" Le principe de précaution n'a de sens qu'associé à un principe de risque, indispensable à l'action et à l'innovation" Edgar Morin
"La prévention est une sage précaution qui préserve de l'incertitude de la guérison." Patrick Louis Richard
"La santé physique et morale se conçoit dans l'action et la prévention." Kheira Chakor
Analyse d'article : Avoiding the Coming Tsunami of Common, Chronic Disease. What the Lessons of the COVID-19 Pandemic Can Teach Us Robert M. Calif,Circulation. 2021;143:1831–1834 (https://www-ahajournals-org.proxy.insermbiblio.inist.fr/doi/10.1161/CIRCULATIONAHA.121.053461)
Éviter le tsunami à venir de maladies chroniques courantes : ce que les leçons de la pandémie COVID-19 peuvent nous apprendre
"Au cours de l'année écoulée, les cliniciens et le public se sont concentrés sur la pandémie de la COVID-19 et ses effets sociétaux et économiques associés. Cependant, une fois la phase aiguë de cette crise passée, nous devrons faire face à une énorme vague de décès et d'incapacités résultant de maladies chroniques courantes (CCD), avec des maladies cardiométaboliques sur la crête de la vague. Un tsunami se produit lorsqu'un tremblement de terre sur le fond de l'océan crée d'énormes vagues qui peuvent causer des ravages très éloignés du bouleversement initial, en particulier lorsque les avertissements sont ignorés. De même, les profils sous-jacents des facteurs démographiques et de risque aux niveaux mondial et national présagent depuis un certain temps un fardeau écrasant de CCD. Cependant, bien que la pandémie ait créé une impulsion supplémentaire qui, si elle n'est pas prise en compte, amplifiera les conséquences de ce fardeau."
Une étude remarquable et très pertinente a été publiée dans le British Journal of Médecine du 06/10/2020 ( https://www.bmj.com/content/371/bmj.m4087) sur la mortalité due au retard de prise en charge thérapeutique du cancer.
Devant la flambée actuelle de la pandémie de nombreuses interventions chirurgicales sont reportées...ou différées.
Quand il ne s'agit pas d'intervention vitale ,cela ne pose pas de problème si ce n'est des problèmes d'organisation.
Quand il ne s'agit pas d'intervention vitale ,cela ne pose pas de problème si ce n'est des problèmes d'organisation.
Cette étude s'est attachée aux interventions reportées en cancérologie.
La conclusion est très claire : Le retard du traitement du cancer est un problème dans les systèmes de santé du monde entier. L'impact du retard sur la mortalité est une réalité.
Même un retard de quatre semaines du traitement du cancer est associé à une mortalité accrue dans les indications chirurgicales, de chimiothérapie et de radiothérapies pour sept cancers : vessie, sein, côlon, rectum, poumon, col de l'utérus et tête et cou) et trois modalités de traitement (chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie)
Les données montrent systématiquement qu'un délai de traitement de quatre semaines est associé à une mortalité accrue. Une mortalité supplémentaire a été signalée avec des délais plus longs
Des politiques axées sur la minimisation des retards au niveau du système dans le début du traitement du cancer pourraient améliorer les résultats de survie au niveau de la population
De cette étude il faut retenir les points suivants :
- La pandémie ne doit pas stopper le dépistage des cancers
- La pandémie du fait de l'afflux de patients entrainent des reports d'interventions en cancérologie.....mais aussi dans toutes les spécialités médicales et chirurgicales
- Une fois de plus la solidarité et le civisme qui représentent l'arme absolue en matière de pandémie sont très importantes à la fois vis à vis de la lutte contre cette pandémie et vis à vis du traitement de toutes les autres affections médicales et chirurgicales. Ne pas se protéger est préjudiciable à toute la société et à toutes les mises en place de soins médicaux, pensez NOUS et non JE !
- Un retard dans le traitement du cancer peut avoir des conséquences néfastes sur son issue....on peu extrapoler ces données à toutes les affections graves.
La pandémie tue directement et indirectement, effet collatéral majeur, ne jamais l'oublier
Des études italienne sur la gestion de l'Artériopathie Chronique Obliérante des Membres Inférieurs (AOMI) font le même constat (https://medvasc.info/1263-aomi-et-covid-19) Du fait de la non prise en charge de l'AOMI évoluée le taux d'amputation des patients hospitalisés avec ischémie a été augmenté par rapport à celui observé avant le confinement.
On peut faire le même constat pour toutes affections chroniques. Le retard de prise en charge c'est le tsunami annoncé en post Covid. Il est très important qu'en cas de pandémies les patients "chroniques" puissent maintenir leur suivi régulier, prendre leur traitement et être opérés si nécessaire. Tout ceci dépend aussi beaucoup du système de santé dans lequel on vit.
