THM :  stop ou encore !

THM : stop ou encore !

iconographie : JPL
 
 "La crise de la ménopause coupe en deux avec brutalité la vie féminine ; c'est cette discontinuité qui donne à la femme l'illusion d'une « nouvelle vie » "Simone de Beauvoir

"Tant de femmes à qui j'ai parlé voient la ménopause comme une fin. Mais j'ai découvert que c'était le moment de se réinventer après des années consacrées à répondre aux besoins des autres. C'est l'occasion pour elles de comprendre ce qui leur importe réellement et, dès lors, de s'y consacrer avec toute l'énergie, le temps et le talent dont elles sont capables." Oprah Winfrey

Cho Leslie, Kaunitz, Andrew, Faubion, Stéphanie, et al. Repenser l'hormonothérapie de la ménopause : pour qui, quoi, quand et combien de temps ?. Circulation. 2023;147(7):597-610. doi:10.1161/CIRCULATIONAHA.122.061559.
https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/CIRCULATIONAHA.122.061559


L'hormonothérapie (THM) de la ménopause était largement utilisée dans le passé, mais avec la publication d'essais séminaux de prévention primaire et secondaire faisant état d'un excès de risque cardiovasculaire avec l'association œstrogène-progestatif, l'utilisation du THM a diminué de manière significative.

Cependant, au cours des 20 dernières années, on a beaucoup appris sur la relation entre le moment de l'utilisation du THM  en fonction de l'âge et du temps écoulé depuis la ménopause, la voie d'administration du THM  et le risque de maladie cardiovasculaire. Quatre grandes sociétés médicales recommandent le THM  pour le traitement des femmes ménopausées présentant des symptômes gênants de la ménopause.
 
Dans ce contexte, cette revue, dirigée par l'American College of Cardiology Cardiolovascular Disease in Women Committee, avec d'éminents gynécologues, des internistes en santé des femmes et des endocrinologues, vise à fournir des conseils sur l'utilisation du THM
 
SYNTHESE

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Recommandation d'hormonothérapie ménopausique selon le risque du patient. *En général, il est conseillé d'éviter l'hormonothérapie systémique. Envisagez une thérapie alternative et si des symptômes vasomoteurs graves persistent, une prise de décision individualisée et partagée est recommandée. Toutes les femmes sont candidates à une œstrogénothérapie vaginale à faible dose pour les symptômes génito-urinaires de la ménopause. L'ASCVD indique une maladie cardiovasculaire athéroscléreuse ; CAD, maladie coronarienne ; HTN, hypertension ; IM, infarctus du myocarde ; PAD, maladie artérielle périphérique ; et AIT, accident ischémique transitoire.

Le traitement hormonal de la ménopause (THM) en 2022 : que nous disent les recommandations américaines ?

"Le Docteur Brigitte Letombe, gynécologue à Paris et ambassadrice d’Agir pour le Cœur des Femmes a lu pour nous les nouvelles recommandations de la Société Savante Américaine de référence sur la Ménopause (NAMS) sur les modalités de prescription du THM parus en juillet 2022.

Source : https://www.agirpourlecoeurdesfemmes.com/anticiper/media/Le-traitement-hormonal-de-la-menopause-(THM)-en-2022-que-nous-disent-les-recommandations-americaines-

Les nouvelles recommandations de la Société Savante Américaine de référence sur la Ménopause (NAMS) ouvrent la voie à de plus en plus de prescriptions de Thérapie Hormonale aux États-Unis (THM).

Ces nouvelles recommandations ont notamment fait du bruit parce qu’elles viennent du pays d’origine de l’étude de 2002 (Women Health Initiative : WHI) qui avait provoqué la baisse de la prescription de THM non seulement en Amérique du nord mais aussi en Europe. Les nouvelles études publiées depuis remettent largement en cause les conclusions de ladite étude et ont mené à la mise à jour attendue des recommandations américaines.


