Muvalapline et Lp(a)

 "La médecine n'a de certain que les espoirs trompeurs qu'elle nous donne." Jules Renard

"Quand quelqu'un désire la santé, il faut d'abord lui demander s'il est prêt à supprimer les causes de sa maladie. Alors seulement est-il possible de l'aider." Hippocrate

 Préambule

La muvalapline est une petite molécule qui permet de dissocier la relation monovalente (entre l'apo(a) et l'apoB). Elle inhibe ainsi la formation de Lp(a) et réduit le taux circulant de LPa. La muvalapline est le 1er traitement par voie orale spécifiquement développé pour baisser le niveau de Lp(a)
 
 
Nicholls SJ , Ni W , Rhodes GM, et al. Muvalapline orale pour la réduction de la lipoprotéine (a) : un essai clinique randomisé JAMA. Publié en ligne le 18 novembre 2024. doi:10.1001/jama.2024.24017
https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2826683?guestAccessKey=ac07a2f0-9f89-41f0-b890-32e78850ab66&utm_source=silverchair&utm_medium=email&utm_campaign=article_alert-jama&utm_content=olf&utm_term=111824&adv=000003242730
Article Libre d'Accès
 
 
 
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Question 

L'inhibiteur oral de la lipoprotéine (A) à petite molécule, la muvalapline, peut-il réduire les taux de lipoprotéine (A) chez les patients présentant des concentrations élevées de lipoprotéine (A) et présentant un risque élevé d'événements cardiovasculaires ?

Résultats   

Dans cette étude de phase 2, les patients présentant des concentrations de lipoprotéine(a) de 175 nmol/L ou plus et souffrant d'une maladie cardiovasculaire établie, de diabète ou d'hypercholestérolémie familiale ont été randomisés pour recevoir un traitement par placebo ou par muvalapline à des doses de 10 mg/j, 60 mg/j ou 240 mg/j pendant 12 semaines. La muvalapline a entraîné des réductions ajustées par rapport au placebo de la lipoprotéine(a) allant jusqu'à 85,8 % en utilisant un dosage de la lipoprotéine(a) intacte et jusqu'à 70,0 % en utilisant un dosage de l'apolipoprotéine(a). L'administration de muvalapline n'a pas été associée à des problèmes de sécurité ou de tolérance.

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Pourcentage de changement dans la concentration en lipoprotéine (a) mesurée par dosage de la lipoprotéine (a) intacte et dosage à base d'apolipoprotéine (a)

Signification

  La muvalapline a été bien tolérée et a entraîné des réductions substantielles des taux de lipoprotéine (a) chez les patients présentant un risque élevé d'événements cardiovasculaires. L'impact sur les événements cardiovasculaires nécessite des recherches plus approfondies.

Importance   

 

La muvalapline inhibe la formation de lipoprotéine (a). Une étude de phase 1 de 14 jours a démontré que la muvalapline était bien tolérée et réduisait les taux de lipoprotéine (a) jusqu'à 65 %. L'effet d'une administration plus longue de muvalapline sur les taux de lipoprotéine (a) chez les individus à haut risque cardiovasculaire reste incertain.

Objectifs 

Déterminer l’effet de la muvalapline sur les niveaux de lipoprotéine (a) et évaluer la sécurité et la tolérance.

Conception, cadre et participants   Essai de phase 2, contrôlé par placebo, randomisé, en double aveugle, portant sur 233 participants présentant des concentrations de lipoprotéine (a) de 175 nmol/L ou plus et souffrant d'une maladie cardiovasculaire athéroscléreuse, de diabète ou d'hypercholestérolémie familiale sur 43 sites en Asie, en Europe, en Australie, au Brésil et aux États-Unis entre le 10 décembre 2022 et le 22 novembre 2023.

Interventions   

Les participants ont été randomisés pour recevoir de la muvalapline administrée par voie orale à des doses de 10 mg/j (n = 34), 60 mg/j (n = 64) ou 240 mg/j (n = 68) ou un placebo (n = 67) pendant 12 semaines.

Principaux résultats et mesures

 Le critère d'évaluation principal était le pourcentage de variation ajusté en fonction du placebo par rapport à la valeur initiale de la concentration molaire de lipoprotéine (a) à la semaine 12, en utilisant un test pour mesurer la lipoprotéine (a) intacte et un test traditionnel basé sur l'apolipoprotéine (a). Les critères d'évaluation secondaires comprenaient le pourcentage de variation de l'apolipoprotéine B et de la protéine C-réactive à haute sensibilité.

 

Résultats 

L’âge médian des participants à l’étude était de 66 ans ; 33 % étaient des femmes ; 27 % s’identifiaient comme asiatiques, 4 % comme noirs et 66 % comme blancs. Français La muvalapline a entraîné des réductions ajustées par placebo de la lipoprotéine (a) de 47,6 % (IC à 95 %, 35,1 %-57,7 %), 81,7 % (IC à 95 %, 78,1 %-84,6 %) et 85,8 % (IC à 95 %, 83,1 %-88,0 %) pour les dosages de 10 mg/j, 60 mg/j et 240 mg/j, respectivement, en utilisant un dosage de la lipoprotéine (a) intacte et de 40,4 % (IC à 95 %, 28,3 %-50,5 %), 70,0 % (IC à 95 %, 65,0 %-74,2 %) et 68,9 % (IC à 95 %, 63,8 %-73,3 %) en utilisant un dosage à base d'apolipoprotéine (a). Des réductions dose dépendantes de l'apolipoprotéine B ont été observées à 8,9 % (IC à 95 %, −2,2 % à 18,8 %), 13,1 % (IC à 95 %, 4,4 %-20,9 %) et 16,1 % (IC à 95 %, 7,8 %-23,7 %) à 10 mg/j, 60 mg/j et 240 mg/j, respectivement. Aucune modification de la protéine C-réactive à haute sensibilité n'a été observée. Aucun problème de sécurité ou de tolérance n'a été observé à aucune dose.

Conclusions et pertinence   

La muvalapline a réduit la lipoprotéine (a) mesurée à l'aide de dosages basés sur la lipoprotéine (a) intacte et l'apolipoprotéine (a) et a été bien tolérée. L'effet de la muvalapline sur les événements cardiovasculaires nécessite des recherches plus approfondies.

Commentaire

Avancée thérapeutique oui mais effets cliniques à démontrer, tolérance oui mais ce n'est pas suffisant .

 

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