La mauvaise réputation (...de la statine)
Georges Brassens
Au village, sans prétention
J'ai mauvaise réputation
Qu'je me démène ou que je reste coi
Je passe pour un je-ne-sais-quoi
Je ne fais pourtant de tort à personne
En suivant mon chemin de petit bonhomme
Mais les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non, les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Tout le monde médit de moi
Sauf les muets, ça va de soi
Préambule
Prévalence de l'intolérance aux statines : une méta-analyse
L'article
L'intolérance aux statines (IS) représente un problème de santé publique important pour lequel des estimations précises de la prévalence sont nécessaires. L'intolérance aux statines reste un défi clinique important, et elle est associée à un risque accru d'événements cardiovasculaires. Cette méta-analyse estime la prévalence globale de l'IS, la prévalence selon différents critères de diagnostic et dans différents contextes pathologiques, et identifie les facteurs de risque/conditions possibles qui pourraient augmenter le risque d'IS.
Nous avons effectué des recherches dans plusieurs bases de données jusqu'au 31 mai 2021 pour trouver des études faisant état de la prévalence de l'IS. Le critère d'évaluation principal était la prévalence globale et la prévalence selon une gamme de critères de diagnostic [National Lipid Association (NLA), International Lipid Expert Panel (ILEP) et European Atherosclerosis Society (EAS)] et dans différents contextes pathologiques.
Le critère d'évaluation secondaire était d'identifier les facteurs de risque possibles d'IS.
Un modèle à effets aléatoires a été appliqué pour estimer la prévalence globale regroupée. Un total de 176 études [112 essais contrôlés randomisés (ECR) ; 64 études de cohorte] avec 4 143 517 patients ont finalement été inclus dans l'analyse.
La prévalence globale de l'IS était de 9,1 % (intervalle de confiance à 95 % : 8,0–10 %). La prévalence était similaire lorsqu'elle était définie à l'aide des critères NLA, ILEP et EAS [7,0 % (6,0–8,0 %), 6,7 % (5,0–8,0 %), 5,9 % (4,0–7,0 %), respectivement].
La prévalence de l'IS dans les ECR était significativement plus faible par rapport aux études de cohorte [4,9 % (4,0-6,0 %) contre 17 % (14-19 %)]. La prévalence de l'IS dans les études comprenant à la fois des patients en prévention primaire et secondaire était beaucoup plus élevée que lorsque les patients en prévention primaire ou secondaire étaient analysés séparément [18 % (14-21 %), 8,2 % (6,0 - 10 %), 9,1 % (6,0 – 11 %), respectivement].
La solubilité des lipides des statines n'a pas affecté la prévalence de l'IS [4,0 % (2,0–5,0 %) contre 5,0 % (4,0–6,0 %)]. Âge [odds ratio (OR) 1,33, respectivement]. La solubilité des lipides des statines n'a pas affecté la prévalence de l'IS [4,0 % (2,0–5,0 %) contre 5,0 % (4,0–6,0 %)]. Âge [odds ratio (OR) 1,33, respectivement]. L
La solubilité des lipides des statines n'a pas affecté la prévalence de l'IS [4,0 % (2,0–5,0 %) contre 5,0 % (4,0–6,0 %)]. Âge [odds ratio (OR) 1,33,P = 0,04], sexe féminin (OR 1,47, P = 0,007), race asiatique et noire ( P < 0,05 pour les deux), obésité (OR 1,30, P = 0,02), diabète sucré (OR 1,26, P = 0,02), hypothyroïdie (OR 1,37, P = 0,01), l'insuffisance hépatique chronique et l'insuffisance rénale ( P < 0,05 pour les deux) étaient significativement associées à l'IS dans le modèle de méta-régression. Les agents antiarythmiques, les inhibiteurs calciques, la consommation d'alcool et l'augmentation de la dose de statine étaient également associés à un risque plus élevé d'IS.
Sur la base de la présente analyse de plus de 4 millions de patients, la prévalence de l'IS est faible lorsqu'elle est diagnostiquée selon les définitions internationales. Ces résultats appuient le concept selon lequel la prévalence de l'IS complète pourrait souvent être surestimée et soulignent la nécessité d'une évaluation minutieuse des patients présentant des symptômes potentiels liés à l'IS.
Quelle est la prévalence globale de l'intolérance aux statines (IS) dans le monde ? Quels sont les principaux facteurs de risque d'IS ?
La prévalence globale de l'IS est de 9,1 % et même inférieure selon les définitions internationales (entre 6 et 10%) : National Lipid Association, International Lipid Expert Panel, European Atherosclerosis Society (7,0, 6,7, 5,9 %). Le sexe féminin, l'hypothyroïdie, la forte dose de statine, l'âge avancé, les antiarythmiques et l'obésité sont les principaux facteurs qui augmentent le risque d'IS.
