Anévrisme et ASPIRINE

 
 
 
“Le bon sens est en politique ce que l'aspirine est au corps humain. Si ça ne fait pas de mal, ça ne fait pas de bien.” Jacques Mailhot
 
 
ARTICLE 1 : 

Mohammadmoradi S, Heier K, Driehaus ER, Alfar HR, Tyagi S, McQuerry K, Whiteheart SW. Impact of aspirin therapy on progression of thoracic and abdominal aortic aneurysms.

Impact du traitement par aspirine sur la progression des anévrismes de l'aorte thoracique et abdominale

Atherosclerosis. 2025 Aug;407:119224. doi: 10.1016/j.atherosclerosis.2025.119224. Epub 2025 May 5. PMID: 4036867
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/40368671/

 

Contexte et objectifs 

Les anévrismes de l’aorte, notamment abdominaux (AAA) et thoraciques (ATA), posent des défis majeurs en raison de leur risque de rupture et de leur physiopathologie complexe. Bien que l’aspirine ait été proposée pour gérer la progression de l’anévrisme, les preuves restent limitées. Cette étude rétrospective monocentrique a utilisé des méthodes basées sur l’IA pour examiner l’association entre l’aspirine et la croissance de l’anévrisme.

Méthodes 

L’étude, menée à l’université du Kentucky Healthcare, a utilisé des données de dossiers médicaux électroniques anonymisés de 2010 à 2023. Pour évaluer l’évolution de la numération plaquettaire, la cohorte 1 comprenait des patients atteints d’AAA ou d’ATA et des témoins sains appariés. Pour évaluer le diamètre aortique, la cohorte 2 comprenait des patients atteints d’AAA ou d’ATA ayant subi au moins deux examens d’imagerie. L’extraction des diamètres aortiques a utilisé un algorithme avancé de traitement du langage naturel (TLN) basé sur l’IA pour identifier et extraire les chaînes de texte pertinentes liées aux dimensions aortiques. Des analyses de régression linéaire ajustées multivariables ont évalué l’impact de l’aspirine sur la progression de l’anévrisme.

Résultats

La cohorte 1 comprenait 11 538 participants : 5 774 témoins, 3 439 atteints d’AAA et 2 325 atteints d’AAT. La numération plaquettaire était significativement plus faible chez les patients atteints d’anévrismes aortiques que chez les témoins, bien qu’ils n’aient pas été considérés comme thrombopéniques.

La cohorte 2 comprenait 302 patients atteints d’AAA et 141 patients atteints d’AAT. Une analyse de sous-groupe a révélé que l’utilisation d’aspirine était associée à une progression accrue de l’AAA chez les femmes présentant de petits anévrismes (< 50 mm). De plus, le traitement par aspirine n’a montré aucun impact significatif sur la variation annualisée du diamètre de l’anévrisme pour les AAT ou pour les hommes atteints d’AAA.

aaa s2

 

aaa s1

 

 

Conclusions : Nos résultats suggèrent que l’efficacité de l’aspirine varie selon le sexe et potentiellement la taille de l’anévrisme, soulignant la nécessité de recherches supplémentaires pour affiner les directives de traitement antiplaquettaire pour les anévrismes aortiques.

ARTICLE 2

Caligiuri G. 'Mind the (Gender) Gap': Aspirin's paradoxical acceleration of aneurysm growth in women.

« Attention à l'écart (de genre) » : l'accélération paradoxale de la croissance des anévrismes chez les femmes due à l'aspirine

Atherosclerosis. 2025 Aug;407:120230. doi: 10.1016/j.atherosclerosis.2025.120230. Epub 2025 May 24. PMID: 40447507.
https://www.atherosclerosis-journal.com/article/S0021-9150(25)01128-1/abstract

Résumé de l’article

L’article de Caligiuri attire l’attention sur un phénomène inattendu concernant l’utilisation de l’aspirine dans la prise en charge des anévrismes artériels, notamment sur les différences de réponse selon le genre. Alors que l’aspirine est couramment prescrite pour ses effets anti-inflammatoires et anti-thrombotiques, de récentes observations indiquent qu’elle pourrait paradoxalement accélérer la croissance des anévrismes… mais spécifiquement chez les femmes.

