Excusez moi, je cherche un docteur....

Excusez moi, je cherche un docteur....

iconographie : https://actu.fr/ile-de-france/pamfou_77354/une-annonce-grand-format-pour-trouver-un-medecin_7099025.html

« La vie est vraie, l’art est long, l’occasion fugitive, l’expérience trompeuse, le jugement difficile. » Hippocrate

"Plus que la faim, la soif, le chômage, la souffrance d'amour, le désespoir de la défaite, le pire de tout, c'est de sentir que personne, mais absolument personne en ce monde, ne s'intéresse à nous." Paulo Coelho

C'est un phénomène nouveau qui n'inquiéte personne......des patients qui ne se retrouvent sans médecin à la suite du départ de leur médecin à la retraite (bien méritée) ...et c'est de plus en plus fréquent .Leur médecin n'ayant pas de successeur, ils n'ont plus de médecins. Hier une patiente de 78 ans, a déjà demandé à 6 cabinets médicaux de devenir leur patiente......mais "on ne prend plus de nouveaux patients ", la phrase qui tue.....J'ai donc renouvellé ses médicaments vitaux alors que je la voyais dans le cadre de son suivi vasculaire annuel. Cet exemple est un exemple parmi tant d'autres  et dans toute la France. Récemment un patient a trouvé enfin un médecin à 58 km d'Avignon ...no comment .... Chaque jour je vois des patients qui n'ont plus de médecins, qui sont des "chroniques" et qui ont les pires difficultés à trouver un nouveau médecin. Pour renouveller leur ordonnace ils font appels aux spécialistes qui les suivent ou à SOS Médecin ou aux urgences des hôpitaux ou cliniques. On en est là et ....tout le monde s'en fou, les autorités de santé aussi ! L'Ordre des Médecins doit s'emparer de ce problème, c'est urgent ! 

Cette situation est inadmissible. Il faut théoriquement que les médecins reprennent conscience que la médecine reste un métier particulier qu'il faut assumer. Disponibilité, réactivité, empathie,écoute, compassion il faut être là , sur le pont. Ces patients sans médecins sont déséspérés, stressés , inquiet pour leur avenir.........

.......Mais rien n'est simple :  manque de médecins, déserts médicaux, perception différente du métier de médecin, qualité de vie du médecin, féminisation de la profession (un plus, une chance)  etc.

Laisser tomber les patients est un acte assimilable à la  "non assistance d'une personne en danger." Il faut donc là encore théoriquement que les médecins  acceptent de nouveaux patients. Ce fait illustre la nécessité d'excercice dans des maisons médicales, une activité de groupe ce qui rend les choses plus faciles. L'exercice en solitaire est aujour'hui à proscrire.

Qui sont les responsables de cette situation ? 
- Ce ne sont pas les médecins directement  mais leur démographie et le fameux numérus clausus. Actuellement, les médecins âgés de plus de 60 ans représentent 47.3% de l’ensemble des inscrits. Les moins de 40 ans représentent 19.1% de ces effectifs En 2010, les proportions étaient respectivement de 30.7% et 13.8%.  De plus et surtout une pyramide des âges défavorable, c'st une population médicale  vieillissante peu renouvelée.
- Ce sont celles et ceux qui n'ont pas anticipé la demande médicale avec en plus une population vieillissante. Qui sont-ils, le Ministère de la Santé , cette administration tentaculaire qui n'a pas le sens de prévoir ni de s'adapter aux données actuelles et surtout aux besoins de la population
-  La pyramide des âges de la population qui résument tout et qui nous promet un futur compliqué  sur le plan médical avec 30 à 40% de plus de 60 ans
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 - En 2009, un article intéressant et visionnaire  publié dans Science Po LES PRESSES, Bérangère Saliba-Serre et Bruno Ventelou ont publié dans un ouvrage de PL Bras," Traité d'économie et de gestion de la santé : l'exercice de la médecine de ville : entre changement et continuité."