Les cliniciens devraient utiliser ces résultats pour encourager l'adhésion au traitement par statine chez les patients qu'ils traitent.
Commentaire
De même qu'il ya des ANTI-VAX , il y a des ANTI-STATINES parmi les médecins et les patients.C'est surtout l"effet NOCEBO des statines qui est à l'origine dec ette intolérance associé aux autresz facteurs décrits danbs cette étude magnifique (cf fin d'article)
Principaux facteurs d'IS (@drraviele)
✔️ Female gender
En 2016, rcommandations canadiennes : Diagnosis, Prevention, and Management of Statin AdverseEffects and Intolerance: Canadian Consensus Working Group Update (2016) faisait le point sur les statines, Mancini GBJ et coll, Canadian Journal of Cardiology 32 (2016) S35eS65,https://www.onlinecjc.ca/article/S0828-282X(16)00007-6/fulltext
L IS était illustrée ainsi et évalueé à 5/6%; 6 ans plus tard on arrive à 9% , mais cela diverge seront les différentes recommandations, les pays d'origine des patiznt etc.
L'arbre diagnostique en 2016 est toujours d'actualité (ULN, upper limit of normal)
Optimisation : https://www.cardio-online.fr/Actualites/A-la-une/Optimisation-prescription-hypolipemiante-post-SCA-quete-traitement-maximal-tolere-en-cas-intolerance-musculaire, Cardio-online, Pr Pr Nicolas Meneveau
En cas d'IS les CPK sont l'examen à prescrire
Rappel : 2021 nouvelles recommandations canadiennes : 2021 Canadian Cardiovascular Society Guidelines for the Management of Dyslipidemia for the Prevention of Cardiovascular Disease in Adults, accès libre : https://www.onlinecjc.ca/article/S0828-282X(21)00165-3/fulltext
Mais que peux t-on faire contre l'effte NOCEBO des statines ?
EFFET NOCEBO
On parle d’effet nocebo lorsque l’effet psychologique ou physiologique associé à la prise d’une substance inerte engendre des effets délétères pour l’individu. À l’inverse, suite à la prise d’une substance inerte, l’effet placebo est lui associé à des bénéfices.Si le cerveau est capable de soulager certaines douleurs et affections simplement après la prise de substances inertes, il peut aussi mener à des symptômes redoutés, voire un effet indésirable attendu ou non. Ces effets indésirables associés à l’effet nocebo sont le plus souvent non spécifiques, tels que des maux de tête et/ou des symptômes gastro-intestinaux. Ils sont aussi moins étudiés que l’effet placebo mais sont régulièrement associés à des personnes ayant un positionnement marqué par une certaine opposition ou un rejet du médicament (NOCEBO)
En pratique
Commentaire des auteurs (Prevalence of statin intolerance: a meta-analysis)
"La taille de notre étude, qui est la plus grande au monde pour enquêter sur cette question, signifie que nous sommes en mesure de répondre enfin et efficacement à la question sur la véritable prévalence de l'intolérance aux statines", a déclaré le professeur Banach. "Ces résultats montrent clairement que les patients n'ont pas à avoir peur du traitement par statine car il est très bien toléré jusqu'à 93 %, ce qui est similaire ou même meilleur que d'autres médicaments de cardiologie, y compris ceux pour réduire la pression artérielle et la coagulation ou le blocage de vaisseaux sanguins. De plus, les patients doivent savoir que les statines peuvent prolonger leur vie, et dans les cas où des effets secondaires apparaissent, nous avons suffisamment de connaissances pour les gérer efficacement. Le message le plus important aux patients à la suite de cette étude est qu'ils doivent continuer à prendre des statines en fonction de la dose prescrite.
L'offre thérapeutique est maintenant importante en dehors des statines qui restent la priorité. Attention prescrire un anti-PCSK9 pour quelques crampes anodines : non! Il faut toujours devant l'apparition de crampes musculaires sous statine, étayer cet effet secondaire. La clinique reste majeure (facteurs de comorbidité) , le recours au dosage des CPK est important. De plus ne pas hésiter à modifier le dosage de la statine mais aussi à changer de statine. Le dialogue médecin patient sur ce sujet est toujours important , il aide à "déminer" la situation......ça ne vous rappelle rien ?
https://medvasc.info/1520-la-saga-des-hypolip%C3%A9miants
Dès que l'on comprend que la prescription d'une statine pour un patient donné sera mal vécue , même si ce patient n'a JAMAIS eu de statine , il faut EXPLIQUER ce qu'est une statine et pourquoi cette prescription chez lui. Il faut parler des effets secondaires et ne pas les cacher, douleurs musculaires, 1 patient sur 11 (car las patients ne tiennent que cet effet secondaire). En cas d'effets secondaires ne pas hésiter à prescrire le contrôle des CPK qui validera ou non un effet secondaire à type de crampe. Autre manière qui donne des bons résultats ; la prescription masquée par une association statine/Ezetrol. Paradoxalement si le cas du patient justifie d'une telle association, lorsque l'on revoit le patient, avec ce nouveau traitement plus de crampes.......Et puis il y a les patients qui arrêtent la statine (à tord et potentiellement dangereux) et qui vous annoncent , j'ai arrêté la statine et je prends de la levure de riz rouge. Et là nouvelle explication afin de stopper ce complément alimentaire inutile et dangereux. Exemple d'uin cas d' Hépatite rapporte suite à la prise de levure de riz rouge.