Analyse détaillée

1. Mise en contexte

L’aspirine est traditionnellement considérée comme un traitement protecteur pour les patients présentant des maladies cardiovasculaires, avec ceux à risque d’anévrisme de l’aorte abdominale ou cérébrale. Son effet bénéfique général est bien documenté chez les hommes et les femmes. Cependant, peu d'études se sont penchées sur des effets négatifs spécifiques selon le genre.

2. Points-clés de l’article

  • Découverte clé : l'étude met en évidence que, chez les femmes, la prise d’aspirine serait associée à une accélération de la croissance des anévrismes, contrairement aux attentes.

  • Paradoxe de l'aspirine : paradoxalement, ce médicament censé freiner l’inflammation vasculaire et prévenir des complications augmenterait, dans certains cas, le risque de progression des anévrismes uniquement chez les femmes.

  • Écart de genre : l'auteur insiste sur la nécessité de considérer le genre dans la prescription médicale, car la physiopathologie des maladies vasculaires peut différer de manière significative entre hommes et femmes.

3. Hypothèses physiopathologiques

L’article évoque plusieurs pistes pour expliquer ce phénomène :

  • Différences hormonales : les effets des œstrogènes et d’autres hormones féminines pourraient interagir avec l’action de l’aspirine sur la paroi vasculaire.

  • Expression génique différente : certains gènes liés à l’inflammation ou à la guérison vasculaire pourraient être régulés différemment chez les femmes.

  • Approche pharmacologique : le métabolisme de l’aspirine diffère potentiellement selon le sexe, entraînant des concentrations variables ou des effets inattendus.

4. Impact clinique et recommandations

  • Médecine personnalisée : l'article souligne l’importance d’adapter les traitements selon le sexe du patient.

  • Prudence dans la prescription : pour les femmes présentant un anévrisme, la prescription d’aspirine devrait être réévaluée, et une surveillance accrue de la taille de l’anévrisme est recommandée.

  • Appel à la recherche : L’auteur encourage de nouvelles études spécifiques sur les effets des traitements selon le genre.

Conclusion

Cet article met en lumière l’importance de tenir compte le genre dans la gestion médicale des patients, en particulier dans la prévention et le traitement des maladies vasculaires. Les résultats soulignent que l’aspirine, bien que bénéfique pour la plupart, pourrait présenter des risques inattendus chez certaines populations, notamment les femmes atteintes d’anévrisme. Cela plaide pour une approche plus personnalisée, et pour que la recherche biomédicale intègre systématiquement l’analyse par genre.

SYNTHÈSE (NotebooKLM) 

Ces sources décrivent la recherche sur les anévrismes aortiques, en se concentrant sur l'aspirine comme intervention potentielle. Elles examinent les différences entre les sexes dans la progression de la maladie et la réponse au traitement, notant que les femmes peuvent présenter une progression plus rapide. Les textes étudient également le rôle des plaquettes dans la formation de l'anévrisme, suggérant que l'aspirine pourrait ralentir la maladie en les affectant. De plus, ils discutent des implications cliniques et des futures orientations de la recherche, soulignant le besoin d'approches de traitement personnalisées.

 

L'avis de notre expert sur ces articles de controverse
Aspirine et AAA chez la femme : un doute …


Francois BeckerFrançois Becker , Chamonix
MD, PhD, HDR, PU Médecine vasculaire
10/08/25
 

L’aspirine, ce médicament miracle, est régulièrement remis en cause dans ses indications et son bénéfice.


aspfbfm
 
Ainsi, dans les années 2010, des articles ont fait du tabagisme actif et du sexe féminin des facteurs majeurs de résistance à l’Aspirine (1), puis ça a été considéré comme faux, puis récemment un article de Ma et al fait de nouveau du sexe féminin et du tabagisme des facteurs de risque indépendants de résistance à l’Aspirine (2).

Dans Atherosclerosis d’aout 2025, un article jette un peu plus le trouble en suggérant que l’aspirine est un facteurde progression des anévrysmes de l’aorte abdominale (AAA) et de l’aorte thoracique (ATA) chez la femme (3).
 
Le titre de l’éditorial de G. Caligiuri (Inserm) qui accompagne cet article est moins nuancé et laisse entendre que c’est un fait acquis : « Attention à l’inégalité entre les sexes : accélération paradoxale de  la croissance des anévrismes chez les femmes due à l'aspirine » (4).

