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Entretien avec l'auteur : Grégoire Détriché (AOMI/FEMME)
"C'est par l'expérience que la science et l'art font leur progrès chez les hommes." Aristote
Entretien avec le Dr Grégoire Détriché :au sujet de son article "Women Specific Characteristics and 1-Year Outcome Among Patients Hospitalized for Peripheral Artery Disease: A Monocentric Cohort Analysis in a Tertiary Center," Caractéristiques spécifiques aux femmes et résultat à 1 an chez les patientes hospitalisées pour une maladie artérielle périphérique : une analyse de cohorte monocentrique dans un centre tertiaire" in Front. Cardiovasc. Med., 07 February 2022 | https://doi.org/10.3389/fcvm.2022.824466, Co Auteurs : Alexis Guédon, Nassim Mohamedi, Olfa Sellami, Charles Cheng, Alexandre Galloula, Guillaume Goudot, Lina Khider Hélène Mortelette, Jonas Sitruk, Nicolas Gendron, Marc Sapoval, Pierre Julia, David M. Smadja,Tristan Mirault and Emmanuel Messas, "Team HEGP"
le principe de cet entretien est d'aller au delà d'un article
Grégoire Détriché est Spécialiste en Médecine Vasculaire, MD PhD
Ancien interne des hôpitaux de Paris, Chef de Clinique des Universités - Assistant des hôpitaux de Paris
Service de médecine vasculaire, Hôpital Européen Georges-Pompidou, Assistance Publique Hôpitaux de Paris, Université de Paris (APHP-CUP), Paris, FranceUniversité de Paris, Thérapies Innovantes en Hémostase, INSERM, Paris, France
Laboratoire de recherche en biochirurgie (Fondation Carpentier), Assistance Publique Hôpitaux de Paris, Centre-Université de Paris (APHP-CUP), Paris, France
Merci Grégoire de ta réactivité et bravo pour l'article qui montre que les femmes comme les hommes présentent des atteintes cardio vasculaires qui ne sont pas à minimiser, bien au contraire.
Résumé de l'article :Bien que les femmes aient des taux d'incidence, de prévalence et de décès liés aux maladies cardiovasculaires normalisés selon l'âge inférieurs à ceux des hommes, il existe également des rapports indiquant que les femmes atteintes de maladies cardiovasculaires reçoivent moins de soins, moins d'examens et ont de moins bons résultats après un événement coronarien. Les objectifs de cette étude étaient de comparer les caractéristiques des hommes et des femmes hospitalisés pour une maladie artérielle périphérique (MAP), leurs résultats cardiovasculaires et des membres, et leur mortalité à 1 an. L'étude est un registre prospectif recueillant des données sur tous les patients consécutifs hospitalisés pour MAP au sein du service vasculaire du centre tertiaire Hôpital Européen Georges-Pompidou (Paris, France). Les patients devaient répondre à l'un des trois critères d'inclusion : revascularisation antérieure du membre inférieur ou toute occlusion artérielle du membre inférieur due à une maladie vasculaire athérosclérotique ou à des signes hémodynamiques de MAP. Les critères d'exclusion étaient les patients présentant une occlusion artérielle des membres inférieurs due à une autre cause. Tous les patients ont été suivis pendant au moins 12 mois après l'hospitalisation initiale. Parmi les 235 patients inclus, il y avait 61 femmes (26%), plus âgées que les hommes avec un âge médian de 75,6 et 68,3 ans respectivement. Les principaux facteurs de risque cardiovasculaire et les comorbidités étaient similaires pour les hommes et les femmes sauf plus d'anciens ou d'actuels fumeurs [145 (83,4 %) vs 33 (54,1 %)] et plus d'antécédents de maladie coronarienne [42 (24,1 %) vs 7 (11,5 %)] chez les hommes. La plupart des patients [138 (58,8 %)] avaient une ischémie critique des membres et 97 (41,3 %) avaient une claudication, sans différence selon le sexe. Après décharge, 218 patients ont reçu un traitement antithrombotique (93,2 %), 195 un hypolipémiant (83,3 %), 185 un inhibiteur de l'enzyme de conversion ou un antagoniste des récepteurs de l'angiotensine (78,9 %), de même entre les sexes. A 1 an, la mortalité globale, les événements indésirables cardiovasculaires majeurs, les événements indésirables majeurs des membres ne différaient pas avec 23 (13,2 %), 11 (6,3 %) et 32 (18,4 %) chez les hommes, et 8 (13,1 %), 3 ( 4,9%), 15 (24,6%) chez les femmes, respectivement, malgré la différence d'âge. La mortalité globale, les résultats cardiovasculaires, la revascularisation d'un membre ou l'amputation ne différaient pas entre les hommes et les femmes, 1 an après l'hospitalisation pour MAP bien que ces dernières soient plus âgées, moins fumeuses et moins coronariennes.
