"L’inégalité sociale est le résultat, entre autres, d’une répartition inégale des ressources sociales entre les individus au sein d’une même société. Ces inégalités sociales se matérialisent par les différences d’accès aux ressources sociales rares et précieuses. Elles dépendent, bien sûr, de chaque société et des valeurs qui y sont cultivées. L’inégalité inclut toutes les possibilités d’actions humaines : politiques, économiques, culturelles, sociales, etc. " Ordre de Malte , France
https://www.ordredemaltefrance.org/actions/inegalites-sociales-notre-dossier/#:~:text=L'in%C3%A9galit%C3%A9%20sociale%20est%20le,ressources%20sociales%20rares%20et%20pr%C3%A9cieuses.
« la mort est dans la vie » Canguilhem
“La santé est un état précaire qui ne laisse présager rien de bon.”
Jules Romains / Knock ou le triomphe de la médecine
"Dans cette précarité où les difficultés du présent oblitèrent l'avenir, les qualités propres des personnes sont ignorées, déniées, bafouées. La détermination sociale y prévaut et apparaît dans toute sa cruauté. Pour ceux-là qui s'y trouvent enfermés, les illusions de réussite individuelle perdues, ne restent plus que des destins de classe." Jacques Rigaudiat - Le nouvel ordre prolétaire, 2007
Association entre richesse et mortalité aux États-Unis et en Europe
https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMsa2408259
Article libre d'accès
Contexte
Méthodes
Nous avons réalisé une étude de cohorte longitudinale et rétrospective portant sur des adultes âgés de 50 à 85 ans inclus dans l'Étude sur la santé et la retraite et l'Enquête sur la santé, le vieillissement et la retraite en Europe entre 2010 et 2022. Les quartiles de richesse ont été définis en fonction de la tranche d'âge et du pays, le quartile 1 comprenant les participants les plus pauvres et le quartile 4 les plus riches. La mortalité et les courbes de Kaplan-Meier ont été estimées pour chaque quartile de richesse aux États-Unis et dans 16 pays d'Europe du Nord, de l'Ouest, du Sud et de l'Est. Nous avons utilisé des modèles à risques proportionnels de Cox qui incluaient un ajustement pour les covariables de base (tranche d'âge, sexe, état matrimonial [déjà marié ou jamais marié], niveau d'éducation [toute formation supérieure ou aucune], lieu de résidence [rural ou non rural], statut tabagique actuel [fumeur ou non-fumeur] et absence ou présence d'une affection de longue durée précédemment diagnostiquée) afin de quantifier l'association entre le quartile de richesse et la mortalité toutes causes confondues de 2010 à 2022 (le critère principal).

Caractéristiques sociodémographiques et état de santé des participants à l’étude au départ.
Résultats

Répartition de la richesse et mortalité toutes causes confondues selon le pays et la région des États-Unis.
L'écart de survie entre les quartiles de richesse supérieurs et inférieurs était plus important aux États-Unis qu'en Europe. La survie parmi les participants des quartiles de richesse supérieurs en Europe du Nord et de l'Ouest et en Europe du Sud semblait être plus élevée que celle des Américains les plus riches. La survie dans le quartile le plus riche des États-Unis semble être similaire à celle du quartile le plus pauvre de l’Europe du Nord et de l’Ouest.

Estimations de survie de Kaplan-Meier selon l’enquête et la richesse.

