"Les pauvres vivent moins longtemps et sont plus souvent malades que les riches. Cette disparité met en évidence le fait que l'environnement social influe considérablement sur la santé" OMS/IRIS
"Selon l’approche des déterminants sociaux de la santé, la santé des populations, et les inégalités de santé qui sévissent en leur sein, sont en grande partie influencées par des facteurs sociaux, modifiables par les politiques publiques, qui se situent bien en amont de ces états de santé" Daniel Weinstock
Douze déterminants ont été retenus par l’agence de santé publique du Canada:
- le niveau de revenu et le statut social ;
- les réseaux de soutien social ;
- l'éducation et l'alphabétisme ;
- l'emploi et les conditions de travail ;
- les environnements sociaux ;
- les environnements physiques ;
- les habitudes de santé et la capacité d'adaptation personnelles ;
- le développement de la petite enfance ;
- le patrimoine biologique et génétique ;
- les services de santé ;
- le genre humain ;
- la culture
https://doi.org/10.1016/j.jacc.2023.01.042
SDOH (déterminants sociaux de la santé) offre une vision plus inclusive de la façon dont l'environnement, la situation géographique, les quartiers, l'accès aux soins de santé, la nutrition, la socio-économie, etc. sont essentiels à la morbidité et à la mortalité cardiovasculaires.
Le SDOH continuera d'augmenter en pertinence et en intégration de la gestion des patients, ainsi, l'application des informations contenues dans le présent document aux systèmes cliniques et de santé deviendra de plus en plus courante. Cette revue de pointe couvre les 5 domaines de SDOH, y compris la stabilité économique, l'éducation, l'accès aux soins de santéet la qualité, le contexte social et communautaire, et le quartier et l'environnement bâti.
Le Health People 2030 du Département américain de la santé et des services sociaux reconnaît 5 domaines de déterminants sociaux de la santé, notamment
* la stabilité économique
* l'éducation,
* l' accès et la qualité des soins de santé
* le contexte social et communautaire, ainsi que le quartier
* l'environnement bâti.
Le cadre des déterminants sociaux de la santé de l'Organisation mondiale de la santé reconnaît que ces déterminants sociaux de la santé ont une incidence directe et indirecte sur la santé et le bien-être ainsi que sur les résultats en matière de santé. Les prestataires de soins de santé et le système de santé peuvent agir comme modificateurs indirects de l'impact de ces déterminants sociaux de la santé sur la santé, le bien-être et les résultats en matière de santé.
Points forts de cet article
•Les conditions sociales dans lesquelles les gens naissent, vivent et travaillent ont un impact important sur la santé, les soins et les résultats cardiovasculaires.
Dans cet article, ont éété passé en revue les principaux SDOH (qui se chevauchent souvent), leur applicabilité aux MCV et la manière dont ils peuvent être traités par les cliniciens et les systèmes de soins de santé.
Étant donné que les SDOH nécessitent des approches larges, un investissement important est nécessaire de la part des systèmes de soins de santé dans l'expansion du personnel (par exemple, les travailleurs sociaux) qui sont formés pour relier les patients aux ressources appropriées de SDOH. De plus, la prise en charge des SDST est complexe et propre aux ressources locales, et les cliniciens et les systèmes de soins de santé devraient générer des plans ou des listes de ressources adaptés localement pour y faire face.
Pour optimiser l'utilité de ces discussions, nous avons fourni un résumé des outils d'évaluation et des stratégies clés pour répondre à chaque DSS internationale des maladies - 10e révision, que les prestataires cliniques peuvent utiliser dans le dossier de santé électronique pour documenter la présence de SDOH. De nombreux systèmes de santé accordent désormais la priorité à la documentation des codes Z en raison des implications du SDOH sur les résultats de santé tels que les maladies cardiovasculaires. Cette pratique de codage peut donner lieu à des interventions de santé publique et à des actions systémiques significatives, en particulier lorsque les données SDOH sont utilisées pour anticiper les besoins des patients et combler les lacunes en matière de soins. On peut s'attendre à ce que le SDOH continue de gagner en pertinence et en intégration de la prise en charge des patients ; ainsi, l'application des informations contenues dans le présent document aux systèmes cliniques et de santé deviendra de plus en plus courante.
Commentaire
Tous ces paramètres entraînent une inégalié médicale de fait notamment.