Rappelons quelques chiffres
: aux États-Unis, environ 40% des femmes prenaient un THM à un moment de leur ménopause en 2001, contre 12% maintenant, du fait de cette étude. En France, on passe de 35% en 2001 à 7% aujourd’hui, et le chiffre est en constante diminution, tandis qu’aux États-Unis on observe maintenant une augmentation de la prescription de THM, qui devrait s’accentuer avec ces nouvelles recommandations !

Un aperçu

Les dernières recommandations de la Société Nationale Américaine de Ménopause (NAMS) sur le THM dataient de 2017, en ce mois de juillet 2022 viennent d’être publiées les nouvelles recommandations après une revue exhaustive de la littérature récente.

Elles paraissent 20 ans exactement après la publication de l’étude randomisée de prévention primaire cardiovasculaire WHI (Women Health Initiative) en 2002 qui fut à l’origine de cette baisse majeure sur le plan international de la prescription du THM.

Ces nouvelles recommandations sont désormais beaucoup moins restrictives, elles rappellent l’intérêt majeur du THM en début de ménopause pour améliorer la qualité de vie, prévenir le risque fracturaire et soulignent combien le THM est bénéfique en ce début de ménopause et sans véritable limite d’âge de poursuite de prescription en évaluant constamment la balance bénéfices / risques de façon personnalisée. Par ailleurs est rappelée l’absence de limite de temps de prescription des estrogènes locaux dans le cadre du Syndrome Génito-urinaire de la Ménopause (SGM).

Les points forts de ces nouvelles recommandations

Les points importants des nouvelles recommandations de la NAMS, telles que publiées en anglais en ce mois de juillet 2022 dans The 2022 Hormone Therapy Position Statement of The North American Menopause Society Advisory Panel, peuvent être résumées, traduites et précisées de la manière suivante.
(publiées dans Menopause: The Journal of The North American Menopause Society Vol. 29, No. 7, pp. 767-794)

Sur la prescription de THM :

- Le THM reste le traitement le plus efficace sur la symptomatologie vasomotrice, le Syndrome Génito-urinaire de la Ménopause (SGM), la prévention de la perte osseuse et des fractures.

- La personnalisation et la décision partagée avec réévaluations régulières restent la clé pour déterminer de façon individuelle la balance bénéfices / risques avec conseils dans l’usage de la dose appropriée, la durée, le schéma, la voie d’administration pour soulager la symptomatologie et atteindre les objectifs attendus.

- Le THM n’a pas à être arrêté à 60 ou 65 ans et peut être poursuivi après 65 ans si des bouffées vasomotrices persistent pour améliorer la qualité de vie ou pour prévenir l’ostéoporose après évaluation de la balance bénéfices risques de cette poursuite.

- Pour les femmes présentant un Syndrome Génito-urinaire de la Ménopause (SGM) les estrogènes locaux ou des traitements non estrogéniques peuvent être utilisés à n’importe quel âge et poursuivis si nécessaire.

• Sur l’Insuffisance Ovarienne Prématurée (IOP) :

- Les femmes présentant une ménopause précoce ou anticipée (avant 40-45 ans) ou une Insuffisance Ovarienne Prématurée (< 40 ans) sont plus à risque de perte osseuse, de maladies cardio- vasculaires, de troubles affectifs et cognitifs du fait de l'hypo-oestrogénie. Il est recommandé de mettre en place un THM au moins jusqu’à l’âge classique de ménopause à moins d’une contre-indication à son utilisation.


• Sur l’évaluation des risques d’un THM :

- Il est recommandé une stratification des risques en fonction de l’âge et du temps de ménopause installée.

- Les bénéfices du THM l’emportent sur les risques chez les femmes symptomatiques en bonne santé qui ont moins de 60 ans et sont à moins de 10 ans de ménopause installée.

- Les voies transdermiques et la baisse des doses peuvent diminuer les risques thrombo-emboliques veineux et les accidents vasculaires cérébraux.

