Animaux de compagnie et déclin cognitif


Li Y, Wang W, Zhu L, et al. Pet Ownership, Living Alone, and Cognitive Decline Among Adults 50 Years and Older.
Posséder un animal de compagnie, vivre seul et déclin cognitif chez les adultes de 50 ans et plus
JAMA Netw Open. 2023;6(12):e2349241. doi:10.1001/jamanetworkopen.2023.49241
https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2813138
 Article libre d'accès
 
Importance
 
On ne sait toujours pas si la possession d'un animal de compagnie est associée au déclin cognitif et dans quelle mesure la possession d'un animal de compagnie atténue l'association entre vivre seul et déclin cognitif.
 
Objectif
 
Explorer l'association entre la possession d'un animal de compagnie et le déclin cognitif, l'interaction entre la possession d'un animal de compagnie et le fait de vivre seul, et la mesure dans laquelle la possession d'un animal de compagnie atténue l'association entre la vie seule et le déclin cognitif chez les personnes âgées.
 
Conception, cadre et participants
 
Cette étude de cohorte a utilisé les données de de juin 2010 à juillet 2011 et de juin 2018 à juillet 2019 dans l'étude longitudinale anglaise sur le vieillissement. Les participants comprenaient des adultes de 50 ans et plus. Les données ont été analysées du 1er avril au 30 juin 2023.
 
Expositions Posséder un animal de compagnie et vivre seul
 
Principaux résultats et mesures
 
La mémoire verbale et la fluidité verbale ont été évaluées, et la cognition verbale composite a ensuite été calculée.
 
Résultats
 
Parmi les 7 945 participants inclus, l'âge moyen (ET) était de 66,3 (8,8) ans et 4 446 (56,0 %) étaient des femmes. La possession d'un animal de compagnie était associée à des taux de déclin plus lents de la cognition verbale composite (β = 0,008 [IC à 95 %, 0,002-0,014] SD/an), de la mémoire verbale (β = 0,006 [IC à 95 %, 0,001-0,012] SD/an) et la fluidité verbale (β = 0,007 [IC à 95 %, 0,001-0,013] SD/an). Des tests d'interaction à trois ont montré que vivre seul était un modificateur significatif dans les trois associations. Des analyses stratifiées ont montré que la possession d'un animal de compagnie était associée à des taux de déclin plus lents de la cognition verbale composite (β = 0,023 [IC à 95 %, 0,011-0,035] ET/an), de la mémoire verbale (β = 0,021 [IC à 95 %, 0,008-0,034] SD/an) et la fluidité verbale (β = 0,018 [IC à 95 %, 0,005-0,030] SD/an) chez les individus vivant seuls, mais pas parmi ceux vivant avec d'autres. Les analyses d'association conjointes n'ont montré aucune différence significative dans les taux de déclin de la cognition verbale composite, de la mémoire verbale ou de la fluidité verbale entre les propriétaires d'animaux vivant seuls et les propriétaires d'animaux vivant avec d'autres.
 

Les scores z estimés ont été calculés en unités SD. Les covariables ont été fixées aux valeurs suivantes : 65 ans, femme, race blanche, niveau d'éducation élevé, retraité, troisième quintile de richesse, vivant seul, score d'isolement social de 1, actuellement non-fumeur, consommation d'alcool moins d'une fois par semaine, activité physique modérée, bonne santé générale auto-évaluée et absence de symptômes dépressifs, d'hypertension, de diabète ou de maladie cardiovasculaire.

 
Conclusions et pertinence
 
Dans cette étude de cohorte, la possession d'un animal de compagnie était associée à des taux plus lents de déclin de la mémoire verbale et de la fluidité verbale chez les personnes âgées vivant seules, mais pas chez celles vivant avec d'autres, et la possession d'un animal de compagnie compensait les associations entre le fait de vivre seule et la baisse des taux de mémoire verbale et aisance verbale. D'autres études sont nécessaires pour évaluer si la possession d'un animal de compagnie ralentit le taux de déclin cognitif chez les personnes âgées vivant seules.


