"L’éducation doit être pensée en relation avec le monde humain. Il faut éduquer l’individu sur le progrès, son encadrement et son appréhension, il serait alors vu comme élévation de l’humanité." H. Arendt, La crise de la culture, 1961
"La science ne vise pas seulement à satisfaire la curiosité humaine, elle vise à préparer et à améliorer l’action de l’Homme." Descartes
"La technique et ses progrès est une illustration de l’intelligence humaine. Si l’Homme a une main, c’est parce qu’il est intelligent et à même de s’en servir, c’est un instrument d’instrument. Les progrès techniques sont une preuve de la supériorité de l’espèce humaine : l’habileté instrumentale les distingue des animaux. " Aristote
Michael Joubert, Benjamin Bouillet, Gaëtan Prevost, Bruno Vermesse, Helen Mosnier-Pudar, Jean-François Thébaut, Jean-Pierre Riveline, Noëlle Davoust, Bruno Guerci, Laurent Meyer,
Prise de position d’un groupe d’experts – utilisation de la mesure en continue du glucose chez les patients vivant avec un diabète de type 2 en France,
Médecine des Maladies Métaboliques,
2025,ISSN 1957-2557,
https://doi.org/10.1016/j.mmm.2025.04.002.
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1957255725000987?ref=pdf_download&fr=RR-2&rr=93fbe9510bda13d3
Contexte
Problématique
Méthode
Principaux résultats
Conclusion/ouverture

Processus de consensus

Avis généraux.
Objectif(s) de la mise en place d'une MCG – Donner une réalité au patient de sa maladie : faciliter la prise de conscience pour que la personne vivante avec le diabète de type 2 perçoive la nécessité de prendre en charge sa maladie et convenir avec lui de ce qu'est, pour lui, la cible de glycémie à atteindre – Permettre au patient d'analyser ses résultats : renforcer la posture d'acteur du patient dans le traitement de sa maladie et objectiver les effets de son traitement, de ses comportements (alimentaire et d'activité physique) et de ses autres maladies potentielles, sur son diabète et sa glycémie |
UN |
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Définition des objectifs personnalisés La surveillance par mesure continue du glucose (MCG) est utile et bénéfique pour les patients DT2, mais une approche personnalisée est indispensable pour optimiser son utilisation au regard de son coût financier. Les décisions de mise sous un système de MCG doivent s'appuyer sur une évaluation individuelle, incluant des objectifs personnalisés relatifs : – au contrôle glycémique (taux de HbA1c, fréquences et intensité des hypoglycémies et hyperglycémies) ; – aux modifications thérapeutiques du mode de vie (difficultés à maintenir un équilibre et compréhension des choix alimentaires/activité physique) ; – à la qualité de vie du patient (appuyée sur la tolérance au capteur et de fait sur l'observance et la persistance à l'utilisation du système) Les objectifs thérapeutiques fixés devraient se baser sur les recommandations de prise en charge actuelles du patient DT2 de la SFD et tenir compte du profil du patient |
UN |
Prescripteur La mise en place d'une MCG peut se faire directement par le diabétologue ou bien par le médecin généraliste, s'il dispose du temps nécessaire pour expliquer le dispositif ou d'une équipe de soins primaires formée à l'interprétation des résultats (collaboration avec pharmaciens et infirmières) |
A1 |
Type de MCG et durée de port Une utilisation ponctuelle d'un système de MCG (en « one-shot ») a été jugée utile pour toute personne vivante avec un DT2, peu importe l'atteinte des objectifs glycémiques dans un objectif de prise de conscience et d'appropriation de la maladie. Cette utilisation devrait être réalisée le plus tôt possible dans l'histoire de la pathologie où les bénéfices éducatifs seront les plus forts. Une deuxième utilisation ponctuelle à distance (par exemple à 6 ou 12 mois) pourrait être envisagée pour une réévaluation ou comme rappel et juger de l'appropriation de la maladie par le patient. |
A1 |
