Variabilté individuelle du LDL

 
 

"L'équilibre interne est un état de stabilité physique, émotionnelle, comportementale et mentale. 
Le corps et l'esprit sont alors alignés, ils fonctionnent en cohérence, ensemble."
https://www.lesailesdudeveloppement.com/equilibre

 
 
Arturo Cesaro, Vincenzo Acerbo, Francesco Scialla, Andrea Zito, Gennaro Porcelli, Domenico Panico, Giovanni Argenziano, Demetrio Iaria, Maria Grazia Monaco, Vincenzo De Sio, Felice Gragnano, Michele Golino, Massimiliano Ruscica, Stefano Carugo, Alberto Corsini, Paolo Calabrò,
Reduction of Visit-to-Visit LDL-C Intraindividual Variability in Patients Treated with PCSK9 Inhibitors and Inclisiran Versus Standard Lipid-Lowering Therapy,

Réduction de la variabilité intra-individuelle du LDL-C entre les visites chez les patients traités par inhibiteurs de PCSK9 et inclisiran par rapport à un traitement hypolipémiant standard

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Contexte

Des données récentes suggèrent que la variabilité du LDL-C entre les consultations – une mesure des fluctuations lipidiques intra-individuelles au fil du temps – pourrait influencer indépendamment le risque cardiovasculaire. Cette étude a évalué l’impact des inhibiteurs de la proprotéine convertase subtilisine/kexine de type 9 (PCSK9i) et de l’inclisiran sur la variabilité du LDL-C, comparativement aux traitements hypolipémiants standards, au sein d’une population réelle de patients à très haut risque.
 

Méthodes

Nous avons mené une étude observationnelle longitudinale incluant 618 patients à très haut risque cardiovasculaire, traités dans un centre hospitalier universitaire. Les patients ont été répartis en trois groupes : traitement hypolipémiant standard (statines ± ézétimibe), inhibiteur de PCSK9 ou inclisiran. La variabilité du LDL-C a été évaluée à quatre reprises lors du suivi, à l’aide de l’écart type (ET) et du coefficient de variation (CV), la première mesure lipidique étant exclue afin de minimiser le biais de réponse précoce. Une variabilité élevée a été définie par un ET ou un CV supérieur à la médiane de la population. Les événements cardiovasculaires indésirables majeurs (ECIM) ont été recueillis à titre exploratoire.

Résultats

Les patients traités par inhibiteurs de PCSK9 ou inclisiran présentaient une variabilité du LDL-C significativement plus faible que ceux sous traitement hypolipémiant standard (écart-type moyen : 8,2 et 8,5 vs 20,5 mg/dL ; p < 0,001 ; coefficient de variation moyen : 0,17 et 0,16 vs 0,31 ; p < 0,001). Une variabilité élevée, tant de l’écart-type que du coefficient de variation, a été observée chez 77,3 % des patients sous traitement hypolipémiant standard, contre seulement 17,2 % et 17,1 % des patients sous inhibiteurs de PCSK9 et inclisiran, respectivement. L’incidence des événements cardiovasculaires majeurs (MACE) était plus élevée chez les patients présentant une variabilité élevée (12,5 % vs 6,1 %, p = 0,012). L’analyse multivariée a confirmé que le traitement par inhibiteurs de PCSK9 ou inclisiran était associé de manière indépendante à une diminution de la variabilité du LDL-C.

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Répartition des patients présentant une forte variabilité du LDL-C dans les différents groupes de traitement.

Les patients répondant aux critères de SD et de CV supérieurs à la médiane ont été classés comme ayant une variabilité élevée du LDL-C d'une visite à l'autre, indiquant de plus grandes fluctuations des niveaux de LDL-C au fil du temps.
CV = Coefficient de variation ; LDL-C = Cholestérol des lipoprotéines de basse densité ; PCSK9i = Inhibiteurs de la proprotéine convertase subtilisine/kexine de type 9 ; SD = Écart type.

 

Conclusions

Dans cette analyse en vie réelle de patients à très haut risque cardiovasculaire, le traitement par inhibiteurs de PCSK9 et inclisiran a été associé à une variabilité inter-visites du LDL-C significativement plus faible que celle observée avec le traitement hypolipémiant standard.
 
Cette réduction de la variabilité a été systématiquement observée pour les paramètres d'écart-type et de coefficient de variation et était associée à une incidence plus faible d'événements cardiovasculaires majeurs (MACE).
 
Nos résultats suggèrent qu'au-delà de l'atteinte des objectifs de LDL-C, le maintien de la stabilité lipidique dans le temps pourrait constituer un objectif thérapeutique clé pour optimiser la réduction du risque cardiovasculaire.
 
Compte tenu de la forte corrélation entre la variabilité du LDL-C et les résultats cliniques, les nouveaux agents hypolipémiants à pharmacocinétique plus stable, tels que les anticorps monoclonaux anti-PCSK9 et l'inclisiran, pourraient offrir des avantages cliniques en minimisant les fluctuations et en améliorant le contrôle lipidique à long terme.


Points forts


  • Les inhibiteurs de PCSK9 et l'inclisiran ont réduit de manière significative la variabilité du LDL-C par rapport au traitement standard.