Pourtant il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective monocentrique, donc prudence.

Les auteurs précisent 
d’ailleurs en fin de § 2.4. (Statistical analyses) que leurs « résultats exploratoires doivent être interprétés avec et requièrent validation dans des études de cohortes prospectives plus larges », et ils le répètent dans la discussion.
 
Qu’en est-il ?
 
Bases.

L'étude, menée à l'université du Kentucky Healthcare par des fondamentalistes (Saha Cardiovascular Research Center, Department of Molecular and Cellular Biochemistry) a pour base le rôle des plaquettes dans la genèse et la progression des anévrysmes de l’aorte. « Dans les  anévrismes de l'aorte abdominale, les plaquettes contribuent à la formation de thrombus intraluminal et libèrent des médiateurs inflammatoires et des enzymes protéolytiques
qui dégradent la matrice extracellulaire et fragilisent la paroi aortique. Les anévrismes de l'aorte thoracique, bien qu ’ayant un moindre thrombus intraluminal, présentent une activation plaquettaire significative, qui altère directement l&#39;intégrité endothéliale et amplifie l'inflammation. Les antiplaquettaires, traditionnellement utilisées pour leurs effets antithrombotiques, peuvent également cibler ces voies pathologiques, affectant potentiellement
la croissance de l'anévrisme.

Les recommandations 2022 de l'ACC et de l'AHA recommandent l'aspirine avec une

indication de classe 2b (niveau de preuve : C), soulignant la force limitée des preuves, pour les patients atteints d 'un AAA et de thrombus intramural. »
 
Il faut toutefois garder à l’esprit que des opinions divergentes ont été exprimées concernant le thrombus intraluminal des anévrismes de l’aorte abdominale, et que son rôle, s’il en a un, demeure controversé ou incertain (5).

Les auteurs précisent également dans leur introduction que « Les études sur les traitements antiplaquettaires se sont concentrées sur les AAA et manquent souvent de clarté sur les différences entre les sexes. Ces études sont également entravées par des difficultés de collecte et d'analyse des données.

Le traitement automatique du 
langage naturel offre de nouvelles possibilités d'exploiter les dossiers médicaux électroniques pour étudier la progression des anévrismes et l'efficacité thérapeutique, en transformant des données non structurées, telles que les comptes rendus d'imagerie, en variables analysables ». Cette nouvelle technique d’investigation basée sur l’intelligence artificielle semble avoir séduit les auteurs de l’article et l’auteure de l’éditorial (Cf note à la fin de ce billet).

Les auteurs ont utilisé des données anonymisées de dossiers médicaux électroniques de 2010 à 2023 réparties en 2 cohortes. Pour évaluer l'évolution de la numération plaquettaire, la cohorte 1 comprenait des patients atteints d'AAA ou d'ATA et des témoins sains appariés. Pour évaluer le diamètre aortique, la cohorte 2 comprenait des patients atteints d'AAA ou d'ATA ayant eu au moins 2 examens d'imagerie. L'extraction des diamètres aortiques a utilisé un algorithme avancé de traitement du langage naturel établi sur l'IA pour identifier et extraire les chaînes. de texte pertinentes liées aux dimensions aortiques. Des analyses de régression linéaire multivariée ajustées ont évalué l'impact de l'aspirine sur la progression de l'anévrisme.

Méthode.

Les patients ont été recrutés dans la base de données du système de santé de l'université du Kentucky 2010- 2023. L’étude s'est restreinte aux données du système de santé de l’université du Kentucky, limitant la prise en compte des événements, de la mortalité et des conséquences cardiovasculaires liés aux anévrismes survenant en dehors de ce système.

La 1ʳᵉ cohorte destinée à l’analyse du taux de plaquettes comprenait 3 439 patients avec un AAA, 2 325 patients avec un TAA et 5 774 sujet-contrôles. Les sujets contrôles ont été appariés avec les patient-anévrysmes pour les facteurs généraux (sexe, âge, race), pas pour les comorbidités.

