" La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité " OMS
" Les gouvernements ont la responsabilité de la santé de leurs peuples; ils ne peuvent y faire face qu’en prenant les mesures sanitaires et sociales appropriées." OMS
Gostin LO , Meier BM , Pace L. Un monde sans l'OMS : un tournant pour le leadership américain en matière de santé mondiale. JAMA. Publié en ligne le 17 janvier 2025. doi:10.1001/jama.2024.28827
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Un appel important avant le 20/01 /2025
Les États-Unis ont joué un rôle déterminant dans la création de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et en sont le principal bailleur de fonds et le membre le plus influent depuis plus de 75 ans. Pourtant, il existe des craintes fondées selon lesquelles l’administration Trump pourrait retirer les États-Unis de l’OMS. Ce retrait, qui romprait avec le leadership de longue date des États-Unis en matière de santé mondiale, affaiblirait considérablement l’influence et la diplomatie américaines. Au lieu de se retirer, l’administration Trump devrait s’efforcer de réformer l’OMS pour faire face aux défis sanitaires croissants, notamment la grippe H5N1 et le virus de la clade Ib de la variole.
Base juridique du retrait
Le 6 juillet 2020, le président Trump a envoyé une lettre au secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lui faisant part de son intention de retirer les États-Unis de l’OMS avec un préavis d’un an. Les États-Unis sont le seul pays autorisé à se retirer de l’OMS en vertu de la constitution de l’OMS, mais selon une résolution conjointe du Congrès de 1948, ils doivent donner un préavis d’un an et payer leurs dettes à l’agence. Le président Biden a annulé cette décision avant qu’elle ne prenne effet, mais le président élu s’est engagé à se retirer de l’OMS au début de son deuxième mandat. Ce serait une erreur stratégique. Si l’administration Trump entrante a des inquiétudes qui justifient la poursuite des négociations pour réformer l’organisation, un retrait porterait un préjudice irréparable au leadership américain en matière de santé mondiale.
Les Etats-Unis s'inquiètent de la gouvernance de l'OMS
Pendant la pandémie de COVID-19, le président Trump s’est inquiété du fait que l’OMS n’avait pas réussi à obtenir, vérifier et partager les informations de manière adéquate, en temps opportun et de manière transparente, et qu’elle manquait d’indépendance vis-à-vis de la Chine. En particulier, l’incapacité à déterminer avec certitude les origines du SARS-CoV-2 a provoqué des tensions dans les relations des États-Unis avec la Chine et l’OMS. En outre, le président élu partage les inquiétudes des administrations précédentes concernant la gestion inefficace du budget et des finances de l’OMS. Des efforts de réforme sont déjà en cours, axés sur le renforcement de la transparence, de la surveillance et de la responsabilité institutionnelle, autant de questions sur lesquelles l’OMS a démontré des progrès significatifs. Les inquiétudes du président élu justifient que les États-Unis continuent de jouer un rôle moteur dans la mise en place de réformes vitales à l’OMS, mais un retrait aurait de graves conséquences pour les États-Unis et le monde.
L’OMS est cruciale pour le leadership des États-Unis
Après les ravages de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont joué un rôle déterminant dans la création de l’OMS en tant qu’autorité de coordination des Nations Unies en matière de santé internationale, la constitution de l’OMS reconnaissant que « la santé de tous les peuples est fondamentale pour l’instauration de la paix et de la sécurité et dépend de la coopération la plus complète des États » . Depuis la création de l’OMS, le leadership américain a été crucial dans l’établissement de normes et de standards internationaux, notamment dans la Déclaration d’Alma-Ata et le Règlement sanitaire international (RSI). Les États-Unis ont joué un rôle de premier plan dans la révision fondamentale du RSI, plus récemment en modifiant le RSI le 1er juin 2024, afin de tenir compte des leçons tirées de la pandémie de COVID-19.
Le leadership des États-Unis au sein de l’OMS a été crucial pour établir des normes de santé mondiales et obtenir des succès dans ce domaine, depuis l’éradication de la variole en 1980 jusqu’aux progrès actuels dans l’éradication du poliovirus sauvage. Les National Institutes of Health (NIH) et les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis partagent des données scientifiques cruciales avec le vaste réseau de laboratoires collaborateurs de l’OMS. L’engagement des États-Unis auprès de l’OMS fournit des informations vitales sur la propagation transnationale des agents pathogènes, agissant comme un système d’alerte mondial pour avertir et protéger la population américaine contre les nouveaux agents pathogènes. Au-delà de la surveillance des maladies, l’OMS est essentielle aux avancées scientifiques des sociétés pharmaceutiques américaines. Par exemple, les vaccinations annuelles contre la grippe saisonnière reposent sur l’accès aux échantillons de virus, la recherche collaborative en santé et les normes internationales de sécurité coordonnées sous l’égide de l’OMS.
