Insupportable attente !

Insupportable attente !

« Les choses en médecine ne se mesurent et ne se considèrent que par leurs sens et effets. » Ambroise Paré

« Guérir parfois, soulager souvent, écouter toujours. » Louis Pasteur

« Existe-t-il pour l’homme un bien plus précieux que la santé ? » Socrate


L'exercice de la Médecine entre dans une évolution catastrophique
: manque de médecins toutes spécialités confondues, des médecins qui ne prennent plus de nouveaux patients. De plus attente infernale pour un rdv auprés d'un médecin, attente déplorable pour le scanner et l'IRM, quelque soit l'indication. En tant que médecin malgrè les filières que nous avons tous, les délais augmentent sans cesse. Un de mes patients vient d'être dilaté au niveau coronaire , il n'a jamais vu le cardiologqe qui l'a diltaté, un rdv est programmé 3 mois après, pas de rdv .....le systéme est surbooké, il est overbooké, il ne fait plus face aux besoins des patients. Trouvez le médecins qui vient de faire un scanner ou une IRM afin qu'il explique au patient les résultats de l'examen : c'est  Koh-Lanta médical au  quotidien.

Les patients qui n'ont plus de médecins sont de plus en plus nombreux.

Si on continue ainsi o
n vas droit dans le mur et on va le faire exploser. Le système vacille, le systéme arrive au bout d'un cycle, les médecins et les patients sont exténués. La médecine tremble de toute part, les médecin et les patients avec.

Si vous avez un animal de compagnie, les vétérinaires les prennent en charge rapidement, les accompagnent, les traitent avec empathie. Certes à un certain coût. De nombreux patients me disent , mon chien a de la chance il est mieux traité que moi et je ne fabule pas, et je n'exagère pas.


Combien de patients chez lesquels un diagnostic de cancer vient d'être posé est en attente d'examens complémentaires d'imagerie, une attente intolérable, une attente insupportable.

Heureusement il reste des médecins joignables, attentifs, efficaces et réactifs mais de moins en moins, mais si le système explose les bons médecins deviendront de mauvais médecins.

Que sera la médecine dans 10 à 20 ans ? 

Le patient est devenu un objet, l'ubérisation de la médecine est en marche, les médecins deviennent des prestataires de service.L'ubérisation est  
un facteur de dégradation de la qualité de prestations de santé. La télé médecine ne résoud pas tout , les objets connectés non plus .

Les plateformes de prise de rdv détruisent quelque chose d'important , le suivi des patients par leur spécialites référent. Vous ne trouvez pas de rdv auprés du cardiologue qui vous suit habituellemnt, pas de problème, vous étendez la recherche et vous trouverez un cardiologue disponible à 40 voir 100 km de chez vous  et qui ne vous connais pas. Résultat il va reprendre tout à zéro votre dossier, perte de temps inutile, examens inutile setc. Durant la pandémie, on a pu constater que les patients allez loin de leur domicile pour être vacciné, il font maintenant la même chose pour consulter un médecin. Les lamentations sont stériles, elles sont inutiles, il faut réformer rapidement l'exercice de la médecine ,de l'Université au terrain. Chacun et chacun y va de sa solution, toutes stériles jusqu'à présent.

Etat des lieux : 

arton1515


- le manque de médecin : selon plusieurs  études entre 50 % et  6O% de la population est en difficulté 
- Une médecine expéditive par certains avec un manque d'écoute et de compassion
- La phrase rituelle de certains médecins "qu'est ce que je vous marque " et c'est tout !
- Les délais d'attente pour avoir un rdv
- Le manque de scanner , d'IRM, de TEP SCAN, à l'origine d'une attente interminable

"DÉLAIS D’ATTENTE POUR LES IRM
S’agissant des IRM, le paysage est identique. Avec un total de 14,1 machines par million d’habitants, la France est bien en deçà de la moyenne européenne (20,9), derrière la Grèce (21,2), l’Espagne (18,3) ou le Portugal (15,8). Son ratio est plus de deux fois inférieur à celui de l’Allemagne (33,1).
Une enquête menée par le SNITEM en 2019 et 2020 pointe les conséquences : les délais d’attente pour réaliser un examen IRM oscillent entre 22 et 25 jours en moyenne, avec de fortes disparités régionales. La situation n’est pas meilleure pour le matériel d’angiographie puisque le score français 11,6, inférieur à la moyenne européenne (17,7), est quasiment trois fois moins élevé qu’en Allemagne (29,2)

