"On n'est jamais mieux asservi que par soi-même". Miss.Tic
Stephane Manzo Silberman, Michal Hawranek, Shrilla Banerjee, Marta Kaluzna-Oleksy, Mirvat Alasnag, Valeria Paradies, Biljana Parapid, Pierre Sabouret, Agnieszka Wolczenko, Vijay Kunadian, Izabella Uchmanowicz, Jacky Nizard, Martine Gilard, Roxana Mehran, Alaide Chieffo, Call to action for Acute Myocardial Infarction in women: international multidisciplinary practical roadmap,
Appel à l'action pour l'infarctus aigu du myocarde chez les femmes : feuille de route pratique multidisciplinaire internationale
European Heart Journal Open, 2024;, oeae087, https://doi.org/10.1093/ehjopen/oeae087
Article libre d'ccès
Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de décès chez les femmes, et l'incidence chez les femmes plus jeunes a connu la plus forte augmentation au cours des dernières décennies, en particulier pour l'infarctus aigu du myocarde (IAM).
De plus, le pronostic des femmes après un IAM est sombre par rapport aux hommes du même âge.
Depuis les années 1990, une abondante littérature a mis en évidence les différences existantes entre les sexes en ce qui concerne la présentation, le fardeau et l'impact des facteurs de risque traditionnels et des facteurs de risque concernant principalement les femmes, la perception du risque par les femmes et les hommes, ainsi que les causes physiopathologiques, leur traitement et leur pronostic.
Ces données accumulées au cours des dernières années mettent en évidence plusieurs axes d'amélioration. L'objectif de ce travail collaboratif est de définir les actions nécessaires pour inverser l'incidence croissante de l'IAM chez les femmes, améliorer le parcours et les soins des patients, ainsi que le pronostic. Notre objectif est de fournir des kits d'outils pratiques aux différents professionnels de la santé impliqués dans la prise en charge des femmes afin que chaque étape, de l'évaluation du risque cardiovasculaire à la reconnaissance des symptômes, en passant par le parcours de l'IAM et la réadaptation, facilitant ainsi le passage de la prévention à l'intervention de l'IAM, puisse être optimisée.
Les maladies cardiovasculaires (MCV) sont devenues la première cause de mortalité chez les femmes, touchant de plus en plus de femmes et à des âges de plus en plus jeunes.
En effet, la mortalité par MCV est presque sept fois plus élevée que la mortalité par cancer du sein chez les femmes.
Les femmes présentant un infarctus du myocarde (IDM), en particulier celles de moins de 55 ans, ont deux fois plus de risque de décéder que les hommes du même âge.
Cette différence entre les sexes est une réalité biologique qui se traduit par des différences de présentation, de charge des facteurs de risque, d’impact des facteurs de risque communs et par l’existence de facteurs de risque majoritairement spécifiques aux femmes. De plus, les femmes présentent plus fréquemment des formes particulières d’IDM associées à des artères coronaires non obstructives (AICNO).
De plus, une différence de perception du risque existe entre les sexes.
Les femmes, en particulier les jeunes femmes, ainsi que les médecins ne perçoivent pas les femmes comme étant à risque d’IDM et n’ont pas suffisamment conscience de leurs facteurs de risque.
L’objectif de ce travail collaboratif est de définir plus précisément les modalités pratiques pour stopper ou au moins ralentir la trajectoire épidémiologique des maladies cardiovasculaires chez les femmes, d’améliorer le parcours de soins et le pronostic des femmes atteintes de maladies cardiovasculaires en fournissant des boîtes à outils pratiques aux différents professionnels de santé. Nous devons commencer à combler le fossé entre la prévention et l’intervention, et vice-versa. Nos objectifs sont de proposer un consensus pratique avec des boîtes à outils à partager par différents moyens à tous les prestataires de soins de santé ainsi qu’aux patients, dans le but de réduire le fardeau mondial des maladies cardiovasculaires chez les femmes.
LA SUITE EN IMAGES
Dépistage des facteurs de risque cardiovasculaire (FRCV) chez les femmes : quels sont les FRCV traditionnels, spécifiques et émergents ? Points d'action pour réduire le risque.
Favoriser la reconnaissance des symptômes d'infarctus du myocarde (IDM) chez les femmes : les symptômes thoraciques classiques et les symptômes associés fréquents. Importance de consulter rapidement.
L'IDM chez les femmes est entouré d'ignorance. Sensibiliser et comprendre l'IDM est essentiel pour améliorer les parcours de soins et le pronostic. La pierre angulaire du lancement d'une campagne de sensibilisation mondiale sur les femmes et l'IDM est de démystifier les idées reçues et de diffuser les faits.
