Post hoc ergo procter hoc


"Un problème sans solution est un problème mal posé."
Albert Einstein
 
"Un fait hors de l'ordinaire est plutôt un indice qu'un embarras.” Arthur Conan Doyle / Sherlock Holmes

"On ne doit jamais élaborer une théorie avant d’avoir réuni les faits .On risque de tordre les faits pour qu’ils s’adaptent à la théorie, au lieu de tordre la théorie pour qu’elles s’adaptent aux faits." Arthur Conan Doyle / Sherlock Holmes
 
 

Le point de départ

"Définition (WIKIPEDIA) : Post hoc, ergo propter hoc en français : « à la suite de cela, donc à cause de cela » est un paralogisme (voire un sophisme) qui consiste à prendre pour la cause ce qui n'est qu'un antécédent, c'est-à-dire prétendre que si un événement suit un autre alors le premier doit être la cause du second. La locution est souvent simplifiée en post hoc ; par exemple : « Le faux raisonnement, Post hoc, confond le simple rapport de succession avec le rapport de cause à effet. »

Ce sophisme est particulièrement attirant parce que la séquence temporelle apparaît inhérente à la causalité. L'erreur est de conclure en se basant seulement sur l'ordre des événements, plutôt que de tenir compte d'autres facteurs qui pourraient exclure la relation. Les idées reçues, les croyances, les superstitions et la pensée magique résultent souvent de cette erreur."



Post Hoc ergo procter hoc et médecine par ChatGPT

La phrase "Post hoc ergo propter hoc et médecine" semble être une combinaison de deux concepts différents : le biais de post hoc ergo propter hoc et la médecine.
 
Permettez-moi de vous expliquer ces deux concepts séparément :

Post hoc ergo propter hoc : Cette expression latine signifie littéralement "après cela, donc à cause de cela". C'est un biais logique qui consiste à conclure qu'un événement est la cause d'un autre simplement parce qu'il le suit chronologiquement. En d'autres termes, cela suppose qu'une corrélation temporelle implique une relation de cause à effet. Cependant, cette supposition n'est pas toujours valide, car il peut y avoir d'autres facteurs ou variables qui influencent les événements.

Médecine : La médecine est une discipline scientifique et pratique qui se consacre à la prévention, au diagnostic et au traitement des maladies et des affections médicales. Elle utilise des connaissances et des méthodes basées sur des preuves pour prendre des décisions cliniques et améliorer la santé des individus. Les praticiens de la médecine utilisent des protocoles et des approches basés sur la recherche pour évaluer les symptômes, poser des diagnostics et proposer des traitements appropriés.
 
En combinant ces deux concepts, on pourrait supposer que la phrase "Post hoc ergo propter hoc et médecine" fait référence à l'idée que certains professionnels de la médecine peuvent commettre l'erreur de conclure trop rapidement qu'un traitement ou une intervention particulière a causé une amélioration ou une détérioration de l'état de santé d'un patient, simplement parce que cela a suivi chronologiquement l'intervention.

Cependant, il est important de noter que la médecine moderne s'efforce d'utiliser des méthodes scientifiques rigoureuses pour établir des liens de causalité entre les interventions médicales et les résultats cliniques, en évitant autant que possible les biais logiques tels que le post hoc ergo propter hoc.

Post hoc ergo propter hoc et MTEV

"Prétendre que si un événement suit un autre alors le premier doit être la cause du second."  En matière de MTEV ce parologisme ou sophisme nous éclaire sur l'étiologie d'une MTEV sans ou avec facteur déclenchant. Attribuer rapidement une cause à la MTEV n'est pas toujours la bonne solution. Une cause évidente, voire trop évidente masque souvent la cause réelle. Tout patient qui présente une MTEV et qui a été traitée dans les années précédentes d'un cancer, il ne faut pas se précipter pour faire des examens recherchant une récidive de ce cancer (qui est possible ) mais penser aussi au deuxième cancer. L'ordre des événements n'explique par forcément tout et c'est là qu'intervient "
post hoc ergo procter hoc". 

