Pourquoi se tourner vers le passé ? (Partie 1)
Opinions diverses
Les philosophes ont sur le passé des opinions qui se complètent.
"Le passé doit conseiller l'avenir." (Sénèque)
"Connaître le passé est une manière de s’en libérer." (Raymond Aron)
"Les enfants n'ont ni passé ni avenir, ils jouissent du présent." (Jean de La Fontaine)
"Ne cherche pas, dans l'avenir, à retrouver le passé." (André Gide)
En résumé, il est bon de connaître le passé mais il ne faut pas en faire un modèle !
La généalogie permet cet utile travail rétrospectif ; elle est par ailleurs un loisir agréable où on peut communiquer avec des généalogistes amateurs. Des associations existent qui rendent vivantes cette activité tournée vers les défunts. L’héritage est un cas (rare) où il est nécessaire de constituer un arbre généalogique ; dans cette circonstance, le notaire a recours à un généalogiste successoral.
Partager des informations
La généalogie permet cet utile travail rétrospectif ; c’est un travail long, rigoureux, qui exige patience et méthode. En France la documentation est abondante (état civil, cadastre, sites de généalogie) et permet très souvent de remonter au XVIIe siècle, parfois bien au-delà. La recherche familiale est l’occasion de renouer avec des parents oubliés ou de contacter des cousins qui ont la même passion.
La généalogie est un loisir agréable ; grâce aux sites de généalogie, on peut communiquer avec des généalogistes bénévoles et mutualiser des questions et des découvertes ; c’est notamment le cas de Geneanet (https://www.geneanet.org) qui est un site participatif. Des associations existent qui rendent vivantes la ressuscitation du passé.
Connaitre la géographie
Souvent, on connaît le terroir de ses grands-parents ; la généalogie est l’occasion de visiter les lieux où ils ont vécu, l’église où se sont déroulées les cérémonies qui ont scandé leur existence, les tombes où ils sont inhumés, les lieux marquants : un château, une ferme, un moulin, une rivière, un ancien lavoir.
Parfois certains ancêtres proviennent d’autres régions et c’est l’occasion d’en apprendre les particularités. Au cours de l’Histoire de nombreux territoires ont été incorporés au royaume de France (et parfois reperdus) ; Alsace, Avignon, Bretagne, Flandre, Lorraine, Nice, Roussillon, Savoie ; des territoires ont été sous l’influence plus ou moins durable de nos voisins Allemagne, Angleterre, Belgique, Espagne, Italie, Pays-Bas ; la présence anglaise dans le sud-ouest a été très longue. L’origine d’une famille peut donc être complexe et se trouver à l’étranger ; ceci reporte la recherche généalogique à un autre pays, ce qui n’est pas toujours facile.
Histoire de France - Sommaire (pagesperso-orange.fr) Excellent précis détaillé
Connaitre l’histoire
Les recherches dans les registres de l’Ancien Régime nous plongent dans un monde où les structures administratives et judiciaires étaient très différentes du nôtre. C’est l’occasion de revoir l’Histoire de France, tant au plan national que local, afin de situer les généalogies dans leur contexte. De nombreuses recherches historiques ont été faites sur les modes de vie de nos ancêtres : illettrisme, métiers pratiqués, âge du mariage, mois de l’année où cette cérémonie a lieu, proximité géographique des conjoints, nombre d’enfants, mortalité infantile ; il est intéressant de comparer ses propres données à ces travaux.
Connaitre les métiers des ancêtres
Les registres désignent peu fréquemment les métiers, sauf après la Révolution ; lorsque ces métiers sont désignés, l’épouse est ménagère, parfois filandière, meunière ; le mari peut être laboureur, c’est-à-dire un paysan assez aisé pour avoir un cheval ou une charrue : La Fontaine évoque « Un riche laboureur, sentant sa mort prochaine. », plus rarement le paysan est métayer.
En 1929, sur 3 655 890 exploitants, 75% étaient propriétaires exploitants, 20% fermiers, 5% métayers.
LES MODES D'EXPLOITATION AGRICOLE EN FRANCE on JSTOR
Certains ancêtres ne sont pas paysans mais artisans : tisserands, cordonniers, fileurs, marins, ou très rarement exercent un office (procureur fiscal, bailli, sénéchal) ; ce sont souvent des descendants d’une famille noble.
Généalogie et noblesse
Les ancêtres nobles
Les nobles représentaient environ 1 à 2% de la population et se mariaient principalement entre eux. Le fils ainé gardait le titre et le fief, les cadets s’engageaient dans l’armée ou trouvaient des métiers nobles (ceux qu’on apprend à l’université : magistrature, avocature, médecine) ; certains entraient dans les ordres. Un noble, exerçant un métier manuel dérogeait à son état et pouvait devenir roturier ; un noble pouvait pourtant travailler ses terres sans déroger, c’était fréquent dans la petite noblesse bretonne ; exceptionnellement les « activités de verrier, de métallurgie, de mine, de manufacture, d'armement maritime et de négoce international, n'étaient pas dérogeants à condition d'être pratiqués en grand. » ; Dérogeance — Wikipédia (wikipedia.org). Au XVIIIe siècle, les nobles furent incités par le Roi, à investir dans le grand commerce.
Les nobles avaient une forte endogamie pourtant, en remontant la généalogie il est fréquent de voir une jeune fille noble épousant un roturier, ou plus rarement un noble qui a perdu son état de noble. Le mariage roturier d’une jeune fille noble se comprend aisément ; les nobles, comme les paysans, avaient beaucoup d’enfants et ils ne pouvaient pas toujours se marier dans des familles nobles ; un bourgeois cossu, un laboureur prospère, pouvaient convenir dans ce cas-là ; ce laboureur par ce mariage accédait à un statut social plus élevé ; la fille perdait son état noble mais évitait ainsi d’aller au couvent, ce qui par ailleurs était coûteux car pour y entrer il fallait payer une dot souvent trop élevée pour la famille. Par la suite, beaucoup de familles nobles ont fait moins d’enfants afin de limiter le soucis de placer leurs enfants.
Dans certaines généalogies, l’ascendance d’un ancêtre noble remonte à un roi de France (ou de Bretagne) voire à Charlemagne ; normalement tout français descend de l’empereur à la barbe fleurie mais on ne le constate pas toujours car les archives existent rarement avant 1500.
« Tout homme descend à la fois d'un roi et d'un pendu. » (Attribué à Jean de La Bruyère ; la phrase n’est pas dans les Caractères).
Des titres qui prêtent à confusion apparaissent parfois dans les registres : « noble homme » « noble dame » « demoiselle » désignait un propriétaire terrien, « sieur du Clos » pouvait désigner un roturier possesseur de ce bien. Le titre d’écuyer est sans ambiguïté, c’est le niveau le plus bas de la hiérarchie nobiliaire (écuyer, chevalier, banneret, baron, vicomte, comte, marquis, duc, prince, dauphin de France, roi).
Mariage entre un laboureur et une noble - Forums Geneanet
Hiérarchie nobiliaire française - Vikidia, l’encyclopédie des 8-13 ans
A suive : Comment construite une généalogie ?
Puis Connaître la généalogie par l'ADN