"L'écoute et la compréhension de la problématique de l'autre est un premier pas vers la solidarité." Didier Court
"Entendre ne veut pas dire écouter car l'ouïe est un sens mais l'écoute est un art." Anonymus
Comme le disait souvent mon Maître Charles Janbon (CHU Montpellier), il faut toujours écouter le patient et en plus le patient a le plus souvent raison.
Préambule :
Document HAS : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2019-02/outils_du_guide_methodo_simulation_en_sante_et_gestion_des_risques.pdf
Beckman et Frankel (Rogers C. Carl Rogers et le développement de l’Approche Centrée sur la Personne. ACP Pratique Recherche 2008;(8):50-2.) ont réalisé une étude qui constitue une référence en matière de conduite de consultation.
L’analyse de 74 consultations a montré que seulement 23 % des patients avaient été invités à exposer la totalité des symptômes qu’ils présentaient ou à reformuler les instructions données. Dans tous les autres cas, le médecin les avait interrompus avant (souvent pour gagner du temps). Ces interruptions par le médecin avaient abrégé l’exposé des problèmes et les reformulations, ou avaient orienté le patient dans une idée préconçue et partiellement inexacte. Dans 8 % des cas, non seulement l’information avait été perdue lors de la consultation initiale, mais également pour les suivantes (le patient retenant qu’il n’était pas invité à parler de ces points) ; ce n’est que lors de la survenue de complications ultérieures que l’information perdue avait été révélée.
De plus, les patients étaient interrompus en moyenne après 18 secondes d’expression initiale des symptômes. Marvel et al (Marvel MK, Epstein RM, Flowers K, Beckman HB. Soliciting the patient’s agenda: have we improved? JAMA 1999;281(3):283-7) ont confirmé ce constat, en retrouvant sur un échantillon de 199 consultations un délai moyen d’écoute de 23 secondes avant redirection par le médecin. Par ailleurs, les patients relancés n’avaient cette fois que 6 secondes en moyenne pour répondre à la demande exprimée par le médecin, avec une déperdition assez forte de contenu.
Pourtant, les médecins surestiment le temps de parole du patient : 1 minute en moyenne dans la réalité sur une consultation de 20 minutes, alors que les médecins interrogés évaluent le temps à 9 minutes (Makoul G, Clayman ML. An integrative model of shared decision making in medical encounters. Patient Educ Couns 2006;60(3):301-12.)
Tout cela donne le vertige........le médecin monopolise la parole ce qui réduit l' écoute du patient, le dialogue est toujours préférable au monologue.
L'écoute est un début de thérapie pour les patients.
L’analyse de 74 consultations a montré que seulement 23 % des patients avaient été invités à exposer la totalité des symptômes qu’ils présentaient ou à reformuler les instructions données. Dans tous les autres cas, le médecin les avait interrompus avant (souvent pour gagner du temps). Ces interruptions par le médecin avaient abrégé l’exposé des problèmes et les reformulations, ou avaient orienté le patient dans une idée préconçue et partiellement inexacte. Dans 8 % des cas, non seulement l’information avait été perdue lors de la consultation initiale, mais également pour les suivantes (le patient retenant qu’il n’était pas invité à parler de ces points) ; ce n’est que lors de la survenue de complications ultérieures que l’information perdue avait été révélée.
De plus, les patients étaient interrompus en moyenne après 18 secondes d’expression initiale des symptômes. Marvel et al (Marvel MK, Epstein RM, Flowers K, Beckman HB. Soliciting the patient’s agenda: have we improved? JAMA 1999;281(3):283-7) ont confirmé ce constat, en retrouvant sur un échantillon de 199 consultations un délai moyen d’écoute de 23 secondes avant redirection par le médecin. Par ailleurs, les patients relancés n’avaient cette fois que 6 secondes en moyenne pour répondre à la demande exprimée par le médecin, avec une déperdition assez forte de contenu.
Pourtant, les médecins surestiment le temps de parole du patient : 1 minute en moyenne dans la réalité sur une consultation de 20 minutes, alors que les médecins interrogés évaluent le temps à 9 minutes (Makoul G, Clayman ML. An integrative model of shared decision making in medical encounters. Patient Educ Couns 2006;60(3):301-12.)
Tout cela donne le vertige........le médecin monopolise la parole ce qui réduit l' écoute du patient, le dialogue est toujours préférable au monologue.
L'écoute est un début de thérapie pour les patients.
Notre ADN, c’est la clinique et non la para-clinique, seule capable de redresser les erreurs de la réflexion ! « L’odeur est l’âme subtile de la clinique. Son langage éveille obscurément, dans l’esprit du praticien, la première idée du diagnostic. C’est un moyen de sémiotique que l’on a employé dès les temps les plus anciens ». Les Odeurs du corps humain (1885), Ernest Monin.