L'entretien
Aujourd'hui la mortalité chez les femmes et liée aux accidents cardiovasculaires, est largement sous-estimés. Quels sont les facteurs de RCV prédominants chez les femmes par rapport aux hommes ?En effet, pendant longtemps, la pathologie cardiovasculaire féminine a été reléguée au second plan, considérant que cette pathologie atteignait principalement les hommes.
En dehors des facteurs de risque cardiovasculaire modifiables ou non, commun aux deux sexes que nous connaissons tous, des facteurs de risque sont spécifiques aux femmes.
Mes travaux de thèse de sciences m’ont permis, entre autres, de m’y intéresser, et ils sont de deux types : je les qualifierai d’une part d’intrinsèques liés au sexe féminin et d’autre part d’extrinsèque liés à l’environnement féminin. Ces derniers ne sont hélas, pas tout le temps reconnu et recherché.
Les facteurs de risque intrinsèques sont représentés notamment par une ménopause précoce, un diabète gestationnel, des troubles hypertensifs durant la grossesse, un accouchement prématuré et des maladies telles que le syndrome des ovaires polykystiques.
Concernant les facteurs de risque extrinsèques,il s’agit principalement de facteurs de risque psychosociaux tels que les abus et violences sexuelles, les difficultés socio-économiques, l’environnement et le stress au travail etc.
Désormais, lors de nos consultations, notre interrogatoire doit également se tourner vers la recherche de ces facteurs de risque et nous devons notamment retracer avec rigueur l’historique des grossesses de nos patientes.
L'artériopathie chronique oblitérante des membres inférieurs (AOMI) présente-t-elle chez les femmes des spécificités particulières, sur le plan clinique et sur la topographie des atteintes retrouvées
https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fcvm.2022.824466/fullL’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) chez les femmes semble avoir un début plus tardif que chez les hommes. En effet, nous montrons dans notre étude que les patients tout sexe confondus hospitalisés pour AOMI ont un âge médian de 70 ans. Les femmes, à l’admission, ont en moyenne 76 ans alors que les hommes en ont 68, soit 8 ans d’écart ! Cependant, nous avons inclus que des artéritiques hospitalisés, donc très majoritairement des ischémies critiques.
Nous sous-estimons par conséquent la part de claudicants et d’asymptomatiques chez les femmes dans la population générale !
Cependant, nous devons être alertés par le fait que les symptômes chez les femmes sont volontiers atypiques et moins fréquents que chez les hommes, pouvant expliquer en partie cette sous-estimation diagnostique et la prise en charge tardive de cette pathologie, alors déjà à un stade assez avancé. Pour preuve, nous soulignons dans notre étude, qu’avec moins de facteurs de risque cardiovasculaire que les hommes, les femmes avaient une survie globale, des événements cardiovasculaires majeurs ou des événements majeurs indésirables sur les membres inférieurs définis par des amputations ou des revascularisations, similaires aux hommes !
Pour ce qui est de la topographie des atteintes, nous pensons que le sexe n’influe pas cela mais que c’est plutôt les facteurs de risque cardiovasculaire associé au sexe qui influencent la topographie des atteintes. En effet, les diabétiques ont des atteintes plutôt distales alors que chez les tabagiques, les atteintes sont plutôt proximales.
Quelles sont les atteintes cardio-vasculaires associées chez les femmes qui présentent une AOMILes autres atteintes cardiovasculaires chez les femmes sont comme chez les hommes d’où la nécessité impérative d’un bilan d’extension artériel de l’AOMI, au niveau de l’aorte abdominale (recherche d’anévrisme), au niveau cardiaque et au niveau des troncs supra-aortiques. Je souligne également que la recherche d’une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est aussi pertinente.
