Et si ?

Et si ?


« Ce n’est pas la science que nous n’aimons pas, c’est l’usage qu’on en fait en la considérant comme une fin en soi, et non comme un moyen. »Marion Zimmer Bradley

"Comment savez-vous si la Terre n'est pas l'enfer d'une autre planète ?" Aldous Huxley

"Il n'y a pas besoin de brûler des livres pour détruire une culture. Juste de faire en sorte que les gens arrêtent de les lire. " Ray Bradbury


Contexte : La Vague montante
De Marion Zimmer Bradley
"Le Starward, premier vaisseau stellaire terrien, est tombé en panne dans la constellation Alpha du Centaure. Quatre générations ont été nécessaire à la réalisation et l’équipement du Homeward, vaisseau de retour vers la Terre originelle. Un équipage de descendants des premiers colons reviennent donc sur la planète mère cinq siècles après le départ initial. Ils s’attendent à trouver une planète hyperdéveloppée mais leur arrivée leur laisse un goût amer : les villages fermiers ont remplacé les mégalopoles, les transports se font à pieds plutôt qu’en hélijet personnel, l’ambition de conquête spatiale n’est qu’un lointain souvenir. La société semble avoir régressé. Pourtant les habitants des villages ont l’air en bonne santé, heureux et tout à fait normaux. Pire, les « barbares » selon eux, ce sont les membres de l’équipage du Homeward, symboles d’un temps révolu et d’une société esclave de la science et des technologies futiles, société promise à l’effondrement. En réalité, et même si l’équipage du Homeward, tarde à s’en rendre compte : les sciences et le progrès ne sont pas absents de cette société presque utopique mais font l’objet d’une utilisation, raisonnée, raisonnable et pragmatique.


vagueParoles de Frosbinder , "le sage"« Nous nous servons de la science, nous ne sommes pas à son service. La science, Monsieur Kearns, n’est plus le seul jouet d’une poignée de puissants faiseurs de guerre, pas plus qu’elle n’est asservie à un mode de vie artificiel à l’usage d’une population malade et névrosée, sans cesse à la recherche infantile de distractions et d’excitants nouveaux. Ce n’est plus le seul jouet des groupes d’influence, de soi-disant éducateurs, de fanatiques, d’adolescents, d’exhibitionnistes égocentriques et de femmes désoeuvrées ! Les gens ne sont plus soumis à l’obligation perpétuelle d’acheter des produits d’une science commercialisée, pour « créer de l’emploi » et permettre aux cités de continuer à fonctionner. Aujourd'hui ceux qui s'y intéressent, ceux dont les talents et les idées vont au-delà de la vie de tous les jours, plus de la moitié de notre population, consacrent chaque année quelques mois à ce qui doit être fait et pas seulement dans le domaine scientifique. Halleck,  ici, en sait plus en météorologie que personne d'autres dans les plaines du sud. Quatre mois par an, à peu près,il est assis là , à son bureau ou aux commandes d'un avion, il arrête les tornades avant qu'elles ne deviennent dangereuses, il contribue au reboisement. Il s'occupe des sécheresses ou des inondations....Tout le monde a adopté un mode de vie simple, équilibré. L'être humain n'est qu'un petit animal, il lui faut un horizon à sa mesure, un petit horizon. Il y a des limites bien définies à cet horizon et c'est pour ça qu'un volage se désagrège et manifeste des troubles internes dès qu'il devient trop gros.Mais les groupes humains en tant que tels doivent tout de même avoir une idée du monde qui s'étend au delà de cet horizon, afin d'éviter les idées fausses, les superstitions, la xénophobie. Voilà pourquoi chacun d'entre nous mène une vie paisible, équilibrée, à l'intérieur du petit horizon de son village où l'on est responsable de soi, et responsable envers son entourage. Et d'autre part, si on en  st capable, on mène une vie élargie, au-delà du village, en travaillant pour d'autres, mais , encore et toujours, pour des individus et non pour des idéaux abstraits...."

Cette nouvelle de science-fiction publiée en 1955 trouve une étrange résonance avec la situation actuelle. Chacune et chacun doit y réfléchir.

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En 1946; Aldous Huxley publie "La science, la Liberté et la Paix". Résumé" :  " Si l'organisation de la société est mauvaise (comme l'est la nôtre), et si un petit nombre de gens ont le pouvoir sur la majorité et l'oppriment, toute victoire sur la Nature ne servira inévitablement qu'à accroître ce pouvoir et cette oppression. C'est ce qui se produit présentement ". Il s'est écoulé près d'un demi-siècle depuis que Tolstoï a écrit ces mots, et ce qui se produisait à cette époque a continué à se produire depuis lors. La science et la technique ont fait des progrès notables au cours des années écoulées - et il en est de même de la centralisation du pouvoir politique et économique, il en est de même de l'oligarchie et du despotisme. Il est à peine besoin d'ajouter que la science n'est pas le seul facteur qui intervienne dans cette affaire. Aucun mal social ne saurait avoir une cause unique. D'où la difficulté dans n'importe quel cas donné, de trouver un remède complet. Tout ce que nous soutenons ici, c'est que la science en progrès est l'un des facteurs intervenant dans le déclin progressif de la liberté et dans la centralisation progressive du pouvoir, qui se sont produits au cours du XXe siècle" Aldous Huxley montre que le progrès scientifique sert toujours le pouvoir en place et qu'il rogne l'espace de liberté des individus tout en prétendant à les émanciper.

Alors vous me direz que l'on nage en pleine science-fiction mais avec un sérieux écho avec la situation actuelle. Le passé , les écrits , l'histoire sont notre patrimoine et une source de données incommensurables. La lecture de la pandémie, car elle est et sera nécessaire écrira aussi notre histoire et notre futur.

Sachons-les utliser et non les rejeter et sachons les assimiler.


Source : 
http://rsfblog.fr/2013/12/29/la-vague-montante-marion-zimmer-bradley/
https://www.decitre.fr/livres/la-science-la-liberte-la-paix-9782268032078.html
https://medvasc.info/1051-une-ann%C3%A9e-vraiment-%C3%A9trange-et-que-sera-demain
 
#vaccinécompétement