"L'écologie est l'économie à long terme." David Brower
"La nature ne fait rien en vain." Aristote
"La nature ne fait rien en vain." Aristote
Mahase E. The climate emergency could be the ultimate health opportunity, says WHO's Maria Neira. BMJ. 2023 Oct 4;383:2217. doi: 10.1136/bmj.p2217. PMID: 37793689.
L'urgence climatique pourrait être l'ultime opportunité en matière de santé, déclare Maria Neira de l'OMS
https://www.bmj.com/content/383/bmj.p2217.long
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Article libre d'accés
TEMOIGNAGE, traduction in extenso
AVANT PROPOS
"La pollution atmosphérique ne connaît pas les frontières, même au sein de notre propre corps, nous explique la spécialiste en santé publique María Neira. Dans une intervention qui nous interpelle, elle décrit les comment les particules microscopiques et les produits chimiques que nous respirons affectent tous nos organes principaux, notre cerveau y compris. Elle plaide auprès de la société civile et de nos décideurs pour prendre des mesures pour arrêter les émissions de pollution ..."
https://www.ted.com/talks/maria_neira_this_is_your_brain_on_air_pollution?language=fr
QUI est Maria NEIRA ?
Directrice de l'OMS, département de l'environnement, du changement climatique et de la santé
Le Dr Maria P. Neira est directrice du département Environnement, changement climatique et santé de l'Organisation mondiale de la santé à Genève (Suisse) depuis septembre 2005. Auparavant, elle a été sous-secrétaire à la santé et présidente de l'Agence espagnole de sécurité alimentaire.
Le Dr Neira a commencé sa carrière comme coordinatrice médicale auprès des réfugiés au Salvador et au Honduras pour Médecins Sans Frontières. Elle a ensuite passé plusieurs années à travailler dans différents pays africains pendant des conflits armés.
Née dans la ville d'Oviedo, dans les Asturies, le Dr Neira est de nationalité espagnole, médecin de formation et spécialisée en endocrinologie et maladies métaboliques à Paris, en France. En outre, elle est titulaire d'une maîtrise en santé publique et d'un diplôme en nutrition humaine, en préparation aux épidémies et en gestion de crise.
Le changement climatique pourrait être l'opportunité « ultime » en matière de santé publique, mais nous avons besoin que les politiciens agissent, a déclaré Maria Neira de l'Organisation mondiale de la santé à Elisabeth Mahase.
Maria Neira voulait devenir diabétologue, jusqu'à ce qu'elle aille travailler avec Médecins Sans Frontières au Salvador et au Honduras, soignant les personnes déplacées dans les camps de réfugiés pendant le conflit armé.
« C'est à ce moment-là que j'ai découvert la santé publique et que j'ai complètement basculé du curatif vers le préventif.
Je voulais que mes interventions aient plus d’impact », dit-elle.
« J’ai ensuite fait un master en santé publique, mais c’est dans les camps de réfugiés que j’ai vraiment appris, pas à l’université. »
Neira a ensuite passé cinq ans à travailler en Afrique de l'Est, en tant que conseiller en santé publique auprès du ministère de la Santé du Mozambique et en tant que conseiller en santé publique des Nations Unies à Kigali, au Rwanda. Et pendant près de deux décennies, elle a dirigé le département environnement, changement climatique et santé de l’OMS.
Au cours de cette période, elle affirme que des progrès ont été réalisés, notamment dans la manière dont les agents de santé publique considèrent le climat comme faisant partie de leur travail et dans l’élaboration de lignes directrices internationales sur la qualité de l’air, mais jamais à la vitesse ni avec l’ambition qu’elle souhaiterait.
Politiciens : arrêtez de parler, agissez
« Le changement climatique est l’un des plus grands domaines de santé publique.
Je ne vois aucun aspect où le changement climatique n'aura pas un effet néfaste », dit-elle. « Je sais que cela semble un peu provocateur, mais le changement climatique pourrait être l’opportunité ultime pour la santé publique. »
« Le changement climatique est l’un des plus grands domaines de santé publique.
Je ne vois aucun aspect où le changement climatique n'aura pas un effet néfaste », dit-elle. « Je sais que cela semble un peu provocateur, mais le changement climatique pourrait être l’opportunité ultime pour la santé publique. »
Neira estime que la mise en œuvre de l’Accord de Paris serait la meilleure mesure que les gouvernements pourraient prendre.
« Cela réduirait la circulation dans nos villes, réduirait la pollution de l’air, protégerait les sources d’eau, créerait un développement plus vert et une production alimentaire plus durable, et rendrait nos vies moins sédentaires, avec moins de maladies chroniques et non transmissibles », dit-elle. « Cela pourrait être – cela devrait être – le traité de santé publique dont nous rêvons tous. »
« Cela réduirait la circulation dans nos villes, réduirait la pollution de l’air, protégerait les sources d’eau, créerait un développement plus vert et une production alimentaire plus durable, et rendrait nos vies moins sédentaires, avec moins de maladies chroniques et non transmissibles », dit-elle. « Cela pourrait être – cela devrait être – le traité de santé publique dont nous rêvons tous. »
Mais lorsqu’il s’agit de politique, Neira souhaite que les politiciens arrêtent de parler et commencent à agir.