Les tableaux ci dessous illustrent parfaitement les inégalité en santé selon les professions et donc du niveau de vie "économique"
https://blog.ubiconseil.fr/wp-content/uploads/2015/06/tableau1.jpg
https://www.alternatives-economiques.fr/cadresouvriers-esperance-de-vie-comparee-0101201550101.html
Les déterminants de santé
La question des déterminants de santé a été longtemps uniquement orientée en France sur les soins individuels, dans le cadre de la relation entre le malade et le médecin. Le débat français a donc essentiellement porté sur l’accès aux soins, garanti par les systèmes de protection sociale et d’assurance maladie. De nombreuses études ont mis en évidence d’autres déterminants, extérieurs au système de soins et de santé, définissant une approche intersectorielle de la santé, au-delà des seules conséquences du système de soins.
Ces déterminants de santé sont multiples. Ils peuvent être distingués selon trois grandes familles qui répondraient à des interventions de nature assez différente :
• les déterminants socio-économiques, parmi lesquels peuvent être cités l’éducation, l’accès à l’emploi, les conditions de travail, l’âge de la retraite, la politique du logement, les relations sociales, les politiques redistributives à travers la fiscalité et les aides financières directes ;
• les comportements de santé (consommation de tabac et d’alcool, nutrition…), qui ne relèvent pas seulement de la responsabilité individuelle mais dépendent aussi de la catégorie sociale ;
• le système de soins et de prévention médicalisée.
Il est important de souligner que ces déterminants de la santé ne sont pas indépendants les
uns des autres. Ils forment de véritables chaînes de causalité qu’il est possible de choisir
d’interrompre à un point ou un autre, depuis les causes les plus fondamentales (une
politique des revenus, une politique éducative…) jusqu’aux plus proximales (cesser de
fumer grâce à des patchs, traiter un cancer…).
De cette analyse découlent des choix en matière d’intervention et de politiques de réduction des inégalités sociales de santé. Il est enfin essentiel de rappeler que les déterminants de santé s’accumulent et s’enchaînent au cours de la vie. La période de l’enfance est donc critique de ce point de vue, car l’influencedes premières années sur la santé de l’adulte est maintenant bien connue et elle est dans
plusieurs domaines très difficilement réversible
Séminaire DRESS
https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2021 01/ouvrage_actes_seminaire_iss_pour_bat_cabinet_-_web.pdf
Le profil "santé " est déterminé dès la naissance selon le milieu dans lequel on nait, la profession des parients, le type d'habitation , l'environnement climatique, la présence ou non de pollution etc.
Pour rompre ces inégalité en santé il faudrait que l'ensemble de la population fasse l'objetd'une visite médicale à la naissance à 10 ans puis à 20 ans, 40 ans, 50 ans puis au delà selon les résultats des dépistages précédents. L'IA pourra être utile dans un contexte de médecine prédictive d'aller au delà ce ce qui est possible aujourd'hui.
L'avis de CHAPGPT
Les déterminants sociaux de la santé font référence aux conditions dans lesquelles les gens naissent, grandissent, vivent, travaillent et vieillissent et qui influent sur leurs résultats en matière de santé.
Ces facteurs comprennent un large éventail de facteurs sociaux, économiques et environnementaux, tels que :
Il est crucial d'aborder les déterminants sociaux de la santé pour améliorer l'équité en santé et obtenir des résultats de santé optimaux pour tous les individus et toutes les communautés. Cela nécessite une approche multisectorielle qui implique de s'attaquer aux inégalités structurelles et de mettre en œuvre des politiques qui favorisent l'équité en santé.
Les déterminants sociaux de la santé ne sont jamais abordés par les politiques, par toutes celles et tous ceux qui sont nos responsables. Aucun programme de n'importe quel parti n'y fait référence. On nous parle du climat, de la pollution, mais qui nous parle de modifier les déterminants de la santé cités précédemment, personne. iI existe des messages sur ce sujet mais noyés au mileu de milliers de choses totalement inutiles. La fracture numérique accentue les difficulté à se soigner. Par exemple prendre un rdv sur une plateforme de rdv type DoctoLib devient un parcours hasardeux pour une tranche de la population significative, on s'en compte chaque jour. Une des causes des fameux "lapins", rdv non honorés. Certains patients prennent rdv avec plusieurs médecins notamment spécialistes, ils vont à la pêche au rdv, donc en multipliant les rdv ils sont sûrs d'en avoir un ...quelque part et ne se désistent jamais .
