Perte de Chance

 
                "Je considérerai la santé et le bien-être de mon patient comme ma priorité " 
                                        Déclaration de Genève (Serment d'Hippocrate)


La perte de chance en médecine  est une notion ancienne et bien connue : c'est quand tout n'a pas été mise en oeuvre face à un problème médical donné avec des conséquences néfastes pouvant aller jusqu'à la mort. La pandémie COVID-29 va à moyen terme confronté le médecin par sa décision à une perte de chance pour le patient qu'il examine. Cette pandémie envoit des patients en réanimation, où le patient va bénéficier d'une respiration assistée avec comme conséquences une occupation maximale des lits de réanimation.Cependant la réanimation n'a pas été conçue pour recevoir uniquement les patients atteints par le COVID-19. Dans le même temps des patients présentant d'autres pathologies lourdes et aigues sont candidats à des soins en réanimation . Comment va se faire le choix des équipes soignantes ? Quels sont les critères qui vont être déterminants pour aller en réanimation : l'âge, l'état du patient, ses facteurs de co morbidité, ses antécédents , les traitements en cours , les possibilités thérapeutiques etc. Comment choisir ? Ce choix ne devrait jamais se poser, on prend en charge TOUS les patients dont l'état justifie un séjour en réanimation.Mais avec l'arrivée du COVID-19, les choses risquent de se compliquer et il va falloir choisir, et faire un choix que le médecin ne devrait pas faire. Albert Camus dans la Peste nous apporte un début de réponse : "Ce que l'on apprend au milieu des fléaux, c'est qu'il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser". de plus " Le fléau n'est pas à la mesure de l'homme, on se dit donc que le fléau est irréel, c'est un mauvais rêve qui va passer". Hippocrate nous rappelle ce qu'est la médecine :" La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile". Au cours de l'histoire cette situation s'est posée à maintes reprises essentiellement au cours des guerres où le barbier puis le chirurgien prenaient en charge les blessés les plus vaillants.Mais comme le disait Romain Gary : " La médecine doit avoir le dernier mot et lutter jusqu'au bout pour empêcher que la volonté de Dieu soit faite" . Pour le COVID-19, il faudra lutter jusqu'au bout, pour le plus grand nombre, mais perte de chance il y aura pour un petit nombre, c'est à dire possiblement une perte de vie. Décision inadmissible mais les fléaux imposent de tels choix ! Sachons nous en souvenir afin pour l'avenir d'anticiper le pire, et donner à tous les patients les mêmes chances sans perte de chance. C'est aux politiques d'anticiper pour le bien de la population, mais sont ils encore capable de le faire ? L'affaire douloureuse des masques est là pour nous le rappeler cruellement. Enfin ne jamais utiliser le terme tri sélectif des patients, c'est à la suite d'un débat au sein de l'équipe médicale que la décision sera prise en leur âme et conscience. C'est une décision de guerre et non de pays riche ! 

"La vie est faite de choix : Oui ou Non ; Continuer ou Abandonner ; Se relever ou Rester à terre... Certains choix comptent plus que d'autres : Aimer ou Haïr ; être un Héros ou un Lâche ; Se battre ou Se rendre ; Vivre ou Mourir. Je vais le répéter une dernière fois, pour ceux qui en douteraient encore : la vie est faite de choix. Vivre ou mourir, le choix le plus important, mais la décision nous appartient rarement" Grey's Anatomy - Derek Shepherd

Plusieurs sociétés savantes de réanimation (SRLF, SFAR, SFGG, SPILF, SFAP mission COREB) ont émis des recommandations parfaitement résumées dans cet algorithme.

Actualisation 4/04/2020https://www.huffingtonpost.fr/entry/le-tri-des-patients-en-temps-un-dilemme-moral-en-temps-de-crise-sanitaire_fr_5e86f56bc5b6a94918346bd5

#1MASQUEPOURTOUS