Combattre la désinformation médicale par l'IA ?

 
 
 « La mésinformation est définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme la diffusion de fausses informations par ses auteurs sans intention de nuire ou d’induire en erreur. La désinformation, elle, est conçue ou diffusée en toute connaissance de cause avec l’intention volontaire de tromper et de nuire"  (Ministère de la Santé, France, 2025)
 
 
  • " Omniprésentes sur les réseaux sociaux, les informations trompeuses ou inexactes dans le domaine de la santé sont facilement propagées et peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé des individus. " (Ministère de la Santé, France, 2025)

 
  • "La désinformation en santé est devenue une menace sociétale majeure. Elle exploite la peur, sape la confiance du public et entrave l'action collective, menant certains patients à abandonner des traitements validés au profit de solutions non fondées " (The Lancet cité ans Fréquence Médicale, 2025)

 
Costello T. Large language models as disrupters of misinformation.

Les grands modèles linguistiques comme perturbateurs de la désinformation

Nat Med. 2025 Jul;31(7):2092. doi: 10.1038/s41591-025-03821-5. PMID: 40670775.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/40670775/

EXTRAITS de L'ARTICLE

L’adoption des grands modèles de langage (LLM) est en cours, pour le meilleur ou pour le pire.

Si nous construisons ces systèmes avec l’objectif explicite d’aider les gens à tirer leurs propres conclusions, plus précises, sur le monde — et ce faisant, à gagner leur confiance — nous pourrions nous retrouver dans une société plus participative et démocratique.

Cela pourrait signifier des systèmes qui privilégient la véracité, qui exposent leur propre raisonnement (et pas seulement leurs conclusions), qui rencontrent les personnes là où elles en sont, sans condescendance ni surcharge d’informations, et qui ne sont pas excessivement confiants.

Ceci est important car les patients apportent des connaissances précieuses dans leurs propres décisions de santé.

Un défi constant est de faire le lien entre ces connaissances issues du terrain (« bottom-up ») et l’expertise scientifique descendante (« top-down »).  Peut-être que les LLM aideront à résoudre ce problème. Peut-être amélioreront-ils considérablement notre prise de décision. Comme tout grand outil, l’impact des LLM dépendra de la manière dont nous les utiliserons collectivement — et de ce que nous choisirons d’en faire.


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Analyse de Jérôme Barrière sur X
 Si les intelligences artificielles devenaient nos meilleures alliées contre la désinformation médicale ?

Dans un monde saturé d’informations, nous sommes tous confrontés à une limite : notre bande passante mentale. Quand vient le moment de décider si nous devons nous faire vacciner, nous ne lisons pas de centaines d’articles scientifiques.

Nous passons par des intermédiaires : médecins, moteurs de recherche, réseaux sociaux, amis. Mais, ces filtres, bien que nécessaires, façonnent profondément ce que nous croyons — et ce, parfois au détriment de la vérité.

Avec l’essor de l’intelligence artificielle générative, notamment les grands modèles de langage (LLMs) comme ChatGPT, une nouvelle génération d’intermédiaires est en train d’émerger. Faut-il s’en inquiéter ? Ou y voir une opportunité ? ?  

L’article publié ce mois-ci dans Nature Medicine par Thomas Costello plaide pour un optimisme prudent mais lucide. Il montre que, bien conçus, ces modèles peuvent réduire la désinformation, favoriser des décisions éclairées et même corriger certaines fractures informationnelles.  

Trois exemples concrets qui donnent espoir : :  

1. En Chine, un essai randomisé a utilisé un chatbot intelligent pour informer des collégiennes sur la vaccination contre le papillomavirus (HPV). Résultat : une amélioration significative du taux de vaccination. L’IA a su rendre compréhensible et accessible une information médicale complexe à un public jeune.  

2. En Argentine, un simple chatbot WhatsApp, capable de localiser les centres de vaccination, d’envoyer des rappels personnalisés et de répondre aux questions courantes, a triplé le taux de vaccination contre le COVID-19 par rapport au groupe témoin. Loin des discours anxiogènes, l’IA a agi comme un facilitateur pragmatique et bienveillant.  

3. Aux États-Unis, chez des parents hésitants à vacciner leurs enfants, un échange en trois temps avec GPT-4 a doublé l’intention vaccinale par rapport à une brochure d’information classique.

La clef ?  Un dialogue nuancé, adapté à leurs préoccupations, sans condescendance ni discours culpabilisant.

Ce que ces exemples illustrent, ce n’est pas une “magie” de l’IA, mais une capacité à synthétiser la connaissance humaine de manière intelligible, personnalisée, et surtout, non intrusive. Les LLMs ne se contentent pas de renvoyer des liens ou des slogans. Ils peuvent montrer les étapes du raisonnement, aider les utilisateurs à comprendre pourquoi une recommandation existe, et même les confronter, avec tact, à des informations qui remettent en question leurs croyances.   

Bien sûr, les risques existent : une IA mal entraînée peut propager des biais ou des erreurs. •Un chatbot “optimisé pour l’engagement” pourrait tomber dans les travers des algorithmes de réseaux sociaux. •Les modèles restent encore vulnérables aux hallucinations.

