Invisible diabète



“L'ennemi invisible est le plus redoutable.” Jacques Garneau

“La porte de l'invisible doit être visible. ”
René Daumal

  •  EDITORIAL

Undiagnosed type 2 diabetes: an invisible risk factor

Diabète de type 2 non diagnostiqué : un facteur de risque invisible

Published:March 06, 2024DOI:https://doi.org/10.1016/S2213-8587(24)00072-X
https://www.thelancet.com/journals/landia/article/PIIS2213-8587(24)00072-X/fulltext?dgcid=raven_jbs_aip_email
Article libre d'accès

Il y a des maladies qui intriguent les médecins. 

Les patients atteints de ces maladies restent souvent non diagnostiqués pendant des années et certains meurent sans diagnostic précis.


 Le diagnostic de patients atteints de maladies mystérieuses, dont beaucoup sont des maladies rares, peut impliquer un processus long, complexe et détaillé qui nécessite des connaissances et des investigations spécialisées.

 Les patients et leurs familles éprouvent souvent un sentiment de soulagement lorsqu’ils reçoivent un diagnostic. 
 
Un diagnostic peut réduire l’incertitude et la peur et est essentiel pour garantir un traitement médical approprié (si disponible), un soutien et une couverture de soins de santé. Il offre également des opportunités de connexion avec une communauté ayant des expériences partagées et de plaidoyer.

En revanche, le diagnostic du diabète de type 2 est beaucoup plus simple. Pourtant, des chiffres récents de l’ Office britannique des statistiques nationales (ONS) estiment que 30 % (environ 1 million) des adultes vivant avec un diabète de type 2 en Angleterre entre 2013 et 2019 n’étaient pas diagnostiqués. 

Les données de l'ONS indiquent que 7 à 10 % des adultes en Angleterre souffraient de diabète de type 2 et qu'environ un adulte sur neuf (5,1 millions de personnes) souffrait de prédiabète. Ces chiffres suggèrent qu’un nombre incroyablement élevé de personnes ignorent leur état, n’ont pas accès à un soutien ou à un traitement et courent donc un risque élevé de complications de santé évitables.

L'Angleterre n'est pas la seule à signaler des taux élevés de diabète de type 2 non diagnostiqué. Aux États-Unis, selon le rapport national sur les statistiques du diabète des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), 29,7 millions de personnes (dont 29,4 millions d'adultes) vivaient avec le diabète en 2021. Parmi elles, 8,7 millions (28 %) des adultes n'étaient pas diagnostiqués, ce qui correspond à 3,4 % de tous les adultes aux États-Unis.

Comme si ces chiffres n'étaient pas suffisamment alarmants, l'OMS rapporte également que les jeunes adultes atteints de diabète de type 2 étaient plus susceptibles de ne pas être diagnostiqués que les adultes plus âgés (50 % des personnes âgées de 16 à 44 ans atteintes de diabète de type 2 n'étaient pas diagnostiquées, contre 27 % des personnes âgées de 16 à 44 ans atteintes de diabète de type 2. ceux âgés de 75 ans et plus). 

Même si les jeunes sont souvent considérés comme présentant un faible risque de développer un diabète de type 2, ce n’est pas nécessairement le cas. Une revue publiée dans The Lancet Diabetes & Endocrinology a résumé les preuves montrant que les cas de diabète de type 2 à apparition précoce augmentent rapidement dans le monde. 

Pour aggraver ce problème, les modèles conventionnels de soins du diabète de type 2 ne semblent pas fonctionner aussi bien chez les adolescents et les jeunes adultes que chez les personnes âgées. Les personnes qui développent un diabète de type 2 à un plus jeune âge présentent des complications qui évoluent plus rapidement et sont souvent plus graves, ce qui souligne l’urgence d’un diagnostic rapide et de soins adaptés aux caractéristiques physiopathologiques, comportementales et psychosociales d’une population jeune.