- Il existe peu d’études de qualité (études randomisées et essais contrôlés) sur les risques de la poursuite du THM chez des femmes âgées de plus de 60 ou 65 ans même si des études observationnelles suggèrent un risque rare potentiel de cancer du sein avec l’allongement du temps de suivi du THM.

- Pour certaines femmes après cancer du sein et de l’endomètre, les données observationnelles montrent que l’utilisation à faible dose d’estrogènes locaux vaginaux, pour celles qui ne répondent pas aux traitements non hormonaux semble, est sûre et améliore grandement leur qualité de vie.


- Le risque de cancer du sein n’augmente pas de façon sensible avec un THM combiné estro-progestatif à court terme et diminuerait avec un estrogène seul.

- Les préparations de composés bio identiques présentent un problème de sécurité en l’absence de régulation et de surveillance minimales gouvernementales (surdosage, sous-dosage, présence d’impureté, de manque de stérilité, de manque d’efficacité scientifique, de sécurité et manque d’affichage des risques).

Conclusion

On peut espérer que ces recommandations américaines, qui s’alignent de plus en plus avec celles de la International Menopause Society (IMS) et du Groupe d’étude sur la Ménopause et le Vieillissement Hormonal (GEMVI) contribueront à ce mouvement de reconsidération du THM et aideront plus de femmes à pouvoir y accéder, à l’étranger comme en France pour leur permettre de vivre mieux cette période de vie souvent compliquée et impactante pour nombre d’entre elles.


Source : The 2022 Hormone Therapy Position Statement of The North American Menopause Society Advisory Panel
Lien : https://www.menopause.org/docs/default-source/professional/nams-2022-hormone-therapy-position-statement.pdf

L'aspect CARDIO VASCULAIRE du THM

Source : 

https://reader.elsevier.com/reader/sd/pii/S2468718921000672?token=A3C18A8F30AF8694424458337963A4DBBAE8AE3E11997A28C475942B7DDCDD1D319CD80ADCC0FE4B2A347F5086497D19&originRegion=eu-west-1&originCreation=20230220094428

http://gemvi.org/wp-content/uploads/2022/06/actu-62-1610615800.pdf

https://vimeo.com/showcase/7482226/video/645828787

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Lors d’une consultation de ménopause, il est recommandé d’évaluer de manière individuelle le risque cardio-vasculaire (grade A).

Il est recommandé de ne pas prescrire un traitement hormonal de la ménopause après un infarctus du myocarde ;ou accident vasculaire cérébral ischémique (grade B).

En l’état actuel des connaissances, il n’est pas recommandé de débuter un traitement hormonal de
ménopause pour la seule raison de la prévention du risque coronarien (grade B).

Le risque d’IDM n’est pas augmenté (NP1) et apparait significativement diminué lorsque le THM est utilisé moins de 10 ans après la ménopause (NP2) ou avant l’âge de 60 ans (NP3). A distance de la ménopause, il existe une augmentation du risque d’IDM associé à l’initiation du THM (NP1).

Pour limiter le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique attribuable au traitement
hormonal de ménopause par voie orale, il est recommandé de privilégier l’association
d’estradiol par voie cutanée et de progestérone (grade B)

En pratique 

THM , stop ou encore ? Ni l'un, ni l'autre
C'est une prescription qui doit être réalisée par un(e) gynécologue essentiellement

L'époque des anti THM ou des pros THM est révolue
Le THM est une prescription médicale classique qui doit tenir compte des éléments suivant :
* C'est l'occasion d'actualiser les dépistages "non réalisés" 
* un examen clinique attentif
* une évaluation précise de l'indication et des contre indications du THM au cas par cas
* évlauer les risque de cancer du sein
* évaluer le risque CV : atcds CV (AVC, coronaire, AOMI)  obésité, dyslipidémie, HTA, tabac , diabète.....
* évaluer le risque de MTEV : atcds de MTEV familial, personnel présence d'un thrombophilie acquise et ous constitutionnelle
Tenir compte des souhaits de la patiente, de son âge, depuis quand elle est ménopausée mais aussi de ses antécédents familiaux
Prvilégier un oestrogène par voie percutanée et de la progestérone naturelle
Expliquer à la patiente le bénéfice/ risque du THM
Evaluer la Qualité de Vie attendue par la patiente
Ne pas hésiter avant la prescription du THM à recourir à un examen cardiologique et vasculaire ou autre

Demain la médecine personnalisée, la médecine de précision et la médecine prédictive devraient toutes "transformer" la ménopause.

