navani N, Quaife SL, Nair A, Devaraj A; SUMMIT consortium; Dickson JL, Hackshaw A, Janes SM. Low-dose CT for lung cancer screening in a high-risk population (SUMMIT): a prospective, longitudinal cohort study
TDM à faible dose pour le dépistage du cancer du poumon dans une population à haut risque (SUMMIT) : une étude de cohorte prospective et longitudinale
Lancet Oncol. 2025 Mar 25:S1470-2045(25)00082-8. doi: 10.1016/S1470-2045(25)00082-8. Epub ahead of print. PMID: 40154514.https://www.thelancet.com/journals/lanonc/article/PIIS1470-2045(25)00082-8/fulltext

Contexte
Le dépistage par scanner à faible dose réduit la mortalité par cancer du poumon.
En prévision des programmes nationaux de dépistage du cancer du poumon prévus, des recherches sont nécessaires pour éclairer les politiques de mise en œuvre. Notre objectif était d'évaluer la mise en œuvre du scanner à faible dose pour le dépistage du cancer du poumon dans une population à haut risque et de valider un test sanguin de détection précoce de cancers multiples.
Méthodes
Dans cette étude de cohorte prospective et longitudinale, des personnes âgées de 55 à 77 ans, enregistrées comme fumeuses actuelles dans leur dossier médical de premier recours à un moment quelconque au cours des 20 dernières années, ont été identifiées dans 329 cabinets de soins primaires à Londres (Royaume-Uni) et invitées à un bilan de santé pulmonaire par courrier postal. Les personnes répondant aux critères du groupe de travail américain sur les services de prévention de 2013 (fumeurs actuels ou anciens fumeurs au cours des 15 dernières années avec au moins 30 paquets-années de tabagisme) ou présentant un risque à 6 ans de 1,3 % ou plus (modèle 2012 pour les maladies de la prostate, du poumon, du côlon et de l'ovaire), et ne recevant pas actuellement de traitement pour un cancer actif (à l'exception d'une hormonothérapie adjuvante), étaient admissibles à l'étude. Ces personnes ont subi un dépistage du cancer du poumon par tomodensitométrie à faible dose sans contraste et à collimation fine. Dans cette analyse, nous rapportons les résultats de la série initiale de dépistage par tomodensitométrie à faible dose. Les principaux critères d'évaluation principaux étaient ceux associés à l'examen de la performance d'un service de dépistage du cancer du poumon. Les mesures des résultats ont été analysées par participant à l'aide de fréquences descriptives. L'étude a été enregistrée sur ClinicalTrials.gov, NCT03934866 .
Résultats
Entre le 8 avril 2019 et le 14 mai 2021, 12 773 participants ont été recrutés et analysés. 7 353 (57,6 %) des 12 773 participants étaient des hommes et 5 420 (42,4 %) étaient des femmes, et 10 665 (83,5 %) participants étaient blancs. 261 (2,0 %) des 12 773 participants ont reçu un diagnostic de cancer du poumon (dont 163 [1,3 %] participants avec un cancer du poumon détecté par dépistage et 98 [0,8 %] avec un cancer du poumon détecté par dépistage tardif [c'est-à-dire après un scanner de suivi des nodules à 3 ou 6 mois]) et 276 (2,2 %) participants ont reçu un diagnostic de tumeur maligne intrathoracique après un dépistage initial positif. Français 207 (79,3 %) des 261 personnes atteintes d'un cancer du poumon prévalent détecté par dépistage ont été diagnostiquées au stade I ou II et la résection chirurgicale était la principale modalité de traitement chez 201 (77,0 %) des 261 personnes. En incluant les cas où plusieurs résections ont été pratiquées chez le même participant (p. ex., pour des primitifs synchrones), 28 (11,6 %) des 241 résections chirurgicales étaient bénignes et il y a eu un décès (0,4 %) dans les 90 jours suivant la chirurgie. À 12 mois, la sensibilité de l'épisode de notre protocole de dépistage par TDM à faible dose pour la détection du cancer du poumon était de 97,0 % (IC à 95 % 95,0-99,1 ; 261 participants sur 269). La spécificité était de 95,2 % (94,8-95,6 ; 11 905 participants sur 12 504), avec un taux de faux positifs de 4,8 % (4,4-5,2).
Interprétation
Le dépistage du cancer du poumon à grande échelle est efficace et peut être proposé efficacement à une population diversifiée sur le plan ethnique et socio-économique.
Le parcours Interception poumon
En attendant le déploiement sur le territoire français d’un programme de dépistage du cancer du poumon, Gustave Roussy propose déjà aux personnes à risque augmenté de tumeurs thoraciques le parcours « Poumon » de son programme Interception. Il s'adresse aux individus âgés de 50 à 74 ans, ayant fumé au moins un paquet par jour depuis plus de 20 ans et qui fument actuellement ou ont arrêté depuis moins de 10 ans.
Les participants sont invités à prendre part à une demi-journée de prévention et de dépistage, qui se concentre autour d’un scanner thoracique à faible dose, d’une consultation de sevrage tabagique et d’ateliers d’informations sur la cigarette, le cancer, l’alimentation et l’activité physique. À l’issue de cette demi-journée, les participants repartent avec les résultats de leur scanner ainsi qu’un plan de prévention personnalisé.
