Le principe de précaution en Médecine

Le principe de précaution en Médecine

"Rien ne peut se faire avec précaution et promptitude tout à la fois.
Publilius Syrus ; Les sentences et maximes - Ier s. av. J.-C."


La grippe A(H1N1)
: qui se rappelle de cette pandémie ? Non pas par sa gravité mais par le principe de précaution qu’elle a suscité à l'époque en 2009. C’est la première fois qu’en Médecine ce principe a été utilisé dans un « jusqu’au boutisme » exemplaire.

COVID-19 : dans 20 ans,est ce que l on saura se rappeler?Là encore le principe de précaution est-il en surrégime ?  Est ce que l'on tiendra compte des événements récents pour demain Les leçons a en tirer sont multiples.

L’exercice de la Médecine reste un Art mais sous tendu par des vérités scientifiques, il n’y a pas de place pour le principe de précaution qui est un frein à toute décision, laquelle se prend en tenant compte de nombreux paramètres. Il faut rappeler que le principe de précaution n’avait pas initialement de vocation médicale, il provient du droit de l’environnement ainsi que de certains champs du droit scientifique (sang contaminé, vache folle). Il s’agit d’un principe philosophique officiellement entériné en 1992 par la convention de Rio lors du Sommet de la Terre. Mal utilisé le principe de précaution conduit à des blocages inutiles.

Jean de Kervasdoué écrit dans son ouvrage les Prêcheurs de l’Apocalypse : « Être prudent, analyser les risques pour tenter de les éviter, constituent de sages conseils ; mais d'avoir fait de la précaution un principe est un drame : il ne s'agit plus de tenter d'analyser des évolutions vraisemblables, compte tenu des informations disponibles, mais d'imaginer l'irréel, l'impensable, sous prétexte que les dommages causés pourraient être importants. » Tout est dit et bien dit. Le principe de précaution appliqué au raisonnement médical ne peut l’être car il s’appuie le plus souvent sur une incertitude plus ou moins faible ce qui est le propre de la science. Ce principe ou nouveau paradigme médical est un non sens qui va à l’encontre de la décision médicale la transformant en "indécision médicale". Saisir de façon précoce les risques potentiels face à l’utilisation d’un traitement, oui, mais opposer ces risques à toute décision, non, le risque zéro n’existe pas en médecine. Aujourd'hui de nombreux traitement sont testés, mais ce sont des traitements dont on connâît les effets désirés et indésirables pour les pathologies pour lesquelles ils sont indiquées. C'est ce qu'il fallait faire et progressivement on aboutit à des résultsts intéressants, mais on a osé avec raison. Le principe de précaution aurait gelé toute décision. C'est la caricature, j'en conviens mais, cette caricature fait aussi partie de la vie de tous les jours , pas qu'en médecine ! 
 
Appliquer le principe de précaution au jugement médical, c’est évoquer en permanence un risque hypothétique, or décider en médecine c’est s’appuyer sur le « bénéfice/risque ». Il ne s’agit pas de polémiquer avec la pandémie actuelle , mais il faut mettre en garde les politiques quant à la sur-utilisation du principe de précaution. L’inertie est une constante de l’étatisme français, l’inertie en Médecine, nous n’en voulons pas, car le patient demande des réponses, demande de l’action, il ne supporte pas une analyse qui pèse le, pour et le contre sans au final décider, car à un moment donné il faut décider. Le confinement/déconfinement illustre parfaitement notre propos, il est incontestable que le principe de précaution a son mot à dire dans cette histoire et c'est un peu normal, mais pas trop . 

Le Docteur KNOCK a été le premier médecin à utiliser le principe de précaution  en décidant que « les gens bien portants sont des malades qui s’ignorent » et en ajoutant « la santé est un état précaire qui ne laisse présager rien de bon… » Alors deux précautions valent mieux qu’une, trois, voir plus,mais elles font obstacles à toute décision raisonnée. Il faut savoir en médecine « prendre le maximum de risques avec le maximum de précautions » Rudyard Kipling. Le balancement du pendule , le "swinging pendulum" des anglosaxons en médecine c’est l’exercice au quotidien où nous oscillons entre un choix ou un autre, mais le blocage du mouvement du pendule ou principe de précaution, c’est envisager le pire à chaque instant, est ce bien raisonnable quant on sait que le pire reste l’ennemi du mieux.
 
 Notre Société est désormais placée sous le signe de la précaution. Quant à la médecine, elle aussi devient une victime de ce principe. Le numérus clausus mise en place en 1971 pour ajuster le nombre de médecins aux besoins de l’époque mais surtout pour protéger les intérêts particuliers des médecins en place de l’époque explique le manque de médecins aujourd’hui. Il était en fait basé sur le principe de précaution mais sans aucune anticipation. Il s’agissait d’un raisonnement « énarquien précautionneux » totalement absurde dont on a vu les résultats.

Les politiques et leur manque chronique d’anticipation, le mal français, on gère aujourd’hui sans penser que demain tout sera différent. Alors il faut que les politiques réfléchissent en terme d’efficacité et non en terme de précaution. Qu' ils arrêtent de modifier en permanence le réglement derrière laquelle ils s'abritent par ....précaution, l'initiative ne fait pas partie de leur credo.  Halte aux délires de précaution, vous voulez mieux encadrer la prévention en terme de Santé Publique, oui, mais si cela est sous-tendu par la précaution alors non définitivement non , vous serez  alors les disciples du Docteur Knock, merci Monsieur Jules Romain. De grâce revenons à plus de réalité, de pragmatisme, de  bon sens, car nous le pouvons et nous le devons.

Attention aux experts et sur experts, ils ne détiennent aucune science de l’avenir, ce sont toujours sur des hypothèses et des probabilités qu’ils raisonnent, en n’oubliant souvent que leurs décisions tant attendues risquent d’entraîner le chaos, mais pour eux le chaos n’est qu’une hypothèse parmi tant d’autres. Réfléchissons aux erreurs du passé mais aussi faisons référence à tout ce qui a marché dans le passé. Pour décider le politique doit faire une synthèse de l’histoire de notre pays, de l’histoire du monde, de la réalité, du futur proche mais jamais il ne doit décider en se fondant sur le principe de précaution, ce qui le conduira toujours à l’échec, pas toujours dans l’immédiat, mais toujours pour les générations à venir.
 
L’actualité si riche nous le prouve chaque jour mais les leçons du présent sont toujours scotomisées, ne parlons pas des leçons du passé, elles n’ont jamais existé ! N’oublions pas ce proverbe « Trop de précaution nuit .Une précaution excessive tourne souvent au désavantage de celui qui la prend »

Rappel : PRECAUTION ou demain l’apocalypse, principe de philosophie qui se base sur des menaces hypothétiques qui pèseraient sur l’existence humaine, amenant toujours à un immobilisme certain. Par ce délire, le médecin ne doit plus soigner ou alors soigner toute la population, les malades et les potentiellement malades, le "Dr KNOCK était un visionnaire sans aucun doute".

#1MASQUEPOURTOUS , c'est plus qu'une précaution, c'est une protection !