"SCANNER :
Selon une étude du COCIR (fédération européenne des industriels de l’imagerie) de 2019, l’hexagone figure en queue de peloton du classement européen. Dans le cas des scanners, la France, avec 20,1 machines par million d’habitants en 2019, se situe en dessous de la moyenne de l’Europe occidentale (26,3), derrière l’Irlande, la Belgique et loin du Danemark (31,2) ou de l’Italie (34,1).
https://sante-achat.info/sourcing/imagerie-medicale-lourde-la-france-en-queue-de-peloton-de-leurope/

- Le "je ne prends plus de nouveaux patients "
- L'embouteillage des hôpitaux et cliniques
- Les médecines dites paralléles, dites "douces".... et j'en passe et des meilleurs : naturopathes, étiopathes, ostéopathes (mais pas tous), homéopathies, comportementalistes, fangothérapeutes,  phytothérapeutes, auriculothérapeutes ......deviennent le refuge des patients.
- Un médecin,  qu’est ce qui l'empêche de dire « je ne sais pas » ?  : l' ultracrépidarianisme n'est jamais la bonne réponse (comportement consistant à donner son avis sur des sujets à propos desquels on n’a pas de compétence crédible ou démontrée)
- La disparition des visites à domicile, beaucoup étaient inutiles mais certaines étaient très informatives, on apprend mille choses sur le patient, ses conditions de vie, la précarité etc.
- L'accès facile à Internet, le Dr Google est aujourd'hui le nouveau mandarin de la médecine, de même que tous les réseaux sociaux
- L'accès facile dans les pharmacies aux compléments alimentaires et autres pseudo médicaments
- La famille, les voisins : des avis médicaux écoutés
- Les convictions des patients , on le  voit avec les vaccins, convictions qui ne reposent le plus souvent sur rien ou pas grand chose comme par exemple les anti statines.
- Enfin les responsables procrastinent à l'infini, la procrastination le nouveau sport des politiques, le "remettre au lendemain " est très tendance.
- Ne pas oublier l'inertie des médecins, et la non observance des patients qui vont de paire.
- Les hôpitaux vacillent, les cliniques doivent satisfaire d'abord les actionnaires......les EPHAD "privés" sont en perdition. Pour remédier à tout cela, les travaux d'Hercule ne seront pas suffisants. C'est l'idée que l'on se fait de la médecine aujourd'hui qui n'est plus en adéquation avec les besoins.
 
desert medical patient

La critique est toujours aisée de même que la caricature , alors que peux t-on proposer en 2022  et au delà ?

3D little human character The Messenger holding an empty Board. Copy Space. People series.
- Un numérus clausus qui doit s'ouvrir plus
- Un maillage médical territorial plus équitable, la notion de déserts médicaux doit disparaître au plus vite , des incitations fiscales plutôt qu'une obligation serait la bienvenue
- Pour les territoires les plus reculés des "BUS MEDICAUX" gérés à partir du centre médical , cela existe en Allemagne et dans d'autres pays et ça fonctionne bien depuis des années
- Par ailleurs des IRM et SCANNER mobiles, ça existe aux USA depuis 30 ans
- Des salles d'opération mobiles  pour des "gestes chirurgicaux légers"
- Une gouvernance de la santé au niveau des territoires pilotées par des professionnels de santé et des citoyens.
- Des centres médicaux pluridisciplinaires dans chaque chef lieu de canton  , financés par les collectivités locales. Ces centres doivent être un regroupement important de médécins généralistes et spécialistes avec un service de garde  7/7, tout médecin doit prendre des gardes.
- Une biologie robotisée  complétement pour les examens de base et ça existe ! 
- Des assistantes et assistants médicaux plus nombreux
- Une assistante sociale
- Une pharmacie intégrée
- Une délégations de tâche plus importante
- Une médecine préventive beaucoup plus développée. 
- Une éducation thérapeutique démultpliée
- Un parcours de soins chronique contractualisé qui respecte une médecine personnalisée
- Le retour aux visites à domicile qui ne sont pas une perte de temps...
- Des médecins qui réfléchissent avant de prescrire : les examens complémentaires, les médicaments etc.
- Une médecine ancrée dans la pertinence des soins
- Des médecins plus à l'écoute des patients
- Des médecins qui respectent la pertinence des soins : le bon diagnostic , au bon patient, au bon moment, la bonne prescription,  au bon coût
- Il faut faire sauter le verrou constitué par les usines à gaz institutionnelles notamment sur le plan de la santé et en particuloier les ARS.
- Il faut réinventer la Santé de proximité en lui donnant plus de moyens, cela désengorgerait hôpitaux et cliniques, cela créerait de l'emploi
- Remplacement des ARS structure régionale par une struture départementale,  par exemple SANTE84 pour le Vaucluse. SANTE84 intégrera des administratifs, des médecins, des patients, des élus .Cette structure sera plus proche des besoins locaux  en médecine, en santé que les ARS. La vision régionale doit s'effacer devant une vision départementale

