VRAI

VRAI

 "La spéculation sur la vérité est en un sens difficile en un autre facile. Ce qui le prouve, c'est que nul ne peut atteindre adéquatement la vérité, ni la manquer tout à fait... De sorte qu'il en est de la vérité, semble-t-il, comme de ce que dit le proverbe : qui ne mettrait la flèche dans une porte ?" Aristote

" Il est difficile de dire la vérité, car il n'y en a qu'une, mais elle est vivante, et par conséquent un visage changeant" Franz Kafka

La pandémie est l'occasion de publications diverses et variées. En voici une, particulièrement intéressante et pertinente : "Le goût du vrai" par Etienne Klein, philosophe, publication "Tracts Gallimard, N°17". N'hésitez pas , précipitez-vous et achetez "Le goût du vrai" et vous vous sentirez beaucoup mieux durant cet été pour affronter la rentrée.

VRAI, les définitions du Larousse : 
ob b27869 verite
Se dit d'une affirmation conforme à la réalité ou qui n'implique pas contradiction et à laquelle l'esprit ne peut que souscrire
Qui appartient à la réalité et n'est pas une création de l'esprit 
Qui est bien conforme à son apparence.
Se dit, dans le domaine artistique et littéraire, des êtres et des choses créés qui donnent l'impression de la vie, du naturel, de la sincérité 
Se dit d'un élément qui, parmi d'autres semblables, apparaît comme le seul important ou le seul déterminant .
Qui convient le mieux à quelqu'un ou à quelque chose, est le plus approprié à une fin, à une destination 
Littéraire. 
Qui se comporte avec franchise et naturel, qui n'a rien d'affecté, d'artificiel 


Où est la vérité du vrai ?

Pourquoi le VRAI fait la UNE en cette période de pandémie ?
Les mensonges, les contre-vérités, les affirmations sans preuves, des articles reposants sur des faux, des statietiques falsifiées, tous on fait la une et continue à la faire encore aujourd'hui. L'exemple le plus caricatural, les masques, le testing, l'hydroxychloroquine et j'en passe et des meilleurs.

Etienne Klein : synthèse du livre : « L’air du temps, en accusant la science de n’être qu’un récit parmi d’autres, l’invite à davantage de modestie. On la prie de bien vouloir gentiment "rentrer dans le rang" en acceptant de se mettre sous la coupe de l’opinion. »  La philosophie des Lumières défendait l’idée que la souveraineté d’un peuple libre se heurte à une limite, celle de la vérité, sur laquelle elle ne saurait avoir de prise : les « vérités scientifiques », en particulier, ne relèvent pas d’un vote. La crise sanitaire a toutefois montré avec éclat que nous n’avons guère retenu la leçon, révélant l'ambivalence de notre rapport à la science et le peu de crédit que nous accordons à la rationalité qu’il lui revient d’établir. Lorsque, d'un côté, l’inculture prend le pouvoir, que, de l'autre, l’argument d’autorité écrase tout sur son passage, lorsque la crédibilité de la recherche ploie sous la force de l’événement et de l’opinion, comment garder le goût du vrai - celui de découvrir, d’apprendre, de comprendre ?  Quand prendrons-nous enfin sereinement acte de nos connaissances, ne serait-ce que pour mieux vivre dans cette nature de laquelle rien d'absolu ne nous sépare ?"

"Les vérités scientifiques ont une durée de vie plus courte que celle des patients" (Michel Dauzat). Vérité qu'il ne faut jamais oublier en Médecine. Les vérités scientifiques évoluent sans cesse , le vrai devient faux et ce qu'on pensait être faut devient quelque fois vrai. Face à ces contradictions que les patients ont de la difficulté à comprendre, c'est à nous médecins, d'expliquer, de justifier notre parole, laquelle en médecine est très importante lors du colloque singulier, ce qu'est la consultation.

knockkkkk
"Le parler-vrai dans le colloque singulier soignant-soigné signifie tout d’abord parler le vrai, parler le juste. Le parler-vrai est une parole conforme à la réalité, à la vérité, une parole à laquelle on ne peut que souscrire. Le soignant fait part au soigné du diagnostic, du traitement, de ce qui convient le mieux dans telle situation, de la décision à prendre, de ce qui est le plus adéquat, le plus convenable. Il se comporte avec franchise, sans chercher â dissimuler ses pensées, il est droit, loyal, sincère. Mais ce dialogue ne se limite pas seulement au parler du soignant vers le soigné, il est aussi relation, c’est-à-dire lien de dépendance et d’influence réciproque. Le soignant doit tenir compte de cette relation qui s’établit entre lui et le soigné, de ce que sa parole peut induire chez le soigné, de ce que le soigné lui renvoie. Le parler-vrai n’est pas seulement un parler vrai et juste dans un seul sens, mais aussi un parler qui tient compte de la présence de l’autre, en l’occurrence le soigné. Il doit être empreint d’écoute, de bonté, de compassion. Dans ces conditions il devient un parler bien, un parler authentique. Dans la pratique quotidienne, il faut surmonter plusieurs obstacles pour être dans une relation vraie, permettant un vrai parler-vrai." Selon Hippocrate , le colloque singulier "c'est la rencontre d'une' confiance et d'une conscience"