  • Une variabilité intra-individuelle plus faible du LDL-C était associée à une incidence plus faible d'événements cardiovasculaires majeurs (MACE) à 12 mois.

  • Les patients traités par inclisiran ont présenté une stabilité du LDL-C comparable à celle des patients traités par anticorps monoclonaux PCSK9.

  • La stabilité du LDL-C pourrait représenter une cible thérapeutique cliniquement pertinente au-delà des seuls taux de LDL-C.


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Résumé graphique

SYNTHESE / NotebooKLM

Ce texte est un article scientifique à paraître dans le Journal of Clinical Lipidology qui présente les résultats d'une étude observationnelle sur la stabilité des taux de cholestérol LDL (C-LDL) chez des patients à très haut risque cardiovasculaire. L'étude compare la variabilité inter-visites du C-LDL chez les patients sous inhibiteurs de PCSK9 ou inclisiran par rapport à ceux recevant un traitement hypolipidémiant standard (statines avec ou sans ézétimibe). Les résultats indiquent que les nouvelles thérapies injectables (PCSK9i et inclisiran) sont associées à une variabilité du C-LDL significativement plus faible et, de manière exploratoire, à une incidence plus faible d'événements cardiovasculaires majeurs (MACE). Cette stabilité lipidique est identifiée comme une cible thérapeutique potentiellement importante au-delà de la simple réduction du niveau moyen de C-LDL. L'analyse conclut que les agents plus récents offrent des avantages en matière de contrôle lipidique durable et pourraient améliorer les résultats cardiovasculaires à long terme.

LA STABILITÉ LIPIDIQUE / PERPLEXITY IA

La stabilité lipidique désigne l’équilibre et le maintien des paramètres lipidiques sanguins (cholestérol total, LDL, HDL, triglycérides) dans des valeurs considérées comme optimales et constantes au fil du temps, sans fluctuations majeures dues à des facteurs physiologiques, pathologiques ou externes.

Définition clinique

 

La stabilité lipidique est importante pour la prévention des maladies cardiovasculaires, car des taux stables et dans les normes diminuent le risque de dépôts d’athérome et de complications métaboliques.

Surveillance et suivi

 

Elle implique une surveillance régulière des taux lipidiques dans le sang via le bilan lipidique afin de détecter toute variation pouvant indiquer une dyslipidémie ou un risque accru de maladie cardiovasculaire.

Importance en pratique médicale

 

Un bilan lipidique « stable » signifie aussi que les mesures hygiéno-diététiques ou thérapeutiques instaurées ont permis de maîtriser efficacement les taux lipidiques du patient sur le moyen ou long terme.



Commentaire


Article intéressant qui introduit un nouveau paramètre : la stabilité lipidique (LDL) chez les patients traités par un antiPCSK9 ou de l'Inclisiran. Par conséquent, l'efficacité sur le LDL chez les patients à très haut risque est accrue.

Mais quels sont les thérapeutiques  associées qui rompent la stabilité lipidique ? 

La réponse à la question de PERPLEXITY est la suivante :

Thérapeutiques perturbant la stabilité lipidique sous statines

  • Fibrates : Leur association avec les statines augmente le risque de rhabdomyolyse (toxicité musculaire grave) en raison d'interactions pharmacodynamiques, elle est donc réservée aux spécialistes. Cette association peut aussi induire une instabilité lipidique si mal surveillée.

  • Inhibiteurs du CYP3A4 (ex. érythromycine, antifongiques azolés, vérapamil, diltiazem) : Ces médicaments augmentent les concentrations plasmatiques des statines métabolisées par ce cytochrome, majorant les risques toxiques et pouvant perturber la stabilité lipidique.

  • Acide fusidique (antibiotique) : L'association avec les statines augmente le risque de myopathie et de rhabdomyolyse.

  • Anticoagulants oraux (AVK) : interactions augmentant le risque hémorragique, demandant une surveillance accrue, sans effet direct sur lalipidémie mais affectant la gestion globale thérapeutique.

  • Jus de pamplemousse : interfère avec la simvastatine et l’atorvastatine, augmentant la concentration des statines.

Ces interactions modifient la pharmacocinétique ou dynamie des statines, donc leur effet et tolérance, ce qui peut indirectement rompre la stabilité lipidique attendue sous traitement.

Points de vigilance

  • Surveillance régulière des lipides sanguins est recommandée pour adapter les doses.

  • Attention aux signes de toxicité musculaire (myalgies, élévation des CPK).

  • Revue attentive des traitements concomitants pour éviter les associations à risque.

En résumé, chez un patient sous statine, les thérapeutiques qui induisent une instabilité lipidique sont surtout celles qui interagissent pharmacocinétiquement ou pharmacodynamiquement avec les statines, notamment les fibrates, les inhibiteurs du CYP3A4, certains antibiotiques et l’acide fusidique.

À quand pour le LDL un contrôle en continu comme la glycémie  (FREESTYLE) . Ce serait important pour les patients et pour les "docteurs". L'IA devrait résoudre ce "petit" problème.



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