Coordination et parcours de soin Le bilan des consultations devrait être résumé dans un courrier type commentant les variations glycémiques, basé sur les normes internationales de rendus de résultats TIR, TBR, TAR, GMI et CV, au regard de l'activité physique et de l'alimentation du patient et explicitant clairement les mesures à prendre pour la suite. Ce courrier pourrait également comporter un encadré standardisé résumant les points clés des recommandations de suivi biologique des patients DT2 afin de faciliter la montée en compétences des médecins généralistes. |
B1 |
Consultation(s) de suivi et mesures biologiques Le rythme des consultations de suivi devrait être adapté au profil du patient tout en suivant les recommandations actuelles. Le dosage de l'hémoglobine glyquée (HbA1c) devrait être réalisé 3 à 4 fois par an, conformément aux recommandations de prise en charge actuelles, avec la possibilité de réduire la fréquence de ce dosage chez les patients équipés de capteurs de glucose et dont les critères de MCG de suivi sont satisfaisants. Les autres dosages biologiques usuels, pour l'évaluation du risque cardiovasculaire et des complications dégénératives, continuent de s'appliquer selon les recommandations de prise en charge actuelles |
A1 |
Exigences et pré-requis pour la mise en place d'une MCG La mise en place d'une MCG devrait être accompagnée par : – des recommandations alimentaires et sur la bonne prise des traitements ; – un journal alimentaire complété par le patient ; – un relevé d'activité physique complété par le patient ; – la consignation des éléments cliniques dont les pathologies intercurrentes et les modifications de traitements ; – la consignation des prises de traitements pour le diabète (type, horaire, dose) ; – une information claire et précise au patient les bonnes pratiques pour expédier ces informations ; – une ordonnance d'activité physique |
Avis relatif à la population sans traitement pharmacologique.
Définition de la population Tous patients DT2 déterminés, sous aucun traitement pharmacologique et dont les objectifs personnalisés ne sont pas atteints et en accord avec les attentes du patient |
UN |
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Objectif(s) de la mise en place d'une MCG – Retarder, grâce à une meilleure compréhension de l'impact des bons comportements de santé sur le contrôle métabolique, la mise en place d'un traitement pharmacologique – Aide à la décision thérapeutique pour l'introduction d'un traitement pharmacologique |
UN |
Type de MCG et durée de port La mise en place d'une MCG devrait être intermittente d'une durée de 1 à 2 semaines et pourrait être répétée à 2 ou 3 reprises chaque année. Le choix de la durée exacte sera fait à l'appréciation du profil du patient par le médecin pour s'adapter aux rythmes de vie différents de chaque patient. Le renouvellement d'une période de MCG peut être proposé en cas d'objectifs glycémiques non atteints, de détérioration de l'équilibre glycémique ou d'une situation à risque de déséquilibre glycémique (ex. : corticothérapie par voie générale) |
A1 |
Coordination et parcours de soin La coordination du parcours de soin revient au médecin généraliste avec l'appui des différents acteurs de la chaîne de soin (infirmier, infirmier en pratique avancée, enseignant en activité physique adaptée, pharmacien, diététicien et diabétologue) |
A2 |
Consultation(s) de suivi et mesures biologiques Se référer à l'avis général |
A1 |
Exigences et pré-requis pour la mise en place d'une MCG Par-delà, l'interprétation des courbes journalières (repas, activité physique, écarts…) déjà abordée lors d'une prescription de MCG en « one-shot », l'information du patient lors de la mise en place d'une MCG devrait inclure une explication de comment interpréter les paramètres glycémiques utiles à la compréhension de l'évolution de sa pathologie, notamment GMI (ou HbA1C), TIR (ou « temps dans la cible »), TBR (ou « temps en hypoglycémie »), et les objectifs associés |
C1 |
Avis relatif à la population avec un traitement pharmacologique hors insuline.