Voici leur conclusion  "Pour conclure, en privilégiant une approche très empirique, essentiellement basée sur des données d’enquête auprès des professionnels concernés, il ressort de ce bref survol des conditions d’exercice de la médecine de ville les différents points suivants.
Les médecins de ville français – les généralistes – travaillent beaucoup (55 à 60 heures en moyenne selon les régions) et déclarent très fréquemment « subir » ce niveau d’activité. Ce sentiment est plus prégnant en zone rurale, et chez les médecins hommes au-delà de 53 ans, ayant constitué une clientèle large. En revanche, les médecins femmes semblent mieux ajuster leur temps de travail à leur désir, et à un niveau plus bas d’activité. Dans ce contexte et alors que la profession se féminise, il pourrait y avoir à l’avenir des « tensions » dans ce secteur de l’offre de soins, d’autant qu’il y aura à recevoir une population française qui en moyenne vieillit. Les revenus professionnels des généralistes sont quelque peu décevants au regard du volume d’activité, surtout si on les compare aux revenus des omnipraticiens à l’étranger ou aux revenus des spécialistes en France. Le regroupement en cabinet, s’il permet d’intensifier l’activité et de gagner du temps, ne semble pas se traduire par une amélioration des revenus.Enfin, le principe d’une médecine basée sur des recommandations validées collectivement n’est pas totalement acquis. Les médecins tendent à déclarer des sources d’information encore trop peu diversifiées, parfois trop dépendantes des visiteurs médicaux des laboratoires pharmaceutiques. Bien entendu, des mutations sont en cours l’évaluation professionnelle et le recours systématique aux recommandations de bonnes pratiques se développent. La charge de travail des médecins est sans doute un frein au développement de ces pratiques" https://www.cairn.info/traite-d-economie-et-de-gestion-de-la-sante--9782724611144-page-407.htm

Tout était dit il y a 13 ans dans cette phrase : " il pourrait y avoir à l’avenir des « tensions » dans ce secteur de l’offre de soins, d’autant qu’il y aura à recevoir une population française qui en moyenne vieillit."

Nous y  sommes.... c'était écrit mais non lu ou non compris.

La crise du systéme de santé est un "état permanent" d'hier et d'aujourd'hui , car les politiques n'ont  pas compris que la médecine évolue, qu'il existe de nouvelles pathologies, de nouvelles attentes de la population de plus en plus soucieuse de sa Santé et de plus en plus informée. D'un autre côté les médecins doivent exercer avec plus de pragmatisme, ne pas empiler les examens dont la moitié sont inutiles et enfin évoluer dans la pertinence des soins. La formation médicale continue ,les évaluations de pratique professionnelle en sont la base. Le développement professionnel doit être renforcé et obligatoire et contrôlé . Enfin ne pas oublier la recertification des médecins remplacée récemment par la "Certification Périodique" tous les 6 ans.


En fait et c'est là , la difficulté, on ne sait par quel bout réformer la santé. 

Le document du LEEM VISION SANTE 2030 est intéressant


LEEM visionsynt
vision2030leem
medecin2030TIRODE
Alors qui sera le médecin de demain ?
Un médecin connecté  voire hyper-connecté ? Un médecin qui va voir se développer des nouveaux métiers de la santé , par exemple des  super-infirmiers , techn icines en santé, ingénieur en santé qui le déchargerons de nombreuses tâches . Nous allons dans une hyper délégation de tâches. Le médecin en sera-t-il  un concepteur  ou un exécutanrt  de base ?  Allons-nous vers un systéme 100% mutualisé, fini la sécu ? Comment sera financer la santé dans ce futur proche ? Le patient va devoir lui aussi d'évoluer et arrêter de consommer de la médecine. Mais dans ce futur proche vraisemblablement déshumanisé que deviendront l'écoute, l'empathie, la compassion ? Dans ce systéme le patient d'aujourd'hui sans médecin aura un exécutant de santé, il perdra son médecin qui sera possible de consulter  mais qu'exceptionnellement / Rêve ou cauchemar  ? Sommes nous prêts à prendre ce virage. L'avenir nous le dira, les jeunes futurs médecins doivent en être conscients  car on commence dès aujourd'hui à fabriquer les acteurs de la Santé de demain, alors ANTICIPEZ mais aussi vous aurez un devoir d'ADAPTATION. Est ce que la populationj qui tiens tellement à son médecin est prétée pour prendrez ces nouvelles directions. La campagne présidentielle devrait être l'occasion de propositions pour la santé, en principe........

Le Petit Prince a toujours raison : "dessine moi la santé .......car les décideurs manquent d'imagination.....

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