Si une anomalie est détectée dans le scanner, les participants ont la possibilité d’être pris en charge dans le parcours InstaDiag poumon, proposé par Gustave Roussy en collaboration avec le Centre international des cancers thoraciques (CICT), qui réunit les hôpitaux Paris Saint-Joseph et Marie-Lannelongue (Le Plessis-Robinson). Les examens cliniques nécessaires à la pose d’un diagnostic sont organisés au mieux pour limiter le stress, l’attente et les allers-retours vers l’hôpital.
https://www.gustaveroussy.fr/fr/news-depistage-du-cancer-du-poumon-ou-en-est
L’intérêt du scan « low dose »
La France est l’un des pays européens où le taux de décès postopératoires pour cancer du poumon est le plus fort.
Il existe des raisons structurelles à ce mauvais résultat. Mais la question qui se pose en amont est aussi celle du dépistage. Et des moyens du dépistage…
L’INCA explique, dans un article repris par la HAS, tout l’intérêt du scanner « low dose » chez les patients fumeurs avec au moins 20 paquets-année entre 50 et 75 ans, sans signes cliniques.
L’intérêt est important avec, selon des études convergentes, 5 vies sauvées pour 1000 examens pratiqués.
Oui mais voilà…
D’après l’OCDE, la France est très en retard sur l’équipement en scanners et en IRM avec 18,2 TDM et 15,1 IRM par million d’habitants. Des chiffres proches de l’Estonie et loin dans le classement de l’OCDE.
La possibilité pour des radiologues, en particulier libéraux, d’acquérir un scanner est soumise à autorisation de l’Agence Régionale de Santé de la région concernée.
Alors que le scanner est un examen de première intention, utile dans de très nombreuses situations cliniques et souvent demandé en urgence, il est indispensable de supprimer le régime des autorisations pour ces appareils qui sont au radiologue ce que l’échographie est en train de devenir pour les généralistes. Un outil de premier recours.
L’amélioration de la prévention est un des objectifs fixés par le gouvernement. Cet objectif est louable.
Mais passer de l’intention à l’action nécessite de libérer quelques leviers
Et l’URPS des médecins libéraux occitans porte cette demande de suppression du régime des autorisations pour les TDM.
1-Institut National du Cancer, 2-Haute Autorité de Santé, 3-Organisation de Coopération et Développement Économiques, 4-Tomodensitométrie ou scanner
Jean-Christophe Calmes – Président de l’URPS ML Occitanie
https://www.medecin-occitanie.org/linteret-du-scan-low-dose/
SYNTHESE
Cette étude prospective longitudinale, nommée SUMMIT, évalue l'implémentation du dépistage du cancer du poumon par tomodensitométrie à faible dose (TDM-FD) au sein d'une population londonienne à haut risque. L'objectif principal était d'examiner la performance de ce dépistage en conditions réelles et de valider un test sanguin de détection précoce multi-cancers. Les résultats de la phase initiale du dépistage TDM-FD révèlent une prévalence notable de cancers du poumon détectés précocement, suggérant l'efficacité et la faisabilité d'un programme de dépistage à grande échelle dans une population diversifiée. L'étude fournit des données cruciales sur la sensibilité, la spécificité et le taux de détection du dépistage, contribuant ainsi à informer le développement de futurs programmes nationaux (NotebooKLM)
Commentaire
Ce type de dépistage par scanner basse énergie est à la traine en France
NO COMMENT, car trop "désolant"
Et pendant ce temps là les morts du cancer du poumon augmente et "en même temps", 40 à 50% des échographies, des scanners et des IRM sont inutiles
Mais heureusement on a encore la radiographie pulmonaire................
Cherchez l'erreur !
A LIRE +++++
Dépistage du cancer du poumon : le retard français
Le cadre retenu à ce jour par l’Inca est le suivant (8) :
- sujets de 50 à 74 ans ;
- fumeurs ou anciens fumeurs ayant arrêté depuis moins de 15 ans ;
- dont la consommation est évaluée à 20 paquets/année ou plus, en descendant jusqu’à 15 cig/j pour une durée de consommation de 25 ans et jusqu’à 10 cig/j pendant 30 ans, ce qui permet de tenir compte de la prédominance de la durée de consommation sur la quantité consommée dans le risque de CP.
- L’utilisation de l’algorithme décisionnel nodulaire de la Société française d’imagerie thoracique, adapté après analyse post-hoc de l’étude
Comme il n’existe actuellement aucun programme officiel organisé populationnel en France, les initiatives locales ou institutionnelles sont la règle. Par exemple, l’institut Gustave Roussy propose déjà un programme individualisé aux personnes à risque augmenté de tumeurs (en l’espèce, des personnes âgées de 50 à 74 ans, ayant fumé au moins un paquet par jour depuis plus de 20 ans et qui fument actuellement ou ont arrêté depuis moins de 10 ans).
https://www.fmfpro.org/depistage-du-cancer-du-poumon-le-retard-francais/
Dépistage précoce du cancer du poumon, c’est possible !
https://www.jim.fr/viewarticle/d%C3%A9pistage-pr%C3%A9coce-du-cancer-du-poumon-c-possible-2025a10008oj
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