En effet dans notre étude, à l’inclusion, notre population présente de manière similaire une insuffisance cardiaque, une BPCO, un anévrisme de l’aorte abdominale et des antécédents d’accidents vasculaires cérébraux, qu’ils soient ischémiques ou transitoires. Seuls les antécédents de cardiopathie ischémique semblent être plus fréquents chez les hommes à l’inclusion.
Rappelons enfin qu’à la lumière des recommandations de la Société Européenne de Cardiologie datant de 2017 et toujours d’actualité, les patients présentant une AOMI ont une probabilité associée de présenter une cardiopathie ischémique dans 25 à 70% des cas, une atteinte carotidienne significative dans 14 à 19% des cas et une sténose de plus de 70% des artères rénales dans 10 à 23% des cas.
Quelles sont tes constatations sur le traitement de cette AOMI chez les femmes ?Certaines études internationales ont mis en exergue le fait que les femmes sont moins bien traitées que les hommes. Ceci doit nous faire vivement réagir !
Nous apprenons qu’in fine, la pathologie cardiovasculaire n’a pas de sexe si j’ose dire. Le traitement vasculo-protecteur, cette fameuse triplette composée d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC) ou d’un antagoniste du récepteur de l’angiotensine II (ARA2), d’un antiplaquettaire (sauf en cas d’AOMI asymptomatique isolée sans autre atteinte artérielle) et d’un traitement hypolipémiant optimal avec un objectif de LDL cholestérol inférieur à 1,4 mmol/l (0,55 g/L) doit être prescrit et appliqué chez tous nos patients ! Après sortie d’hospitalisation dans notre étude, nous constatons l’égalité de prescriptions de ces traitements quel que soit le sexe, et dans des proportions similaires aux grands essais thérapeutiques récents tels que COMPASS et EUCLID.
Les premiers signes de l'AOMI chez la femme sont-ils en rapport avec leur statut hormonal ?Quand on parle de pathologie cardiovasculaire féminine, immanquablement nous pensons bien sûr aux estrogènes. Cependant, je vous propose d’aller un peu plus loin dans la physiopathologie féminine.
Les premières constatations ont été relevées avec les études publiées à partir de la cohorte de Framingham il y a quelques décennies. En effet, il a été montré que les femmes en pré ménopause développaient moins de maladies coronariennes que les femmes ménopausées ou que les femmes du même âge ayant eu une ménopause précoce.
Depuis, les effets cardiovasculaires protecteurs des estrogènes ont été démontrés. Ils favorisent en effet la vasodilatation artérielle, diminuent l’action des cytokines pro-inflammatoires, abaissent les lipoprotéines de basse densité et augmentent les lipoprotéines de haute densité. A la ménopause, de manière schématique, un switch hormonal a lieu : les estrogènes chutent et la concentration plasmatique d’une des gonadotrophines, par boucle de rétrocontrôle, augmente : il s’agit de l’hormone folliculostimulante (FSH). Des études ont même rapporté la corrélation entre taux plasmatique de FSH et épaisseur intima-média carotidienne et score calcique coronaire chez la femme.
Mais concernant le taux de FSH, un autre paramètre est intéressant à regarder : la cinétique d’augmentation du taux plasmatique de cette hormone pendant la période péri-ménopausique. En effet, des auteurs ont souligné que les femmes ayant une cinétique d’augmentation plus faible de la FSH pendant leur transition vers la ménopause pouvaient être moins à risque de développer une athérosclérose symptomatique que celles avec une cinétique d’augmentation moyenne ou élevée de FSH durant cette même période.
Il est ainsi possible que durant leur vie pré-ménopausique, l’athérome reste asymptomatique et que le trigger des manifestations cliniques chez les femmes soit l’augmentation des taux plasmatiques de FSH et leur niveau d’augmentation durant leur période de transition péri-ménopausique.
