Signé : Dr Joelle Laffont, Médecin Vasculaire, Toulouse
"A Noël je n'ai pas plus envie de rose que je ne voudrais de neige au printemps. J'aime chaque saison pour ce quelle apporte." William Shakespeare
"Les bons voeux ne suffiront pas à assurer la paix." Alfred Nobel
“La ripaille est la fête de l'affamé comme l'évasion est la fête du prisonnier et l'insurrection la fête de l'opprimé.” Roland Escarpit
Il fallait y penser !
Esther Duflo et Abhijit Banerjee, deux prix Nobel d'économie d'écnomie 2019, l’ont fait.
Ils ont réfléchi et fait des propositions saisonnières et ponctuelles sur la base de ce postulat « sans confinement en décembre, il y aura une hécatombe chez les personnes âgées après Noël ».
Afin d’anticiper une recrudescence de l'épidémie de coronavirus au moment des fêtes (et après ?) , dans une tribune publiée par "Le Monde" du 26 septembre, .ils suggèrent à nos dirigeants de décréter un confinementsur tout le territoire du 1er au 20 décembre, pendant la « période de l'Avent »
Il s’agit d’abord de protéger les ainés – et aussi les nombreuses personnes fragilisées par des maladies chroniques délétères. Et pour cela, mettre tous les Français en vase clos pendant le mois de décembre : le « prix à payer », pour permettre ensuite aux Français de se retrouver ensemble en famille lors des rassemblements traditionnels des fêtes de Noël et maintenir les traditions.
Cependant on sait aussi que ces réunions constituent des moments de forte propagation du coronavirus chez les personnes âgées. Paradoxal n’est-il pas ?
Leurs arguments ?
Depuis septembre, la France est confrontée à une reprise de l’épidémie sur son territoire. Le gouvernement a mis en place dans ce cadre de nouvelles catégorisations entre les différents territoires entre « zone d’alerte renforcée » et « zone d’alerte maximale », pour contrer l’augmentation des contaminations, avec à la clef des mesures de plus en plus restrictives contestées parce que imposées sans concertation et vécues comme une « punition collective ».
Cependant faute de mesures appropriées, le gouvernement qui navigue à vue se verrait obligé de recourir à un confinement généralisé autour des fêtes de fin d’année. Ce qui serait particulièrement mal accepté et probablement le lit d’une fronde généralisée.
Les deux économistes font donc d’abord le constat de la progression actuelle de l'épidémie – pas de soucis même nous pauvres ignorants, nous nous en sommes rendus compte, abreuvés chaque jour de chiffres toujours plus anxiogènes et menaçants – sans cacher que la « perspective d’un reconfinement, même local, est un repoussoir et l’on sent une résistance forte à limiter les activités, en particulier les plus lucratives ».
Puis ils se projettent dans l’avenir– même les devins ont droit à la liberté d’expression mais là il est plus certain qu’ils se sont appuyés sur des modélisations, expertise oblige.
Ces deux Nobels nous disent en substance : "Les citoyens responsables vont bientôt faire face à des dilemmes cornéliens entre leurs différents devoirs, et il est déraisonnable de ne pas les guider dans ces choix,. » en prenant exemple sur les Etats-Unis où « les longs week-ends du Memorial Day fin mai et du 4 juillet, jour de l’indépendance, ont été suivis de pics de contaminations. », ils stigmatisent le temps de Noël « Les rassemblements familiaux, avec leurs longs moments de convivialité autour d’une table, sans parler des cantiques à la messe de Minuit, sont malheureusement propices aux contaminations." et donc cette année comme le chant de Noël peut potentiellement tuer, pas d’église ou alors dans un complet silence si propice au recueillement, à l’introspection.
Poursuivant leur logique implacable, ils démontrent que ces réunions familiales ou amicales ou les deux, feront le lit d’une recrudescence catastrophique de la maladie − des hospitalisations et des décès − chez les personnes âgées après Noël. Ces derniers contaminés par leurs enfants et petits-enfants.
Sans omettre de rappeler au passage que « Tant que l’épidémie touche surtout ceux qui sont jeunes et en bonne santé, elle n’est pas particulièrement meurtrière et ne conduit pas à une augmentation rapide des hospitalisations », certes mais les séquelles que laisse la maladie sur des organismes jeunes « en bonne santé » sont bien réelles et donc leur impact à distance existera qu’on le reconnaisse ou pas. Il y a toujours deux versants à une vérité.
Et pour enfoncer le clou, les deux experts ajoutent la baisse des températures à ces réunions familiales, craignant une forte augmentation des contaminations en fin d'année en France. C’est vrai la température a un effet sur le virus : la chaleur de l’été devait même le ralentir ou pire le tuer, çà ne s’est pas produit.
Pour finir, en attendant que l'accès aux tests soit plus facile pour l'ensemble de la population, nos deux savants estiment qu'il faut en passer par une mesure radicale, le reconfinement : "Décréter un confinement dans tout le territoire pour la période de l’Avent, disons du 1er au 20 décembre, en demandant aux familles de rester chez elles et de ne pas anticiper les vacances en se précipitant chez les grands-parents."