Aux USA le constat est grave car la pandémie a accentué toutes les inégalités médicales.Le système de santé américain reflète une «sous-optimisation»: chaque composante est récompensée pour avoir optimisé sa propre performance financière sans considérer explicitement l'effet sur l'ensemble. De même, les résultats en matière de santé de la population sont sacrifiés pour optimiser les finances et « enseigner à l'épreuve » des mesures de rendement. Nous avons besoin de politiques qui combinent des soins individuels améliorés avec des changements structurels qui donnent la priorité à la santé globale des populations. Ces politiques devraient être fondées sur des preuves empiriques produites par la discipline en constante évolution de la science de la mise en oeuvre." tel est le message de l'article qui fait référence au tsunami.
Solutions : Plusieurs interventions partiellement efficaces sont disponibles pour toutes les CCD, mais leur mise en oeuvre a été sous-optimale, en particulier pour les maladies cardiométaboliques, étant donné les nombreuses interventions efficaces et peu coûteuses disponibles. Malgré des ressources sous-jacentes adéquates, le système de paiement américain incite au traitement de secours des affections saiguës mais pénalise généralement les systèmes de santé qui se concentrent sur des stratégies préventives.
Aux États-Unis, comme dans le reste du monde, la mise en oeuvre de l'amélioration du mode de vie pour l'exercice, les régimes alimentaires, le contrôle de la tension artérielle, la gestion de l'obésité, du diabète, et le sevrage tabagique, combinée à une couverture universelle des soins de santé et à une meilleure adhésion aux médicaments génériques bon marché, pourrait réduire considérablement la mortalité et l'invalidité. De plus exercer la médecine de manière pertinente et pragmatique.
Même un retard de quatre semaines du traitement du cancer est associé à une mortalité accrue dans les indications chirurgicales, de chimiothérapie et de radiothérapies pour sept cancers : vessie, sein, côlon, rectum, poumon, col de l'utérus et tête et cou) et trois modalités de traitement (chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie)
Les données montrent systématiquement qu'un délai de traitement de quatre semaines est associé à une mortalité accrue. Une mortalité supplémentaire a été signalée avec des délais plus longs
Des politiques axées sur la minimisation des retards au niveau du système dans le début du traitement du cancer pourraient améliorer les résultats de survie au niveau de la population
De cette étude il faut retenir les points suivants :
- La pandémie ne doit pas stopper le dépistage des cancers
- La pandémie du fait de l'afflux de patients entrainent des reports d'interventions en cancérologie.....mais aussi dans toutes les spécialités médicales et chirurgicales
- Une fois de plus la solidarité et le civisme qui représentent l'arme absolue en matière de pandémie sont très importantes à la fois vis à vis de la lutte contre cette pandémie et vis à vis du traitement de toutes les autres affections médicales et chirurgicales. Ne pas se protéger est préjudiciable à toute la société et à toutes les mises en place de soins médicaux, pensez NOUS et non JE !
- Un retard dans le traitement du cancer peut avoir des conséquences néfastes sur son issue....on peu extrapoler ces données à toutes les affections graves.
La pandémie tue directement et indirectement, effet collatéral majeur, ne jamais l'oublier
Des études italienne sur la gestion de l'Artériopathie Chronique Obliérante des Membres Inférieurs (AOMI) font le même constat (https://medvasc.info/1263-aomi-et-covid-19) Du fait de la non prise en charge de l'AOMI évoluée le taux d'amputation des patients hospitalisés avec ischémie a été augmenté par rapport à celui observé avant le confinement.
On peut faire le même constat pour toutes affections chroniques. Le retard de prise en charge c'est le tsunami annoncé en post Covid. Il est très important qu'en cas de pandémies les patients "chroniques" puissent maintenir leur suivi régulier, prendre leur traitement et être opérés si nécessaire. Tout ceci dépend aussi beaucoup du système de santé dans lequel on vit.
Aux USA le constat est grave car la pandémie a accentué toutes les inégalités médicales.Le système de santé américain reflète une «sous-optimisation»: chaque composante est récompensée pour avoir optimisé sa propre performance financière sans considérer explicitement l'effet sur l'ensemble. De même, les résultats en matière de santé de la population sont sacrifiés pour optimiser les finances et « enseigner à l'épreuve » des mesures de rendement. Nous avons besoin de politiques qui combinent des soins individuels améliorés avec des changements structurels qui donnent la priorité à la santé globale des populations. Ces politiques devraient être fondées sur des preuves empiriques produites par la discipline en constante évolution de la science de la mise en oeuvre." tel est le message de l'article qui fait référence au tsunami.
Solutions : Plusieurs interventions partiellement efficaces sont disponibles pour toutes les CCD, mais leur mise en oeuvre a été sous-optimale, en particulier pour les maladies cardiométaboliques, étant donné les nombreuses interventions efficaces et peu coûteuses disponibles. Malgré des ressources sous-jacentes adéquates, le système de paiement américain incite au traitement de secours des affections saiguës mais pénalise généralement les systèmes de santé qui se concentrent sur des stratégies préventives.
