« Aller plus vite, c’est jouer avec la mort. Aller plus vite encore, c’est jouir de la mort. » Saint-Pol-Roux
"Dans la temporalité humaine, il y a toujours potentiellement urgence." Jeanine
Hortonéda
“Que de temps perdu à gagner du temps !” Paul Morand
« Le vrai voyage ce n'est pas de chercher de nouveaux paysages mais un nouveau regard. » Marcel Proust
Hortonéda
“Que de temps perdu à gagner du temps !” Paul Morand
« Le vrai voyage ce n'est pas de chercher de nouveaux paysages mais un nouveau regard. » Marcel Proust
Vendée Globe : Arrivé aux Sables ce jeudi à 4h19’46, Yannick Destavin , dont le temps de course final, compensation comprise, est de 80 j 3 h 44 mn et 46 s (12,6 nœuds de vitesse moyenne théorique, 14,8 nds de vitesse moyenne réelle), est le grand vainqueur de la 9è édition du Vendée Globe.
Jules Vernes avait raison on peut faire le tour du monde en 80 jours mais on peut faire mieux . Un tour du monde en 52 heures et quatre vols réguliers (vidéo) Un dirigeant de la compagnie aérienne Etihad Airways a établi un nouveau record, en faisant le tour du monde en 52 heures et 34 minutes sur seulement quatre vols réguliers.
L’avion solaire Solar Impulse 2 boucle le premier tour du monde aérien sans carburant
L' avion solaire a parcouru 43 041km de distance en 23 jours de vols effectifs, répartis sur 17 étapes en solitaire. Aussi large qu'un Boeing 747 mais ne pesant qu'une tonne et demie, il a volé à une vitesse moyenne d'environ 80 km/h, alimenté par 17 000 cellules photovoltaïques sur ses ailes.
Nous poursuivons le temps en permanence, un exemple récent la fabrication du vaccin anti Covid-19 en moins de 1 an ou le temps comprimé alors que normalement il faut 10 ans.
"Avons-nous encore le temps ? Nous entendons dire, à longueur de temps, il y a urgence, nous sommes dans l’urgence, encore faut-il se demander ce que cela signifie. Si nous écartons l’instrumentalisation du sentiment d’urgence que l’on peut faire pour des raisons économiques – aller vite pour accroître la rentabilité –, reste l’urgence au sens strict, où l’enjeu est vital, éthique. Celle-là ne nous laisse pas le temps, elle impose une réponse dans l’immédiat. Sur le champ, il faut agir, vite, car le risque est majeur. L’urgence en effet est déclarée face à une situation de crise aiguë où il est question de vie ou de mort. Qu’il s’agisse des individus ou des populations, la nécessité d’une décision s’impose : avant qu’il ne soit trop tard. La situation de crise peut même s’élargir jusqu’à devenir humanitaire. C’est toujours comme imminence d’une catastrophe qu’elle se présente. Qu’elle soit « naturelle » ou sociale, elle est donc également politique, parce qu’elle concerne des hommes en particulier mais aussi plus généralement les conditions du vivre ensemble des hommes. Le caractère local de l’événement tend à s’effacer pour concerner le monde dans sa totalité, c’est particulièrement le cas pour les pandémies, pour les changements climatiques, pour les catastrophes écologiques ou nucléaires. Or ces événements, qu’ils soient proches ou lointains, nous les recevons en direct, en temps réel. L’extrême vulnérabilité des hommes est ainsi mise à nu. L’onde de choc provoquée par l’événement se répand de proche en proche quasi instantanément. L’urgence est partout, quand la vie ou la survie sont en jeu" in Plus de temps ?, Jeanine Hortonéda Dans Empan 2011/4 (n° 84), pages 115 à 121 (https://www.cairn.info/revue-empan-2011-4-page-115.htm)
La pandémie a accéléré le temps,elle a même compressé le temps : le temps de réaction du système de santé, des soignants, le temps de fabrication des vaccins, mais dans le même temps le virus lui aussi accélère son développement et la contamination. Par contre le gouvernement est en retard sur le temps de l'action. Le temps en période de pandémie n'attend pas, il s'accélère et tout devient urgent "quand la vie ou la survie sont en jeu". L'obsession actuelle c'est gagner du temps sur le temps, c'est ne pas être pris de cours par le virus. Alors si le tour du monde se fait encore en 80 jours et en même temps en 52 h, c'est que le temps est relatif, très relatif selon ses objectifs. Le temps devient palpable et même effrayant quand on courre contre le temps. Est-ce possible ? Oui, la conquête de l'espace le montre mais le temps reste très relatif. Il s'évalue par rapport à un objectif précis. Aujourd'hui c'est venir à bout de la pandémie, car elle accélère ...la mort, la destruction économique.
L’avion solaire Solar Impulse 2 boucle le premier tour du monde aérien sans carburant
L' avion solaire a parcouru 43 041km de distance en 23 jours de vols effectifs, répartis sur 17 étapes en solitaire. Aussi large qu'un Boeing 747 mais ne pesant qu'une tonne et demie, il a volé à une vitesse moyenne d'environ 80 km/h, alimenté par 17 000 cellules photovoltaïques sur ses ailes.
Nous poursuivons le temps en permanence, un exemple récent la fabrication du vaccin anti Covid-19 en moins de 1 an ou le temps comprimé alors que normalement il faut 10 ans.
"Avons-nous encore le temps ? Nous entendons dire, à longueur de temps, il y a urgence, nous sommes dans l’urgence, encore faut-il se demander ce que cela signifie. Si nous écartons l’instrumentalisation du sentiment d’urgence que l’on peut faire pour des raisons économiques – aller vite pour accroître la rentabilité –, reste l’urgence au sens strict, où l’enjeu est vital, éthique. Celle-là ne nous laisse pas le temps, elle impose une réponse dans l’immédiat. Sur le champ, il faut agir, vite, car le risque est majeur. L’urgence en effet est déclarée face à une situation de crise aiguë où il est question de vie ou de mort. Qu’il s’agisse des individus ou des populations, la nécessité d’une décision s’impose : avant qu’il ne soit trop tard. La situation de crise peut même s’élargir jusqu’à devenir humanitaire. C’est toujours comme imminence d’une catastrophe qu’elle se présente. Qu’elle soit « naturelle » ou sociale, elle est donc également politique, parce qu’elle concerne des hommes en particulier mais aussi plus généralement les conditions du vivre ensemble des hommes. Le caractère local de l’événement tend à s’effacer pour concerner le monde dans sa totalité, c’est particulièrement le cas pour les pandémies, pour les changements climatiques, pour les catastrophes écologiques ou nucléaires. Or ces événements, qu’ils soient proches ou lointains, nous les recevons en direct, en temps réel. L’extrême vulnérabilité des hommes est ainsi mise à nu. L’onde de choc provoquée par l’événement se répand de proche en proche quasi instantanément. L’urgence est partout, quand la vie ou la survie sont en jeu" in Plus de temps ?, Jeanine Hortonéda Dans Empan 2011/4 (n° 84), pages 115 à 121 (https://www.cairn.info/revue-empan-2011-4-page-115.htm)
La pandémie a accéléré le temps,elle a même compressé le temps : le temps de réaction du système de santé, des soignants, le temps de fabrication des vaccins, mais dans le même temps le virus lui aussi accélère son développement et la contamination. Par contre le gouvernement est en retard sur le temps de l'action. Le temps en période de pandémie n'attend pas, il s'accélère et tout devient urgent "quand la vie ou la survie sont en jeu". L'obsession actuelle c'est gagner du temps sur le temps, c'est ne pas être pris de cours par le virus. Alors si le tour du monde se fait encore en 80 jours et en même temps en 52 h, c'est que le temps est relatif, très relatif selon ses objectifs. Le temps devient palpable et même effrayant quand on courre contre le temps. Est-ce possible ? Oui, la conquête de l'espace le montre mais le temps reste très relatif. Il s'évalue par rapport à un objectif précis. Aujourd'hui c'est venir à bout de la pandémie, car elle accélère ...la mort, la destruction économique.
Donc oui le temps est compté,mais peux t-on maîtriser ce temps ? Oui si on dispose d'une mesure d'un critère. Pour la pandémie c'est de la limiter et de l'éradiquer, le temps se mesure ainsi....c'est l'actualité.Le temps nous est compté.
Nous n’avons plus de temps à perdre, il faut réduire au maximum le temps inutile dans la lutte contre la pandémie, pas de temps mort. L’action et le résultat de l’action, la jouissance ou le malheur sont dans l’instant. Le temps réel est celui de l’accélération maximum, celui de l’impatience. Il est vrai que l’urgence comme situation éthique nous oblige à la vitesse." Mais la vitesse n’est pas un phénomène en soi, c’est une relation entre les phénomènes, et cette relation modifie les termes mêmes qu’elle met en relation par une sorte de distorsion." Il semble que la vitesse soit recherchée parce qu’elle peut servir, du moins le croit-on, à voir, à entendre, à percevoir et donc à concevoir plus intensément le monde présent.........mais tout est relatif. On donne au temps, à la durée du temps, mais le temps continue à se décliner inexorablement.
Le philosophe Gaspard Koenig résume parfaitement une question essentielle "les années gagnées sur la mort contre années perdue pour la vie ", c'est la question qui domine la question du confinement ....question en suspend, question là encore de temps. Pour les années le temps c'est le reste à vivre, pour les autres c'est aussi le reste à vire mais pour les uns et pour les autres des temps de vie différents. Le temps s'entrechoque. Il devient court pour les aînés et long pour les autres...... Gaspard Koenig appelle à rationaliser l’équation de la gestion de la crise de la Covid-19 en étudiant le rapport entre le temps de vie prolongé et le temps de vie gâché.« Ce que l’on peut d’emblée conclure, c’est que le choix collectif face à cette équation reflète la santé morale d’une société. ». "il faudrait être capable de comparer le temps de vie prolongé des malades à l’espérance de vie raccourcie de ceux qui subissent le ralentissement de l’activité." Equation difficile à envisager puis à résoudre. Nous ne sommes pas les maîtres du temps,tout au moins du temps de la vie qui appartient à chacun de nous. Décidément le temps que l'on peut pulvériser, le temps qui peut s'arrêter, ce temps reste un des mystères de la vie. Cervantès avait raison "il faut donner du temps au temps." Jean-François Delfraissy évoque une "question un peu sociétale et quasi éthique" faut-il "continuer à préserver la santé des plus anciens mais peut-être au détriment de la santé des plus jeunes" ?
Qui voudra aborder cette question ? Les politiques non. Les philosophes oui.
La société peut être....mais le temps que nous vivons n'est pas encore prêt à comptabiliser le temps de vie des uns et des autres.
« Le temps, c'est de la vie », dixit Pierre Rabhi.
Nous n’avons plus de temps à perdre, il faut réduire au maximum le temps inutile dans la lutte contre la pandémie, pas de temps mort. L’action et le résultat de l’action, la jouissance ou le malheur sont dans l’instant. Le temps réel est celui de l’accélération maximum, celui de l’impatience. Il est vrai que l’urgence comme situation éthique nous oblige à la vitesse." Mais la vitesse n’est pas un phénomène en soi, c’est une relation entre les phénomènes, et cette relation modifie les termes mêmes qu’elle met en relation par une sorte de distorsion." Il semble que la vitesse soit recherchée parce qu’elle peut servir, du moins le croit-on, à voir, à entendre, à percevoir et donc à concevoir plus intensément le monde présent.........mais tout est relatif. On donne au temps, à la durée du temps, mais le temps continue à se décliner inexorablement.
Le philosophe Gaspard Koenig résume parfaitement une question essentielle "les années gagnées sur la mort contre années perdue pour la vie ", c'est la question qui domine la question du confinement ....question en suspend, question là encore de temps. Pour les années le temps c'est le reste à vivre, pour les autres c'est aussi le reste à vire mais pour les uns et pour les autres des temps de vie différents. Le temps s'entrechoque. Il devient court pour les aînés et long pour les autres...... Gaspard Koenig appelle à rationaliser l’équation de la gestion de la crise de la Covid-19 en étudiant le rapport entre le temps de vie prolongé et le temps de vie gâché.« Ce que l’on peut d’emblée conclure, c’est que le choix collectif face à cette équation reflète la santé morale d’une société. ». "il faudrait être capable de comparer le temps de vie prolongé des malades à l’espérance de vie raccourcie de ceux qui subissent le ralentissement de l’activité." Equation difficile à envisager puis à résoudre. Nous ne sommes pas les maîtres du temps,tout au moins du temps de la vie qui appartient à chacun de nous. Décidément le temps que l'on peut pulvériser, le temps qui peut s'arrêter, ce temps reste un des mystères de la vie. Cervantès avait raison "il faut donner du temps au temps." Jean-François Delfraissy évoque une "question un peu sociétale et quasi éthique" faut-il "continuer à préserver la santé des plus anciens mais peut-être au détriment de la santé des plus jeunes" ?
Qui voudra aborder cette question ? Les politiques non. Les philosophes oui.
La société peut être....mais le temps que nous vivons n'est pas encore prêt à comptabiliser le temps de vie des uns et des autres.
« Le temps, c'est de la vie », dixit Pierre Rabhi.