Définition de la population Tous patients DT2 définis, traités pharmacologiquement hors insuline et dont les objectifs personnalisés ne sont pas atteints et en accord avec les attentes du patient |
UN |
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Objectif(s) de la mise en place d'une MCG – Retarder l'intensification du traitement pharmacologique – Aide à la décision thérapeutique pour adapter les doses du traitement pharmacologique et/ou modifier les associations thérapeutiques – Retarder l'intensification du traitement pharmacologique – Aide à la décision thérapeutique pour l'introduction d'une insulinothérapie – Dépister les hypoglycémies pour les patients traités par sulfamide ou glinide |
UN |
Type de MCG et durée de port La mise en place d'une MCG devrait être intermittente d'une durée limitée dans un premier temps pour réévaluer le traitement du patient. Par la suite, la prescription de l'autosurveillance glycémique ou de la poursuite d'une MCG devrait être conditionnée à l'interprétation des résultats de la MCG et à l'implication et au comportement du patient avec le système. Les suites possibles de cette période sous MCG sont : – un renouvellement d'un suivi par une MCG intermittente ; – une prescription d'une MCG thérapeutique permanente ; – une autosurveillance glycémique ; – un arrêt de la surveillance Les modalités seront adaptées aux circonstances de chaque patient et, pour la prescription d'une MCG thérapeutique permanente ou d'autosurveillance glycémique, doivent s'inscrire dans le cadre réglementaire actuel |
A2 |
Coordination et parcours de soin La coordination du parcours de soin revient au médecin généraliste avec l'appui des différents acteurs de la chaîne de soin (infirmier, infirmier en pratique avancée, enseignant en activité physique adaptée, pharmacien, diététicien et diabétologue) |
A1 |
Consultation(s) de suivi et mesures biologiques Lors des consultations de suivi, le profil glycémique des patients devrait être analysé avec les paramètres et les objectifs préconisés par la SFD et HAS et personnalisés à chaque patient. |
A1 |
Exigences et pré-requis pour la mise en place d'une MCG Par-delà, l'interprétation des courbes journalières (repas, activité physique, écarts…) déjà abordée lors d'une prescription d'une MCG en « one-shot », l'information du patient lors de la mise en place d'une MCG devrait inclure une explication de commentaire interpréter les paramètres glycémiques utiles à la compréhension de l'évolution de sa pathologie, notamment GMI (ou HbA1C), TIR (ou « temps dans la cible »), TBR (ou « temps en hypoglycémie »), et les objectifs associés |
Avis relatif à la population sous insulinothérapie.
Définition de la population Tous patients DT2 déterminés, sous insulinothérapie intensifiée ou non intensifiée |
UN |
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Objectif(s) de la mise en place d'une MCG – Dépister les hypoglycémies et les hyperglycémies (fréquence des épisodes, temps passé en hypoglycémie et hyperglycémie) – Aider à la titration de l'insuline basale et des schémas plus complexes. – Aider au choix de l'insuline basale et/ou prandiale (bolus) et confirmation de l'efficacité du choix thérapeutique – Aider à la décision thérapeutique pour l'intensification de l'insulinothérapie (par ex., passage sous pompe) ou une désintensification – Proposer une alternative continue à l'autosurveillance glycémique afin d'améliorer la qualité de vie et l'équilibre glycémique |
UN |
Type de MCG et durée de port La mise en place d'une MCG devrait être permanente |
B2 |
Coordination et parcours de soin DT2 sous insulinothérapie non intensifiée : la coordination du parcours de soin revient au médecin généraliste avec l'appui des différents acteurs de la chaîne de soin (infirmier, infirmier en pratique avancée, enseignant en activité physique adaptée, pharmacien, diététicien et diabétologue) DT2 sous insulinothérapie intensifiée : la coordination du parcours de soin revient au diabétologue avec l'appui d'une équipe d'ETP, s'il en dispose, et des différents acteurs de la chaîne de soin (infirmier, infirmier en pratique avancée, enseignant en activité physique adaptée, pharmacien, diététicien, médecin généraliste) |
B2 |
Consultation(s) de suivi et mesures biologiques Le médecin prescripteur devrait réévaluer l'utilité d'une MCG en continu, ou d'un besoin d'ETP renforcé, notamment en cas de mésusage. |
A2 |
Exigences et pré-requis pour la mise en place d'une MCG La mise en place d'une MCG permanente devrait être accompagnée d'un parcours d'ETP en plusieurs étapes temporellement distinctes : (1) une consultation pour que le patient puisse se rendre compte de l'utilité du dispositif, (2) une consultation pour la première pose et l'explication du fonctionnement (mise en place du dispositif, réglage des alertes, recyclage des capteurs) e (3) une consultation, après une période d'essai de 1 à 3 mois, pour voir si le patient s'en sert efficacement et convenablement |
Avis relatif à la population âgée en bonne santé, vivante avec un DT2.