En outre, le rapport de l'ONS indique que les personnes issues des groupes ethniques noirs et asiatiques présentaient une prévalence de prédiabète et de diabète de type 2 non diagnostiqué plus du double de celle des groupes ethniques blancs, mixtes et autres

Les données de la Fédération internationale du diabète indiquent que près de la moitié des personnes atteintes de diabète (de type 1 et de type 2) vivant dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire (PRFI) ne sont toujours pas diagnostiquées.

 Étant donné que près de 80 % des personnes atteintes de diabète vivent dans les PRFI, ces données reflètent un énorme fardeau de morbidité.

Des taux inacceptablement élevés de non-diagnostic, ou de diagnostic tardif, sont également observés dans d’autres maladies devenues très courantes à l’échelle mondiale. 

Sur plus de 700 000 personnes âgées de plus de 65 ans qui, selon les estimations, vivent avec une démence en Angleterre, seules 459 000 personnes ont un diagnostic enregistré, selon les données du NHS de 2023 dans les établissements de soins primaires. 

Notamment, les taux de diagnostic signalés indiquent des variations régionales substantielles : dans certaines villes et districts, les taux sont inférieurs à 50 %, alors que dans d'autres, ils sont supérieurs à 80 %, voire 90 %.

Cette variation ne s'explique pas par une augmentation de la prévalence de la démence. dans les zones les plus défavorisées.

Les maladies rares restent longtemps non diagnostiquées ; cela est souvent attribué à la complexité de ces maladies et au manque de connaissances et de sensibilisation de la part des professionnels de la santé

Toutefois, les problèmes qui empêchent le diagnostic de maladies non transmissibles sont d’une autre nature. Il existe toute une série de problèmes structurels qui peuvent empêcher les patients de rechercher ou d’obtenir un diagnostic, en particulier ceux issus de milieux aux ressources limitées. 

Dans le cas du diabète de type 2, souvent qualifié de maladie silencieuse, de nombreuses personnes ne présentent aucun symptôme. 

L’éducation, le dépistage des personnes à haut risque et les messages dn
té publique sont donc essentiels. 


Ce n’est qu’en comprenant et en éliminant les obstacles au diagnostic qu’un traitement efficace peut être proposé.

LES DONNEES en FRANCE
https://www.federationdesdiabetiques.org/information/diabete/chiffres-france

4 millions
SFD2 12 1
3 1
4
Commentaire
 
Dépister c'est prévenir mais les dépistages sont insuffisants en France et lorsqu'ils sont annoncés ce n'est pas douvent mieux (cf cancer du sein, cancer colorectal). La perception du diabète est une mauvaise perception . 

Verbatim : "dans ma famille le diabète ça n'existe pas !", "je fais du sport donc je ne peux pas avoir de diabète", " le diabète c'est un truc de vieux" "le diabète ce sont les gens qui mangent n'importe quoi, ce n'est pas mon cas " etc.
 
Il existe de nombreuses fausses vérité sur le diabète, finalement en 2024  c 'est une affection trop mal connue. L'execice au quotidien le démontre régulièrement quand on pose la question au patient : avez vouq diabète ?  Les réponses illustrent l'ignorance ou les sur connaissances souvent fausses .

Le diabète concerne  aussi des populations en état de précarité, qui cumulent plusieurs facteurs de co morbidité. La précarité actuellement devient de plus en plus importante et les dépistages dans  cette population sont difficiles mais très importants..

Le Bus du Coeur est l'exemple à suivre, le dépistage du diabète est réalisé et ce dépistage porte ses "fruits."

Il faut revenir une fois de plus à la PREVENTION PRIMORDIALE et à la PREVENTION PRIMAIRE,deux périodes où le dépistage doit être réalisé, donc dès l'enfance.

Des taux inacceptablement élevés de non-diagnostics, ou de diagnosticsd tardifs sont la réalité du diabète.

Des BUS DEPISTAGE PRECOCE DU DIABETE seraient une très bonne idée avec dépistage et explication de texte sur ce qu'est la réalité du diabète.