Aux États-Unis, comme dans le reste du monde, la mise en oeuvre de l'amélioration du mode de vie pour l'exercice, les régimes alimentaires, le contrôle de la tension artérielle, la gestion de l'obésité, du diabète, et le sevrage tabagique, combinée à une couverture universelle des soins de santé et à une meilleure adhésion aux médicaments génériques bon marché, pourrait réduire considérablement la mortalité et l'invalidité. De plus exercer la médecine de manière pertinente et pragmatique.
Concilier la prise en charge d'une pandémie et en même temps les affections chroniques graves, cardiométaboliques, les cancers est tout l'enjeu à venir. La lecture de cette pandémie doit pour l'avenir intégrer cet élément majeur...et pendant de temps là les patients restent malades et s'aggravent , il faut donc maintenir les soins les interventions, les examens et leur suivi, pandémie ou pas. Les autres solutions, une prise en charge optimisée de toutes ces affections, afin d'éviter des aggravations trop fréquentes.
En fait les solutions passent par le DEPISTAGE PRECOCE, la PREVENTION et l'EDUCATION THERAPEUTIQUE. En avons -ous les moyens ? OUI. Les systèmes de santé quelqu'ils soient, doivent s'engager dans cette direction afin , en cas de pandémie ou autre "catastrophes" , de pouvoir faire face à tous les problèmes , même les plus inattendus. Optimiser le dépistage et la prévention précoce assurerait une gestion moins lourde des affections chroniques potentiellement graves. Cela dégagerai une "bulle d'air santé", cela réduirait les coûts de santé etc. Utopie ? NON. Il faut juste s'organiser et se donner les moyens d'une politique de santé basée sur le dépistage et la prévention.La pandémie actuelle doit inciter à une constatation simple : trop de malades délaissés à un stade avancé de leur maladie durant la pandémie. Il faut dépister les patients le plus précocement possible afin de limiter les évolutions graves.Il faut être présent en amont ++++. La santé est à protéger, en détectant très tôt, le plus tôt pssible toutes ces affections. C'est une piste à explorer rapidement.
On compte en France 2663 associations de patients. Leur taille et leur importance sont bien sûr très hétérogènes. Il faut s'appuyer sur ce réseau pour sensibiliser plus la population à se faire dépister, voire augmenter ce réseau. Tout cela peut paraître utopique mais non c'est réalisable . Quand on voit toute ce qui est fait dans le monde sur la thrombose (World Thrombosis Day, 13 Octobre de chaque année, en 2021 mercredi 13 Octobre) , ça donne envie d'en faire autant chez nous et c'est bénéfique pour les patients, ce qui manque, ce sont des crédits-prévention, des crédits-dépistages. Le fond de dotation Ensemble Pour Les Vaisseaux en manque cruellement malgrè ses nombreuses demandes. Mais rien ne nous arrêtera on continue nos recherches.
En fait les solutions passent par le DEPISTAGE PRECOCE, la PREVENTION et l'EDUCATION THERAPEUTIQUE. En avons -ous les moyens ? OUI. Les systèmes de santé quelqu'ils soient, doivent s'engager dans cette direction afin , en cas de pandémie ou autre "catastrophes" , de pouvoir faire face à tous les problèmes , même les plus inattendus. Optimiser le dépistage et la prévention précoce assurerait une gestion moins lourde des affections chroniques potentiellement graves. Cela dégagerai une "bulle d'air santé", cela réduirait les coûts de santé etc. Utopie ? NON. Il faut juste s'organiser et se donner les moyens d'une politique de santé basée sur le dépistage et la prévention.La pandémie actuelle doit inciter à une constatation simple : trop de malades délaissés à un stade avancé de leur maladie durant la pandémie. Il faut dépister les patients le plus précocement possible afin de limiter les évolutions graves.Il faut être présent en amont ++++. La santé est à protéger, en détectant très tôt, le plus tôt pssible toutes ces affections. C'est une piste à explorer rapidement.
On compte en France 2663 associations de patients. Leur taille et leur importance sont bien sûr très hétérogènes. Il faut s'appuyer sur ce réseau pour sensibiliser plus la population à se faire dépister, voire augmenter ce réseau. Tout cela peut paraître utopique mais non c'est réalisable . Quand on voit toute ce qui est fait dans le monde sur la thrombose (World Thrombosis Day, 13 Octobre de chaque année, en 2021 mercredi 13 Octobre) , ça donne envie d'en faire autant chez nous et c'est bénéfique pour les patients, ce qui manque, ce sont des crédits-prévention, des crédits-dépistages. Le fond de dotation Ensemble Pour Les Vaisseaux en manque cruellement malgrè ses nombreuses demandes. Mais rien ne nous arrêtera on continue nos recherches.
#VACINE2.0