A la lumière des données de cet article doit-on proposer un dépistage de l'AOMI chez les femmes ? Quand ? Comment ? Périodicité ? Ce dépistage doit-il être global sur le plan CVJe pense bien sûr qu’il faut proposer un dépistage de l’AOMI chez les femmesMerci Grégoire pour ces réponses claires, précises et d'une grande qualité scientifique.
Tout d’abord il s’agit de cibler ce dépistage à la lumière des facteurs de risque cardiovasculaire classique : les femmes de plus de 60 ans.
Après, il nous faut cibler les femmes plus à risque et leur proposer un dépistage plus précoce, en les interrogeant sur leurs facteurs de risque spécifiques. La collaboration avec nos confrères gynécologues et sage-femme prend alors tout son sens, pour une prise en charge globale et pluridisciplinaire des femmes à tous les moments de leur vie.
Nous devons en plus avoir toujours en tête l’atypie des symptômes chez les femmes, et qu’à chaque consultation, même pour un motif totalement différent, prendre des pouls ou enregistrer des flux aux chevilles permettrait de dépister ce « silent killer » qu’est l’AOMI asymptomatique, trop souvent sous diagnostiquée…
Par ailleurs, prendre l’initiative de réaliser des dosages des taux FSH plasmatique durant la période péri-ménopausique afin d’en établir une cinétique permettrait sans doute de stratifier le risque cardiovasculaire chez les femmes à cette période de leur vie et de planifier un suivi cardiovasculaire personnalisé pour chaque patiente.
Enfin, devant l’association non négligeable des lésions artérielles athéromateuses, je pense qu’un dépistage global cardiovasculaire par écho-Doppler de l’aorte abdominale, des membres inférieurs et des troncs supra-aortique pour dépistage des plaques (et de l’anévrisme de l’aorte abdominale), associé avec l’échocardiographie trans-thoracique et le scanner coronaire est nécessaire afin de limiter le plus possible l’entrée dans une athérosclérose symptomatique. Je reste persuadé que la prévention cardiovasculaire associé à l’éducation thérapeutique pour toutes et tous permettra, à terme, de réduire de manière significative la morbi-mortalité cardiovasculaire.J'ajouterai que Grégoire fait partie des jeunes médecins vasculaires regroupés au sein du Club du même nom (CJMV) , il sont TOUTES et TOUS l'avenir de la Médecine Vasculaire. -
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iconographie : JPL" Le coeur d'une femme est une partie des cieux, mais aussi, comme le firmament, il change nuit et jour." George Gordon Byron
"Le coeur n'a pas de rides." Madame de Sévigné
Rodriguez, Fatima, MD, MPH. Disparités entre les sexes dans la prévention des maladies cardiovasculaires athéroscléreuses tout au long de la vie.Circulation. 2023;147(7):523-525. doi:10.1161/CIRCULATIONAHA.122.063148.
Article très important qui aborde un sujet vital : le "coeur" des femmes .
MERCI à CIRCULATION !
Cet article fait partie de la collection Science Goes Red(TM). Science Goes Red(TM) est une initiative de Go Red for Women(R), le mouvement mondial de l'American Heart Association pour mettre fin aux maladies cardiaques et aux accidents vasculaires cérébraux chez les femmes
https://www.goredforwomen.org/en/"L'initiative féminine emblématique de l'American Heart Association, Go Red for Women, est une plateforme complète conçue pour accroître la sensibilisation des femmes à la santé cardiaque et servir de catalyseur de changement pour améliorer la vie des femmes dans le monde. Il ne s'agit plus seulement de porter du rouge ; il ne s'agit plus seulement de partager des faits sur la santé cardiaque. Il s'agit de toutes les femmes qui s'engagent à être solidaires avec Go Red et à prendre en charge leur propre santé cardiaque ainsi que la santé de celles dont elles ne peuvent pas se passer. S'engager pour votre santé n'est pas quelque chose que vous devez faire seul non plus, alors prenez un ami ou un membre de la famille et passez au rouge aujourd'hui."
Les Missions du Fond de dotation Agir pour le cœur des femmes
Agir pour le Cœur des Femmes s’est fixé 4 missions.