Définition de la population
Les personnes DT2 âgées en « bonne santé » qui maintiennent une autonomie suffisante fonctionnelle pour accomplir les activités quotidiennes sans aide ou avec un soutien minimal |
UN |
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Type de MCG et durée de port La mise en place d'une MCG devrait être similaire aux populations plus jeunes (cas général). Toutefois, l'accompagnement et l'éducation thérapeutique doivent être adaptés à cette population, avec par exemple des entretiens plus longs ou l'implication d'un aidant. |
Définition de la population
Les patients DT2 âges « fragiles » selon la définition de la HAS qui vivent le plus souvent à leur domicile et qui nécessairement d'une prise en charge diversifiée impliquant les aidants, infirmières libérales, conjoints, aides à domicile, etc. |
UN |
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Objectif(s) de la mise en place d'une MCG
Prévenir la survenue des hypoglycémies et dépister d'éventuelles hypoglycémies |
UN |
Type de MCG et durée de port
La mise en place d'une MCG devrait être intermittente ou permanente en fonction du traitement, du profil de risque hypoglycémique et des objectifs personnalisés du patient (se référant aux avis de population générale) |
A2 |
Coordination et parcours de soin
La coordination du parcours de soin revient au médecin généraliste avec l'appui des différents acteurs de la chaîne de soins (infirmier, pharmacien, diététicien, gériatre et diabétologue) formés à l'interprétation des résultats de MCG afin de permettre une surveillance attentive et une adaptation du traitement en raison de la fragilité des patients |
A2 |
Consultation(s) de suivi et biologique
Les métriques de suivi devraient inclure le temps passé en hypoglycémie et en hyperglycémie (l'atteinte des objectifs TIR n'étant pas prioritaire). Plus généralement, lors des consultations de suivi, le profil glycémique des patients devrait être analysé avec les paramètres et les objectifs préconisés par la SFD et HAS pour cette population, et personnalisés à chaque patient. |
A2 |
Exigences et pré-requis pour la mise en place d'une MCG Le contenu et la durée des séances d'ETP doivent être adaptés au niveau d'autonomie et aux capacités du patient. Les patients et leurs aidants (soignants et proches) devraient maîtriser l'utilisation des systèmes de MCG, et particulièrement la programmation des alarmes pour l'hypoglycémie et l'hyperglycémie. Il est essentiel que les soignants soient formés pour interpréter les données issues des systèmes de MCG afin de prendre les décisions adaptées en fonction des situations cliniques rencontrées (adaptation du traitement, gestion de complications aiguës) |
Avis relatif à la population âgée et dépendante, vivante avec un DT2.
Définition de la population
Les patients DT2 âges « dépendants » selon la définition de la HAS et dont les objectifs personnalisés ne sont pas atteints |
UN |
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Objectif(s) de la mise en place d'une MCG
L'objectif principal de la mise en place d'une MCG est de prévenir la survenue des hypoglycémies et de dépister d'éventuelles hypoglycémies |
UN |
Type de MCG et durée de port
La mise en place d'une MCG peut être intermittente ou permanente, selon le traitement, le profil de risque hypoglycémique et les objectifs personnalisés du patient (se référant aux avis de population générale). Les patients déjà équipés d'une MCG à leur entrée dans l'établissement devraient continuer à l'utiliser |
A2 |
Coordination et parcours de soin
La coordination du parcours de soin revient au médecin généraliste en collaboration avec le médecin coordinateur de l'établissement et avec l'appui des différents acteurs de la chaîne de soins (infirmier, pharmacien, diététicien, gériatre et diabétologue) formés à l'interprétation des résultats de MCG afin de permettre une surveillance attentive et une adaptation du traitement en raison de la fragilité des patients |
A2 |
Consultation(s) de suivi et biologique
Les métriques de suivi devraient inclure le temps passé en hypoglycémie et en hyperglycémie (l'atteinte des objectifs TIR n'étant pas prioritaire). Plus généralement, lors des consultations de suivi, le profil glycémique des patients devrait être analysé avec les paramètres et les objectifs préconisés par la SFD et HAS pour cette population, et personnalisés à chaque patient. |
A2 |
Exigences et pré-requis pour la mise en place d'une MCG Le contenu et la durée des séances d'ETP doivent être adaptés au niveau d'autonomie et aux capacités du patient. Les patients et leurs aidants (soignants et proches) devraient maîtriser l'utilisation des systèmes de MCG, et particulièrement la programmation des alarmes pour l'hypoglycémie et l'hyperglycémie. Il est essentiel que les soignants soient formés pour interpréter les données issues du MCG afin de prendre les décisions adaptées en fonction des situations cliniques rencontrées (adaptation du traitement, gestion des complications aiguës). |
Population hospitalisée.