Cette maxime  latine "alambiquée" est là pour nous rappeler que la décision médicale doit toujours être prise sur des faits tangibles, avec le respect de leur chronologie et ne pas s'arréter sur une évidence qui quelquefois n'en n'est pas une mais un leurre. Ce qui fait de la décision médicale un acte qui ne nécessite aucune précipitation , surtout de la réflexion à la Sherlock Holmes. L'ordre des événements est important en médecine...mais pas toujours, au médecin de faire la part des choses avec le patient et de remettre les choses dans le bon ordre. Trop d'évidence est toujours suspecte. Parfois il faut reclasser l'ordre des événements cliniques  lorsqu'ils sont rapportés par le patient dans le désordre. Mais tout événement n'est pas obligatoirement la cause du second évenement qui suit etc. Aussi dans le dialogue avec le patient je reprends tout ce qui a été dit par le patient pour expliquer alors mon analyse. C'est à ce moment là que je comprends qu'il ya quelque chose qui cloche. Le patient dans ses déclarations  initiales attribuent souvent au motif de sa consultation un fait qui n'a rien à voir avec l'histoire qu'il vinet de raconter. Et c'est là que "post hoc ergo propter hoc" devient pertient. C'est ainsi que la confusion ou l'inversion de la cause et de l'effet est fréquente dans la démarche médicale, "il ne faut jamais confonde la cause et l'effet " Nietzsche. Enfin ne jamais conclure trop rapidement en matière de diagnostic médicaal, une erreur à éviter. Ne pas oublier l'inertie médicale qui peut faire de post hoc ergo procter une forme de régle. Inertie médicale c'est aussi partir sur une fausse piste sans se poser les bonnes questions......ça arrive parfois faisant de tout événement  médical celui qui déclenchera le suivant sans aller plus loin.

En médecine toujours se méfier des EVIDENCES ! 

"L'erreur de raisonnement ne couvre pas la totalité du champ de l’erreur dite médicale, mais dans la démarche médicale, l’erreur de raisonnement est principalement liée au processus diagnostique. Il s’agit d’une erreur d’ordre cognitif par opposition aux erreurs d’ordre pratique liées aux procédures d ’exécution des tâches. D’un point de vue général, l’erreur peut être définie comme l’action de se tromper ; l’erreur peut provenir de deux sources : l’erreur due à une faute et l’erreur due à des circonstances dans lesquelles aucune faute n’a pu êtrer econnue. La faute est un manquement à une règle, un écart par rapport à ce qui es tbalisé par des règles. Ce qui signifie que si l’erreur est du ressort de la conscience, la faute est du registre de l’entendement."

L'erreur de raisonnement
Alain-Charles Masquelet
Dans Le raisonnement médical (2006),

https://www.cairn.info/le-raisonnement-medical--9782130556497-page-64.htm

A la fin d'une consultation avec ou sans examen paraclinique il faut se poser les questions suivantes afin d'éviter toute erreur, tout malentendu :

  • Est-ce que j'ai répondu à la question du confrère qui m'a adressé la patient ?
  • Est-ce que j'ai répondu à la plainte du patient ?
  • Est-ce que j'ai écouté le patient correctement ?
  • Est-ce que j'ai compris la plainte du patient ? 
  • Est-ce que j'ai expliqué le diagnostic et le traitement prescrit au patient ?
  • Est-ce que je dois revoir le patient, si oui, quand ? Fixer d'emblée un rdv.
  • Est-ce que j'ai demandé au patient de me revoir en cas de problème ?
  • A la fin de la consultation je lis au patient la lettre pour son médecin traitant (avec explications complémentaires , si nécessaire) et je lui en remets un exemplaire.
Complément d'enquête

Six bonnes raisons pour lesquelles nous ne devrions pas suivre les recommandations

Elles se concentrent sur la maladie plutôt que sur le patient.
 
Les recommandations s'appuient plus souvent sur des avis d'experts que sur un solide EBM.
 
Elles se réfèrent généralement à des études menées sur des patients relativement jeunes avec un faible fardeau de comorbidité.
 
. Elles découragent le raisonnement individuel et suppriment l'élément déductif de la prise de décision diagnostique chez le patient individuel.
 
Elles atténuent la curiosité scientifique et la motivation pour de nouvelles recherches en déplaçant l'attention de ce que nous ne savons (encore) pas vers ce que nous savons (preuves consolidées).
 
Elles sont le produit d'un « lobby » d'auteurs, souvent en lien étroit avec des sociétés pharmaceutiques ou biomédicales.

Six bonnes raisons pour lesquelles nous devrions utiliser les recommandations

Elles sont un outil exceptionnel résumant les dernières recherches publiées.
 
Elles fournissent une « liste de contrôle » utile des traitements possibles à envisager pour chaque patient.
 
Elles expliquent la justification générale de chaque diagnostic.
 
Elles décrivent les principes et les étapes de la prise de décisions diagnostiques et thérapeutiques.
 
Elles favorisent une utilisation plus rationnelle des ressources économiques.
 
Elles offrent une ligne de défense pratique en cas d'accusations de faute professionnelle.

https://academic.oup.com/eurheartj/article/42/35/3422/6209436