La décision de la Cour suprême des États-Unis dans l' affaire Dobbs contre Jackson Women's Health Organization permet à chaque État de déterminer l'accès à l'avortement. Depuis cette décision, 14 États ont interdit l’avortement à tout âge gestationnel.
Restreindre l’accès à l’avortement aux survivantes d’un viol peut avoir des conséquences particulièrement dévastatrices. Même si certains États ayant un accès très limité à l'avortement autorisent une exception pour le viol, la nature même du viol peut rendre difficile pour les survivantes d'un viol de profiter de ces exceptions.
Beaucoup de ces États exigent que le viol soit signalé aux forces de l'ordre, ce que la plupart des survivantes de viol sont réticentes à faire, et même lorsqu'elles sont signalées, le processus ralentit souvent considérablement le moment de l'avortement précoce.
Dans ce numéro du JAMA Internal Medicine , Dickman et al démontrent l'ampleur du problème. Dans les 14 États qui ont rendu l’avortement très restrictif2, nombre estimé de viols entraînant une grossesse est exponentiellement plus élevé que le nombre de personnes ayant recours à un avortement légal, même dans les États qui prévoient une exception pour le viol. On ne sait pas si ces survivantes de viol ont eu des avortements illégaux, ont subi un avortement médicamenteux par courrier, ont voyagé dans d'autres États ou ont porté l'enfant jusqu'à la naissance.
L’avortement médicamenteux, comme la mifépristone et le misoprostol, est une solution disponible pour interrompre une grossesse dans les États qui restreignent l’avortement.
Les médicaments peuvent être prescrits dans un État aux politiques moins restrictives et envoyés par courrier aux personnes ayant besoin d'un avortement. La Cour suprême des États-Unis envisage de se saisir d'une affaire qui pourrait entraver l'accès à ces médicaments. Si ces médicaments ne sont pas disponibles, les personnes qui souhaitent mettre fin à leur grossesse, y compris les survivantes d’un viol, devraient se rendre dans un autre État comme seule option pour obtenir un avortement, une option que de nombreuses personnes à faible revenu ne peuvent pas se permettre.
En tant que médecins, nous ne considérons pas l’avortement comme une question politique, religieuse ou juridique. Nous considérons plutôt l’accès à des avortements sécurisés comme un élément nécessaire des services de santé reproductive pour protéger le bien-être physique et mental des patientes.
La meilleure solution à ce problème est une loi nationale protégeant le droit de chacun de choisir d’interrompre sa grossesse. À défaut, les États qui limitent l’avortement devraient prendre des mesures pour garantir que la procédure d’obtention d’une exception à la loi soit réalisable et rapide, en particulier pour les grossesses associées à un viol.
Commentaire
Et en FRANCE ?
Le projet du gouvernement
Ce texte a été annoncé par le chef de l’État fin octobre 2023. Il fait suite à la proposition de loi constitutionnelle votée par le Parlement en février 2023 qui nécessitait l'organisation d'un référendum pour être définitivement adoptée.
Le projet de loi se veut être un compromis entre les versions adoptées sur la proposition de loi :
- * par les députés qui avaient inséré un nouvel article 66-2 dans la Constitution pour garantir le droit à l’IVG ;
- * par le Sénat qui avait ajouté un alinéa à l'article 34 de la Constitution pour consacrer la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse.
Le projet de loi est présenté en application de l’article 89 de la Constitution
Il est nécessaire de "sanctuariser " l'IVG dans la constitution.
Mr LARCHER est contre, mais a 74 ans il ne pourrait se présenter aux élections du Conseil National de l'Ordre des Médecins....dont acte !
Pourquoi ?
La venue au pouvoir en France d'une dictature "trumpienne" est toujours possible avec par exemple la suppression de l'IVG. Anticiper l'avenir, les politiques ne savent pas ce que cela veut dire. Il faut mettre toutes les possibilités "légales et inviolables" pour protéger l'IVG .
L'exemple des USA est catastrophique, c'est une HONTE !
Il faut espérer que ces articles vont faire bouger les lignes.......une élection de Trump serait catastrophique pour tout en particulier de l'IVG !
https://www.ladepeche.fr/2024/01/23/ivg-dans-la-constitution-ce-nest-pas-un-catalogue-de-droits-sociaux-et-societaux-estime-le-president-du-senat-gerard-larcher-11714865.php
IVG dans la Constitution : ce "n'est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux", estime le président du Sénat Gérard Larcher.......IL A TORD !
Le MONDE
Etats-Unis : un an après Roe vs Wade, le droit à l’IVG Etat par Etat
Après la décision de la Cour suprême du 24 juin 2022, quatorze Etats ont interdit l’interruption volontaire de grossesse sur leur territoire, quand dix-sept ont renforcé le droit à l’avortement.
I
https://www.lemonde.fr/international/article/2023/06/24/etats-unis-un-an-apres-roe-vs-wade-le-droit-a-l-ivg-etat-par-etat_6179041_3210.html#:~:text=Le%2024%20juin%202022%2C%20la,volontaire%20de%20grossesse%20(IVG).LE MONDE
Droit à l’avortement : qu’est-ce que l’arrêt Roe vs Wade, qui a fixé le cadre légal de l’accès à l’IVG aux Etats-Unis en 1973 ?
https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/05/03/droit-a-l-avortement-qu-est-ce-que-l-arret-roe-vs-wade-qui-a-fixe-le-cadre-legal-de-l-acces-a-l-ivg-aux-etats-unis-en-1973_6124632_3225.html
MEDVASC.INFO, MLF
https://medvasc.info/archives-blog/mlf?highlight=WyJhdm9ydGVtZW50Il0=
NEJM
Lawmakers v. The Scientific Realities of Human Reproduction
https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMe2208288
Violence contre les femmes Allan Mc Donald
https://cartoonmovement.com/cartoon/violence-against-women-58
Abortion in the USA Benjamin Kikkert
https://cartoonmovement.com/cartoon/abortion-usa-0