RCV et COMMUNICATION

 
"Entre
Ce que je pense,
Ce que je veux dire,
Ce que je crois dire,
Ce que je dis,
Ce que vous avez envie d'entendre,
Ce que vous croyez entendre,
Ce que vous entendez,
Ce que vous avez envie de comprendre,
Ce que vous croyez comprendre,
Ce que vous comprenez,
il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer.
Mais essayons quand même."
Bernard Werber

Bakhit M, Fien S, Abukmail E, Jones M, Clark J, Scott AM, Glasziou P, Cardona M. Cardiovascular disease risk communication and prevention: a meta-analysis.

Communication et prévention des risques de maladies cardiovasculaires : une méta-analyse

Eur Heart J. 2024 Mar 27;45(12):998-1013. doi: 10.1093/eurheartj/ehae002. PMID: 38243824; PMCID: PMC10972690.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10972690/
Article libre d'accès


Contexte et objectifs 

 
La connaissance du risque quantifiable de maladies cardiovasculaires (MCV) peut améliorer les résultats en matière de santé et déclencher un changement de comportement chez les patients ou les cliniciens.

Cette revue visait à étudier l'impact de la communication sur les risques cardiovasculaires sur le risque cardiovasculaire perçu par le patient et sur les changements dans les facteurs de risque cardiovasculaire.

Méthodes

Les bases de données PubMed, Embase et PsycINFO ont été consultées depuis leur création jusqu'au 6 juin 2023, complétées par une analyse des citations. Les essais randomisés comparant toute stratégie de communication sur les risques de maladies cardiovasculaires aux soins habituels ont été inclus. Des examinateurs jumelés ont indépendamment examiné les enregistrements identifiés et extrait les données ; les désaccords ont été résolus par un troisième auteur. Le critère de jugement principal était l'exactitude de la perception du risque. Les critères de jugement secondaires étaient les changements signalés par les cliniciens dans le risque de MCV, les réponses psychologiques, l'intention de modifier le mode de vie et les changements autodéclarés dans les facteurs de risque et la prescription par le clinicien de médicaments préventifs.

Résultats

Soixante-deux essais ont été inclus.

La précision de la perception du risque était plus élevée parmi les participants à l'intervention (rapport de cotes = 2,31, intervalle de confiance à 95 % = 1,63 à 3,27). Une amélioration statistiquement significative des scores globaux de risque de MCV a été constatée entre 6 et 12 mois (différence moyenne = -0,27, intervalle de confiance à 95 % = -0,45 à -0,09). Pour la prévention primaire, la communication des risques a augmenté de manière significative les modifications alimentaires autodéclarées (rapport de cotes = 1,50, intervalle de confiance à 95 % = 1,21 à 1,86) sans augmentation de l'intention ni changement réel dans l'arrêt du tabac ou l'activité physique. Un impact significatif sur l'intention des patients de commencer un traitement préventif a été constaté pour la prévention primaire et secondaire, avec des changements au suivi pour le groupe de prévention primaire.

Conclusions

 Dans cette revue systématique et méta-analyse, la communication d'informations sur les risques de maladies cardiovasculaires, quelle que soit la méthode, a réduit les facteurs de risque globaux et a amélioré le risque perçu par les patients.

La communication du risque de MCV aux patients doit être prise en compte lors des consultations de routine.

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L'impact de la communication sur les risques de maladies cardiovasculaires sur les mesures de prévention primaire et secondaire par rapport aux soins habituels. MCV, maladies cardiovasculaires ; MD, différence moyenne ; OU, rapport de cotes. *Changements réels.
Les interventions éligibles étaient celles mises en œuvre dans n'importe quel établissement de santé et délivrées par n'importe quel prestataire de soins de santé (par exemple cardiologue, médecin généraliste, infirmière ou pharmacien).
Types de mesures de résultats

Résultat primaire

Exactitude de la perception du risque (déclarée par le patient) telle que définie et rapportée par les auteurs de l'étude, qui pourrait être rapportée à l'aide d'une échelle, numérique ou catégorielle, puis évaluée pour son exactitude (où le numérateur est l'auto-perception du risque et le dénominateur est le risque calculé objectivement, ou lorsque les catégories faible-moyen-élevé sont attribuées à des niveaux de risque en pourcentage).

Résultats secondaires

Résultats rapportés par les participants

Réponses psychologiques aux informations sur les risques de maladies cardiovasculaires (par exemple, conflit décisionnel et dépression).

Les changements de comportement sont soit l'intention de changer (par exemple, arrêter de fumer, faire de l'exercice et commencer à prendre des médicaments), soit des changements réels signalés et enregistrés (par exemple, arrêter de fumer, perdre du poids et modifier son régime alimentaire).

Résultats rapportés par les cliniciens

Modification des taux mondiaux prévus de risques ou d’événements de maladies cardiovasculaires.

Modifications de la pression artérielle, des lipides et des taux de glucose.

Prescription de médicaments nouveaux/supplémentaires (par exemple hypolipidémiants et/ou antihypertenseurs) ou de changements de mode de vie (par exemple arrêt du tabac
Commentaire

Toutes les campagnes d'information grand public sur les risques CV sont très importantes, à la fois pas assez et assez nombreuses.....il faut faire un tri sélectif.

Première question, les patients sont ils prêts à les écouter et en tenir compte dans leur vie de tous les jours ? 

Deuxième question : qui doit être à l'origine de ces campagnes ? et qui doit informer le patients : les médecins, les personnels de santé, les médias. Le médecin est le mieux placé car il connaît bine "ses patients" et la manière d'aborder ces sujets.

Troisièmement quels messages à privilégier ? 

Attention cette communication se doit d'éviter les fausses informations, une évidence, oui mais très importante.

En consultation, on doit faire passer les messages majeurs mais en choisissant le message le plus important cad le FDRCV numéro
chez un patient donné. La multiplicité des messages " noie le poisson", elle est négative. Tout se fait pas à pas et non en vrac. 

Il faut cibler les FDRCV du patient et se focaliser là où ce sera le plus difficile et surtout écouter les patients, dialogues avec eux, partager etc.

......ça peut vous aider..........

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