Alerter et mobiliser toutes les énergies pour l'éducation des femmes sur leur santé cardio-vasculaire à toutes les « phases clés » de leur vie hormonale : contraception, grossesse et péri-ménopause.Accélérer la prévention active en donnant accès à toutes les femmes au dépistage et aux soins cardio-vasculaires en associant l’ensemble de l’écosystème de santé.Former, éduquer et associer l’ensemble des professionnels de santé en leur donnant les moyens nécessaires pour une prévention performante transgénérationnelle.Stimuler et accélérer la recherche médicale ciblée sur les spécificités des maladies cardio-vasculaires chez la femme.GO RED FOR WOMEN aux USA et AGIR POUR LE COEUR des FEMMES sont très proches avec des objectifs communs : les FEMMES.Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de décès chez les hommes et les femmes dans le monde.
Pourtant, les maladies cardiaques chez les femmes sont sous-estimées et sous-traitées dans tout le spectre des maladies cardiovasculaires athérosclérotiques (ASCVD) - de la prévention primordiale à la prévention secondaire à haut risque.
Pour démanteler la source de ces disparités, une approche axée sur le parcours de vie qui intègre la prise en compte des déterminants sociaux de la santé devrait servir de cadre aux interventions ( Figure 1 ).
Approche du parcours de vie pour la prévention des maladies cardiovasculaires chez les femmes . ASCVD indique une maladie cardiovasculaire athéroscléreuse.
Chaque étape du parcours de vie est une occasion unique d'intervenir pour prévenir l'ASCV et promouvoir la santé cardiovasculaire, point très important non utilisé à sa juste valeur
L'intersectionnalité décrit les diverses identités qu'un individu peut avoir et qui peuvent se croiser pour aggraver et renforcer les disparités en matière de santé.
Par exemple, une femme d'un groupe racial ou ethnique historiquement marginalisé peut présenter un risque accru d'ASCVD et des résultats défavorables sur la base de l'interaction complexe du sexe, de la race et de l'ethnicité.
L'hypertension est un facteur de risque important pour l'ASCVD chez les femmes et la prévalence de l'hypertension dépasse 50 % chez les femmes noires.
Les jeunes femmes hispaniques ont également des taux élevés d'obésité, de diabète et de syndrome métabolique, et ceux-ci varient selon l'acculturation et le pays d'origine.
L'intersectionnalité devrait être au premier plan lors de l'adaptation des interventions visant à améliorer la prévention de la MCVAS chez les femmes, et suggère qu'une approche unique a peu de chances de réussir parmi les populations qui en ont le plus besoin.
L'athérosclérose est un processus insidieux qui commence tôt dans le cours de la vie, mais les efforts de prévention de l'ASCVD sont rarement lancés assez tôt. Par exemple, les disparités fondées sur le sexe dans l'activité physique sont répandues chez les adolescents et les jeunes adultes, les femmes déclarant des taux d'activité physique beaucoup plus faibles que leurs homologues masculins. 4De nombreuses jeunes femmes ne sont pas conscientes de leur risque cardiovasculaire, malgré les preuves en cours que les jeunes femmes (en particulier les femmes noires et hispaniques) ont une prévalence élevée de facteurs de risque d'ASCVD. Les femmes subissent également un traitement moins précis et moins rapide lorsqu'elles subissent des événements cardiovasculaires et une mortalité hospitalière plus élevée pour un infarctus aigu du myocarde. Même avec un diagnostic d'ASCVD établie, les femmes sont moins susceptibles de recevoir des traitements conformes aux lignes directrices tels que les statines à haute intensité ou d'être orientées vers une réadaptation cardiaque.
Les facteurs de risque cardiovasculaire spécifiques aux femmes sont sous-reconnus et représentent des opportunités uniques pour un meilleur dépistage de l'ASCVD et la mise en œuvre de stratégies de prévention intensives. Par exemple, des résultats de grossesse indésirables, tels que la prééclampsie, l'hypertension gestationnelle et le retard de croissance intra-utérin, surviennent dans environ 10 % à 20 % des grossesses et peuvent augmenter jusqu'à 4 fois le risque d'une future ASCVD.La ménarche précoce, la ménopause prématurée, le syndrome des ovaires polykystiques et les traitements de fertilité sont associés à un risque cardiovasculaire accru. Les femmes sont également plus susceptibles d'avoir une maladie auto-immune que les hommes, un facteur augmentant le risque d'ASCVD. Étant donné que les femmes restent sous-représentées dans les essais cliniques et les déclarations de pratique informant les lignes directrices, il existe peu de recommandations spécifiques au sexe pour la prévention et la prise en charge de l'ASCVD chez les femmes.