Les déterinanants de la santé ont été clirement définis par l'OMS et ce sera ma conclusion
https://www.ohchr.org/fr/health/right-health-key-aspects-and-common-misconceptions
Le droit à la santé est un droit global couvrant un large éventail d’éléments qui nous aident à mener une vie saine, comme l’accès à l’eau potable, à des moyens adéquats d’assainissement, à des aliments salubres, à des conditions de travail saines, etc.
Les autres aspects principaux du droit à la santé sont énumérés ci-dessous.
Accessibilité : les infrastructures, biens et services en matière de santé doivent être d’un coût abordable et être physiquement accessibles conformément au principe de non-discrimination.
Disponibilité : il doit exister des infrastructures, des biens et des services opérationnels en matière de santé publique et de soins de santé en quantité suffisante.
Acceptabilité : les infrastructures, les biens et les services devraient être conformes à l’éthique médicale, répondre aux besoins des hommes comme des femmes et respecter les différences culturelles.
Bonne qualité : les infrastructures, les biens et les services doivent être scientifiquement et médicalement appropriés, et en bon état de fonctionnement.
Participation : les bénéficiaires des soins de santé devraient avoir leur mot à dire dans la conception et la mise en œuvre des politiques de santé qui les concernent.
Responsabilité : les prestataires et les États devraient être tenus responsables du respect des obligations en matière de droits de l’homme concernant la santé publique. Les personnes devraient pouvoir avoir accès à des recours utiles en cas de violations telles que le refus de fournir des services de santé.
Libertés : les personnes ont le droit de refuser un traitement médical en l’absence de consentement mutuel, notamment en matière d’expériences médicales ou de stérilisation forcée, et de ne pas être soumises à la torture et à d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Droits : les personnes ont notamment droit à la possibilité de bénéficier du meilleur état de santé possible, droit à la prévention et au traitement ainsi qu’à la lutte contre les maladies, droit à l’accès aux médicaments essentiels, et droit à la santé maternelle, infantile et procréative.
Fréquents malentendus concernant le droit à la santé
Malentendu nº 1 : l’État a pour devoir de garantir la bonne santé de ses ressortissants : Le droit à la santé diffère du droit à être en bonne santé. La santé est tributaire de facteurs échappant au contrôle de l’État, tels que la constitution biologique. C’est pourquoi nous parlons du droit de jouir « du meilleur état de santé physique et mental qu’il soit possible d’atteindre », et non d’un droit inconditionnel à être en bonne santé.
Malentendu nº 2 : le droit à la santé ne peut être qu’un objectif à long terme. Le droit à la santé appelle une réalisation progressive. Pourtant, les États doivent montrer qu’ils prennent des mesures concrètes, délibérées et ciblées, au maximum de leurs ressources disponibles, pour respecter, protéger et mettre en œuvre ce droit.
Malentendu nº 3 : la situation financière difficile d’un pays justifie l’inaction ou le fait de surseoir à ses obligations. Les États sont toujours tenus, avec effet immédiat, d’assurer la jouissance des niveaux essentiels minimums du droit à la santé. Ces niveaux sont appelés obligations fondamentales minimums, et l’obligation qui s’y rattache est non dérogeable, même dans des circonstances défavorables. Les budgets doivent être réservés afin de garantir l’accessibilité universelle des biens et services essentiels.
Malentendu nº 4 : le droit à la santé ne concerne que la prestation de services de santé. Bien que le droit à la santé n’ait aucun sens sans la prestation de services de santé, il ne peut être pleinement réalisé que si l’on prête attention aux autres facteurs qui ont un impact sur notre santé, tels que l’accès à l’eau potable, à des moyens adéquats d’assainissement, à un logement convenable et à une alimentation adéquate. La discrimination, la pauvreté, la stigmatisation et les autres facteurs socioéconomiques déterminants de la santé devraient également être pris en compte dans la mesure où ils peuvent déterminer ou déterminent :
- si certaines personnes reçoivent des soins de santé ou en sont privées ;
- la qualité des services reçus ;
- le choix de certaines personnes de renoncer à se faire soigner.