La 2ᵉ cohorte destinée à évaluer l’effet de l’Aspirine sur la croissance des anévrysmes comprenait 302 patients.  avec AAA (202 sans Aspirine, 100 avec Aspirine) et 141 patients avec TAA (104 sans Aspirine, 37 avec aspirine) qui avaient eu au moins deux mesures de leur anévrysme. Les patients ayant eu une rupture d’anévrysme, ayant été opéré de leur anévrysme ou dont le dossier était incomplet ont été exclus. Les patients ayant eu les deux mesures d’anévrysme en 24h ou dont le calibre de l’anévrysme avait diminué (?) ont aussi été exclus.

Comme il ne s’agit pas d’une étude prospective avec des mesures d’anévrysme standardisées, la différence de calibre entre le 1ᵉʳ examen et le dernier a été calculée comme une moyenne annualisée (différence entre la 1 ère et la dernière mesure divisée par le temps entre les deux mesures et rapportée à 1 an).
 
Une progression rapide d’anévrysme a été définie comme une croissance de 5 mm ou plus en 1 an.
La posologie de l’Aspirine n’a pas été prise en compte.

Résultats.

1- Compte de plaquettes et anévrysme.

Les patients avec anévrysmes avaient un taux de plaquettes significativement moindre que celui des sujets-
contrôles sans pour autant être considérés thrombocytopéniques. La baisse de plaquettes était la même pour les AAA et les ATA : AAA : 201 ± 1.8 G/L – Contrôles : 236 ± 1.6 G/L
ATA : 200 ± 2.2 G/L – Contrôles : 236 ± 1.6 G/L

Par contre le volume plaquettaire moyen n’était pas significativement différent entre les 3 groupes.

2- Aspirine et progression des anévrismes.

 Dans la cohorte AAA, la progression moyenne annualisée du diamètre de l’aorte abdominale a été significativement (p = 0,031) plus élevée dans le sous-groupe sous aspirine : 3,55 mm/an (1 ds = 0.91) vs 2,42 mm/an (1 ds = 0,85)

L’analyse en sous-groupe montre que les femmes prenant de l’Aspirine répondent différemment des hommes. La progression plus rapide des AAA ne concerne que les femmes avec majoration de la progression moyenne annuelle de + 2.64 mm par rapport aux non-utilisatrices d’Aspirine (p=0.003). Chez les hommes avec ou sans Aspirine, il n’y avait pas de différence significative dans la progression.

 Dans la cohorte ATA, il n’a pas été noté de différence significative de progression du calibre aortique entre les deux sous-groupes avec et sans Aspirine (1.14 mm ± 0.75 vs 0.48 mm ± 0.70 vs, p=0.077).

 En ce qui concerne l’incidence de la progression rapide (&gt; 5 mm/an), il n’a pas été noté de différence. significative entre patients prenant ou ne prenant pas d’Aspirine, qu’il s’agisse de patients avec AAA ou de patients avec ATA.

NB : dans le groupe AAA, si l’âge et le sexe ratio étaient du même ordre entre patients avec et sans Aspirine, dans le sous-groupe Aspirine il y avait significativement plus de BPCO (29% vs 13.4%, p&lt;0.001) que dans le sous-groupe sans Aspirine, or la BPCO est un facteur de risque de progression, de rupture des AAA …

Par ailleurs il y a 
beaucoup d’AAA de plus de 40 mm, notamment dans le sous-groupe Aspirine (sous-groupe sans Aspirine : 40.6% d’AAA 40-50 mm, 6.9% d’AAA ; 50 mm. Sous-groupe Aspirine : 32% d’AAA 40-50 mm, 20% d’AAA ; 50 mm), or chez la femme à plus de 40 mm le risque de progression et de rupture est plus élevé que chez l’homme (quand on compare homme et femme pour les AAA on doit exprimer le calibre en valeur relative par rapport au calibre
normal de l’aorte sus-jacente, le calibre normal de l’aorte étant plus petit chez la femme).

Il n’est pas précisé non plus pourquoi un tiers des patients avec AAA et un quart des patients avec ATA avaient été 
mis sous Aspirine et pas les autres. Si la prescription d’Aspirine reposait sur un motif précis et non sur une attitude systématique, il faudrait savoir si ce motif pouvait être un facteur de confusion.
 
Point de vue

L’aspirine favorise la croissance des AAA chez la femme, peut-être, mais on doit remarquer que ce constat ne repose que sur les dossiers électroniques de 35 femmes !

Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective sur dossiers électroniques et on fait face ici à tous les défauts de ce type d’étude.

