The WHITE Study

The WHITE Study

"L'expérience est une lanterne attachée dans notre dos, qui n'éclaire que le chemin parcouru."  Confucius

Influence of clinical presentation, site, and extent of venous thrombosis on decision about duration of anticoagulation: Data from the international, prospective, observational white study, Gualtiero Palareti, Angelo A. Bignamini, Tomasz Urbanek, Michela Cini, Young-Jun Li, Juraj Madaric, Kamel Bouslama,German Y. Sokurenko, Giuseppe M. Andreozzi, Jiří Matuška, Armando Mansilha, Victor Barinov, the WHITE study
group, https://doi.org/10.1016/j.thromres.2022.01.025; Thrombosis Research , mise en ligne le 4 Février 2022

Influence de la présentation clinique, du site et de l'étendue de lathrombose veineuse sur la décision concernant la durée del'anticoagulation : données de la WHITE Study  étude observationnelle prospective internationale.

Objectif
Cette étude visait à étudier le rôle des caractéristiques de la MVTE sur la décision thérapeutique en utilisant les informations recueillies dans l'étude internationale, prospective, observationnelleWHITE.

Résultats
1240 patients ont été recrutés par 79 centres cliniques dans 7 pays (Chine, Tchéquie, Pologne,Portugal, Russie, Slovaquie et Tunisie). 35 patients ont eu comme événement index une embolie pulmonaire (EP) sans thrombose veineuse profonde (TVP), et tous ont poursuivi l'anticoagulation. Les auteurs se sont  concentrés sur les 1205 sujets atteints de TVP.
La décision de traitement différait selon les pays ; au total, plus de 85 % des patients atteints de TVP proximale (avec ou sans distale) ont poursuivi un traitement prophylactique par anticoagulants ou antithrombotiques) ; 34 % des patients ayant une TVP distale isolée ont arrêté le traitement, et plus de 85 % des patients ayant une EPassociée à une TVP ont poursuivi le traitement. En analyse multivariée, la présence de TVP proximale ,une obstruction résidulelle, la durée de traitement < 180 jours ,les facteurs de co morbidité associés, augmentent le risque  de récidive à l'arrêt du traitement

Conclusion

Une TVP proximale (avec ou sans EP) ou en EP isolée a influencé la décision des médecins traitants en faveur de l'extension de la prophylaxie secondaire, ainsi que la présence de maladies concomitantes et de conditions locales pouvant augmenter le risque de syndrome post-thrombotique.

Les données
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Commentaires


Excellent article avec une bibliographie exemplaire,  qui mixe 7 pays trés différents de par leurs cultures, leurs habitudes et leurs systémes de santé  : Chine, Tchéquie, Pologne,Portugal, Russie, Slovaquie et Tunisie.

"La  WHITE study  était une étude prospective multicentrique, multinationale,observationnelle, non interventionnelle, initiée par des chercheurs, à but non lucratif ( Identifiant ClinicalTrials.gov )NCT04646993 qui visait à enquêter sur les décisions de gestion prises par lescliniciens. à la fin du traitement d'entretien des sujets présentant un premier événement de TVP desmembres inférieurs et/ou d'embolie pulmonaire et d'enregistrer les résultats cliniques des décisions. L'étude était une initiative de recherche indépendante promue par la Fondation "Arianna"

"Parmi les 1205 sujets atteints de TVP, le membre le plus atteint était le gauche (59 % contre 46
% descas avec membre droit atteint ; P < 0,001)
la prévalence de la TVP aux deux jambes était relativementélevée en Chine (10,8 %) et en Tunisie (7,4 %), alors qu'elle était minime ou non. "  rapportée dans lesautres pays. Cela peut être du à examen écho Doppler uni ou bilatérale .

Les éléments décisionnel de poursuite du traitement reposaient sur la caractère très proximal de la TVP , ilio fémorale notamment dont on connaît de risque de maladie post thrombotique, sur la présence ou non d'un facteur déclenchant, sur l'obstruction résiduelle clinique mais aussi en échographie, sur la présence de facteurs de comorbidité : HTA, atteinte coronaire, diabète, insuffisance respiratoire, maladies inflammatoire

La décision de poursuivre le traitement anticoagulant a été prise chez 611 (50,7 %) patients.
Un AOD aété utilisé dans 85 % d'entre eux, avec une dose réduite dans 17 % des cas.
Une réorientation vers  lutilisation d'antithrombotiques  a été décidée chez 340 (28,2 %) (sulodexide dans 275 cas e tantiagrégants plaquettaires chez les autres), tandis que la prophylaxie secondaire a été complètement arrêtée chez 254 sujets (21,1 %). 

L'utilisation, d'un antiplaquettaire  dans ce contexte  est intéressante. L'aspirine ou les autres antiplaquettaires n'ont pas démontré de rôle important pour réduite la récidive de MTEV, ne pas les utiliser Dans la majorité des cas le SULODEXIDE était prescrit , il réduit le risque de récidive de 50% donc >> à l'aspirine. Je vous renvois à un article consacré au SULODEXIDE : https://medvasc.info/1404-fast-track-biblio-7-ftb 

Rappel sur le SULODEXIDE, molécule italienne , utilisée dans plusieurs pays de la WHITE STUDY. Peu couteuse et non hémorragique cette molécule est intéressante, pas d'interactions médicamenteuses.
suloeffetAlors quoi de nouveau , différents points méritent d'être discutés
- La topographie PROXIMALE de la thrombose serait importante comme facteur 
de prolongation de l'anticoagulation la raison, le risque plus important de Sd post thrombotique
- L'obstruction résiduelle en échographie post thrombose, nos amis italiens y sont très attachés. Les publications sont moins formelles. Dans cette étude il n'est pas précisé le degré d'obstruction résiduelle. Certte obstruction résiduelle était présente chez 1/4 de la popiuation au moment de prendre la décision d'arrêt ou de poursuite de l'anticoagulation.

Des différences concernant la durée de la prophylaxie secondaire ont été détectées entre les pays impliqués dans notre étude : la probabilité de poursuivre la prophylaxie secondaire était la plus élevée en Slovaquie et en Pologne par rapport à la Tchéquie, le pays qui avait le taux de prophylaxie étendue le plus faible avec la Tunisie. Pour la Tunisie des raisons économiques peuvent expliquer cette décision.

- Une particularité , si le facteur déclenchant est retenue comme facteur de prolongation ou non de l'anticoagulation, la présence d'un facteur déclenchant n'est pas toujours synonyme de leur arrêt. Quant aux facteurs de co morbidité qui entraînent le maintien des antocoagulants : le cancer, des thrombophilies sévères, la récidive, l'EP proximale etc.

- En fait cette étude comme d'autres et notamment les études RIETE nous invitent à repenser la durée du traitement anticoagulant. Chaque MTEV est différente : âge, sexe, localisation de la thrombose, proximale haut vs proximale médiane,  facteur déclenchant, absence de facteur déclenchant ,obstruction résiduelle anatomique, obstruction résiduelle clinique, facteurs de co morbidités persistants cités plus haut et les  souhaits du patient.

- La solution : la PERSONNALISTION de la gestion thérapeutique de la MTEV. L'Intelligence Artificielle na devenir une URGENCE , pour la mise en place d'un score de récidive plus précis et fiable que ceux actuellement utilisés. Il est illogique de traiter toutes les TVP  de manière identique, en ce qui concerne la durée et le type d'anticoagulation.

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