Il existe de nombreuses explications potentielles aux disparités de longue date et persistantes dans la prévention de l'ASCVD chez les femmes.Premièrement,parce que les femmes, en moyenne, reçoivent un diagnostic de maladie cardiaque plus tard que les hommes, les jeunes femmes ne sont pas conscientes de la façon dont les comportements précoces peuvent affecter la santé cardiovasculaire plus tard dans la vie.
Deuxièmement,les femmes sont souvent les principales personnes qui s'occupent des membres de la famille à charge tels que les enfants et les personnes âgées. En tant que gardiennes, les femmes peuvent ne pas donner la priorité à leur propre santé par rapport aux besoins de la famille.
Troisièmement, les efforts ciblés de prévention de l'ASCVD pour les femmes font défaut dans les milieux de recherche, cliniques et communautaires.
Quelles sont les solutions potentielles pour réduire le risque d'ASCVD chez les femmes ?
Idéalement, ces efforts devraient commencer tôt dans la vie.
Tenez compte des facteurs de risque spécifiques aux femmes tout au long de la vie qui se déroulent en grande partie en dehors du système de soins de santé.
La prévention primordialedevrait commencer in utero en veillant à ce que les femmes enceintes connaissent des grossesses saines et à ce que les expériences négatives de l'enfance soient réduites grâce à des interventions structurelles et communautaires.
L'accent devrait passer des soins hospitaliers épisodiques pour malades à la promotion de la santé dans le cadre des environnements quotidiens dans lesquels les femmes vivent, travaillent et se divertissent. Les efforts visant à améliorer la santé des femmes devraient favoriser les approches d'un vieillissement en bonne santé exempt de morbidité et d'incapacité. L'American Heart Association a récemment défini un nouveau cadre (Life's Essential )qui se concentre sur la définition et l'optimisation de la santé cardiovasculaire grâce à l'adoption de 8 éléments de santé simples : une alimentation saine, la pratique d'une activité physique régulière, l'évitement de la nicotine, un sommeil sain et des niveaux sains de sang, de lipides, de glycémie et de tension artérielle. Ce cadre reconnaît également que la santé cardiovasculaire ne peut exister sans aborder le bien-être psychologique et les déterminants sociaux de la santé.
Les systèmes de soins de santé devraient tirer parti des infrastructures existantes pour exploiter la puissance des dossiers de santé électroniques et des données afin d'identifier de manière opportuniste les femmes à haut risque d'ASCVD (par exemple, celles dont les résultats de grossesse sont défavorables dans les pratiques obstétriques) et d'identifier les lacunes dans le traitement dirigé par les lignes directrices (par exemple, les statines pour la prévention secondaire). Les outils de santé numériques peuvent être utilisés pour réduire le fardeau de la participation des femmes aux essais cliniques de prévention de l'ASCVD et aux soins cardiovasculaires. Ces efforts doivent être intentionnels pour maintenir la technologie accessible aux femmes de divers milieux sociodémographiques et niveaux de littératie en santé afin d'éviter d'aggraver par inadvertance les disparités en matière de santé. Il est primordial que les femmes, y compris les femmes enceintes,
Bien que les centres cardiaques pour femmes puissent traiter de manière optimale la prévention de l'ASCVD chez les femmes, ces programmes ne sont pas répandus.Pour étendre les efforts de prévention, des partenariats avec d'autres professionnels et systèmes de soins de santé qui peuvent être plus susceptibles de rencontrer des femmes à haut risque et leurs familles sont nécessaires. Cela comprend les professionnels de l'obstétrique et de la gynécologie, les médecins de soins primaires, les pédiatres et les institutions telles que les écoles et les lieux de travail. Les modèles de soins virtuels peuvent accroître l'accès aux programmes de cardiologie préventive et aux visites de groupe pour tirer parti des réseaux de soutien social, y compris parmi divers groupes raciaux, ethniques et linguistiques primaires. Tout le monde n'a pas la même chance d'être en bonne santé. Les facteurs sous-jacents de l'environnement bâti qui entravent les choix sains doivent être identifiés et ciblés.
