AIT. AVC mineur : le risque ultérieur

 "Cet AVC a été un coup dur mais je l’ai vaincu." Jean-Paul Belmondo

"Les crises […] nous servent d’indicateurs pour rectifier une trajectoire." Carl Gustav Jung

"Mon AVC m’a appris que la vie est fragile. Aujourd’hui, je vis chaque minute comme un cadeau." Sharon Stone
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Comité de rédaction des collaborateurs de PERSIST. Risque à long terme d'accident vasculaire cérébral après un accident ischémique transitoire ou un accident vasculaire cérébral mineur : revue systématique et méta-analyse JAMA. Publié en ligne le 26 mars 2025. doi:10.1001/jama.2025.2033
https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2832005?guestAccessKey=bb205492-351c-4255-9b12-b6f4bdfd28f2&utm_source=silverchair&utm_medium=email&utm_campaign=article_alert-jama&utm_content=olf&utm_term=032625&adv=000003242730
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Points clés

 

Question   Quel est le risque à long terme d’accident vasculaire cérébral après un accident ischémique transitoire (AIT) ou un accident vasculaire cérébral mineur ?

Résultats   Dans cette revue systématique et méta-analyse de 171 068 patients atteints d’AIT ou d’AVC mineur issus de 38 études, le risque d’AVC ultérieur était de 5,9 % dans un délai d’un an, de 12,8 % dans un délai de 5 ans et de 19,8 % dans un délai de 10 ans.

Signification :   Les patients ayant subi un AIT ou un AVC mineur présentent un risque élevé et persistant d'AVC ultérieur. Il est nécessaire de poursuivre l'amélioration de la prévention des AVC à long terme.

Abstract

Importance   Après un accident ischémique transitoire (AIT) ou un accident vasculaire cérébral mineur, le risque à long terme d’accident vasculaire cérébral n’est pas bien connu.

Objectif   Déterminer les taux d’incidence annuels et les incidences cumulatives d’accident vasculaire cérébral jusqu’à 10 ans après un AIT ou un accident vasculaire cérébral mineur.

Sources de données   MEDLINE, Embase et Web of Science ont été consultés depuis leur création jusqu'au 26 juin 2024.

Sélection des études   Études de cohorte prospectives ou rétrospectives rapportant le risque d’accident vasculaire cérébral pendant un suivi minimum d’un an chez les patients atteints d’AIT ou d’accident vasculaire cérébral mineur.

Extraction et synthèse des données   Deux évaluateurs ont indépendamment procédé à l'extraction des données et évalué la qualité des études. Des données agrégées non publiées sur le nombre d'événements et les années-personnes au cours d'intervalles de suivi discrets ont été obtenues directement auprès des auteurs des études incluses pour calculer les taux d'incidence dans les études individuelles. Les données des différentes études ont été regroupées à l'aide d'une méta-analyse à effets aléatoires.

Principaux résultats et mesures   Le résultat principal était tout accident vasculaire cérébral. Les caractéristiques au niveau de l’étude ont été étudiées comme sources potentielles de variabilité des taux d’accident vasculaire cérébral entre les études.

Résultats   L'analyse a porté sur 171 068 patients (âge médian, 69 ans [IQR, 65-71] ; proportion médiane de patients de sexe masculin, 57 % [IQR, 52 %-60 %]) issus de 38 études incluses. Le taux groupé d'AVC pour 100 années-personnes était de 5,94 événements (IC à 95 %, 5,18-6,76 ; 38 études ; 2  = 97 %) la première année, de 1,80 événement (IC à 95 %, 1,58-2,04 ; 25 études ; 2  = 90 %) par an de la deuxième à la cinquième année et de 1,72 événement (IC à 95 %, 1,31-2,18 ; 12 études ; 2  = 84 %) par an de la sixième à la dixième année

L'incidence cumulative des accidents vasculaires cérébraux sur 5 et 10 ans était respectivement de 12,5 % (IC à 95 %, 11,0 %-14,1 %) et de 19,8 % (IC à 95 %, 16,7 %-23,1 %).

Les taux d'accidents vasculaires cérébraux étaient plus élevés dans les études menées en Amérique du Nord (rapport de taux [RR], 1,43 [IC à 95 %, 1,36-1,50]) et en Asie (RR, 1,62 [IC à 95 %, 1,52-1,73]), par rapport à l'Europe
, dans les cohortes recrutées en 2007 ou après (RR, 1,42 [IC à 95 %, 1,23-1,64]), et dans les études qui utilisaient des méthodes actives ou passives de détermination des résultats (RR, 1,11 [IC à 95 %, 1,07-1,17]).

Les études portant uniquement sur les patients atteints d’AIT (RR, 0,68 [IC à 95 %, 0,65-0,71) ou les premiers événements indexés (RR, 0,45 [IC à 95 %, 0,42-0,49]) ont présenté des taux d’AVC inférieurs à ceux des études portant sur une population de patients non sélectionnée.

