Prévention de la MTEV péri-opératoire 2024

 
 
Introduction

Tout acte chirurgical comporte un risque thrombotique potentiel. Dans ce contexte, la
prévention de la maladie thromboembolique veineuse (MTEV) post-opératoire a fait l’objet de recommandations de la Société Française d’Anesthésie-Réanimation (SFAR) en 2005, mises à jour en 2011. Depuis, l’amélioration des pratiques médico-chirurgicales et le raccourcissement des parcours de soins grâce au développement de l’ambulatoire et de la réhabilitation accélérée après chirurgie ont globalement réduit le risque thromboembolique veineux péri-opératoire.
 
Ces évolutions ont conduit le Groupe d’Intérêt en Hémostase Périopératoire (GIHP) en collaboration avec la SFAR, la Société Française de Thrombose et d’Hémostase (SFTH) et la Société Française de Médecine Vasculaire (SFMV) à actualiser les recommandations en mettant en balance d’un côté le risque thromboembolique veineux périopératoire, qui associe celui de la chirurgie, éventuellement moins élevé que par le passé, et celui lié au patient, et de l’autre les effets indésirables de la thromboprophylaxie, qu’elle soit pharmacologique ou mécanique, incluant en particulier le risque hémorragique desm édicaments antithrombotiques mais aussi les coûts. Le terme « thromboprophylaxie » désigne par défaut la thromboprophylaxie veineuse primaire ; lorsqu’il s’agit de prophylaxie secondaire, le terme « secondaire » est ajouté. Les patients avec pathologie hémorragique constitutionnelle ne sont pas concernés par ces recommandations.
Concernant la méthodologie, les questions abordées ont été définies par les experts et
formulées selon un format PICO (Population, Intervention, Comparison, Outcome). Dans les cas où les critères de jugement étaient les mêmes pour tout le champ considéré, ils n’ont pas été répété à chaque recommandation. Si le critère de jugement différait, il était alors cité dans la recommandation. Les questions ont été attribuées à plusieurs groupes de travail, constitués RFE GIHP Thromboprophylaxie veineuse - Version 16.5.2024 7
de membres du GIHP, de la SFTH et/ou de la SFMV. Un premier texte reprenant les
recommandations de 2011 et les données actualisées de la littérature a été écrit. Il a ensuite été discuté et modifié par les autres groupes, puis soumis à l’analyse critique des autres membres du GIHP, de la SFTH et de la SFMV. L’analyse de la littérature et la formulation des recommandations ont été́ conduites selon la méthodologie GRADE. Un niveau de preuve a été défini pour chacune des références bibliographiques citées en fonction du type de l’étude. Ce niveau de preuve pouvait être réévalué en tenant compte de la qualité méthodologique de l’étude. Un niveau global de preuve était déterminé pour chaque critère de jugement en tenant compte des niveaux de preuve de chacune des références bibliographiques, de la cohérence des résultats entre les différentes études, du caractère direct ou non des preuves, de l’analyse de coût et de l’importance du bénéfice. Un niveau global de preuve « fort » permettait de formuler une recommandation « forte » (il est recommandé de faire/il n’est pas
recommandé de faire... GRADE 1+/1-). Un niveau global de preuve modéré ou faible
aboutissait à l’écriture d’une recommandation « optionnelle » (il est proposé de faire/il n’est pas proposé de faire... GRADE 2+/2-). Ces recommandations ont ensuite été validées par un vote (n=37 participants), déterminant ainsi la force de chaque recommandation. Pour retenir une recommandation avec un accord fort, au moins 70% des membres devaient exprimer leur accord tandis que moins de 20% d’entre eux pouvaient exprimer leur opposition. En l’absence d’accord fort, les propositions étaient reformulées et soumises à nouveau au vote dans l’objectif d’obtenir un meilleur accord.

La suite intégrale en tableaux
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SF6SF7SF8SF9SF10SF11SF12BISSF13SF14SF15SF16SF17SF18

















SF19SF20SF21SF22SF23argumentaire de ces recommandations est à lire avec attention