Un exemple concret :
https://www.maison-diabete.com/diabetobus/
Le DIABETOBUS
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  •  

"Le concept d’antenne itinérante a vu le jour en septembre 2008 pour aller à la rencontre de la population.

Depuis sa création, le Bus Santé sillonne les routes de la Région Hauts-de-France pour sensibiliser le grand public, et plus particulièrement les personnes en situation précaire et/ou ayant un accès aux soins difficile (en quartiers prioritaires de la ville et en zone rurale) afin de les sensibiliser aux comportements favorables à la santé.

Les Conseiller-es Prévention Santé (infirmière, diététiciennes, professeurs d’activité physique adaptée et sophrologue) sont à votre écoute au sein du Bus Santé. Ils vous proposent un accompagnement, des conseils adaptés sur différentes thématiques (alimentation, activité physique, bien-être, sommeil), une orientation/ relais vers des structures locales… , et des dépistages du diabète (glycémie capillaire), de la maladie rénale chronique (test urinaire) et des maladies cardio-vasculaires (prise de tension artérielle)

 

Le Bus Santé intervient en partenariat avec les collectivités, les entreprises,…  sur la Région Hauts-de-France.

 

L’année 2022 en quelques chiffres :
  • 32 passages sur plusieurs communes des Hauts-de-France
  • 500 personnes rencontrées

Bus Santé itinérant sur les Hauts-de-France :

Cet accueil est ouvert à tout public.

Dates prévisionnelles 2024 :

Planning sous réserve de modification

Mars :

Vendredi 8 mars, à LENS, gymnase Jean Jaurès, de 15h à 20h

Avril :

Mercredi 10 avril, à LENS, au CSC Vachala, de 13h à 18h

Juin :

Mercredi 5 juin, à LENS, au CS Dumas, de 10h à 16h

 renseignement, merci de contacter le 03 62 28 8000 – Poste 551


Un exemple à suivre et à multiplier  LES DIABETOBUS

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Depuis 2008, le Diabetobus, antenne itinérante de la Maison Du Diabète et des Maladies Chroniques,  sillonne les routes du Nord et du Pas-de-Calais pour sensibiliser le grand public, et plus particulièrement les personnes en situation précaire et/ou ayant un accès aux soins difficile, aux comportements favorables à la santé.

Au sein du Diabetobus, une infirmière et une diététicienne accueillent, écoutent et accompagnent gratuitement les personnes malades et leur entourage afin de les aider à mieux gérer la maladie et à éviter des complications. Ces rencontres peuvent aboutir à une simple information (demande de renseignements, remise de documentation, …), à un dépistage (par glycémie capillaire), à un entretien individuel, voire à la mise en place d’un suivi régulier si nécessaire. Au-delà des actions propres de l’antenne itinérante, les professionnels du Diabetobus informent systématiquement les personnes accueillies de l’existence sur le secteur, de réseaux de santé ou de structures appropriées pouvant aider les patients à atteindre leurs objectifs et/ou à mieux vivre leur pathologie et favorisant ainsi un retour dans le parcours de santé.

Le Diabetobus s’installe 2 jours au sein d’une même ville et y retourne environ tous les 3 mois. Les personnes peuvent s’y rendre spontanément, grâce notamment à la communication réalisée en amont du passage par les acteurs  médico-sociaux et les municipalités, ou peuvent y être adressées par leur médecin traitant, pharmacien ou d’autres professionnels de santé.

En 2015, le Diabetobus a mené des actions de prévention, dépistages, entretiens santé auprès de 2 481 bénéficiaires

https://www.fondation-ca-solidaritedeveloppement.org/projet/diabetobus/

Vue l'état de la médecine en France, les MEDIBUS doivent se multiplier pour les affections les plus fréquentes : CARDIOVASCULAIRES, CANCERS, DIABETE, DYSIPIDEMIE,VACCINATION.......pour les principales, retour aux réalités du terrain, une urgence

 HAS : Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète