COVID-19 : la  maladie de substitution

COVID-19 : la maladie de substitution

"L'art n'est qu'une substitution. Il s'agit, comme on dit, de se mettre dans la peau d'autrui. Pensez-y longtemps, rôdez autour, évoquez cette situation, et notez, au fur et à mesure, les idées qui vous viendrons."Antoine Albalat

“Le cinéma substitue à nos regards un monde qui s'accorde à nos désirs.” André Bazin 


Curieuse constatation depuis que j'ai repris mes activités de consultation. On nous avait prévenu qu'il fallait aussi s'occuper des patients porteurs  d'une affection chronique justifiant d'un suivi régulier, c'est ce que nous faisons. Rappel de certains patients ,dans  mon activité , des cardiovasculaires, des patients avec thrombose veineuse récente etc. Je leur demande comment s'est passé le confinement et maintenant le déconfinement, relativement bien dans l'ensemble, mais avec une réponse inattendue. "Docteur, ma maladie est moins grave que le virus, le virus il tue, ...mais votre maladie aussi....mais le virus  tue plus". "A force d'avoir les chiffres des morts tous les soirs ça fait peur"...... C'est vrai si chaque soir on égrenait les décès par cancer, par infarctus ,par accident vasculaire cérébral, par embolie pulmonaire ce serait autre chose. Ces patients se sont recroquevillés sur leur maladie la comparant à l'actualité virale, c'est ainsi qu'ils font un transfert.  Le COVID-19 ..."qu'ils n'ont pas" ......devient une maladie de substitution à leur maladie qu'ils oublient et donc en réduisent la surveillance entre autres et quelque fois le traitement médical. L'être humain est étrange, il s'adapte, il se raconte une histoire dont il est l'acteur principal et s'échappe vers d'autres horizons.Cette "plasticité humaine"  est surprenante mais présente dans de nombreuses circonstances médicales. C'est une relativisation  "Einsteinienne" . Le COVID-19 fait ainsi office d'absorbeur d'angoisse pour les uns mais tout en gardant un pouvoir d'angoisse pour les autres, c'est  un VIRUS OXYMORE . 
 
Néanmoins #1MASQUEPOURTOUS