“La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile.” Hippocrate
"Rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit. " Gaston Bachelard
PRÉAMBULE
* La santé publique est la science et l’art de prévenir les maladies, de prolonger la vie et de promouvoir la santé et l’efficacité physiques à travers les efforts coordonnés de la communauté pour l’assainissement de l’environnement, le contrôle des infections dans la population, l’éducation de l’individu aux principes de l’hygiène personnelle, l’organisation des services médicaux et infirmiers pour le diagnostic précoce et le traitement préventif des pathologies, l’objet final étant de permettre à chaque individu de jouir de son droit inné à la santé et à la longévité.
Charles-Edward Winslow, Science, 1920
* Selon l'OMS, la santé publique est la science et l’art de prévenir les maladies, de prolonger la vie et d’améliorer la vitalité mentale et physique des individus par le moyen d’une action collective concertée visant à :
– assainir le milieu.
– lutter contre les maladies.
– enseigner les règles d’hygiène personnelle.
– organiser des services médicaux et infirmiers en vue d’un diagnostic précoce et du traitement préventif des maladies.
– mettre en œuvre des mesures sociales propres à assurer à chaque membre de la collectivité un niveau de vie compatible avec le maintien de la santé.
* Le médecin vasculaire est impliqué dans la prévention, le diagnostic, l’examen technique, puis la décision thérapeutique et le suivi. L’acte technique écho-Doppler est toujours intégré à un acte intellectuel et ne doit en aucun cas être considéré comme un banal acte d’imagerie. La création de la spécialité de médecine vasculaire, DES de 4 ans, n'a fait que renforcer notre spécificité.
(Cette lettre est une initiative strictement personnelle, fondée sur mes 43 ans d'exercice en angiologie, puis en médecine vasculaire, et je n'ai pas l'intention de m'arrêter.)
Directeur général de l'Union nationale des caisses d'assurance maladie
Monsieur, le Directeur général,
La décotation de nos actes d'écho-Doppler de 7,5 à 15 % met la profession en très grand danger.
Quant à la PERTINENCE DES SOINS, c'est notre "credo" (1).
Nous sommes près de 1800 médecins vasculaires.
Depuis des années nous demandons de dissocier l'acte technique et l'acte intellectuel.
Ainsi, chaque fois que l'écho Doppler est négatif, on pourrait s'en tenir aux nouvelles cotations, mais pour tout ce qui est pathologique (plus de 80 %), l'acte intellectuel doit être honoré à sa juste valeur, nous ne sommes pas des techniciens !
Il ne faut pas oublier que le diagnostic initial en urgence d'une affection telle qu'une thrombose veineuse profonde ou une artériopathie nécessite 40 minutes de consultation !
Faire 12 ans d'études, voir plus, s'équiper d'un appareillage couteux qui évolue en permanence, avoir un secrétariat efficace, tout cela a un coût de plus en plus élevé en médecine libérale.
Les jeunes médecins vasculaires, qui sont peu nombreux à vouloir s'installer en libéral, vont fuir cette situation en direction des hôpitaux.
Alors si nos décideurs veulent faire de la médecine vasculaire, une spécialité hospitalière, qu'ils le disent.
Ne pas oublier que la médecine vasculaire est une discipline transversale qui collabore avec toutes les spécialités, notamment la cardiologie, la diabétologie, le cancer, l'hématologie, la chirurgie vasculaire, la néphrologie, la neurologie, les dyslipidémies, etc.
Si vous avez l'impression que notre spécialité est celle des varicosités, vous avez tort. Les varices font partie de notre spécialité. Un éventail considérable d'actes sont pratiqués par les médecins vasculaires, tels que la lymphologie, les acrosyndromes, les malformations vasculaires, la thrombophilie, la gestion des anticoagulants, notamment dans le cancer, ainsi que les écho-Doppler pré-fistule artérioveineuse pour l'hémodialyse et leur suivi.
Plus de 80% des thromboses veineuses profondes sont gérées par les libéraux, idem pour les pathologies artérielles "lourdes", etc.
Nous ne sommes pas responsables du trou abyssal de l'État, il faut chercher les coupables ailleurs et vous savez très bien où.
De plus, on observe une dérive esthétique chez certains médecins vasculaires, qu'il est nécessaire d'encadrer, car cela ne correspond pas à l'objectif du cursus en médecine vasculaire, il faut choisir la médecine vasculaire ou l'esthétisme.
Alors, si nos cotations continuent d'évoluer lentement mais sûrement vers une baisse régulière, cela signifiera la fin de la MÉDECINE VASCULAIRE.
Les affections cardiovasculaires sont la cause numéro 1 de mortalité en France.
Mais, vous ne le savez pas .
Enfin, comme tous les spécialistes, nous devenons les médecins des patients que nous suivons, dont 20% dans le Vaucluse n'ont plus de généraliste. A l'occasion d'une consultation, nous renouvelons leurs traitements et nous faisons un peu de médecine générale afin de les aider d'autant plus que notre clientèle est plutôt âgée.
Une autre chose à préciser, le renoncement aux soins : manque de médecins, délais de rendez-vous abyssal, petite retraite. Dans ma pratique, 20% des patients renoncent aux soins (2).
Je vous rappelle que vous avez les moyens de contrôler les actes techniques inutiles.
Voici un aperçu de notre quotidien.
Retenez que nous ne sommes pas des "doppléristes", mais nous sommes des médecins spécialistes de médecine vasculaire.
Au-delà de toutes ces considérations, il faut admettre que la médecine vasculaire répond à un besoin de santé publique.
Nous demandons le respect de notre profession, nous sommes au service de la population. Dégrader notre métier est un acte lourd de conséquences.
L'humanité est le socle de l'exercice de la médecine,; ne jamais l'oublier.
L'avis du Conseil Nationale de l'Ordre des Médecins est édifiant "En oubliant que la santé est un pilier de notre République, le PLFSS 2026 met en danger non seulement la qualité et la sécurité des soins, mais aussi le pacte de confiance sociétal" . (3)
"Si l’humanité court à sa perte, alors nous n’avons plus aucune responsabilité, plus aucun devoir devant l’humanité". Mathieu Larnaudie
"Un problème sans solution est un problème mal posé." Albert Einstein
Dr Jean-Pierre Laroche, né le 16/04/1950, en activité libérale à mi-temps
Médecin spécialiste en médecine vasculaire
Ancien président de la Société française de médecine vasculaire (SFMV)
Président en exercice de l'ODPC-MV
Ancien PH à temps partiel au CHU de Montpellier pendant 30 ans, actuellement "encore" attaché à l'enseignement universitaire.
Membre bénévole du comité de lutte contre la thrombose, CH Avignon (CLOT/RCP THROMBOSE)
Ambassadeur du Bus du Coeur
1139 chemin du Lavarin
MEDIPOLE
84000 AVIGNON
06 82 14 10 73
BLOG : https://medvasc.info/
(1) ÉCHO-DOPPLER VASCULAIRE ARTERES ET VEINES PERTINENCE DES SOINS
https://www.portailvasculaire.fr/sites/default/files/docs/2018_cnpmv_choosing_wisely_echo-doppler.pdf
(2) SANTÉ : le renoncement aux soins
https://medvasc.info/archives-blog/le
Copyright: Dr. Jean-Pierre Laroche / 2025

