ASPRINE : suite

ASPRINE : suite

"Parmi les accessoires du couteau suisse de Chuck Norris, il y a Mac Gyver." Anonymus

"Les faux faits sont très préjudiciables aux progrès de la science, car ils durent souvent longtemps; Mais les idées fausses, si elles sont étayées par des preuves, font peu de dégâts, car chacun prend un plaisir salutaire à prouver leur fausseté." Charles Darwin
 
"Guidelines should protect patients from the non experts. Experts should protect patients from guidelines " R Bothelo

On détricote l'aspirine ! 

Décidemment l'ASPIRINE fait toujours la une . Trois articles très récents, nous apportrent de nouveaux élément sur la prescription de l'aspirine (attention danger !) et des statines.
 
Article 1 : Aspirin and statin therapy for primary prevention of cardiovascular disease in older adults Sophie Montgomery, Michael D Miedema, John A Dodson, Heart Epub ahead of print: [please include Day Month Year]. doi:10.1136/ heartjnl-2021-320154,
 https://heart.bmj.com/content/early/2021/11/16/heartjnl-2021-320154.long

Article 2
: Aspirin use is associated with increased risk for incident heart failure: a patient-level pooled analysis,Blerim Mujaj et Coll, ,ESC Heart Failure (2021) Published online in Wiley Online Library (wileyonlinelibrary.com)
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/ehf2.13688, libre d'accès

Article 3 :
Aspirin is linked with increased risk of heart failurehttps://www.escardio.org/The-ESC/Press-Office/Press-releases/Aspirin-is-linked-with-increased-risk-of-heart-failure   libre d'accès

Le premier article est une mise au point sur la prescrition de l'aspirine et d'une statine en prévention CV primaire chez les sujestde plus de 75 ans

"La valeur des thérapies préventives primaires pour les maladies cardiovasculaires (MCV) chez les personnes âgées (75 ans est plus) est moins certaine que chez les patients plus jeunes. Il existe un manque de preuves de qualité chez les personnes âgées en raison du sous-recrutement dans les essais pivots. Alors que l'aspirine n'est plus recommandée pour une utilisation de routine dans la prévention primaire des MCV chez les personnes âgées, les statines peuvent être efficaces. Cependant, quels sous-groupes de patients pourraient en  bénéficier le plus, et les recommandations diffèrent entre les groupes d'experts.

Trois conditions gériatriques pertinentes

- déficience cognitive
- déficience fonctionnelle
- polymédication

Ces 3 conditions peuvent influencer la décision thérapeutique ; par exemple, la fragilité de base peut affecter l'efficacité des statines, et certains ont préconisé la déprescription dans ce scénario. Les preuves concernant les statines et le déclin tonctionnel sont mitigées, et la vigilance pour les effets indésirables est importante, en particulier dans le cadre de la polymédication. Cependant, il n'a pas été démontré que l'aspirine affecte le déclin cognitif ou fonctionnel, et son manque d'efficacité s'étend aux patients présentant une déficience cognitive ou une fragilité de base. Enfin de compte l'utilité des thérapies préventives primaires pour les MCV chez les personnes âgées dépend du bénéfice potentiel sur la réduction d'événements graves et sur la durée de vie. Plutôt que de fonder les décisions de traitement sur le seul risque absolu, la prise en compte des comorbidités, de la polymédication et de l'espérance de vie devrait jouer un rôle important dans la prise de décision. Le score de calcique coronaire et de nouveaux outils de stratification du risque validés chez les personnes âgées qui tiennent compte du risque concurrent de décès peuvent aider à évaluer les avantages potentiels(SCORE2 OP) / compte tenu de la complexité des décisions thérapeutiques dans ce contexte"

Deus tableaux résument parfiatement la problématique : 
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heartjnl 2021 320154 F1.largeCommentaire : aspirine et ou statine : prescription non systématique en prévention CV primaire, chez tout le monde y  compris les sujets de plus de 75 ans. Modulation de cette négation par l'évaluation du risque CV (échelle SCORE 2 et SCORE 2 OP) , des facteurs de comorbidités, de la durée de vie, de l'avis du patient . La personnalisation de cette prévention prend le dessus. L'utilisation du score calcique coronaire au cas par cas oui. Mais il est urgent de valider un score "calcique ultrasonique" : carotides, aorte abdominale  et fémorales versus le score calcique coronaire. Il est plus facile à mette en oeuvre, moins couteux et certainement très efficace. Pour les patients de plus de 75 ans à très haut risque CV > 10% voire 15% on doit se poser la question : aspirine/statine. Donc SHARED DECISION-MAKING , sachant que l'aspirine sera très rarement  (exceptionnellement) recommandée par contre une statine oui.

ob be5e5d capture d e cran 2016 09 22 a 14http://www.lescrabesdansentaucroisic.com/2016/09/le-pave-dans-la-mare.html


Les deux articles suivant  ou "le pavé dans la mare" : "
Les points forts de l'étude actuelle incluent la grande taille de l'échantillon  (n = 30877) avec des participants avec un long suivi. Il s'agit d' investiguer le rôle de l'aspirine sur le risque d'insuffisance cardiaque (IC) ​​en prévention primaire ainsi qu'en prévention secondaire. En outre, la réplication des résultats de la découverte et de la réplication ainsi que la corroboration ou les résultats par analyse de sensibilité doivent être mentionnés. De plus, la prise en compte de la combinaison des données individuelles d'un grand nombre de participants provenant de 6 études dans 12 pays et 2 continents simplifie la généralisation des résultats à grande échelle. Néanmoins, notre étude présente également des limites. Premièrement, nous disposions d'informations sur l'utilisation d'aspirine et d'autres médicaments au moment de l'inscription, mais nous ne pouvions pas analyser la prise de médicaments en tant que covariable dépendante du temps. Secondo, en raison des informations dichotomiques sur l'utilisation de l'aspirine, nous n'avons pas pu évaluer l'effet de la dose. Troisièmement, nous n'avons aucune information sur l'adhésion aux médicaments prescrits et les incidents d'IC ​​non hospitalisés. Quatrièmement, bien que la fraction d'éjection (FE) soit considérée comme un paramètre de diagnostic de l'IC et une orientation pour le traitement de l'IC après le diagnostic, nous manquions de données sur la FE pour mieux caractériser l'IC incidente selon les sous-groupes FE de l'IC et nous manquions de données pour distinguer l'IC entre ischémique et non ischémique."

Cependant :
"  
Pour vérifier la cohérence des résultats, les chercheurs ont répété l'analyse après avoir comparé les utilisateurs d'aspirine et les non-utilisateurs pour les facteurs de risque d'insuffisance cardiaque. Dans cette analyse appariée, l'aspirine était associée à un risque accru de 26 % d'un nouveau diagnostic d'insuffisance cardiaque. Pour vérifier davantage les résultats, l'analyse a été répétée après avoir exclu les patients ayant des antécédents de maladie cardiovasculaire. Chez 22 690 participants (74 %) sans maladie cardiovasculaire, l'utilisation d'aspirine était associée à une augmentation de 27 % du risque d'insuffisance cardiaque incidente.

L'analyse a inclus 30 827 personnes à risque de développer une insuffisance cardiaque qui ont été inscrites d'Europe occidentale et des États-Unis dans l'étude HOMAGE. Le terme « à risque » a été défini comme un ou plusieurs des éléments suivants : tabagisme, obésité, hypertension artérielle, taux de cholestérol élevé, diabète et maladies cardiovasculaires. Les participants étaient âgés de 40 ans et plus et n'avaient pas d'insuffisance cardiaque au départ. L'utilisation d'aspirine a été enregistrée lors de l'inscription et les participants ont été classés en utilisateurs ou en non-utilisateurs. Les participants ont été suivis pour la première incidence d'insuffisance cardiaque fatale ou non fatale nécessitant une hospitalisation.

Les enquêteurs ont évalué l'association entre la consommation d'aspirine et l'insuffisance cardiaque incidente après ajustement sur  : le sexe, l'âge, l'indice de masse corporelle, le tabagisme, la consommation d'alcool, la tension artérielle, la fréquence cardiaque, le cholestérol sanguin, la créati on, l'hypertension, le diabète, les maladies cardiovasculaires, et le traitement avec des inhibiteurs du système rénine-angiotensine-aldostérone, des inhibiteurs calciques, des diurétiques, des bêta-bloquants et des hypolipémiants. La prise d'aspirine était indépendamment associée à un risque accru de 26 % d'un nouveau diagnostic d'insuffisance cardiaque, surtout en cas de HTA et d'intercations médicamenteuses : IEC, inhibiteurs calciques, diurétiques, Béta Bloquants et statine.........il estr urgenbt d'avoir des facteurs fiables discréminants. A noter que l'ESC s'est fendu d'un communique sur ce risque d'insuffisance cardiaque lié à la prise d'Aspirine. Mais si ce risque existe, il faut individualiser les facteurs de risque  de manière précise et les qaantifier ce qui n'est pas encore le cas aujourd'hui.

aspIC55asi et IC

Le Dr Mujaj a déclaré : « Il s'agissait de la première grande étude à enquêter sur la relation entre l'utilisation d'aspirine et les incidents d'insuffisance cardiaque chez les individus avec et sans maladie cardiaque et au moins un facteur de risque. L'aspirine est couramment utilisée – dans notre étude, un participant sur quatre prenait le médicament. Dans cette population, l'utilisation d'aspirine était associée à une insuffisance cardiaque incidente, indépendamment des autres facteurs de risque. Il a conclu : « De grands essais multinationaux randomisés chez des adultes à risque d'insuffisance cardiaque sont nécessaires pour vérifier ces résultats. Jusque-là, nos observations suggèrent que l'aspirine doit être prescrite avec prudence chez les personnes souffrant d'insuffisance cardiaque ou présentant des facteurs de risque de l'affection." 

Commentaire :
pas de panique ! 


L' aspirine et on ne le dira jamais assez, il faut la prescrire en tenant compte du risque hémorragique, des facteurs de co morbidité, des autres traitements pris par le patient  et maintenant du risque de développer une insuffisance cardiaque sanbs oublier l'infficacité relative de l'aspirine chez le diabétique....Mais chez qui ? Aujourd'hui nous sommes confrontés à une littérature scientifique prolixe, la Covid-19 a donné le "la". Gardons notre lucidité et notre calme.

Le Ticagrelor va-t-il remplacer l'aspirine ? La question mérite d'être posée........

Je suis de très nombreux patients traités par aspirine, oui le risque hémorragique est avéré de même que les allergies, pour l'insuffisance cardiaque potentiellement grave à voir........


L'aspirine a de plus en plus du plomb dans l'aile , le couteau suisse se détracte . Nous avons besoin d'autres études avant de mettre l'aspirine définitivement au rencard.....mais compte tenu, rien que de son surrisque hémorragique attention danger ! 

VictorHgeDiapo : Pr Victor Aboyans

#VACCINE3.0