La pandémie de COVID-19 a clairement montré le rôle essentiel de l’OMS dans la coordination de la réponse internationale. L’OMS a été le fer de lance du dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 afin de stimuler le développement, la production et l’accès équitable aux tests, traitements et vaccins contre la COVID-19. Elle a travaillé avec Gavi, l’Alliance du vaccin et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) pour fournir des vaccins contre la COVID-19 à un prix abordable aux pays à revenu faible et intermédiaire. L’OMS entretient des partenariats avec ces organismes pour répondre aux urgences sanitaires en cours, notamment la variole et la polio.
La réponse à la pandémie a cependant révélé de profondes failles dans l’architecture de sécurité sanitaire mondiale, nécessitant des réformes fondamentales de la santé mondiale. Ainsi, l’administration Biden a joué un rôle de premier plan dans l’amélioration de la supervision du programme de gestion des urgences sanitaires de l’OMS et d’autres aspects essentiels de la préparation mondiale.
La poursuite de l’engagement des États-Unis dans les négociations en cours avec l’OMS pour un accord sur la pandémie sera essentielle pour protéger les intérêts américains et se préparer aux futures urgences.
Conséquences d’un retrait des États-Unis
Un retrait des États-Unis de l’OMS aurait des répercussions majeures sur la santé mondiale, avec des transferts internationaux substantiels de ressources et de pouvoir, le tout au détriment considérable des États-Unis. De loin le plus grand bailleur de fonds de l’OMS, les États-Unis ont contribué à hauteur de 1,284 milliard de dollars à l’OMS au cours de la période biennale 2022-2023. Ce financement renforce la coopération mondiale, des épidémies et des maladies non transmissibles à la santé numérique. En coupant les ressources de l’OMS, les États-Unis renonceraient à leur influence mondiale. Alors que l’Assemblée mondiale de la santé continue de négocier des réformes du droit de la santé mondiale, les États-Unis ne seraient même pas à la table des négociations. Le déficit de financement laissé par ce retrait américain permettrait à des adversaires américains de consolider l’influence détenue auparavant par des diplomates américains. Si les États-Unis se retirent, il y aura un vide financier et d’autres nations chercheront à étendre leur pouvoir en fournissant un financement à l’OMS d’une manière qui pourrait porter atteinte aux intérêts et aux valeurs nationales fondamentales des États-Unis.
Un retrait des États-Unis déplacerait le leadership international vers des structures de pouvoir concurrentes, notamment des blocs tels que les BRICS (à l’origine Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui remettent actuellement en cause l’ordre mondial dirigé par les États-Unis. Bien qu’elle ne soit liée par aucune vision commune d’un nouvel ordre mondial, cette coalition cherche à élargir et à coordonner les positions diplomatiques sur les normes mondiales et les priorités de financement, prétendant parler au nom des pays du Sud global. Un retrait américain alimenterait la rhétorique des BRICS selon laquelle les États-Unis ne valorisent pas la collaboration avec le Sud global, affaiblissant ainsi les partenariats et mettant en péril le leadership américain dans le monde.
Si les États-Unis se retirent de l’OMS, il est peu probable que leurs alliés, compte tenu de leurs propres réalités politiques, interviennent pour sauver l’organisation, comme ils l’ont fait en 2020.
Sans financement et leadership en matière de santé mondiale dans un monde interconnecté, les États-Unis se retrouveraient avec une protection bien moindre contre les épidémies émergentes comme le H5N1 et une vulnérabilité accrue à un large éventail de menaces sanitaires mondiales. Si l’on ajoute à cela les défis auxquels sont confrontées les agences scientifiques nationales, la population américaine serait confrontée à des risques croissants et à une protection de la santé publique réduite. Un monde sans une OMS robuste serait bien plus dangereux.
