Carbone

  • Le Prince du Carbone
    « Nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec la même pensée que nous avions quand nous les avons créés. »A.Einstein

    " A chaque problème complexe il y a une réponse claire, simple...et fausse"
    HL.Mencken


    Article Signé : René Moretti ,"expert en management durable", Cabrières d'Avignon, Vice - Président de ReseauCEP  http://reseaucep.com 



    SEQE : too big to fail ?


    Je recommande l'excellente série de France 5 baptisée "Planet Killers", et notamment son épisode consacré à Cyril Astruc, baptisé "Le Prince du carbone",qui a détourné des sommes considérables en exploitant les failles du marché du carbone.

    Traqué par Interpol, il coule des jours tranquilles à Tel-Aviv, dans sa villa du « quartier des CO2 », où résident en toute impunité de richissimes fraudeurs du marché du carbone.

    Cette aventure révoltante quoique rocambolesque repose la question de la pertinence de l'usine à gaz (à effet de serre) que représente le Système européen d’Échange de Quotas d’Émissions de gaz à effet de serre (SEQE), qui en est à sa quatrième phase (2021-2030).

    L'idée de départ, séduisante, consistait à mettre sur le marché une quantité définie de tonnes de carbone (les fameux quotas) et de diminuer cette quantité au fil des années afin d'atteindre les objectifs de réduction d'émission et in fine la neutralité carbone.

    Mais, après bientôt 20 ans de "maturation",tous les secteurs ne sont pas couverts, seulement deux gaz à effet de serre (GES) sont concernés sur les 6 principaux identifiés, et le système d'allocations, malgré de multiples ajustements, est un outil complexe orienté par la peur de la délocalisation des industries les plus énergivores (carbon leakage), sans oublier les premiers pas qui ont été des fiascos permettant aux industries les plus polluantes de revendre quantité de quotas gracieusement attribués, notamment à l'occasion de la baisse d'activité liée à la crise de 2008.

    On peut légitimement se poser la question de ce qu'aurait donné une simple taxe avec des aménagements ciblés (pour les particuliers notamment) et appliquée aussi aux produits importés, accompagnée d'un mécanisme de pénalité (qui existe d'ailleurs dans le SEQE) afin d'assurer une réduction effective des émissions.

    Mais le SEQE est devenu un "machin" tellement énorme que la seule attitude possible est peut-être la fuite en avant. Too big to fail ?

    https://lnkd.in/dXrT-N4h

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