Points clés
 

Questions  

 La possession d'un animal de compagnie est-elle associée au déclin cognitif chez les personnes âgées, et comment la possession d'un animal de compagnie atténue-t-elle l'association entre vivre seul et le taux de déclin cognitif ?

Résultats 

Dans cette étude de cohorte portant sur 7 945 participants âgés de 50 ans et plus, la possession d'un animal de compagnie était associée à des taux plus lents de déclin de la mémoire verbale et de la fluidité verbale chez les individus vivant seuls, mais pas chez ceux vivant avec d'autres. La possession d'un animal de compagnie compense l'association entre le fait de vivre seul et la baisse des taux de mémoire verbale et de fluidité verbale.

Signification 

Ces résultats suggèrent que la possession d'un animal de compagnie pourrait être associée à un déclin cognitif plus lent chez les personnes âgées vivant seules


Commentaire

Les animaux et les malades : présence rassurante et apaisante, caresser un chat ou un chien, cela éloigne les soucis et le stress de la maladie. Mais les chats et les chiens ne sont pas les seuls qui ont ce privilège, en fait tous les animaux domestiques. Un cheval par exemple vient visiter les pensionnaires d'un EPHAD.
 
Les animaux créent des liens très forts avec les humains notamment lorsqu'ils sont malades, les animaux devraient avoir une place dans les services de soins palliatifs.
 
N'oubliez que les chiens possèdent  un rôle diagnostique, ils dépistent plusieurs cancer et même la Covid  et en plus ils font "marcher" les artériopathes ++++. Les cheins dépistenet les hyperglycémies botamment chez les enfants etc.
 
Le rôle des chiens est immense , détection drogue, recherche de personnes notamment au cours des tremblement de terre ,chien d'aveugle, chien d'avalanche  etc. +++

A LIRE  : 

"La médiation par l’animal a aujourd’hui sa place dans de nombreux établissements français : hôpitaux, centres spécialisés, maisons de retraite… La présence d’un animal comme auxiliaire de thérapie est un vrai « plus » pour de nombreux patients."

"Un animal pour un peu plus d’humain

Alors pourquoi ne pas généraliser la présence des animaux dans les lieux de soin ou d’accueil ? C’est le pari fait par de plus en plus d’instituts médicoéducatifs (IME) ou de maisons de retraite. À La Salamandre, dans l’Aube, c’est Lalou, le « chien d’accompagnement social » formé, là encore, par Handi’chiens qui a fait sa place dans les couloirs de l’Ehpad. Au-delà du réconfort qu’il apporte aux résidents, les soignants eux aussi reconnaissent les bienfaits de sa présence, notamment pour apaiser les patients lors d’un soin difficile et même rétablir une relation plus individualisée entre soignant et soigné."

https://www.essentiel-sante-magazine.fr/sante/traitements-soins/animaux-aident-soigner

Et si les animaux étaient notre thérapie ?
https://www.echosciences-hauts-de-france.fr/articles/et-si-les-animaux-etaient-notre-therapie

 

"En  quoi l’animal est une bonne base pour le thérapeute afin d’aider un patient et ça c’est cool
  1. Répond aux besoins émotionnels du patient 
  2. Possède un effet relaxant  pour le patient et représente un facilitateur social
  3. Permet au thérapeute de ne pas décharger sa pression sur le patient, calme le thérapeute 
  4. Structure l’interaction entre le patient et le thérapeute en attirant l’attention (attention commune) 
  5. Favorise la concentration car ne nécessite pas de parole donc évite l’hyperactivité et la distraction 
  6. N’oblige pas la parole si le patient n’est pas alaise
  7. Permet de travailler les éléments élémentaires observables à travers les réponses de l’animal aux actions du patient
  8. Rend la consultation plus drôle et souple

Il faut faire attention à ne pas voir l’animal comme un outil non plus, il reste un être vivant à respecter. 

Pour retrouver l’article original : Servais, V. (2007). La relation homme-animal: La relation à l'animal peut-elle devenir significative, donc thérapeutique, dans le traitement des maladies psychiques ?. Enfances & Psy, 35, 46-57https://doi.org/10.3917/ep.035.0"

Thérapie animale assistée