Pour l’instant, retenons qu’avant de placer une patiente avec AAA sous Aspirine, il faut avoir une raison précise de le faire et d’abord se préoccuper du contrôle des facteurs de risque CV (mettre une femme avec AAA sous Aspirine alors qu’elle continue à fumer ne me semble pas logique).
 
Dans la prise en compte du sexe dans la gestion des AAA il me parait pour l’heure plus important de prendre en compte la différence de calibre des artères entre homme et femme et d’exprimer la taille des AAA chez la femme en valeur relative.

Gardons à l’esprit que si les AAAs sont bien moins fréquents chez la femme que chez l’homme, ils sont plus agressifs : expansion plus rapide, plus grande tendance à la rupture à un diamètre moindre, taux de rupture fataleplus élevé, mortalité opératoire plus élevée (6, 7)

  1. Kojuri J, Mahmoody Y, Zangbar Sabegh B, Jannati M, Mahboodi A, Khalili A. Dose-related effect of aspirin on laboratory-
    defined platelet aggregation and clinical outcome after coronary stenting. Cardiovascular Therapeutics 2010 Jun
    2. Ma T., Wang X., Song Y., Liu J., Zhang M. Construction and evaluation of an aspirin resistance risk prediction model for
    ischemic stroke. BMC Neurology 2025 Jun
    3. Mohammadmoradi S., Heier K., Driehaus E.R., Alfar H.R., Tyagi S., et al. Impact of aspirin therapy on progression of
    thoracic and abdominal aortic aneurysms. Atherosclerosis 2025 Aug.
    4. Caligiuri G. ‘Mind the (Gender) gap’ : Aspirin’s paradoxical acceleration of aneurysme growth in women. Editorial.
    Atherosclerosis 2025 Aug.
    5. Moneta G.L., Azarbal A.F. Intralumial thrombus and abdominal aortic aneurysm: Hand grenade (no), pillow (maybe),
    cesspool (perhaps), and relevance (likely). Invited commentary. Journal of Vascular Surgery 2019 Dec.
    6. Lo R., Schermerhorn M.L.. Abdominal aortic aneurysm in women. Journal of Vascular Surgery 2016 March.
    7. DiLosa K., Brittenham G., Pozolo C., MD, Hedayati N., Kwong M. et al. Evaluating growth patterns of abdominal aortic
    aneurysms among women. Journal of Vascular Surgery 2024 Jul.


    AIIAAAAA


    PS : Méthodologie basée sur l'IA pour l'extraction des mesures du diamètre aortique.

    Un ensemble de données sur les diamètres aortiques a été créé en extrayant les mesures des rapports médicaux de patients 
    ayant bénéficié d'examens d'imagerie au service de radiologie de l'université du Kentucky HealthCare.

    Les patients ont 
    bénéficié d'une imagerie par échographie ou par tomodensitométrie (TDM), conformément aux procédures opératoires standard de l'établissement. Toutes les études d'imagerie ont été examinées et relues par un médecin agréé spécialisé en
    interprétation vasculaire afin de garantir l'exactitude et la reproductibilité des mesures du diamètre, conformément aux normes de l'établissement. L'ensemble de données comprenait des rapports d'imagerie médicale anonymisés de patients atteints d'anévrismes aortiques diagnostiqués, ainsi que des descriptions textuelles des résultats et des impressions d'imagerie.

    Le traitement et l'analyse préliminaires des données ont été réalisés en Python. L'algorithme d'extraction a été 
    développé à l'aide de la technologie GPT-4 (Generative Pretrained Transformer) d'OpenAI, exploitant ses capacités avancées de compréhension de texte et de reconnaissance de formes (OpenAI, 2024, « Generative Pretrained Transformer Technology for Natural Language Processing », URL : chat.openai.com). Ce modèle sophistiqué de traitement automatique du langage naturel (TALN) a permis d'identifier précisément le texte pertinent dans les sections narratives des comptes rendus. d'imagerie, en se concentrant sur les mots-clés et les expressions numériques liés aux dimensions aortiques.

    Les extraits de code utilisés pour l'extraction des données sont fournis dans les documents complémentaires. Une liste de mots-clés associés aux anévrismes aortiques et aux affections associées (par exemple, « aorte thoracique ascendante », « anévrisme de l'aorte
    abdominale ») a été compilée en fonction de leur pertinence clinique.