Définition de la population
La mise en place d'une MCG a été reconnue comme pertinente pour tous les patients DT2 testés, qu'ils utilisent déjà ou non une MCG, hospitalisés : – dans un service autre que diabétologie ou réanimation et hors hôpital de jour sauf pour chimiothérapie et bolus corticoïde ; – pour lesquels l'équilibre glycémique est difficile à évaluer ou n'atteint pas leurs objectifs glycémiques ou présentant un diabète déséquilibré ; – avec une pathologie intercurrente, une comorbidité ou un traitement impactant le diabète ; – sous nutrition entérale ou parentérale ; – en vue d'une opération digestive ; – en service de cancérologie et si déséquilibre glycémique ; – suite à un événement cardiovasculaire (preuve faible ; littérature insuffisante) ; – nécessitant une technique d'épuration extra-rénale |
UN |
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Objectif(s) de la mise en place d'une MCG
– Évaluer le risque hypo- et hyperglycémique – Visualiser les profils de glucose afin de proposer une adaptation thérapeutique personnalisée |
UN |
Type de MCG et durée de port
La mise en place d'une MCG devrait être permanente pendant toute la période d'hospitalisation et poursuivie pendant les périodes inter-hospitalisation, si l'équipe diabétologique estime que l'équilibre glycémique risque d'être instable lors de ces périodes |
B2 |
Prescripteur
La mise en place d'une MCG devrait être permanente pendant toute la période d'hospitalisation et poursuivie pendant les périodes inter-hospitalisations, si l'équipe diabétologique estime que l'équilibre glycémique risque d'être instable lors de ces périodes |
A2 |
Consultation(s) de suivi et mesures biologiques
La mise en place d'une MCG devrait être réservée à un médecin spécialiste, à une équipe mobile diabétologique, une infirmière en pratique avancée ou spécialisée en diabétologie |
C2 |
Coordination et parcours de soin La mise en place d'une MCG nécessite une connaissance approfondie du système et un accompagnement spécialisé en diabétologie. Cela devrait être un prérequis pour les établissements hospitaliers, qui devraient disposer de personnels formés dans chaque service ou d'une structure transversale, telle que des unités mobiles, pouvant intervenir au cas par cas. La formation des soignants comprend un protocole spécifique pour épister et éviter les hypoglycémies, ainsi qu'un protocole de gestion de l'hyperglycémie avec ou sans cétonémie, et une formation sur les discordances entre la glycémie capillaire (GC) et la mesure continue de la glycémie (MCG), avec une tolérance de 20/20 ; si la différence dépasse cette tolérance, la glycémie capillaire (GC) doit être privilégiée |
Avis relatif aux patientes vivantes avec un DT2 en préparation d'une grossesse ou déjà enceinte
Définition de la population
Toutes patientes DT2 déterminées, enceintes ou en préparation d'une grossesse |
UN |
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Objectif(s) de la mise en place d'une MCG
– Maintenir une glycémie stable : éviter les épisodes d'hyperglycémie et d'hypoglycémie pour prévenir les complications – Minimiser les risques pour le fœtus : prévenir les malformations congénitales, la macrosomie, et d'autres complications périnatales – Assurer le bien-être maternel : gérer les complications liées au diabète et à la grossesse |
UN |
Prescripteur
Il devrait être vivement conseillé de référer toutes les patientes DT2 en projet de grossesse ou déjà enceinte, vers un diabétologue et un gynécologue spécialisé dans la prise en charge de patientes diabétiques |
A2 |
Type de MCG et durée de port L'arrêt de l'utilisation d'une MCG après l'accouchement devrait être une décision partagée entre la patiente et son diabétologue |
A2 |
Consultation(s) de suivi et mesures biologiques
Un suivi au moins mensuel auprès d'un diabétologue est requis pour toutes les patients. La fréquence des consultations doit être augmentée en cas d'équilibre glycémique insuffisant, avec un suivi rapproché adapté pour atteindre les objectifs stricts d'équilibre glycémique |
B1 |
Coordination et parcours de soin
La coordination du parcours de soin revient au diabétologue et des différents acteurs de la chaîne de soin (sage-femme, obstétricien, infirmier, pharmacien, diététicien). Le professionnel de santé en charge du suivi de la grossesse devrait partager les objectifs individualisés de la patiente afin de permettre une surveillance étroite de l'ensemble des acteurs de la chaîne de soins. |
A2 |
Exigences et pré-requis pour la mise en place d'une MCG Les femmes enceintes et leur entourage devraient recevoir une formation adéquate sur l'utilisation du système de MCG, y compris la lecture des données, la réponse aux alarmes et l'adaptation du traitement |
Conclusion

Au début de la maladie, l'utilisation ponctuelle d'un système de MCG a été jugée bénéfique pour toutes les personnes vivantes avec un DT2, afin de favoriser la prise de conscience et l'appropriation de la maladie.
