Inactivité physique et Covid-19

Inactivité physique et Covid-19

Si quelqu'un vous dit : "Je me tue à vous le répéter", laissez-le mourir. Jacques Prévert

Analyse d'article : Severe COVID-19 outcomes — the role of physical activity, Desprès JM Nature Reviews | Endocrinology
2021https://doi.org/10.1038/s41574-021-00521-1
En Avril 2021, j'avais analysé sur MedVasc.Info cet article : 
 
https://bjsm.bmj.com/content/early/2021/04/07/bjsports-2021-104080
Physical inactivity is associated with a higher risk for severe COVID-19 outcomes: a study in 48 440 adult patients,Robert Sallis et al  Br J Sports Med 2021;0:1–8. doi:10.1136/bjsports-2021-104080.

L'inactivité physique est associée à un risque plus élevé de résultats sévères du COVID-19: une étude portant sur 48440 patients adultes

Résumé : 
Objectifs Comparer les taux d'hospitalisation, les admissions aux unités de soins intensifs (USI) et la mortalité des patients atteints de COVID-19 qui étaient systématiquement inactifs, pratiquant une activité ou répondant systématiquement aux directives en matière d'activité physique.

Méthodes : identification de 48 440 patients adultes avec un diagnostic de COVID-19 du 1er janvier 2020 au 21 octobre 2020, avec au moins trois mesures des signes vitaux à l'effort du 19 mars 2018 au 18 mars 2020. Nous avons relié la catégorie d'activité physique autodéclarée de chaque patient ( constamment inactif = 0 à 10 min / semaine, une certaine activité = 11 à 149 min / semaine, toujours conforme aux recommandations = 150 + min / semaine) au risque d'hospitalisation, d'admission aux soins intensifs et de décès après le diagnostic du COVID-19

Résultats Les patients atteints de COVID-19 qui étaient systématiquement inactifs avaient un risque plus élevé d'hospitalisation (OR 2,26; IC à 95% 1,81 à 2,83), d'admission à l'USI (OR 1,73; IC à 95% 1,18 à 2,55) et de décès (OR 2,49; 95 IC% 1,33 à 4,67) en raison du COVID-19 que les patients qui respectaient systématiquement les directives en matière d'activité physique. Les patients qui étaient systématiquement inactifs présentaient également un risque plus élevé d'hospitalisation (OR 1,20; IC à 95% 1,10 à 1,32), d'admission aux soins intensifs (OR 1,10; IC à 95% 0,93 à 1,29) et de décès (OR 1,32; IC à 95% 1,09 à 1,60) en raison du COVID-19 que les patients qui pratiquaient une activité physique.

Conclusions Le respect constant des directives en matière d'activité physique était fortement associé à une réduction du risque de résultats graves de la  COVID-19 chez les adultes infectés. Nous recommandons que les efforts de promotion de l'activité physique soient prioritaires par les agences de santé publique et intégrés aux soins médicaux de routine.

Synthèse :  Le potentiel de l'activité physique habituelle pour réduire la gravité de la maladie COVID-19 devrait être promu par la communauté médicale et les agences de santé publique.Les recommandations de lutte contre la pandémie devraient inclure une activité physique régulière dans tous les groupes de population.

L'article de JL Desprès va plus loin en montrant  que l'activité physique est un objectif clé en amont pour réduire le risque de morbidité et la mortalité du COVID-19

physphys
Les preuves disponibles suggèrent que certaines caractéristiques d'un métabolisme perturbé, y compris l'inflammation, résultent d'un phénotype d'adiposité à haut risque (excès d'adiposité viscérale ou de tissu adipeux ectopique). Étant donné que l'activité physique et l'exercice régulier peuvent réduire la taille de ces dépôts adipeux, un mode de vie physiquement actif pourrait être un comportement clé et peu coûteux à adopter pour réduire le risque de morbidité et de mortalité liées au COVID-19. Cependant, il est nécessaire de combiner des approches basées sur la population promouvant un mode de vie actif avec l'évaluation de l'activité physique et/ou de la condition cardiorespiratoire et des comportements sédentaires en tant que « signes vitaux » dans la pratique clinique.

En fait le cadre de vie, la réduction de la pollution, le contrôl;e des affections cardiométaboliques efficace, le dépistage puis la correction de tous les facteurs de risque soint la base d'une meilleure "résistance" à la Covid-19

JM Desprès conclue :" en résumé, plus que jamais, les résultats dévastateurs de la crise du COVID-19 ont révélé que nous devons fournir aux cliniciens des outils pour évaluer et cibler l'activité physique dans la pratique clinique. De plus, compte tenu de la syndémie des maladies chroniques et du COVID-19, nous devons également remodeler nos environnements de vie, y compris nos écoles et nos lieux de travail, afin qu'ils favorisent la santé plutôt que les maladies chroniques. 

La pandémie nous ouvre la voie pour faire mieux et nous montre les grands axes. Une activité physique modérée vaut mieux que l'absence d'activité physique. On le sait deuis longtemps. La pandémie nous apporte des arguments encore plus  forts. Tout ceci va dans le sens d'une bonne prévention cardiométabolique et un dépistage précoce.

Redite, oui, mais c'est un message qu'il faut rappeler sans cesse, message "presse purée".
 
 
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