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 Incidence cumulative sur dix ans et taux d'incidence de tout accident vasculaire cérébral après une attaque ischémique transitoire ou un accident vasculaire cérébral mineur

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 Résumé des caractéristiques des 38 études incluses


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 Incidence des résultats après une attaque ischémique transitoire ou un accident vasculaire cérébral mineur


Conclusions et pertinence :   Les patients ayant subi un AIT ou un AVC mineur présentent un risque élevé et persistant d’AVC ultérieur. Les résultats de cette étude soulignent la nécessité d’améliorer les mesures de prévention des AVC à long terme dans ce groupe de patients.

Commentaire

Le risque résiduel neurologique, surtout la première année,  car c'est de cela qu'il s'agit, l'expérience de la VRAIE VIE le confirme et met en évidence des causes évidentes

TSAOMD
M Dauzat, EMC 2010

AIRECHOOOO

M Dauzat, EMC 2010

- Des investigations incomplètes, ne jamais rester sur un bilan étiologique incomplet quelque doit l'AIT ou l'AVC minuer. Nécessité absolue d'une IRM cérébrales d'écho Doppler des TSAO, d'un contrôle cardiologique complet , voire d'un EEG, ne pas passer à côté d'une FA, d'une HTA.

- Pour apprécier le risque de récidive dosage de la Lp(a) systématique.

- Après un AIT ou un AVC mineur , le % des patients traités correctement selon les règles est "hors piste"  : pas de statine, la notion de LDL < 0.55 est de sortie, un controle intensif de la TA , un anti plaquettaire non systématique, un diabète méconnu ou déséquilibré, une IRC non recherchée, des FDRCV non controlés ou à moitié  et que dire du tabac  et en plus des stupéfiants et de la sédentarité et de l'obésité.........

Sur le plan pédagogique il faut insister sur la notion de récidive et donc éléminer tout ce qui précède en insistant en plus sur l'activité physique

Les AIT et AVC mineurs générent souvent un stress post traumatique qu'il convient de controler notamment par l'EMDR qui donne de bons résultats.  On peut aussi diriger les patients vers le yoga, la méditation. 

Présenter un AIT ou un AVC mineur est une situation clinique potentiellement grave à risque de récidive

Tout cela paraît évident, dans la VRAIE VIE , NON ! 

Nécessité d'un suivi médical
de ces patients mais le manque de médecins est à l'origine d'un suivi en "point tillé" , notamment par les neurologues, pas assez nombreux ! 

Un AIT ou un AVC mineur est un coup de semonce dont il faut tenir compte, les patients n'en n'ont pas toujours conscience .

Un point particulier le WEB CAROTIDE SYNDROME, qui est souvent l'origine d'un AIT chez des femme jeunes sans FDRCV, y  penser toujours

"Le « Web » carotidien ou diaphragme carotidien est une anomalie de la paroi artérielle du bulbe carotidien qui peut être responsable d’infarctus cérébraux. Toute personne peut être concernée par cette anomalie mais certaines populations sont plus touchées que d’autre. Le Web carotidien reste une anomalie rare et souvent méconnue.
Il est d’importance primordiale d’étudier le Web carotidien pour lequel certains traitements semblent très efficaces et permettraient de prévenir les récidives d’infarctus cérébraux.
En raison de la rareté de cette pathologie, nous proposons de l'étudier au sein d'une cohorte de patients qui colligera chaque cas qui a été recensé par les Unités Neuro Vasculaires participant à CAROWEB."  https://www.aphp.fr/registre-des-essais-cliniques/cohorte-francaise-multicentrique-des-web-carotidiens-associes aux#:~:text=Le%20%C2%AB%20Web%20%C2%BB%20carotidien%20ou%20diaphragme,plus%20touch%C3%A9es%20que%20d'autre.

"Le web, ou dysplasie ­fibromusculaire atypique, est une lésion fibreuse intimale de la partie postérieure du bulbe carotidien, caractérisée par une image de defect « en coup d’ongle » à l’origine de l’artère carotide interne, sur l’imagerie artérielle injectée [1]. Il est responsable de turbulences et de stase sanguine au sein de la niche créée par le repli endoluminal, avec haut risque de thrombose in situ. Il s’agit d’une cause rare d’IC, qui doit être recherchée notamment chez les patients jeunes présentant un IC ­cryptogénique 
Il n’y a actuellement pas de recommandations thérapeutiques, mais le traitement médical seul semble insuffisant, avec un risque de récidive estimé à presque 20 % à 2 ans [2]. Un stenting ou une chirurgie carotidienne doivent être discutés."

https://neurologies.fr/web-carotidien-un-piege-a-haut-risque/

Un technique trop souvent méconnue et sios estimée, c'est la mise évidence de cette sténose particulière en diaphragme par le mode TM présent sur tout les appreils d'écho-Doppler.

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Doc JP Laroche 

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