Soyons rassurés, en faisant cela ils pensent et s’adressent aux citoyens responsables ayant des devoirs – pour les droits faudra attendre.
Ou peut-être s’adressent-ils uniquement aux membres de l’exécutif qui ont besoin de guides, de gourous. Il est certain que la tâche de l’exécutif s’est « complexifiée » ces derniers temps.
Comment évaluent-ils avec leur expertise, le coût économique sociétal ?
Pour ces deux brillants économistes nobélisés le coût éducatif serait moindre, puisque « les deux dernières semaines de cours avant les vacances pourraient se faire en ligne » voire « de réduire la durée des vacances de la Toussaint d’une semaine et d’augmenter celles de Noël d’une semaine » : super le repos à durée extensible et modulable à l’envi !
Quant au coût sur l’économie il « serait important, mais moins que d’avoir à annuler Noël », autrement dit d’interdire les voyages et les réunions familiales ou « qu’un reconfinement dans des circonstances bien pires quinze jours plus tard » seulement 15 jours plus tard ce sera le temps des soldes !
Grands seigneurs, ils n'oublient pas les cadeaux sous le sapin et suggèrent d'anticiper les achats en novembre et de garder les magasins ouverts pour les commandes en décembre.
Enfin ils enjoignent aux autorités de prévoir une grande campagne de tests à la sortie du confinement – dès le 21 décembre avec résultats avant le 24 bien évidemment - afin d'organiser les repas de fêtes en toute tranquillité.
Et de conclure péremptoires : « C’est une solution qui a le mérite de prendre, pour une fois, de l’avance sur le virus, d’être claire, uniforme et transparente. Elle pourrait, de plus, être perçue comme le prix à payer pour une récompense immédiate, un effort collectif pour sauver Noël…" »
Une précision, si ça n’a pas changé (en période de pandémie on entend on lit tant d’assertions bancales), l’Avent s’arrête avec Noël ! oui mais en stoppant le confinement au 21 çà permet de faire les dernières courses de Noël, il faut ce qu’il faut.
Extrapolons. On confine l’Avent sur la base d’arguments quand même un peu foireux (passez-moi l’expression).
Puisque nous aurons été bons élèves et que la période de Noël aura été « sauvée » « libérée », pas de risque de rebond après où tout sera permis admis.
Et le virus pétrifié par notre abnégation se mettra au repos !
Même pas ! un peu de bon sens le virus fera la fête aussi et ce n’est pas Noël qui l’arrêtera. Parce que, selon ces mêmes Nobel, les réunions familiales les messes de minuit etc« […], sont malheureusement propices aux contaminations. » Et pour Saint Sylvestre on fera quoi : « tous aux abris » pour devancer le virus ?
Et Janvier 2021 verra la 3ème vague celle de trop pour le coup !
Devancer le virus est le mantra de ces deux Nobel qui ont réfléchi.
Tout à fait d’accord. Il serait temps de le devancer parce que jusqu’à présent il fait la course en tête le virus : espérons que ce ne sera pas la course de trop !
Que n’avons-vous écouté entendu compris le message de Martin Blachier médecin épidémiologiste, au cours de l’été où il fallait partir prendre l’air et oublier ensemble. L’Exécutif lui se devait de ne pas compromettre son come-back de 2022. M.Blachier conseillait de ne pas participer à de grands événements familiaux (mariages, fiançailles, anniversaires ou cousinade en lieux clos,) : « toutes les fêtes de famille dans les lieux clos, il faut les annuler», car elles sont « un risque de cluster extrêmement important » et de progression de la Covid-19 sur le territoire. Il se basait sur l’observation simple d’une augmentation de la cinétique du virus avec de plus en plus de cas d'infections au coronavirus, en particulier chez les jeunes, plus testés et plus résistants face au virus, mais porteurs et excellents agents de propagation. Ceci est un fait, pas une stigmatisation. Et il eut été de bon ton d’expliquer pourquoi même sur le sable il fallait maintenir les geste barrière.
Et si le couvre-feu de 4 semaines, décrété le 16 octobre 2020 n’était que de la poudre aux yeux, un stratagème pour nous préparer à une prolongation c’est évident et même à un couvre-feu plus strict demain qui débutera dès la sortie des lieux de travail (et pas question d’heures sup dérogatoires !!). Et plus surement encore vers un reconfinement national garant d’un effondrement sociétal et économique.
Mais pour le coup il s’agissait juste de sauver Noël…Noël des cœurs, de la famille, de nos aînés, des tout-petits, des boutiques, du tourisme et de ses métiers, de la finance et de ses marchés.
Source :
https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/confinement/covid-19-selon-deux-prix-nobel-sans-confinement-en-decembre-il-y-aura-une-hecatombe-apres-noel">https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/confinement/covid-19-selon-deux-prix-nobel-sans-confinement-en-decembre-il-y-aura-une-hecatombe-apres-noel
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/confinement/coronavirus-pour-eviter-les-contaminations-a-noel-deux-prix-nobel-d-economie-recommandent-un-confinement-du-1er-au-20-decembre
#1MASQUEPOURTOUS y compris pour le Père Noël