L'ordonannce condtionnelle !

L'ordonannce condtionnelle !

 iconographie : Ordo

« Patiente. C’est mon statut et l’ordre auquel je dois obéir. C’est un nom, un adjectif et un verbe à l’impératif. Ce qui me caractérise, c’est d’obéir à cet ordre qui m’est sans cesse rappelé. Patiente. Attends. Attends que la crise passe, attends que la douleur diminue, attends que le sommeil te délivre. Attends que cela fasse de l’effet. Une heure, trois jours, deux semaines… Subis, supporte, accepte, résigne-toi. Fais avec. »
Claire Marin, Hors de moi, Paris, Allia, 2008, p. 53.

"Dès que nous tenons une opinion, elle nous tient." Alain
 
 
 
Le ministre de la SantéFrançois Braun a en effet assuré qu’une « ordonnance conditionnelle » pour un  traitement par PAXLOVID qui pourra être prescrite dès ce samedi 10 décembre par le médecin traitant.Concrètement, cela signifie que les médecins traitants pourront prescrire de manière préventive le médicament aux personnes considérées comme à risque, mais ce traitement ne sera délivré qu’à la condition que le patient attrape le virus, et soit testé positif.

Un précédent : 
Dans sa lutte contre l’antibiorésistance et pour promouvoir le bon usage des antibiotiques, le ministère de la Santé dans son arrêté du 13 décembre 2021 vient de fixer la liste des antibiotiques concernés par le nouveau protocole d’ordonnance de dispensation conditionnelle.
Il s’agit des molécules suivantes :
•amoxicilline
•céfuroxime
•cefpodoxime
•azithromycine
•clarithromycine
•jocamycine.
Cette décision prend tout son sens pour favoriser une prescription rationnelle des antibiotiques en cas de suspicion d’angine bactérienne à streptocoque A. Le prescripteur rédige une ordonnance dont la délivrance se fera sous réserve que le Trod, réalisé à l’officine après la consultation, soit positif, et dans un délai de 7 jours.
 
Doit ainsi figurer sur l’ordonnance de dispensation conditionnelle la mention « si Trod positif, sous 7 jours calendaires ».
 
 
Avis d'avocats
 
Au JO du 14 décembre 2021 a été publié le décret n° 2021-1631 du 13 décembre 2021 relatif aux modalités d’utilisation d’une ordonnance de dispensation conditionnelle de médicaments mentionnée à l’article L. 5121-12-1-1 du Code de la santé publique (CSP).
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L’article 65 de la loi n° 2019-1446 du 24 décembre 2019 de financement de la sécurité sociale pour 2020 (LFSS 2020) a inséré dans le CSP un article L. 5121-12-1-1 qui permet au médecin de conditionner la délivrance de certains médicaments à la réalisation et au résultat de tests à caractère médical, notamment d’examens biologiques ou d’orientation diagnostique, au moyen d’une ordonnance de dispensation conditionnelle.

En application de ce texte, le décret signalé définit la forme que doit revêtir l’ordonnance de prescription conditionnelle. A cet effet, il insère de nouvelles dispositions règlementaires :
dans le CSP : les articles R. 5132-5-1, R. 5132-6-3 ;
dans le Code de la sécurité sociale (C. Sécu. Soc.) : l’article R. 161-48-2.

En substance, le médecin prescripteur doit indiquer, en plus des mentions habituelles devant figurer sur son ordonnance : les examens de biologie médicale ou les tests rapides d’orientation diagnostique à réaliser ; les résultats à obtenir ; l’autorisation donnée au pharmacien pour délivrer le médicament par le pharmacien ; e cas échéant, le délai au terme duquel l’ordonnance devient caduque.
Il faut préciser que ce procédé de prescription est réservé à certains médicament seulement, dont la liste sera définie par arrêté.
 
Pour chacun d’entre eux seront précisés dans cet arrêté :
les indications concernées ;
les examens ou tests à réaliser ;
les résultats à obtenir pour justifier la délivrance du médicament ;
le cas échéant, la date de caducité de l’ordonnance ;
les mentions associées devant figurer sur l’ordonnance.
Illustrant ces nouvelles mesures, un premier arrêté, en date du 13 décembre 2021, a été publié en même temps que le décret. En voici les caractéristiques : principes actifs concernés : amoxicilline, cefuroxime (sous forme de céfuroxime axétil), cefpodoxime, azithromycine, clarithromycine et josamycine ;
indication : suspicion d’angine bactérienne à streptocoque du groupe A ;
examen ou test à réaliser : test oro-pharyngé d’orientation diagnostique (TROD) des angines à streptocoque beta-hémolytique du groupe A ;
délai de caducité de l’ordonnance : de 7 jours au maximum, la date de l’ordonnance étant le premier jour ;
mention à faire figurer : “si TROD angine positif, sous 7 jours calendaires ».
Ces informations intéresseront :
les médecins exerçant, quel que soit leur statut, dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) ;

les infirmiers et infirmières chargées de la préparation et de l’administration de ces médicaments ;
de l’ensemble des professionnels concernés par la pratique de l’aide à la prise de médicament au titre de l’accompagnement dans les actes de la vie courante.

Commentaire

L'ordonnance conditionnelle ou la prescription encadrée.

La prescription par exemple d' un anti PCSK9 relève du même principe puis qu'il faut faire une déclaration qui prouve que cette prescription est nécessaire compte tenu de l'état du patient et de son histoire.

La prescription du rivaroxaban 2.5 mg X 2 + aspirine 100
va certainement procéder de la même démarche. 

Est ce que cette prescription encadrée va devenir la régle, tout au moins dans certaines pathologies et certaines thérapeutiques ? 

Le coûs des nouvelles molécules hyper efficaces est très élévé , cela justifie de cette démarche afin d'éviter les débordements et surtout les prescriptions inutiles.

La prescrition du dosage de la Lp(a) pourrait relever de l'ordonance condtionnelle

Mais  prouver que l'on est malade pour bénéficier d'un traitement va à l'encontre de la liberté de prescription...sacro...sainte et du rôle du médecin. 

C'est déposséder le médecin de ses prérogatives et de son droit de soigner et se son droit de diagnostic.
 
Par contre encadrer une prescription par une liste de spécialistes habilités devient nécessaire. 

L'ordonnance condtionnelle c'est passer par un contrôle prescrit par le médecin certes, mais c'est comme si on ne faisait plus confiance au médecin: autres temps, aures moeurs.
 
Si ces prescriptions restent peu importantes, c'est possible et logique, mais dans le cas contraire c'est impossible surtout dans la situation actuelle de l'exercice de la médecine. On sent les usines à gazes qui arrivent encore et encore, jusu'à étouffer l'exercice même de la médecine mais au cas par cas c'est intéressant.
 
Un exemple où la prescription conditionnelle serait justifiée ,le bilan de thrombophilie constitutionnel et ou acquis.
 
L'exemple même d'une prescription à réguler ....d'urgence ...... Plus de la moitié, voire plus,  ces bilans sont inutiles, ils sont couteux et stressent les patients inutilement. Cela pourrait se faire à partir d'un site avec accès uniquement à certaines spécialités.Un peu d'IA devrait faire naître un algorithme simple et efficace.
 
La Covid-19 une fois de plus bouscule la médecine et les médecins. Mais c'est le rôle finalement des catastrophes, des pandémies , et des guerres de faire évoluer la médecine.

L'ordonnance conditionnelle OUI au cas par cas avec une méthodologie simple.