Rapports de risque ajustés estimés pour le décès
* Premièrement, nous apportons des informations sur la mortalité élevée et croissante aux États-Unis en explorant la mortalité comparative parmi les personnes âgées de groupes sociaux similaires. Nous avons constaté que le désavantage comparatif lié à la santé aux États-Unis est également présent dans les groupes d'âge plus âgés et même parmi les Américains les plus riches.
Contrairement aux études qui montrent une survie similaire parmi les personnes des groupes de revenus les plus élevés aux États-Unis et en Europe, nous avons constaté que les personnes appartenant aux quartiles de richesse les plus élevés aux États-Unis avaient une survie plus courte que nombre de leurs homologues européens. Une explication possible est la différence de revenus dans la distribution des richesses, les États-Unis ayant une concentration plus élevée de personnes à revenu élevé dans le quartile de richesse supérieur qu'en Europe. Cette constatation suggère que l’utilisation du revenu comme mesure du statut socioéconomique peut sous-estimer son effet sur la santé, et l’ampleur de cette sous-estimation varie selon les pays.
Conclusions
Commentaire
La FRANCE n'est pas épargnée par les problèmes de santé , leur prise en charge, en cas de pauvreté qui s'aggrave de jour en jour. Par ailleurs le manque de médecins vient compléter cette disparité avec en plus des dépassement d'honoraires quelque fois hors normes. Notre système social arrive à suivre mais jusqu'à quand. La VRAIE VIE , c'est le prisme déformant de la santé pour toutes et tous. Les réflexions des patients nous interpellent chaque jour. La richesse c'est l'argent mais la richesse aujourd'hui en matière de santé c'est de connaître les bonnes filières pour mieux être soigné et avoir "son" médecin . Les écarts se creusent, le médecin pour tous a vécu. Est ce que l'IA en médecine sera pour tous ? A voir ! Ces constatations nous ramènent aux déterminants sociaux de la santé, si important. Quand on voit les files interminables au Restos du Cœur, on comprend qu'une partie de la population est dans la misère en France......................De plus le renoncement aux soins s'intensifie, les "petites retraites" se multiplient, les mutuelles sont de plus en plus coûteuses.....rien de très réjouissant....mais c'est ce que l'on ressent sur le terrain, dans la VRAIE VIE. Aux USA les délires de TRUMP vont creuser les écarts entre riches et pauvres, et en plus il ya aura de plus en plus de pauvres...le symptôme principal la PRECARITE, de plus en plus importante dans la "douce France"
barriere_dr (@Dr Jérôme BARRIERE, MD.) a posté : Plus on est riche, plus on vit longtemps et surtout aux USA. Mais même les plus riches Américains vivent moins que les Européens les plus pauvres. L’écart de mortalité selon la richesse est bien plus marqué aux États-Unis.

https://www.alternatives-economiques.fr/cadresouvriers-esperance-de-vie-comparee-0101201550101.html
A LIRE
Les DETERINANTS SOCIAUX de la SANTE
"Les pauvres vivent moins longtemps et sont plus souvent malades que les riches. Cette disparité met en évidence le fait que l'environnement social influe considérablement sur la santé" OMS/IRIS
"Selon l’approche des déterminants sociaux de la santé, la santé des populations, et les inégalités de santé qui sévissent en leur sein, sont en grande partie influencées par des facteurs sociaux, modifiables par les politiques publiques, qui se situent bien en amont de ces états de santé" Daniel Weinstock
Douze déterminants ont été retenus par l’agence de santé publique du Canada:
- le niveau de revenu et le statut social ;
- les réseaux de soutien social ;
- l'éducation et l'alphabétisme ;
- l'emploi et les conditions de travail ;
- les environnements sociaux ;
- les environnements physiques ;
- les habitudes de santé et la capacité d'adaptation personnelles ;
- le développement de la petite enfance ;
- le patrimoine biologique et génétique ;
- les services de santé ;
- le genre humain ;
- la culture
https://medvasc.info/archives-blog/d%C3%A9terminants-sociaux-de-la-sant%C3%A9

