La cerisaie en Avignon

La cerisaie en Avignon

 Anton Tchekhov
“Je considère que l'état normal d'un homme est d'être un original”
“L’originalité d’un auteur dépend moins de son style que de sa manière de penser.”
“Le talent, c'est la hardiesse, l'esprit libre, les idées larges.”

Très belle soirée,avec une cerisaie up to date, "black matterisée". Le premier tableau est celui d'un vaccinodrome, des chaises et des chaises vides. Deux personnages cherchent leur cahaose , celle du "temps perdu" . Et puis Tchékhov réssuscite dans le monde de la pandémie. Ce monde que l'on n' avait pas vu venir, ce monde qui nous échappe, ce monde qui annonce un nouveau monde, celui que l'on n'attendait plus et que l'on attend encore.

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La cerisaie de Tiago Rodrigues futur directeur du Festival d'Avignon nous embarque dans un monde de folie en pleine mutation un  "vol au-dessus d'un nid de coucou" et dans un jeu de chaises musicales. Les chaises symboles de la destruction et de la reconstruction d'un nouveau monde. Les pas de deux avec le passé sont envoûtants. Alors oui les moujiks n'ont jamais été noirs, et alors ?  Alors oui la guitare électrique remplace la balalaïka, etr alors ? Oui ,#LioubovHuppert est lunaire, elle subit sans réagir car 'l'inexorable puissance du changement " est là, elle est dans son personnage. Tiago Rodrigues brise à sa manière le plafond de verre (touis les plafonds de verre doivent exploser)  d'une société et d'une vie qui finie , et d'une autre qui va commencer. Qu'avait dit Tchékov? Rien de plus . La cerisaie 2021 nous décrit une fin du monde, le monde pandémique d'aujourd'hui .Les grandes pièces , les classiques sont intemporels et immortels, ils  doivent évoluer avec le temps tout en gardant leur message principal et ce message est amplifié dans la Cours d'Honneur du Palais des Papes.

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Car les thèmes des classique ne demandent qu'à revivre au cours du temps, à la lumière de la vie de maintenant , ces thèmes sont éternels. Adama "DiopLopakhine" est extraordinaire en un Comte de Monte Cristo revisité à sa manière, réinventé, il crève "l'écran", c'est lui la vie de cette cerisaie recyclée mais actualisée à notre époque. #LioubovHuppert est une espéce de "go between" la messagère entre deux mondes, la femme intemporelle qui se laisse faire par la force des choses car elle se sait aussi coupable d'avoir dilapisé sa fortune.  Elle est un peu comme le train, en retard.. de tout.....mais ce train servira aussi d'embarquement pour l'avenir.  Allez assister à la Cerisaie, mais avec des idées neuves et non formatées dans le passé.Tchékhov croyait au bonheur et au progrès, nous aussi, tout en sachant que le bonheur qui est théoriquement à venir n'est peut-être pas celui que l'on espérait. La période post pandémie se fera , mais de quoi,avec qui ? Le monde  de demain sera métissé et Tiago Rodrigues nous le suggère, non, il nous l'affirme, avec force.  Il nous faut des Lopakhine, plein de Lopakine. Biden fait-il partie des Lopakhine new look ? à sa manière, peut-être ? Quant à Jupiter c'est l'éternel étudiant,c'est Trofimov, l'étudiant Macron en "épidémiovirologie" et toujours sur les bancs de son université dont il est le seul "impétrant".......La cerisaie va disparaître mais elle va renaître différemment , c'est notre monde d'aujourd'hui et peut être celui de demain, excepté que la construction "touristique" n'est pas le "meilleur des mondes"....à l'époque sans doute.

A nous de protéger ou non notre cerisaie, à chacune et à chacun de dessiner le monde de demain, ce monde que l'on veut et non celui que l'on subit. Comme le Petit Prince, nous devons dire tous  ensemble : dessines moi un monde....mais qu'est ce que c'est, qu'un nouveau monde pour demain ? 

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"Si pour lutter contre une maladie on donne une infinité de remèdes, cela signifie que la maladie est incurable." La Cerisaie (1904) de Anton Tchekhov, à méditer ....intemporalité pandémique .....NON car de la pandémie on  la "liquidera"...en se faisant vacciner....

BIENVENUE en Avignon Monsieur Tiago Rodrigues, vous faites votre révolution de la Cerisaie, les ...oeillets ne sont pas loin. Telle est ma vision de votre mise en scène, très positive. On attend avec impatience votre "premier festival" en tant que directeur.

BRAVO à tous les actrices et les acteurs...sans oublier les musiciens.....et Olivier Py.