Un impératif pour l’engagement des États-Unis au sein de l’OMS
Rien ne saurait remplacer une OMS dotée des moyens et des financements nécessaires pour garantir la sécurité et la santé du monde. L’OMS est l’institution de premier plan chargée de définir les normes scientifiques mondiales, de mettre en place des systèmes de santé nationaux, de fournir une assistance technique et de coordonner les réponses internationales aux menaces sanitaires transnationales. Aucun État ne peut, à lui seul, prévenir et répondre aux menaces sanitaires transfrontalières. Compte tenu de la rapidité des déplacements et des échanges internationaux, les États-Unis sont particulièrement vulnérables en tant que destination et plaque tournante du transport.
Donald Trump a remporté un second mandat grâce à une campagne « America First ». Il est urgent et justifié de protéger les intérêts économiques et sécuritaires des États-Unis, mais cela ne peut pas signifier « America Alone », car les États-Unis sont bien plus vulnérables sans partenaires comme l’OMS.
Le multilatéralisme, l’équité mondiale et la coopération technique sont tous essentiels aux intérêts des États-Unis. Sans l’OMS, les chercheurs, les agences et l’industrie américains n’auront pas accès aux données scientifiques essentielles, notamment aux échantillons d’agents pathogènes, au séquençage génomique et à la surveillance des maladies. Lorsque de nouvelles épidémies commenceront à se propager au-delà des frontières nationales, les États-Unis ne disposeront pas des relations et des ressources nécessaires pour contenir ces menaces. Lorsque les États-Unis céderont leur leadership et leur financement, ce seront nos adversaires qui combleront le vide, ce qui sapera nos intérêts nationaux et mettra en danger la vie des Américains.
Le 20 janvier 2025, le président Trump devra faire un choix qui sera déterminant pour la position des États-Unis dans le monde. Il peut envoyer une lettre au secrétaire général de l’ONU pour lui annoncer son retrait de l’OMS et abandonner le leadership américain. Ou il peut négocier un accord pour réformer l’OMS afin d’en faire une agence plus forte, plus efficace et plus responsable.
Nous exhortons le président Trump à faire le choix qui garantira la sécurité sanitaire à long terme de notre nation et maintiendra notre influence sur la santé mondiale.
Auteur correspondant : Lawrence O. Gostin, JD, O'Neill Institute for National and Global Health Law, Université de Georgetown, 600 New Jersey Ave NW, Washington, DC 20001 (
Publié en ligne : 17 janvier 2025. doi:10.1001/jama.2024.28827
A LIRE
Retrait américain de l’OMS : entre défis et opportunités
https://www.iris-france.org/147714-retrait-americain-de-loms-entre-defis-et-opportunites/
L’Europe se prépare à une potentielle sortie des États-Unis de l’OMS sous Donald Trump
https://www.euractiv.fr/section/sante/news/leurope-se-prepare-a-une-potentielle-sortie-des-etats-unis-de-loms-sous-donald-trump/
Avis de PERPLEXITY / IA
- Déficit de financement : L'OMS perdrait son plus important contributeur financier, ce qui créerait un déficit significatif dans son budget. L'Union européenne aurait du mal à combler ce manque
- Affaiblissement des programmes de santé : Cette décision aurait des conséquences néfastes sur les programmes de santé essentiels soutenus par l'OMS, tels que la lutte contre Ebola, la rougeole, le paludisme, le VIH et le SIDA
- Entrave à la lutte contre les pandémies : Le retrait américain pourrait entraver le travail de l'OMS en pleine période de pandémie mondiale, affectant la capacité de l'organisation à coordonner les efforts internationaux en matière sanitaire
- Perte d'influence : Les États-Unis perdraient leur influence au sein de l'organisation et sur la scène internationale en matière de santé mondiale
- Opportunités pour d'autres pays : Le vide laissé par les États-Unis pourrait être comblé par d'autres nations, notamment la Chine, qui a proposé d'augmenter sa contribution à l'OMS
- Impact sur la recherche : Les agences et laboratoires américains pourraient avoir des difficultés à accéder aux échantillons de virus nécessaires pour la recherche et le développement de contre-mesures biologiques
AVIS de GEMINI / IA
Le retrait des États-Unis d'organisations internationales de santé, comme l'OMS, a des implications profondes et complexes pour la santé mondiale. Voici quelques-uns des impacts potentiels :
Financement
- Réduction des budgets: Les États-Unis sont l'un des plus importants contributeurs financiers à de nombreuses initiatives de santé mondiale. Leur retrait entraînerait une diminution significative des budgets disponibles pour la recherche, la prévention et le traitement de maladies, en particulier dans les pays à faible revenu.
