Jim Ryun
«Ce que vous faites aujourd’hui peut améliorer tous vos lendemains.» – Anonyme
Le sport consiste à déléguer au corps quelques-unes des vertus les plus fortes de l'âme : l'énergie, l'audace, la patience. C'est le contraire de la maladie. Jean Giraudoux
Analyse article : https://bjsm.bmj.com/content/early/2021/04/07/bjsports-2021-104080
Physical inactivity is associated with a higher risk for severe COVID-19 outcomes: a study in 48 440 adult patients,Robert Sallis et al Br J Sports Med 2021;0:1–8. doi:10.1136/bjsports-2021-104080.
L'inactivité physique est associée à un risque plus élevé de résultats sévères du COVID-19: une étude portant sur 48440 patients adultes
Méthodes Nous avons identifié 48 440 patients adultes avec un diagnostic de COVID-19 du 1er janvier 2020 au 21 octobre 2020, avec au moins trois mesures des signes vitaux à l'effort du 19 mars 2018 au 18 mars 2020. Nous avons relié la catégorie d'activité physique autodéclarée de chaque patient ( constamment inactif = 0 à 10 min / semaine, une certaine activité = 11 à 149 min / semaine, toujours conforme aux recommandations = 150 + min / semaine) au risque d'hospitalisation, d'admission aux soins intensifs et de décès après le diagnostic du COVID-19. Nous avons effectué une régression logistique multivariée contrôlant les données démographiques et les facteurs de risque connus pour évaluer si l'inactivité était associée aux résultats du COVID-19.
Résultats Les patients atteints de COVID-19 qui étaient systématiquement inactifs avaient un risque plus élevé d'hospitalisation (OR 2,26; IC à 95% 1,81 à 2,83), d'admission à l'USI (OR 1,73; IC à 95% 1,18 à 2,55) et de décès (OR 2,49; 95 IC% 1,33 à 4,67) en raison du COVID-19 que les patients qui respectaient systématiquement les directives en matière d'activité physique. Les patients qui étaient systématiquement inactifs présentaient également un risque plus élevé d'hospitalisation (OR 1,20; IC à 95% 1,10 à 1,32), d'admission aux soins intensifs (OR 1,10; IC à 95% 0,93 à 1,29) et de décès (OR 1,32; IC à 95% 1,09 à 1,60) en raison du COVID-19 que les patients qui pratiquaient une activité physique.
Conclusions Le respect constant des directives en matière d'activité physique était fortement associé à une réduction du risque de résultats graves de la COVID-19 chez les adultes infectés. Nous recommandons que les efforts de promotion de l'activité physique soient prioritaires par les agences de santé publique et intégrés aux soins médicaux de routine.
Quels sont les résultats?
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Les patients atteints de COVID-19 qui étaient systématiquement inactifs au cours des 2 ans précédant la pandémie étaient plus susceptibles d'être hospitalisés, admis à l'unité de soins intensifs et de mourir que les patients qui respectaient systématiquement les directives en matière d'activité physique.
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Hormis un âge avancé et des antécédents de transplantation d'organe, l'inactivité physique était le facteur de risque le plus important pour les issues sévères de la COVID-19.
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Le respect des directives américaines sur l'activité physique était associé à des avantages substantiels, mais même ceux qui pratiquaient une activité physique présentaient des risques plus faibles de conséquences graves de la COVID-19, y compris la mort, que ceux qui étaient systématiquement inactifs.
Comment cela pourrait-il avoir un impact sur la pratique clinique à l'avenir?
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Le potentiel de l'activité physique habituelle pour réduire la gravité de la maladie COVID-19 devrait être promu par la communauté médicale et les agences de santé publique.
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Les recommandations de lutte contre la pandémie devraient inclure une activité physique régulière dans tous les groupes de population.
Commentaires
L'activité physique une fois de plus est mis en avant avec raison et logique . On le souligne tous les jours auprès des patients. Notre devoir en tant que médecin est de faire changer de vie les patients sédentaires. Il faut reconnaître que le confinement a stimulé nombre d'entre eux à la marche. Ce type d'étude apporte de l'eau à notre moulin de recommandations sur l'activié physique.Si la prévention primaire et secondaire cardio-vasculaire est basée sur l'activité physique ,au quotidien, ces mesures concernent toute la population, notamment les patients présentant une affection chronique. Les publications sur cette thématique sont multiples.
Une des solutions est le Nudge dont en avons déjà parlé (https://medvasc.info/1155-nudge-et-m%C3%A9decine). Un nudge est un « coup de pouce » ou bien une « incitation douce » ou encore une « suggestion indirecte » donné à un individu, utilisateur ou consommateur, pour modifier son comportement. C’est une technique d’influence qui est de plus en plus utilisée par les entreprises ou les institutions publiques pour faire changer un comportement sans même que l’individu ne s’en rende compte. Le médecin devient l'architecte du choix pour les patients, c'est du "paternalisme libertaire".
Exemple de la prévention cardio-vasculaire primaire : la santé connectée, évaluation des efforts, nombre de pas etc , autant de solutions pour suggérer la marche comme activité de prévention. Autre nudge, le chien, avoir un chien c'est aussi marcher avec lui chaque jour.......De plus les opérations grand public de dé, pistage sont un "sérieux coup de pouce" à la prévention. La multiplication des pistes cyclables, la réduction de la pollution autant de mesures qui incitent sur la marche, le jogging etc. Les municipalités l'ont bien compris.
Ne pas oublier
#VACCINE2.0