A quel score se vouer ?


“La multiplicité des lois flatte dans les législateurs deux penchants naturels, le besoin d'agir et le plaisir de se croire nécessaires.” Benjamin Constant

“Le bon sens ne calcule pas, ni n'ordonne, mais pense l'invisible.”  Jean-Luc Marion

GB John Mancini, Arnold Ryomoto, Eunice Yeoh, Liam R Brunham, Robert A Hegele, Recommandations pour la gestion des statines en prévention primaire : disparités entre les scores de risque internationaux, European Heart Journal , 2023 ;, ehad539, https://doi.org/10.1093 /eurheartj/ehad539
https://academic.oup.com/eurheartj/advance-article/doi/10.1093/eurheartj/ehad539/7252528
Article libre d'accés
 

Contexte et objectifs

Les recommandations sur les statines en prévention primaire dépendent d’algorithmes de risque. De plus, avec un risque intermédiaire, des facteurs augmentant ou réduisant le risque sont préconisés pour faciliter la prise de décision. Le but de cette étude était de comparer les algorithmes utilisés en Amérique du Nord et en Europe pour l'identification des patients justifiant l'utilisation d'une statine ou la prise en compte d'agents augmentant ou réduisant le risque.
 
Méthodes

Une population simulée ( n = 7 680) égale en hommes et femmes, avec/sans tabac, âgés de 45 à 70 ans, cholestérol total 3,5 à 7,0 mmol/L, cholestérol à lipoprotéines de haute densité 0,6 à 2,2 mmol/L et tension artérielle systolique 100 à 170 mmHg, a été évaluée. Les risques élevés, intermédiaires et faibles ont été déterminés à l'aide du score de risque de Framingham (FRS), de l'équation de cohorte groupée (PCE), de quatre versions de l'évaluation systématique du risque coronarien 2 (SCORE2) et de l'algorithme de l'étude multi-ethnique de l'athérosclérose (MESA) (0 –1000 unités Agatston).
 
Résultats

La concordance pour les trois niveaux de risque variait de 19 % à 85 %. Les deux sexes peuvent être considérés comme présentant un risque faible, intermédiaire ou élevé selon l’algorithme appliqué, même avec le même fardeau de facteurs de risque. Seul SCORE2 (versions à risque élevé et à risque très élevé) a identifié des proportions égales d'hommes et de femmes à risque élevé. Hors MESA, la proportion à risque modéré était de 25 % (SCORE2, région à risque très élevé), 32 % (FRS), 39 % (PCE) et 45 % (SCORE2, région à faible risque).
 
Conclusion

Les algorithmes de risque diffèrent considérablement dans leur estimation du risque, leurs recommandations pour le traitement par statine et l'utilisation de tests auxiliaires, même chez des patients identiques. Ces résultats mettent en évidence les limites des approches basées sur le risque actuellement utilisées pour aborder le risque spécifique aux lipides en prévention primaire.


Une population simulée a été créée pour comparer la stratification du risque des hommes et des femmes ainsi que des fumeurs et des non-fumeurs sur l'ensemble du spectre d'âge, de la pression artérielle systolique, du cholestérol total (TC) et du cholestérol des lipoprotéines de haute densité (HDL-C) reflétant les plages complètes appropriées pour l'application du Framingham Risk Score (FRS), de l'équation de cohorte poolée (PCE) et des versions spécifiques à la région de l'évaluation systématique du risque coronarien 2 (SCORE2).

EDITORIAL
 
Lisa Pennells, Stephen Kaptoge, Emanuele Di Angelantonio, Adaptation des modèles de prédiction du risque cardiovasculaire à différentes populations : nécessité d'un recalibrage, European Heart Journal , 2023 ;, ehad748, https://doi.org/10.1093/eurheartj/ehad748


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Chevauchement par paires chez les individus classés à haut risque selon quatre algorithmes différents de risque de MCV, avant et après recalibrage. Le chiffre provient d'un article de l'EHJ précédemment publié qui comparait les performances de quatre scores de risque à l'aide des données de 86 études de cohorte impliquées dans la collaboration sur les facteurs de risque émergents. 1 FRS, score de risque de Framingham ; SCORE, modèles de risque d’évaluation systématique du risque coronarien (SCORE) ; PCE, équations de cohortes regroupées ; RRS, score de risque de Reynolds.

Un facteur à prendre en compte est que les pays diffèrent en termes d’infrastructures et de financements disponibles pour évaluer et traiter les personnes présentant un risque élevé de maladies cardiovasculaires, et qu’aucun seuil de risque n’est universellement applicable. Des décisions et recommandations spécifiques à chaque pays concernant les stratégies de dépistage et les seuils de traitement sont donc nécessaires. Ceux-ci doivent refléter le niveau de risque dans la population et la proportion probable de personnes à qui un traitement pourrait être recommandé. En outre, la décision de lancer des interventions reste également une question de considération individuelle et de prise de décision partagée. Par conséquent, il faut s’attendre à des variations dans les recommandations  selon les populations, et la comparaison des différentes approches recommandées par les lignes directrices dans un seul ensemble de données provenant d’une seule population peut ne pas être particulièrement pertinente.

Commentaire

Prevention Primaire CV = multiplicité des scores de RCV + multiplicité des recommandations + multiplicité des systémes de santé + diversité de l'être humain, résultat , c'est le nombre π (la constante Archimède) du risque CV primaire !  Dance cette équatio, les biais font la une, biais en tout genre !!!!!!

Suivez le mode d'emploi d'IKEA

IKKEEAA
 
https://www.france-mineraux.fr/geometrie-sacree/pi/#:~:text=Le%20nombre%20%CF%80%2C%20parfois%20appel%C3%A9,au%20carr%C3%A9%20de%20son%20rayon.

Plus sérieusement l'évaluation de la prévention prmaire CV, repose sur un examen clinique attentif, sur le listing exhaustif des FDRCV, sur les habitudes de vie du patie,; sur les atcds familiauxau 1° degré, sur l'utilisation d'un score choisi par le médecin (utilisation toujours du même score), pas des examens complémentaires si nécessaires qui peubent stratifier ce risque (score calcique périphérique, voire CAC), le dosage de la Lp(a)  afin de prescrire ou non une statine mais surtout avant , de corriger les FDRCV et de comprendre ce que veut le patient et ce qu'il est prêt à faire pour sa santé.

Trop de scores en général, trop de recommandations qui ne sont pas toujours d'accord entre elles, rend l'exercice de la médecine quelquefois hasardeuse voir difficile . Mais c'est ainsi la médecine "minute"  est une faute médicale, la consulation doit durer au minimum 20 mn.

Dans cette histoire le BON SENS CLINIQUE doit rester la base de la réflexion médicale,le patient devant rester au centre de nos préoccupations, tout en sachant que chaque patient a son histoire médicale qui lui est propre.
 
Une fois de plus le colloque singulier reste le point d'encrage de la décision médicale.