Levure de riz rouge , note de l'ANSES :
La levure de riz rouge est une moisissure de couleur rouge cultivée sur du riz et utilisée dans de nombreux compléments alimentaires revendiquant le « maintien d’une cholestérolémie à un niveau normal ». L’Anses a reçu 25 signalements d’effets indésirables (majoritairement des atteintes musculaires et hépatiques) susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la levure de riz rouge. L’Agence considère que l’usage de ce type de compléments alimentaires contenant des monacolines peut exposer les consommateurs à des risques pour la santé, notamment ceux particulièrement sensibles du fait de prédispositions génétiques, de pathologies ou de traitements en cours, etc. Ainsi, l’Agence recommande de prendre conseil auprès d’un professionnel de santé avant de consommer ces produits. Elle précise que ceux-ci ne doivent pas être utilisés par les patients traités avec des médicaments à base de statines ni ceux ayant dû interrompre ces traitements suite à l’apparition d’effets indésirables (patients dits « intolérants aux statines »). Ils ne doivent pas non plus être consommés par les personnes sensibles, notamment les femmes enceintes et allaitantes, les enfants et adolescents, les sujets de plus de 70 ans ou atteints de certaines pathologies, ou encore les forts consommateurs de pamplemousse.
Remis au patient qui prend de la levure de Riz rouge
Cholestérol : attention à la levure de riz rouge
DERNIÈRE MISE À JOUR : SEPTEMBRE 2019
NEWS : Afin de réduire leur taux de « mauvais » (LDL) cholestérol, certainspatients recourent à la levure de riz rouge. Or, cette démarche ne va pas sans risque. Voici peu, des médecins belges et français ont pris position en faveur des préparations à base de levure de riz rouge pour faire baisser le taux de cholestérol, plus particulièrement chez les patients qui ne peuvent ou neveulent pas prendre une statine (médicament). En Belgique comme en France , ces préparations sont disponibles en tant que compléments alimentaires en vente libre.
Des critères plus stricts de commercialisation
Le Centre belge d’information pharmaco-thérapeutique (CBIP) rappelle que « les compléments alimentaires à base de levure de riz rouge ne constituent pas une alternative à l’approche médicamenteuse de l’hypercholestérolémie ». L’effet sur le « mauvais » (LDL) cholestérol de 10 mg de monacoline K (le principe actif de la levure de riz rouge) serait comparable à celui d’une statine à faible dose (10 mg de simvastatine, par exemple), poursuit le CBIP.
Toutefois, on ne dispose pas de suffisamment de données sur l’efficacité en termes de critères majeurs d’évaluation. On observe aussi un risque d’interactions et des effets indésirables identiques à ceux des statines (toxicité musculaire et hépatique). Ce à quoi il faut ajouter les inquiétudes suscitées par un contrôle limité de la composition de ces suppléments (teneur en monacoline K,présence de citrinine cancérigène), notamment pour les préparations disponibles dans les magasins d’aliments naturels et sur Internet.
Le CBIP rappelle enfin que le Conseil supérieur belge de la santé, à l’instar de l’Agence nationale française de sécurité du médicament et des produits de santé, a proposé d’interdire la commercialisation comme compléments alimentaires des produits à base de levure de riz rouge, et de les considérer comme des médicaments, avec une évaluation et une réglementation
appropriée.
Toutefois, jusqu’à présent, cet avis n’a pas encore été suivi
Aujourd’hui la levure de riz rouge n’est pas un médicament , il s’agit d’un complément alimentaire qui ne peut remplacer une statine en prévention CV primaire ou secondaire.
Les points - clefs : https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2010/revue-medicale-suisse-239/statines-et-effets-indesirables-musculaires
Rajoutons encore que les Anti-PCSK9 peuvent remplacer ou être prescrit avec une statine que si le contexte clinique CV le justifie (++++). Les Anti-PCSK9 ne sont pas des molécules "anti crampes" , comme un patient me l'a rapporté récemment.......tout fière de lui et de son médecin, no comment , mais .......c'est ça aussi la vraie vie en 2022 !
Ne pas oublier que dans un avenir très proche les médecins vasculaires pourront prescrire un anti- PCSK9, Merci au Collége National Professionnel de Médecine Vasculaire de son travail et de son efficacité.
#VACCINE3.0 + grippe