Pour les patients vivants avec un DT2 sans traitement pharmacologique ou avec traitement pharmacologique sans insuline, le MCG devrait être utilisé de manière intermittente, sur des périodes de 1 à 2 semaines, et renouvelées 2 à 3 fois par an. Alors que pour les patients traités par insulinothérapie, les experts se sont positionnés en faveur d'une utilisation permanente de la MCG.
Pour les personnes âgées vivantes avec un DT2 et considérées en « bonne santé », la mise en place d'une MCG devrait être similaire à celle des populations plus jeunes. Pour celles « fragiles » ou « dépendantes », l'utilisation systématique de la MCG est recommandée pour permettre un ajustement optimal des traitements par l'équipe soignante.
Pour toute personne hospitalisée et vivante avec un DT2, la mise en place d'une MCG pendant toute la période d'hospitalisation a été jugée utile pour évaluer les risques hypoglycémiques et hyperglycémiques.
La MCG devrait être fortement recommandée pour toutes les femmes vivantes avec un DT2, en prévision d'une grossesse ou enceintes.
SYNTHESE
Ce document présente un avis d'experts français sur l'utilisation de la mesure continue du glucose (MCG) chez les patients atteints de diabète de type 2 (DT2). Un groupe pluridisciplinaire a examiné les preuves existantes et l'expérience clinique pour définir des recommandations personnalisées pour différents profils de patients DT2. Ils soulignent les avantages de la MCG pour l'éducation des patients, l'amélioration du contrôle glycémique et la prévention des complications, tout en reconnaissant la nécessité d'adapter l'utilisation à la situation individuelle. Les recommandations portent sur l'utilisation ponctuelle, intermittente ou permanente de la MCG, en fonction du traitement, de l'âge, du niveau de dépendance et de situations spécifiques comme la grossesse ou l'hospitalisation, et mettent l'accent sur la formation des patients et des soignants pour optimiser les bénéfices de cette technologie. (NotebooKLM)-
Commentaire
Etant médecin et diabétique de type 2 avec 1 inj d'Insuline / jour je suis "équipé" depuis 3 ans. Le suivi continu de la glycémie a transformé ma perception du diabète. La mesure continue du glucose c'est vivre son diabète en temps réel. C'est ainsi que l'on peut mieux contrôler son alimentation et ses activités. Ce type de suivi devrait être la règle pour TOUS LES DIABETIQUES sans aucune restriction. De plus on voit de plus en plus de capteur en piscine, à la mer l'été, les diabétiques franchissent le pas , le diabète maladie maudite est devenue respectable au point de le montrer. Il s'agit là d'une conséquence psychologique majeur. Les ponctions digitales ne sont plus qu'un mauvais souvenir. L'éducation du diabétique reste indispensable mais elle est mieux comprise avec cette mesure en continu de la glycémie. On sait maintenant qu'on attribué à tord des hypo ou des hyperglycémies en cas de malaise, chez le diabétique tout le ressenti n'est pas forcément la cause du diabète. Anticipons l'avenir avec une IA qui prédirait pour chaque patient diabétique s'il est sur le bon chemin ou dans l'erreur en précisant instantanément les modifications et les comportements à modifier.
Il faut plébisciter les capteurs pour tous les diabétiques !
Copyright : Dr Jean Pierre Laroche/2025