A télécharger sur le site GEMMAT : https://www.gemmat-thrombose.fr/wp-content/uploads/2019/11/GEMMAT-3volets-Hormones-web2.pdf

Annexe : La Chek-List de la Médecine Vasculaire (Ed DOIN 2020) 

CHEVCKMENOA lire : https://www.afterwork.vc/articles/the-future-of-menopause
 
Un extrait Écrit par Annabel Acton, Publié 15 septembre 2022
 

"50 ans à partir de maintenant

Les prédictions sur les futurs futurs sont toujours en partie excitantes, en partie dystopiques et entièrement spéculatives. Voici quelques-uns des nôtres :

  • La ménopause sera célébrée comme une transition joyeuse, et non comme une fin embarrassante à la jeunesse et à la vitalité. Il y aura des stéréotypes festifs et stimulants, bien loin des explosions émotionnelles des femmes des années 50.
  • Les employeurs et les assureurs partageront une grande partie des coûts de santé associés à la ménopause
  • Il y aura des camps et des retraites sur la ménopause qui inviteront joyeusement les femmes à entrer dans cette phase de la vie à leurs conditions.
  • En étant capable de suivre les niveaux d'hormones au jour le jour, une foule d'autres produits utiliseront ces données pour encapsuler des services autour d'elles. Par exemple, des plans de repas personnalisés, des médicaments qui changent de dosage au jour le jour et des entraîneurs prêts à vous appeler au moment où vous en avez le plus besoin.
  • Grâce aux progrès technologiques, les partenaires, les enfants et les collègues pourront enfiler un casque et ressentir le fardeau de la ménopause en un instant ; créant ainsi de l'empathie et de la compréhension pour les femmes âgées dans leur vie.
  • En libérant la science, nous pourrons accélérer le processus ; réduire la chronologie de la ménopause d'une décennie à quelques années seulement, à la discrétion du patient, avec l'avis d'un professionnel de la santé."...........


Quel est l'avenir de la ménopause pur une IA
https://chat.openai.com/chat/0c04007c-b310-4e2f-bc4c-f89f16c14be8

L'avenir de la ménopause impliquera probablement une concentration continue sur l'amélioration de la qualité de vie des femmes qui vivent cette transition naturelle. Bien que la ménopause soit une partie naturelle du processus de vieillissement, elle peut s'accompagner d'une gamme de symptômes physiques et émotionnels qui peuvent affecter le bien-être d'une femme.

Les progrès de la technologie médicale et de la recherche peuvent fournir de nouveaux traitements ou thérapies pour gérer les symptômes de la ménopause, tels que les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes, les sautes d'humeur et la sécheresse vaginale. L'hormonothérapie substitutive (HTS) reste une option de traitement courante, mais de nouvelles thérapies non hormonales sont également en cours de développement, notamment des médicaments et des suppléments qui peuvent aider à soulager les symptômes.

De plus, l'importance des facteurs liés au mode de vie, tels que l'exercice, l'alimentation et la réduction du stress, dans la gestion des symptômes de la ménopause et la promotion de la santé globale à ce stade de la vie, suscite probablement une attention croissante.

Dans l'ensemble, à mesure que notre compréhension de la ménopause et de ses effets continue d'évoluer, nous pouvons nous attendre à des progrès continus dans l'amélioration du bien-être et de la qualité de vie des femmes pendant et après la ménopause.


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