Les déterminants de la santé ont été clairement définis par l'OMS et ce sera ma conclusion
https://www.ohchr.org/fr/health/right-health-key-aspects-and-common-misconceptions
Le droit à la santé est un droit global couvrant un large éventail d’éléments qui nous aident à mener une vie saine, comme l’accès à l’eau potable, à des moyens adéquats d’assainissement, à des aliments salubres, à des conditions de travail saines, etc.
Les autres aspects principaux du droit à la santé sont énumérés ci-dessous.
Accessibilité : les infrastructures, biens et services en matière de santé doivent être d’un coût abordable et être physiquement accessibles conformément au principe de non-discrimination.
Disponibilité : il doit exister des infrastructures, des biens et des services opérationnels en matière de santé publique et de soins de santé en quantité suffisante.
Acceptabilité : les infrastructures, les biens et les services devraient être conformes à l’éthique médicale, répondre aux besoins des hommes comme des femmes et respecter les différences culturelles.
Bonne qualité : les infrastructures, les biens et les services doivent être scientifiquement et médicalement appropriés, et en bon état de fonctionnement.
Participation : les bénéficiaires des soins de santé devraient avoir leur mot à dire dans la conception et la mise en œuvre des politiques de santé qui les concernent.
Responsabilité : les prestataires et les États devraient être tenus responsables du respect des obligations en matière de droits de l’homme concernant la santé publique. Les personnes devraient pouvoir avoir accès à des recours utiles en cas de violations telles que le refus de fournir des services de santé.
Libertés : les personnes ont le droit de refuser un traitement médical en l’absence de consentement mutuel, notamment en matière d’expériences médicales ou de stérilisation forcée, et de ne pas être soumises à la torture et à d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Droits : les personnes ont notamment droit à la possibilité de bénéficier du meilleur état de santé possible, droit à la prévention et au traitement ainsi qu’à la lutte contre les maladies, droit à l’accès aux médicaments essentiels, et droit à la santé maternelle, infantile et procréative.
Fréquents malentendus concernant le droit à la santé
Malentendu nº 1 : l’État a pour devoir de garantir la bonne santé de ses ressortissants : Le droit à la santé diffère du droit à être en bonne santé. La santé est tributaire de facteurs échappant au contrôle de l’État, tels que la constitution biologique. C’est pourquoi nous parlons du droit de jouir « du meilleur état de santé physique et mental qu’il soit possible d’atteindre », et non d’un droit inconditionnel à être en bonne santé.
Malentendu nº 2 : le droit à la santé ne peut être qu’un objectif à long terme. Le droit à la santé appelle une réalisation progressive. Pourtant, les États doivent montrer qu’ils prennent des mesures concrètes, délibérées et ciblées, au maximum de leurs ressources disponibles, pour respecter, protéger et mettre en œuvre ce droit.
Malentendu nº 3 : la situation financière difficile d’un pays justifie l’inaction ou le fait de surseoir à ses obligations. Les États sont toujours tenus, avec effet immédiat, d’assurer la jouissance des niveaux essentiels minimums du droit à la santé. Ces niveaux sont appelés obligations fondamentales minimums, et l’obligation qui s’y rattache est non dérogeable, même dans des circonstances défavorables. Les budgets doivent être réservés afin de garantir l’accessibilité universelle des biens et services essentiels.
Malentendu nº 4 : le droit à la santé ne concerne que la prestation de services de santé. Bien que le droit à la santé n’ait aucun sens sans la prestation de services de santé, il ne peut être pleinement réalisé que si l’on prête attention aux autres facteurs qui ont un impact sur notre santé, tels que l’accès à l’eau potable, à des moyens adéquats d’assainissement, à un logement convenable et à une alimentation adéquate. La discrimination, la pauvreté, la stigmatisation et les autres facteurs socioéconomiques déterminants de la santé devraient également être pris en compte dans la mesure où ils peuvent déterminer ou déterminent : si certaines personnes reçoivent des soins de santé ou en sont privées ; la qualité des services reçus ; le choix de certaines personnes de renoncer à se faire soigner.
PRECARITE et SANTE


https://medvasc.info/archives-blog/pr%C3%A9carit%C3%A9-et-sant%C3%A9
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