Hippocrate, ils sont devenus fous ! L’un de tes aphorismes Hippocrate « La vie est courte, la science interminable, l’opportunité fugace, l’expérimentation faillible, le jugement difficile » explique pourquoi aujourd’hui, dans ce siècle de vitesse, et d’hyper technicité, le médecin trouve difficile de prendre le temps de la clinique et surtout de l'écoute .
Nous disposons de multiples outils pour parvenir au diagnostic, aucun n’est à négliger mais parmi eux deux sont non quantifiables et subjectifs mais très utiles : l’expérience et l’intuition. L’expérience s’acquiert au fil des années, plus ou moins vite, l’intuition découle de l’expérience. Il faut avoir les deux, mais expérience et intuition sont le résultat de l’approche et de la rigueur cliniques et de l'écoute.
« Le monde est constitué d’éléments invisibles et subtils que nous ne pouvons percevoir qu’avec notre coeur ou notre intuition », rappelle Frédéric Lenoir, l’examen clinique intègre la recherche de ces éléments subtils et invisibles, on ne trouve que ce quel’on a recherché.
Pour Henri Poincaré, « C’est avec la logique que nous prouvons et avec l’intuition que nous trouvons », tout est dit et bien dit.
Enfin, n’oublions pas la conclusion dela thèse de Laennec « magni facio soepius repetitam experientiam », ce que j’estime le plus, c’est l’expérience très souvent répétée. L’expérience n’est pas l’apanage de l’âge mais découle d’une pratique clinique régulière, sans cesse renouvelée d’un patient à l’autre.
C’est ainsi que « l’expérience de chacun est le trésor de tous » (Gérard de Nerval). Aujourd’hui, la pression médiatique, la surinformation par les médias pseudomédicaux (les plus dangereux), la « googlelisation » de la médecine ont modifié l’image du médecin. Le bon médecin est un prescripteur d’examens paracliniques.
Être seulement un excellent clinicien, ce n’est plus pour certains être « vrai » médecin, or s’il est un simple prescripteur d’examens et de médicaments, le médecin n’est plus qu’un prestataire de services, c’est alors un médecin qui ne croit plus à la médecine.
Hippocrate, ils sont devenus fous ! L’un de tes aphorismes Hippocrate « La vie est courte, la science interminable, l’opportunité fugace, l’expérimentation faillible, le jugement difficile » explique pourquoi aujourd’hui, dans ce siècle de vitesse, et d’hyper technicité, le médecin trouve difficile de prendre le temps de la clinique et surtout de l'écoute .
Nous disposons de multiples outils pour parvenir au diagnostic, aucun n’est à négliger mais parmi eux deux sont non quantifiables et subjectifs mais très utiles : l’expérience et l’intuition. L’expérience s’acquiert au fil des années, plus ou moins vite, l’intuition découle de l’expérience. Il faut avoir les deux, mais expérience et intuition sont le résultat de l’approche et de la rigueur cliniques et de l'écoute.
« Le monde est constitué d’éléments invisibles et subtils que nous ne pouvons percevoir qu’avec notre coeur ou notre intuition », rappelle Frédéric Lenoir, l’examen clinique intègre la recherche de ces éléments subtils et invisibles, on ne trouve que ce quel’on a recherché.
Pour Henri Poincaré, « C’est avec la logique que nous prouvons et avec l’intuition que nous trouvons », tout est dit et bien dit.
Enfin, n’oublions pas la conclusion dela thèse de Laennec « magni facio soepius repetitam experientiam », ce que j’estime le plus, c’est l’expérience très souvent répétée. L’expérience n’est pas l’apanage de l’âge mais découle d’une pratique clinique régulière, sans cesse renouvelée d’un patient à l’autre.
C’est ainsi que « l’expérience de chacun est le trésor de tous » (Gérard de Nerval). Aujourd’hui, la pression médiatique, la surinformation par les médias pseudomédicaux (les plus dangereux), la « googlelisation » de la médecine ont modifié l’image du médecin. Le bon médecin est un prescripteur d’examens paracliniques.
Être seulement un excellent clinicien, ce n’est plus pour certains être « vrai » médecin, or s’il est un simple prescripteur d’examens et de médicaments, le médecin n’est plus qu’un prestataire de services, c’est alors un médecin qui ne croit plus à la médecine.
Un médecin qu'il le veuille ou non doit écouter le patient, entendre ses plaintes, écouter sa souffrance, entendre son entourage, écouter ses demandes. L'erreur médical a souvent pour origine, l'absenced'écoute, l'absence de dialogue .....
Enfin souvent les patients s'orientent vrers "d'autres médecines" : quand on leur demande pourquoi ? Réponse invariable, elles et eux, m'écoutent ......
#VACCINE3.0