Iatrogénie médicamenteuse

Iatrogénie médicamenteuse

« Je suis tombé par terre, c’est la faute aux effets secondaires, me suis trouvé en surdosage, c’est la faute à mon grand âge » Gérontoche J. Ankri, La Revue Prescrire, 1984

"Ainsi, la iatrogénie médicamenteuse constitue pour nous un réel problème de santé publique pour lequel il est important de mener à bien des campagnes de prévention efficaces. Celles-ci passent par une meilleure connaissance des déterminants de la consommation médicamenteuse de la population âgée et par une politique de formation des professionnels ainsi que d’information des usagers."
Joël Ankri

"Guérir parfois, soulager souvent, soigner toujours" Ambroise Paré


IATROGENIE
: Ensemble des conséquences néfastes pour la santé, potentielles ou avérées, résultant de l’intervention médicale (erreurs de diagnostic, prévention ou prescription inadaptée, complications d’un acte thérapeutique) ou de recours aux soins ou de l’utilisation d’un produit de santé.


Iatrogénie médicamenteuse source d’hospitalisation chez l’adulte et l’enfant : incidence, caractérisation et évitabilité. Etude IATROSTAT

Le document in extenso https://www.rfcrpv.fr/wp-content/uploads/2022/05/rapport-IATROSTAT-version-defintiive-02-mai-2022.pdf


Contact : Pr Marie-Laure Laroche (investigatrice principale), Centre Régional de Pharmacovigilance de Limoges

Etude IATROSTAT : les hospitalisations pour effet indésirable médicamenteux en hausse et certaines évitables.
 
Le Réseau Français des Centres Régionaux de Pharmacovigilance a conduit pour l’ANSM une étude prospective nationale visant à actualiser les données sur les hospitalisations liées à la survenue d’un effet indésirable médicamenteux (EIM).

L’incidence de ces hospitalisations a augmenté de +136% entre 2007 et 2018, passant de 3,6% à 8,5%.

Il est ainsi estimé que, chaque année en France métropolitaine, environ 212 500 personnes sont hospitalisées à cause d’un EIM dans un service court séjour de spécialités médicales du secteur public hospitalier.

Après un mois de suivi, le taux de mortalité compliquant ces EIM ayant entrainé l’hospitalisation, était estimé à 1,3%, soit environ 2 760 décès par an en France.

Le profil des effets indésirables et des médicaments impliqués a également évolué entre ces 2 périodes, avec l’apparition de nouveaux médicaments fréquemment en cause comme les anticoagulants oraux directs, les incrétinomimétiques et les thérapies ciblées/immunothérapies.
 
L’analyse a permis d’estimer que 16,1% de ces effets compliqués d’hospitalisations auraient pu être évités si les médicaments avaient été utilisés par les professionnels de santé et les patients conformément aux recommandations de bon usage

Les données importantes

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Commentaire
 


"Chez les seniors et les personnes âgées, trois facteurs favorisent le risque d’accidents iatrogènes :
  • la poly médication : la proportion des plus de 65 ans qui consomme chaque jour au moins trois médicaments est désormais importante ;
  • l’altération des fonctions physiologiques (insuffisance rénale, insufissance hépatique, déshydratation), qui modifie la pharmacocinétique, c'est à dire le cycle allant de l'absoptionà lélimination, de certains médicaments ;
  • la diminution des capacités mnésiques ( mémoire ) , qui augmente le risque d’erreur dans les prises et donc de surdosage."


Commentaire

Etude très intéressante qui fait le point sur une question épineuse et importante en médecine. Plusieurs coupables : la chaîne de soins, les médecins, les patients, leur entourage, les pharmaciens, l'âge des patients notamment et leur capacité de compréhension.

Question difficile car entre ce qui est écrit sur une ordonnance,ce qu'& compris le patient, ce que fait la patient et l'introduction de médicaments et compléments alimentaires divers et variés, on arrive quelquefois à un coktail "étonnant" et "détonnant".

Rédiger une ordonnance c'est d'abord expliquer le rôle et l'utilité de chaque médicament  et surtout pourquoi cettep rescription. Un exemple les "nouveaux anticoagulants ", Anticoagulant Oral Direct "ne sont pas perçus par le patient comme étant un anticoagulant, 1 patient sur 3 ! Il est nécessaire que le médecin prescripteur pointe du doigt les médicaments potentiellement à risque. Dans cette étude les antithrombotiques arrivent en deuxième position pour la iatrogénie juste derrière les anti néoplasiques.
 
L'automédication de plus en plus fréquente rajoute de la iatrogènie potentielle majeure et à sur-risque.

Enfin les conseils de la famlille, de l'entourage , des amis du patient ont souvent un rôle délétère. Il est donc impératif en 2022 comme par le passé de renforcer l'éducation thérapeutique la clé "anti iatrogénie". 

Il faut pointer du doigt l'automédication dont la cause est une "pharmacie" abondante du patient.

DE plus les notices interminables sur les effets secondaires des médicaments aménent le patient à stopper cerains médicaments. L'observance est déjà catastrophique ,ces notices dont se délectent les patients rajoute de la crainte et les patients ont tedance d'eux mêmes à supprimer tel et tel médicament. Ainsi l'ordonnance que le patient "simplifie" devient une ordonnace à risque de iatrogénie car elle peut aggraver une affection qui devient "sous traitée".

La délivrance à l'unité des médicaments fait partie de la solution à la iatrogénie. Mais ça c'est une autre histoire.
 
Le bon usage des médicaments voilà une piste de réflexion.
 
"Quand la souffrance d’un malade est générée ou accentuée par l’intervention médicale, ce phénomène est nommé : iatrogénie. En pleine révolution biotechnologique, la médecine, qui affiche plus que jamais son ambition d’agir efficacement sur le corps des malades, est interrogée par ces actions, involontairement nocives pour eux." Pascal Henry Kelle