En conclusion, les disparités dans la prévention de l'ASCVD chez les femmes commencent tôt dans la vie et affectent de manière disproportionnée les communautés historiquement marginalisées. Les interventions visant à réduire ces inégalités ne peuvent pas commencer assez tôt et doivent se déplacer en amont du système de soins de santé pour s'attaquer aux obstacles structurels afin de faire de la santé cardiovasculaire le choix par défaut.
Complément d'information
Al-Khatib, Sana, MD, MHS, Hill, Joseph, MD, PhD, Carnethon, Mercedes. Septième édition annuelle de Go Red for Women.Circulation. 2023;147(7):519-520.doi:10.1161/CIRCULATIONAHA.123.063932.
"Malgré les progrès majeurs réalisés dans la compréhension des mécanismes, des effets, de la prévention et du traitement des maladies cardiovasculaires (MCV) et les efforts intensifiés de l'American Heart Association (AHA) pour promouvoir Life's Essential les MCV restent la principale cause de décès chez les hommes et les femmes.
Selon la mise à jour 2022 des statistiques de l'AHA sur les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux, les maladies cardiovasculaires font toujours plus de victimes chaque année aux États-Unis que tous les types de cancer réunis.
Aux États-Unis en 2019, les MCV ont tué 420 812 filles et femmes de tous âges ; les filles et les femmes représentaient 48,1 % de tous les décès par MCV. Entre 2015 et 2018, parmi les femmes américaines >=20 ans, 44,4 % avaient un type de MCV : 42,1 % de Blancs non hispaniques (NH), 58,8 % de Noirs NH, 42,7 % d'Hispaniques et 42,5 % de NH femmes asiatiques.
Compte tenu de ces statistiques, tous les efforts devraient être faits pour améliorer la santé cardiovasculaire des filles et des femmes.
Reconnaissant l'importance de cet objectif, Circulation a été l'une des meilleures revues promouvant la santé cardiovasculaire chez les femmes. Pendant 7 années consécutives,
Circulation a publié chaque année un numéro Go Red for Women (GRFW), donnant un aperçu de la prévention et du traitement des MCV chez les femmes et appelant à des efforts concertés pour reconnaître les aspects uniques de la présentation et de la gestion des MCV chez les femmes et pour représentation accrue des femmes dans la main-d'œuvre cardiovasculaire et dans les essais cliniques.
.......
Un autre résume les données d'un essai clinique randomisé sur une intervention basée sur un
Les articles du cadre de référence proposent des recommandations sur l'amélioration des soins cardiovasculaires pour les patientes et sur l'amélioration du développement professionnel et de l'avancement des professionnelles cardiovasculaires féminines. Un article traite du rôle que les cardiologues peuvent jouer dans la réduction du risque élevé de mortalité maternelle aux États-Unis ; un traite des disparités entre les sexes en cardiologie préventive; l'un donne un aperçu des disparités entre les sexes en cardiologie en Amérique latine ; et l'autre aborde la médecine basée sur le sexe dans la santé et la pratique cardiovasculaires en mettant l'accent sur les patients transgenres. L'article de synthèse In Depth appelle à repenser l'hormonothérapie ménopausique........
En tant que rédacteurs de ce numéro, nous sommes enthousiasmés par son contenu et ses effets .
Les efforts visant à promouvoir la diversité, l'équité, l'inclusion et l'appartenance dans l'espace cardiovasculaire profiteront sans aucun doute aux femmes en leur offrant des opportunités de leadership et une plus grande représentation dans tous les aspects du travail.
Ces opportunités de leadership et la représentation accrue des femmes en cardiologie se traduiront probablement par une amélioration de l'engagement et de la participation des patientes aux soins cliniques et à la recherche cardiovasculaires. Alors que nous assistons à cette transformation historique, nous sommes optimistes quant à l'avenir de la santé cardiovasculaire pour les femmes, et notre engagement à promouvoir la santé cardiovasculaire pour tous reste" inébranlable.
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