    Des techniques d'expressions régulières (regex) ont été utilisées pour détecter et extraire les valeurs numériques indiquant le diamètre aortique, immédiatement après ces mots-
    clés dans le texte. Les modèles d'expressions régulières ont été conçus pour capturer à la fois la mesure (en mm ou cm) et l'unité associée, permettant la conversion de toutes les valeurs en millimètres pour plus de cohérence.

    Pour améliorer la 
    spécificité de l'extraction, l'algorithme a été programmé pour ignorer les mesures associées à des caractéristiques. anatomiques ou à des pathologies non ciblées (par exemple, « taille du foie », « longueur de la rate »).

    Le processus 
    d'extraction a été implémenté en Python sur la plateforme ChatGPT-4, utilisant ses capacités de manipulation de chaînes pour analyser les données textuelles. L'algorithme a traité chaque rapport de manière itérative, en appliquant l'extraction. par expressions régulières au texte du rapport patient. La valeur maximale identifiée a été enregistrée comme la mesure
    maximale du diamètre aortique pour chaque consultation.

    Lorsqu'aucune mesure pertinente du diamètre aortique n'était identifiée, l'enregistrement était annoté « ND » (Non détecté). Cette étape a permis de garantir que l'ensemble de données
    représentait de manière exhaustive la présence et l'absence de mesures aortiques quantifiables, facilitant ainsi les analyses ultérieures.

    À notre connaissance, il s'agit de la première application de ChatGPT d'OpenAI à l'extraction de mesures du 
    diamètre aortique à partir de rapports d'imagerie médicale anonymisés. Ce taux de précision élevé souligne le potentiel des modèles NLP avancés pour simplifier considérablement l'analyse des données textuelles médicales.

    Pour valider l'extraction établie sur le TLN, deux observateurs indépendants ont examiné manuellement les 443 rapports d'imagerie disponibles. Les diamètres aortiques extraits ont été comparés aux valeurs annotées manuellement, et la concordance a été définie comme une correspondance exacte à ± 1 mm près. Cette analyse a donné un taux de concordance
    de 98 %. Les quelques écarts observés étaient principalement dus à une erreur humaine dans l'annotation manuelle (par exemple, sélection d'une valeur numérique erronée), plutôt qu'à un biais systématique dans l'extraction par IA. Des écarts sont également apparus dans des rapports contenant un langage ambigu ou des mesures multiples ; aucun schéma cohérent.
    de surestimation ou de sous-estimation n'a été identifié.

    Merci François de cette analyse remarquable, notamment en ce qui concerne la méthodologie IA.

    SYNTHÈSE pqr  NotebooKLM

    Ces sources examinent de près la controverse entourant l'impact de l'aspirine sur la progression des anévrismes de l'aorte abdominale (AAA) et thoracique (ATA), particulièrement chez les femmes. L'auteur, François Becker, critique une étude récente par Ma et al. de 2025 et l'éditorial de G. Caligiuri l'accompagnant, qui suggèrent un lien entre l'aspirine et une croissance paradoxale des anévrismes chez les femmes. Becker souligne les limites méthodologiques de cette étude, notamment son caractère rétrospectif et monocentrique, et met en lumière l'utilisation d'une méthodologieétablie surr l'intelligence artificielle (GPT-4) pour extraire les données des dossiers médicaux électroniques. Bien que cette nouvelle approche technologique soit prometteuse pour l'analyse des données médicales, Becker insiste sur la prudence nécessaire dans l'interprétation des résultats exploratoires, particulièrement au vu du faible nombre de femmes concernées dans la cohorte analysée, et réitère l'importance de considérer les spécificités physiologiques féminines dans la gestion des AAA.


    Pour moi, restons sur le fait que tu as souligné, François : les anévrismes de l'aorte sont à haut risque chez les femmes, corrigeons les FDRCV, notamment le tabac. Les médicaments prescrits entrent dans ce cadre-là, aucun n'a montré un effet sur la croissance des anévrismes, et toutes leurs complications. N'oublions pas enfin de DÉPISTER les AAA dans les populations concernées femmes et hommes  sans restriction.

    Copyright : Dr Jean-Pierre Laroche/2025