- Difficultés à financer de grands projets: De nombreux projets de santé mondiale, comme les campagnes de vaccination ou la lutte contre le VIH/SIDA, nécessitent des investissements importants et à long terme. Le retrait américain pourrait rendre difficile la mobilisation des fonds nécessaires pour mener à bien ces projets.
Coopération internationale
- Affaiblissement de la coordination: L'OMS joue un rôle crucial dans la coordination des efforts mondiaux en matière de santé. Le retrait américain pourrait affaiblir cette coordination et rendre plus difficile la réponse à des crises sanitaires telles que les pandémies.
- Diminution de la confiance: Le retrait américain pourrait éroder la confiance des autres pays dans le multilatéralisme et dans la capacité des organisations internationales à résoudre les problèmes de santé mondiale.
- Ralentissement de la recherche: La collaboration internationale est essentielle pour la recherche médicale. Le retrait américain pourrait limiter les échanges scientifiques et ralentir le développement de nouveaux traitements et vaccins.
Accès aux soins
- Augmentation des inégalités: Le retrait américain pourrait aggraver les inégalités en matière d'accès aux soins, en particulier dans les pays les plus pauvres.
- Difficultés à répondre aux urgences sanitaires: Les pays à faible revenu seraient particulièrement vulnérables en cas de crise sanitaire, car ils auraient moins de ressources pour y faire face.
Autres impacts
- Perte d'expertise: Les États-Unis abritent de nombreuses institutions de recherche médicale de renommée mondiale. Leur retrait pourrait entraîner une perte d'expertise et de connaissances essentielles pour la santé mondiale.
- Conséquences politiques: Le retrait américain pourrait avoir des conséquences politiques importantes, notamment en termes de relations internationales et de leadership mondial.
En résumé, le retrait des États-Unis de la coopération internationale en matière de santé a des conséquences potentiellement dévastatrices pour la santé mondiale. Cela pourrait entraîner une diminution des financements, une affaiblissement de la coordination, une augmentation des inégalités et une diminution de la sécurité sanitaire mondiale.
Avis de PERPLEXITY / IA sur lq dispqrition hypothétique de l'OMS
La disparition totale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) aurait des conséquences graves et étendues sur la santé mondiale :
- Coordination internationale compromise : L'absence de l'OMS entraverait la coordination mondiale face aux crises sanitaires, comme les pandémies ou les épidémies émergentes.
- Perte d'expertise : L'OMS joue un rôle crucial dans la surveillance, la prévention et la gestion des maladies. Sa disparition entraînerait une perte significative d'expertise et de ressources dans ces domaines
- Impact sur les programmes de santé : De nombreux programmes essentiels soutenus par l'OMS, tels que la lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme, seraient gravement affectés
- Affaiblissement de la lutte contre les maladies non transmissibles : L'OMS est un acteur majeur dans la prévention et le traitement des maladies cardiovasculaires, du cancer et du diabète, qui sont parmi les principales causes de mortalité dans le monde
- Réduction de la surveillance des maladies : La capacité à détecter et à répondre rapidement aux nouvelles menaces sanitaires serait considérablement réduite.
- Impact sur la recherche : La collaboration internationale en matière de recherche médicale et de développement de vaccins serait entravée.
- Augmentation des inégalités sanitaires : Les pays à faible revenu, qui dépendent souvent de l'assistance technique et financière de l'OMS, seraient particulièrement touchés.
- Perte de normes sanitaires mondiales : L'absence d'un organisme mondial établissant des normes et des directives sanitaires pourrait conduire à des approches incohérentes entre les pays.
- Impact sur la santé animale et la biodiversité : La disparition de l'OMS affecterait indirectement la lutte contre les maladies animales et la protection de la biodiversité, qui sont interconnectées avec la santé humaine
La disparition de l'OMS créerait un vide significatif dans la gouvernance sanitaire mondiale, compromettant les progrès réalisés en matière de santé publique et laissant le monde moins préparé à faire face aux défis sanitaires futurs.
La disparition totale de l'OMS, une catastrophe. Avec Trump Président tout sera possible même le pire !
Attendons le 21 Janvier 2025.................................et les jours qui suivront !
MAIS
Copyright : Dr Jean Pierre Laroche /2025