Depuis le 1er janvier 2017, au nom de la solidarité nationale, le principe du consentement présumé est renforcé. Toute personne décédée dont les organes ou les tissus sont jugés sains par le corps médical peut devenir un donneur. Les proches ne peuvent s’opposer au don sur simple discussion avec le corps médical.
Cet amendement de la Loi Santé a été voté en décembre 2015. Il inverse la démarche qui était adoptée jusqu’alors : pour refuser le don il faut désormais s’y opposer clairement.
👍️ Samuel Dutoit (LINKEDIN) Responsable Innovation, IA & Optimisation des Process chez Solve Recrutement | Automatisation & PerformanceResponsable Innovation, IA & Optimisation des Process chez Solve Recrutement | Automatisation & Performance https://www.solverecrutement.com/
Si la compatibilité sanguine n’était plus un obstacle pour les greffes d’organes ?
Une équipe de chercheurs vient de réussir une première mondiale :
🔬 transformer un rein de donneur de groupe A en groupe O, considéré comme « universel » pour les greffes.
Grâce à des enzymes spécifiques, ils ont effacé les marqueurs A de l’organe… le rendant compatible avec davantage de receveurs.
🧪 Ce rein ainsi modifié a été greffé dans un patient en état de mort encéphalique. Pendant 2 jours, l’organe a parfaitement fonctionné, sans rejet hyperaigu. ⚠️ Après 72 h, une faible expression d’antigènes A est réapparue, mais sans rejet immédiat.
C’est un pas de géant dans la lutte contre les pénuries d’organes. ➡️ En France, plus de 9000 personnes attendent une greffe de rein ➡️ Les incompatibilités de groupe sanguin allongent significativement les délais ➡️ Cette méthode pourrait, à terme, sauver des milliers de vies, dont celles de nombreux enfants
Restent des défis techniques : durabilité de la conversion, sécurité à long terme, reproduction à grande échelle.
Mais, l’idée est posée : personnaliser les organes eux-mêmes, plutôt que de chercher le donneur parfait.
👍️ Zeng, J., Ma, M., Tao, Z. et al.Des reins O convertis par voie enzymatique permettent une transplantation ABO-incompatible sans rejet hyperaigu dans un modèle humain décédé. Nat. Biomed. Eng (2025). https://doi.org/10.1038/s41551-025-01513-6
La transplantation rénale ABO-incompatible est largement utilisée pour répondre à la demande croissante d'organes. Les protocoles de désensibilisation actuels, centrés sur le receveur et impliquant une déplétion des anticorps par plasmaphérèse, augmentent le risque d'infections, d'hémorragies périopératoires et les coûts. Nous présentons ici un protocole de désensibilisation centré sur le donneur, consistant à convertir les reins de groupe A en reins de groupe O par voie enzymatique lors d'une perfusion hypothermique afin d'éliminer l'antigène A. Un modèle ex vivo n'a révélé aucune lésion à médiation humorale. Encouragés par ce résultat, un rein de groupe O converti par voie enzymatique a été transplanté chez un receveur de groupe O en état de mort cérébrale présentant un taux élevé d'anticorps anti-A, sans qu'aucun rejet hyperaigu ne soit observé. Le greffon a été bien toléré, sans signe de rejet à médiation humorale pendant deux jours. Des lésions à médiation humorale et des dépôts de complément sont apparus à partir du troisième jour post-transplantation, coïncidant avec la régénération de l'antigène A, et ultérieurement avec des scores de Banff plus élevés, suggérant une réponse immunitaire. Le séquençage unicellulaire confirme la surexpression de gènes liés à l'adaptation, suggérant un potentiel de tolérance à plus long terme. Cette étude propose une stratégie d'ingénierie tissulaire centrée sur le donneur et pourrait élargir la portée de la transplantation rénale ABO-incompatible, améliorant ainsi l'équité et l'accès à l'attribution des organes.
À LIRE
👍️ Transplantation universelle
Un premier patient reçoit une greffe de rein dont le groupe sanguin a été modifié.
"Greffe : des enzymes spéciales pour modifier le groupe sanguin d’un rein
Lors des travaux, les chercheurs ont donc tenté de convertir un rein venant d’un donneur avec un sang de groupe A en un donneur universel de type O. Pour cela, ils ont utilisé des enzymes spéciales pour prévenir une incompatibilité et le rejet de l'organe. Ces dernières sont hautement efficaces pour éliminer le sucre qui caractérise le sang de groupe A, le convertissant ainsi en groupe O. "Ces enzymes sont très actives, très sélectives et agissent à très faible concentration. Cela a rendu le concept réalisable", a expliqué Jayachandran Kizhakkedathu, professeur au département de pathologie et de médecine de laboratoire de l'UBC, qui a participé aux recherches.