Mais, comme le souligne Costello, ces problèmes sont techniquement et éthiquement solvables, à condition de construire des IA au service de la vérité, de l’esprit critique, et de la confiance.

Le défi à venir ?

Concevoir des IA qui ne donnent pas que des réponses, mais expliquent leurs raisonnements,  et  qui “rencontrent” les utilisateurs là où ils sont, sans les infantiliser...et qui s’intègrent dans un dialogue entre expertise scientifique et expérience personnelle.

La médecine de demain ne se fera ni sans les patients, ni sans les soignants.


Peut-être que l’IA peut devenir ce pont subtil entre les deux. Une médiation nouvelle, pour une information plus juste, plus partagée, et plus humaine.

Note : ce post détaillé a été généré par chatGPT4o après 2 prompts.


L’article « Large language models as disrupters of misinformation » traite du rôle des grands modèles de langage (LLM) comme outils potentiels contre la désinformation, mais aussi des défis qu’ils posent.

En résumé, les grands modèles de langage représentent en simultanémente opportunité et un risque : ils peuvent aider à combattre la désinformation, mais nécessitent des précautions importantes à cause de leur capacité à en produire eux-mêmes et de leur vulnérabilité aux biais et à la manipulation.

 

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IA et MESSAGES MÉDICAUX

L’intelligence artificielle (IA) joue un rôle croissant dans la communication des messages médicaux aux patients, avec des impacts positifs particulièrement notables dans la personnalisation, la clarté et l’efficacité des échanges.

Voici les points clés concernant l’IA et les messages médicaux aux patients :

  • Amélioration de la communication empathique : L’IA peut aider les professionnels de santé à adapter leurs messages, notamment pour annoncer des mauvaises nouvelles avec tact et empathie. Elle suggère des formulations adaptées au niveau de compréhension du patient, en tenant compte de ses réactions émotionnelles, ce qui renforce le lien humain malgré l’usage technologique.

  • Personnalisation des messages : grâce à l’analyse des données patients, l’IA permet d’ajuster la communication individuellement pour répondre précisément aux besoins de chaque patient, en simplifiant le langage médical et en évitant la surcharge d’informations.

  • Automatisation et aide à la documentation : l'IA peut automatiquement générer des résumés clairs et compréhensibles des consultations, facilitant la transmission des informations médicales au patient, tout en libérant du temps pour la relation directe avec le patient.

  • Chatbots et assistants conversationnels : ces outils basés sur l’IA répondent aux questions des patients, orientent vers des soins adaptés, et contribuent à désengorger les services médicaux tout en offrant un accès rapide à une information fiable.

  • Enjeux et précautions : malgré ses avantages, l’IA doit être utilisée avec prudence pour ne pas déshumaniser la relation médecin-patient. L’expertise humaine reste centrale pour superviser les messages, éviter les erreurs ou biais, et garantir la confiance dans la communication médicale.

En résumé, l’IA constitue un outil précieux pour améliorer la communication des messages médicaux aux patients, en favorisant une relation plus empathique, personnalisée et accessible, tout en aidant les professionnels de santé à optimiser leur temps et la qualité des échanges. Cependant, son usage doit rester encadré par des professionnels pour maintenir une démarche respectueuse et éthique.

 

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SYNTHESE

Cet article examine le rôle des grands modèles linguistiques (LLM) comme outils potentiels pour combattre la désinformation, en particulier dans le domaine de la santé. L'auteur, Thomas Costello, adopte un optimisme prudent, reconnaissant les risques tout en soulignant les avantages potentiels. Les LLM pourraient aider les individus à accéder à une connaissance collective synthétisée, leur permettant de mieux comprendre les faits et le raisonnement derrière les conclusions des experts, plutôt que de dépendre aveuglément d'intermédiaires. L'article suggère que les LLM ont le potentiel de réduire la polarisation épistémique en fournissant aux utilisateurs des informations objectives. Il mentionne des études de cas réussies où les chatbots ont amélioré l'adoption des vaccins, tout en reconnaissant les défis comme les biais des données et la génération d'informations incorrectes. Finalement, l'auteur souligne que l'impact des LLM dépendra de la manière dont ils sont développés et utilisés pour renforcer la compréhension individuelle et la prise de décision éclairée.

Commentaire

S'aider de l'IA pour véhiculer des messages médicaux auprès des patients est une solution d'avenir, possible. La rédaction des conseils aux patients par l'IA est simple à comprendre avec compassion et respect du patient. Mais il faudra faire le tri entre ce qui est correct et ce qui est incorrect, donc véhiculant des messages de désinformation ou pas. L'IA devra renforcer la compréhension des messages en étant accessible pour toutes et pour tous. Dans la VRAIE VIE, j'utilise l'IA notamment pour expliquer le bien-fondé d'une statine, compte tenu du refus constant des patients quand il s'agit de cette prescription. Les antistatines sont très, trop nombreux. L'impact d'un remis "made by IA " a un poids certain, et 2  fois sur 3 les réticents aux statines décident de prendre la statine après avoir lu ces documents en compagnie du médecin prescripteur qui répondra à leurs questions. Encore une fois soulignons  les bienfaits de l'éducation thérapeutique.