- Utilisation large de l'Intelligence Artificielle pour la gestion de telles strutures, qui auraient une direction collégiale.
- Le retour au meilleur systéme de soins pour le XXI° siècle, ce que nous étions et que nous ne sommes plus mais le classement actuel nous positionne au 7° rang, c'est encore pas mal du tout...

"L'indice des soins de santé est une analyse statistique de la qualité globale du système de soins de santé, y compris l'infrastructure des soins de santé; les compétences des professionnels de la santé (médecins, personnel infirmier et autres agents de santé) ; coût (USD  par habitant) ; disponibilité de médicaments de qualité et état de préparation du gouvernement. Il prend également en considération d'autres facteurs, notamment l'environnement, l'accès à l'eau potable, l'assainissement, la volonté du gouvernement d'imposer des sanctions sur des risques tels que le tabagisme et l'obésité."

Se préoccuper de la PREVENTION PROMORDIALE et de la PREVENTION QUATERNAIRE totalement oubliées

La PREVENTION PRIMORDIALE se situe en amont de la PREVENTION PRIMAIRE. Elle concerne l'enfant "in utero", les enfant et les adolescents, car tout débute dès l'enfance, les fameux 1000 premiers jours à partir de la niaissance.Elle s'intrérese à nos comportements dès la naissance, et c'est l'environement qui devient important, très important. Le cadre de vie est une valeur de santé, vivre dans une zone très pollluée pour un enfant  c'est déjà, un lourd fardeau santé à porter .Par exemple le contrôle et l'erradiction de la pollution, le changement climatique sont des paramètres majeurs sur lesquels il faut modifier le cours de leur évolution. L'alimentation, l'exercie physique, l'envronnement, le système de santé dans lequel on vit, tout devient important. Notre hérédité ne peut être modifiée mais en fonction des facteurs de risque CV de nos parents et de leurs affections, il est justifié d'agir tôt , très tôt. Il est important ques les adolescents ne fument pas, qu'ils aient une nourriture équilibrée, qu'ls fassent du sport. C'est à  l'école que la prévention primordiale doit être incitative.C'est un temps majeur de notre vie.
https://medvasc.info/1577-la-pr%C3%A9vention-primordiale

La PREVENTION QUATERNAIRE
"Selon le Wonca International Dictionary for General/Family Practice, la prévention quaternaire est : "l'action menée pour identifier le patient à risque de surmédicalisation, le protéger d'une nouvelle invasion médicale et lui proposer des interventions éthiquement acceptables". Marc Jamoulle a initialement proposé ce concept, et les cibles étaient principalement des patients malades mais sans maladie. La définition a subi une modification récente en tant que "" une mesure prise pour protéger des individus (personnes / patients) contre des interventions médicales susceptibles de causer plus de mal que de bien"
https://medvasc.info/1580-pr%C3%A9vention-quaternaire


Tout ceci n'a qu'un but, la maintien de la population en bonne santé, de TOUTE la POPULATION, ne pas sous estimer la précarité notamment qui va en augmentant. Ne pas sous estimer la faim, même en 2022. Ne rien sous estimer de la SANTE de la population, tenir compte des anciens, les protéger et ne plus les marginaliser. Et surtout faire de la PREVENTION, un objectif national. La MEDECINE, les besoins des patients, doivent se retrouver dans un projet commun. Les projets "usines à gaz" alors que le gaz se fait rare, c'est une équation irréalisable. Revenons au bon sens, au pragmatisme, responsabiliser médecins et patients qui ont chacun des DROITS et des DEVOIRS.

A consulter
https://www.cairn.info/revue-les-tribunes-de-la-sante1-2017-1-page-85.htm