"Le greffon a été bien toléré, sans signe de rejet médié par des anticorps pendant deux jours."
"Un modèle ex vivo n'a révélé aucune lésion médiée par les anticorps", ont précisé les auteurs. Par la suite, le rein dont le groupe sanguin est O a ainsi été transplanté chez un receveur, dont le groupe sanguin est O, en état de mort cérébrale avec le consentement de sa famille. En observant sa réponse immunitaire après la greffe, l’équipe n’a constaté qu'"aucun rejet hyperaigu n'a été observé. Le greffon a été bien toléré, sans signe de rejet médié par des anticorps pendant deux jours." Dès le troisième jour, certains marqueurs du groupe sanguin sont réapparus, déclenchant une légère réaction. Cependant, les dommages observés étaient bien moins importants que ceux causés lors d'une incompatibilité classique.
Vers des dons d'organes plus rapides et plus compatibles ?
"C'est la première fois que nous observons ce phénomène chez l'humain. Cela nous offre des perspectives précieuses pour améliorer les résultats à long terme", a déclaré Stephen Withers, professeur de chimie à l'UBC et codirigeant du développement de l'enzyme.
Quelle est la prochaine étape ?Cette recherche vise à obtenir l'approbation réglementaire des essais cliniques, ce qui permettra de développer ces enzymes pour les applications de transplantation et de créer du sang de donneur universel à la demande pour la médecine transfusionnelle.
👍️ Un rein transformé en groupe sanguin O pour la transplantation https://medipedia.be/fr/insuffisance-renale/news/un-rein-transforme-en-groupe-sanguin-o-pour-la-transplantation
PERPLEXITY/IA
La conversion réussie d'un rein de donneur du groupe A en groupe O représente une avancée très prometteuse pour la transplantation d'organes, ouvrant la voie à la création d'organes « universels » pouvant être greffés à un plus vaste nombre de patients, quel que soit leur groupe sanguin.
Principe et technique
Des enzymes spécifiques ont été utilisées pour éliminer les marqueurs sanguins (antigènes A) présents à la surface du rein, le rendant assimilable à un organe du groupe O. Ce fait du rein ainsi traité un « donneur universel », théoriquement compatible avec tous les groupes sanguins, ce qui constituerait une révolution dans l'accès à la greffe.
Conséquences pour la transplantation
Actuellement, l'attribution des organes est limitée par la compatibilité ABO : seul le groupe O est universel ; un rein A ne peut être donné qu'à un receveur A, etc..
Ce nouvel outil pourrait :
* Réduisez les temps d'attente, surtout pour les patients du groupe O, qui sont nombreux et moins favorisés sur les listes d'attente.
* Diminuer les traitements intensifs immunosuppresseurs nécessaires pour surmonter l'incompatibilité sanguine.
* Étendre le bénéfice à d'autres organes que le rein, avec des recherches déjà en cours pour les poumons.
* Améliorer l'équité d'accès à la greffe, notamment pour des groupes minoritaires ou difficiles à matcher.
* Diminuer le risque de rejet hyperaigu, comme observé lors des premières expérimentations.
Limites et perspectives
Pour l'instant, la technique reste expérimentale : le rein traité a été implanté chez un patient en état de mort cérébrale et surveillé quelques jours seulement. Des essais cliniques sont nécessaires avant une généralisation clinique. Le suivi à long terme reste à évaluation : au-delà de deux jours, quelques marqueurs A sont réapparus, nécessitant une optimisation du protocole enzymatique.
En résumé, cette avancée pose les bases d'une médecine de greffe beaucoup plus inclusive et rapide, mais nécessite encore une validation clinique et technique avant de transformer durablement les pratiques. Elle pourrait s'appliquer à d'autres organes à l'avenir
Commentaire
👍️ Un rein de donneur de groupe A a été transformé en groupe O, considéré comme « universel » pour les greffes. Il s'agit d'une avancée majeure pour la transplantation rénale, mais également pour toutes les autres transplantations.
👍️ Affaire à suivre, ce n'est que le début de cette histoire à la fois passionnante et pleine d'espérances pour toutes et tous les patients en attente de greffe .