EXEMPLE  1 /PERPLEXITY IA

Expliquer le bien-fondé de la prescription d’une statine à un patient réfractaire

Pourquoi votre médecin vous propose-t-il une statine ?

  • Les statines sont des médicaments largement prescrits afin de diminuer le taux de "mauvais" cholestérol (LDL) dans le sang, qui est étroitement lié au risque de maladies cardiovasculaires comme l’infarctus du myocarde et l'accident vasculaire cérébral (AVC).

  • De nombreuses études ont prouvé que les statines permettent de réduire significativement ce risque :

    • Réduction de la mortalité toutes causes confondues d’environ 10% et du risque d'évènements cardiovasculaires (crise cardiaque, AVC…) de 15 à 23%.

    • Même chez des patients n’ayant jamais eu d’accident cardiovasculaire, les statines montrent des bénéfices en prévention primaire pour les personnes à risque.

  • Les patients ayant déjà eu un incident cardiovasculaire (prévention secondaire) bénéficient encore plus du traitement car il réduit fortement le risque de récidive grave et prolonge la durée de vie en bonne santé.

  • L’administration d’une statine peut être bénéfique même si le cholestérol n’est pas très élevé, car le risque global dépend aussi d’autres facteurs : antécédents familiaux, diabète, hypertension, tabac, âge, etc.

Il est important de répondre aux principales inquiétudes :

  • Les statines sont aujourd’hui considérées comme sûres : les effets secondaires graves sont rares (douleurs musculaires, problèmes hépatiques chez moins de 2–3 % des patients).

  • La majorité des patients tolèrent très bien ce traitement, même les personnes âgées, et la surveillance médicale régulière permet de détecter rapidement les rares complications.

  • L’effet bénéfique s’observe souvent après quelques mois, mais le vrai gain de santé (prévenir un infarctus ou un AVC) n’est visible qu’à long terme : plus on suit bien le traitement, plus le risque diminue.

Points simples à transmettre au patient réfractaire

 
  • « La statine n’est pas donnée pour “faire joli” ou par habitude. Elle réduit de façon significative vos risques d’infarctus, d’AVC ou de décès. »

  • « Même si vous vous sentez bien, c’est justement pour éviter qu’un problème cardiaque grave ne survienne. »

  • « Les bénéfices des statines sont prouvés : en abaissant votre taux de mauvais cholestérol, on protège vos artères. »

  • « On vous suit régulièrement pour adapter le traitement et limiter toute gêne ou effet indésirable. »

En résumé : le traitement par statine est appuyé par des preuves solides et vise à protéger durablement votre santé cardiovasculaire, tout en étant surveillé pour minimiser les risques d’effets secondaires.

EXEMPLE 2 / PERPLEXITY IA

La réduction du risque d'événements cardiaques est un argument solide pour la prescription de statines car ces médicaments ont démontré une diminution significative de la mortalité et des événements cardiovasculaires majeurs (infarctus du myocarde, AVC) chez les patients à risque, que ce soit en prévention primaire (avant tout événement cardiovasculaire) ou secondaire (après un événement cardiovasculaire) .

Plusieurs points expliquent pourquoi cet argument est fondamental :

  • Impact clinique direct sur la santé et la survie : La diminution des risques d’infarctus, d’AVC et de décès cardiovasculaires se traduit par une meilleure espérance de vie en bonne santé pour les patients. Cela dépasse une simple modification biologique (cholestérol LDL) pour toucher la prévention de complications potentiellement mortelles ou handicapantes .

  • Preuves solides issues d’études cliniques :  Les statines sont parmi les médicaments les mieux étudiés en cardiologie. Les méta-analyses et essais cliniques contrôlés ont montré que ces traitements réduisent le risque d’événements cardiovasculaires de 15 à 23% et la mortalité toutes causes confondues d’environ 10 %.

  • Bénéfices rapides et prolongés : certains bénéfices sont déjà observables à court terme après un événement cardiovasculaire aigu, et s’amplifient avec le temps grâce à la réduction durable du LDL-cholestérol et l'amélioration de la stabilité des plaques d’athérome dans les artères .

  • Association avec d’autres stratégies préventives :  la réduction du risque d’événements cardiaques par les statines s’inscrit dans un ensemble cohérent de mesures (contrôle de la pression artérielle, arrêt du tabac, activité physique). Leur effet sur la réduction du risque cardiovasculaire est donc un élément clé validé et complémentaire aux autres interventions .

En résumé, la prescription d’une statine basée sur la réduction du risque d'événements cardiaques est un argument solide parce qu’elle repose sur des résultats cliniques probants qui améliorent directement la survie et la qualité de vie des patients grâce à la prévention de complications graves et fréquentes des maladies cardiovasculaires.


Copyright : Dr Jean-Pierre Laroche / 2025