 
"L'activité scientifique a partie liée avec l'idée de vérité" Les études scientifiques nécessaires pour valider un médicament doivent se conduire dans la vérité et la transparence avec une grande rigueur. Or lorsqu'on prend connaissance d'une étude on ne sait que très peu de chose sur ce qui n'a pas fonctionné, sur certains incidents . D'un autre côté nombre d'études ne sont pas publiées car le résultat attendu vis à vis d'une nouvelle molécule n'est pas au rendez-vous. Aujourd'hui les médecins doivent la vérité vraie aux patients ce qui implique des études dans les règles. Quelque fois la vérité est "aseptisée " en fonction du profil  psychologique du patient mais elle doit toujours  être le plus proche du vrai. C'est toute la difficulté de notre métier. Le robot de demain ne prendra pas de gant.....Vérité "aseptisée " c'est par exemple éviter de prononcer certains mots comme Alzheimer ou comme cancer. Mails il faut affronter la vérité, pour l'Alzheimer on peut partir de la notion Burn Out pour arriver à l'Alzheimer, pour le cancer, tumeur, anomalie inflammatoire mais il faut arriver rapidement à la vérité du cancer. Mais ce n'est pas évident. J'ai eu un patient âgé de 68 ans cadre supérieur, qui a euun cancer évolué du poumon non opérable , qui était en chimiothérapie et radiothérapie qu'il acceptait docilement mais comme m'a prévenu sa famille il ne fallait pas prononcer le terme de cancer et lui dire qu'il avait une inflammation sérieuse, ainsi il gardait le morale, et il se battait.....dans un centre anti cancéreux........La vérité se trouve d'abord en nous, ne pas l'accepter, c'est ne pas s'accepter, est-ce la cas de ce patient rien n'est moins sûr. Refuser la vérité peut être aussi une forme de courage. Rien n'est simple. Chaque être humain est différent, il réagit différemment, il pense différemment,il analyse différemment. Le médecin doit être attentif à mille choses lors du colloque singulier. La prise en compte l’individu replacé dans son histoire et son environnement propre est partie intégrante de l’art de l’exercice de la médecine qui ne peut s’effacer devant l’aspect scientifique et technique qui en fonde également la pratique. Cette dualité doit produire une synergie bénéfique pour le patient.
 
Le VRAI doit trouver sa place ,à nous de donner les VRAIS REPONSES afin de rester dans le vrai VRAI. en accord avec le patient . 

Jean-Pierre Claris de FLORIAN
                1755 - 1794

       
         La fable de la vérité
      
     
   
           La Vérité toute nue

        Sortit un jour de son puits ;
Ses attraits par le temps étaient un peu détruits,
        Jeune et vieux fuyaient sa vue :
La pauvre Vérité restait là morfondue,
Sans trouver un asile où pouvoir habiter.
        À ses yeux vient se présenter
        La Fable richement vêtue,
        Portant plumes et diamants,
        La plupart faux, mais très brillants.
        Eh ! Vous voilà ! bonjour, dit-elle :
Que faites-vous ici seule sur un chemin ?
La Vérité répond : vous le voyez, je gèle :
        Aux passants je demande en vain
        De me donner une retraite,
Je leur fais peur à tous. Hélas ! je le vois bien,
        Vieille femme n’obtient plus rien.
        Vous êtes pourtant ma cadette,
        Dit la Fable, et, sans vanité,
        Partout je suis fort bien reçue ;
        Mais aussi, dame Vérité,
        Pourquoi vous montrer toute nue ?
Cela n’est pas adroit. Tenez, arrangeons-nous ;
        Qu’un même intérêt nous rassemble :
Venez sous mon manteau, nous marcherons ensemble.
        Chez le sage, à cause de vous,
        Je ne serai point rebutée ;
        À cause de moi, chez les fous
        Vous ne serez point maltraitée.
Servant par ce moyen chacun selon son goût,
Grâce à votre raison et grâce à ma folie,
        Vous verrez, ma sœur, que partout
        Nous passerons de compagnie.

    « Pour vivre heureux, vivons caché !»

Source : 
https://livre.fnac.com/a14857494/Etienne-Klein-Le-gout-du-vrai
https://etienneklein.fr/
https://sante.frejustoulon.fr/fraternites-st-luc/attitudes-du-soignant/le-parler-vrai-en-ethique-medicale/
http://anrepassociation.free.fr/IMG/pdf/ANREP_Colloque_singulier.pdf

#1MASQUEPORTOUS, la VRAIE PREVENTION