Parcours de l'IDM : l'amélioration comprend des points d'action à chaque étape afin d'éviter les retards dans l'accès aux soins de l'IDM : retards liés au patient et au système ; améliorer le bilan diagnostique en cas d'IDM à coronaires saines (MINOCA) pour investiguer le mécanisme sous-jacent et fournir un traitement médical approprié ; augmenter la participation au programme de réadaptation cardiovasculaire
L'appel à l'action propose des actions complémentaires à différents niveaux pour tenter de contrôler la croissance épidémiologique, améliorer le traitement, les soins et le pronostic des femmes, dans le but de renforcer l'équité entre les sexes dans les soins de santé cardiovasculaire.
Face à l'augmentation alarmante du nombre d'infarctus du myocarde et aux disparités observées chez les femmes, notre comité préconise une action ciblée et urgente.
Nos priorités sont d'améliorer la sensibilisation du public aux maladies cardiovasculaires par l'engagement des patients et du public, et d'améliorer le dépistage des facteurs de risque cardiovasculaires traditionnels et spécifiques afin de mieux contrôler l'incidence et le pronostic des maladies cardiovasculaires.
Les actions nécessaires pour améliorer l'évolution des maladies cardiovasculaires chez les femmes devraient s'inspirer de l'exemple réussi des campagnes de sensibilisation et de dépistage du cancer du sein, qui ont conduit à des améliorations significatives dans la prise en charge et le pronostic : la santé publique devrait donner la priorité à l'information et au dépistage de la santé cardiovasculaire.
Le public et les professionnels de santé devraient être davantage sensibilisés à l'importance de contrôler les facteurs de risque modifiables des maladies cardiovasculaires par le biais de campagnes d'éducation.
Ces campagnes devraient insister sur l'importance d'une activité physique régulière, d'une alimentation saine et de contrôles réguliers pour surveiller la tension artérielle, la glycémie et le taux de cholestérol et l'arrêt du tabac
Des interventions ciblées devraient donner la priorité aux populations les plus à risque.Parallèlement, plusieurs pistes d'amélioration ont été identifiées dans le domaine de la recherche. En premier lieu, l'amélioration de l'équité entre les sexes par une meilleure représentation des femmes dans les essais cliniques et une analyse spécifique des données dans la recherche.
Commentaire
Tout cela est très important, en France AGIR POUR LE COEUR des FEMMES est en droite ligne avec cet article
L'arrêt cardiaque au féminin : et si c’était vous ?
Agir : 5 maillons de survie !
L’arrêt cardiaque est une urgence vitale absolue. Il est donc très important d’agir immédiatement. Les gestes de premiers secours doivent être réalisés le plus tôt possible, pour augmenter les chances de survie de la personne, victime d’arrêt cardiaque.
5 maillons de survie sont essentiels pour augmenter les chances de la victime :
- 1. Reconnaitre l’arrêt cardiaque
- 2. Alerter les secours (le 15 pour le SAMU, le 18 pour les pompiers ou le 112 pour le numéro d’urgence dans l’ensemble de l’Union européenne) : au téléphone, expliquer la situation brièvement et communiquer le lieu. Rester en ligne avec les secours tout au long de la prise en charge.
- 3. Oser masser et de façon efficace : en se positionnant au-dessus de la victime, placée sur un plan dur. Les bras doivent toujours être tendus. Poser les paumes de mains l’une sur l’autre, au milieu de la poitrine et exercer des pressions sur la cage thoracique, puis relâcher. Il faut faire 100 pressions par minute (au rythme de Stayn’ Alive des Beegees). Il n’est absolument pas nécessaire de faire du bouche-à-bouche. Autre élément important : masser un cœur qui bat n’a pas de conséquence. Oser masser peut réellement faire la différence entre la vie et la mort.
- 4. Utiliser sans crainte le défibrillateur externe : s’il y en a un à proximité, il sera apporté par un autre témoin, en attendant l’arrivée des secours. Une fois le défibrillateur en main, ouvrir le boîtier et allumer l’appareil. Le défibrillateur transmet oralement des instructions : il n’y a qu’à les suivre.
- 5. Passer le relais aux équipes de secours.
https://www.agirpourlecoeurdesfemmes.com/alerter/L-arret-cardiaque-au-feminin-Et-si-c-etait-vous-?utm_source=prehome#haut
Bravo mille fois à Claire Mounier Véhier et Thierry Drilhon
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