« Les discours où ils disent à quel point cela sera mauvais pour la prochaine génération.".....
Nous serons tenus responsables par nos enfants et nos petits-enfants. Nous devons protéger l'avenir de nos enfants. Très bien, nous sommes tous d’accord, c’est pourquoi nous sommes ici. Alors, dis-moi, qu'est-ce que tu comptes faire ?
« Parfois, on voit de grands hommes politiques parler et utiliser le langage des militants, ce qui est formidable."
Mais n’oubliez pas que vous avez le pouvoir.
Vous êtes le premier ministre. Alors ne me le dites pas, dites-le-vous et prenez ensuite les bonnes décisions.
La COP est-elle efficace ?
La conférence annuelle des parties sur le climat (COP), qui entre dans sa 28e année en novembre aux Émirats arabes unis, est une source de fanfare, de grands discours et de miles aériens.
« Cela signifie que depuis 28 ans nous célébrons la résolution du problème du changement climatique par la COP. Lorsqu’il vous faut 30 ans pour résoudre un problème censé être l’un des plus importants auxquels l’humanité soit confrontée, peut-être que votre sentiment d’urgence n’est pas si clair.
La conférence annuelle des parties sur le climat (COP), qui entre dans sa 28e année en novembre aux Émirats arabes unis, est une source de fanfare, de grands discours et de miles aériens.
« Cela signifie que depuis 28 ans nous célébrons la résolution du problème du changement climatique par la COP. Lorsqu’il vous faut 30 ans pour résoudre un problème censé être l’un des plus importants auxquels l’humanité soit confrontée, peut-être que votre sentiment d’urgence n’est pas si clair.
Il y a eu des moments d'espoir. Elle parle de la COP26 à Glasgow, qui a fondé un engagement historique en matière de santé 1par lequel 50 pays se sont engagés à créer des systèmes de santé durables et à faibles émissions de carbone. « C’était la première fois que l’argument de la santé s’infiltrait dans le débat sur le climat », explique Neira. « C’est gratifiant pour les professionnels de santé. »
Lors de la COP28, la toute première « journée de la santé » aura lieu lors de la conférence du 3 décembre. Il se concentrera sur la fragilité des systèmes de santé publique dans le monde, la nécessité urgente d’adapter ces systèmes en réponse au changement climatique et le bilan financier des crises sanitaires liées au climat.
Selon Neira, l'argument de la santé est « l'argument ultime pour motiver » et celui qui « changera complètement la vitesse et l'ambition de nos négociations sur le changement climatique ».
"L'argument de la santé est un moyen positif de dire 'vous obtiendrez ceci pour votre santé - vous réduisez l'asthme, vous réduisez le cancer du poumon, vous aurez ceci, ceci, cela, et en plus vous réduisez le coût pour la santé.' système.' Cela peut être le moteur, la motivation ultime pour lutter contre le changement climatique et entreprendre quelque chose de plus fondamental », dit-elle.
« Le moment où une vieille femme de Londres comprend le lien entre le changement climatique et l'asthme de son petit-fils. Ouah. Lorsque les parents et les grands-parents comprennent l’impact sur la santé des enfants, c’est irréversible.
Arrêtez de combattre la nature
Il existe une autre façon de lutter contre le changement climatique pour améliorer notre santé : la préparation à une pandémie.
Il existe une autre façon de lutter contre le changement climatique pour améliorer notre santé : la préparation à une pandémie.
« Si nous détruisons les écosystèmes qui nous protègent et nous rendent moins vulnérables aux pandémies, alors nous sommes détruits. Si nous voulons prévenir les pandémies à l’avenir, nous devons créer ces murs verts », déclare Neira.
C'est pourquoi, quelques mois seulement après le début de la pandémie de covid-19, son équipe a élaboré des « prescriptions pour une reprise saine et verte ».
Le manifeste énonce six actions qu’elle qualifie de « tout à fait de bon sens ».
« La première était d’arrêter de lutter avec la nature. La nature est celle qui vous donne l’air que vous respirez, l’eau que vous buvez et la nourriture que vous mangez. Alors, arrêtons la destruction des écosystèmes et de la biodiversité. Soyez un peu plus sage et vous verrez que c’est une barrière fantastique contre de futures pandémies », dit-elle. Les cinq autres incluent la transition vers des sources d’énergie propres, la planification urbaine, la mise en place de systèmes alimentaires durables et l’arrêt des subventions aux combustibles fossiles.
Pour Neira, l’argument est simple : ce n’est pas la planète qu’il faut sauver, c’est nous.
« Si vous ne protégez pas la nature, la nature ne vous protégera pas. Cette arrogance que nous avons parfois en disant : « Je dois protéger la planète ».
Non, c’est la planète qui vous permet de survivre », dit-elle. « Sans cela, sans ces écosystèmes et sans nature, nous ne sommes rien. Nous pourrions disparaître demain.
